Hadewijch d'Anvers ou la voie glorieuse de Jacqueline KELEN

Jacqueline KELEN évoque la vie de Hadewijch d'Anvers, béguine qui vécut au XIIIème siècle.

Les béguines étaient des femmes chrétiennes célibataires qui vivaient dans de petites maisons individuelles regroupées.
Indépendantes, souvent très cultivées, elles étaient suspectes aux yeux des autorités et elles furent persécutées avant d'être intégrées à un ordre religieux au XVème siècle.

Belle lecture mais pas toujours facile.
Hadewijch est une femme amoureuse, passionnée et ardente, exigeante. Toute sa vie est centrée sur la conquête de Celui qu'elle appelle son Bien Aimé. Elle nous dit les délices de l'amour mais aussi les souffrances qu'occasionnent le manque et la séparation.
Enfant, elle reçoit des visions qui sont à l'origine de l'éveil de son amour et sa vie ne sera plus qu'une quête, une conquête de son Bien Aimé.
Hadewijch ne nous parle pas de charité, d'amour du prochain mais de sentiment amoureux. Même si elle reconnaît la nécessité d'être vertueuse dans son quotidien, l'essentiel pour elle est d'aimer son Bien Aimé avec ce qui peut nous sembler parfois déraison.

D'elle nous ne connaissons que le récit de ses visions, des lettres et des poèmes. Car, pour Hadewijch, l'amour n'est pas un sentiment désincarné ; c'est l'embrasement de tout l'être, corps, coeur, conscience. Ces extases qu'elle connaît, qu'elle peine à nous transmettre par des mots, seule la poésie l'aide à tenter de nous les faire partager. Et seule la poésie peut dire la souffrance du retour au quotidien, de la privation de ce flamboiement d'amour.

Jacqueline Kelen emploie tout son talent et sa sensibilité à tenter de nous transmettre la beauté de cette vie consacrée à l'Aimé mais qui me demeure tout de même fort mystérieuse, voire étrangère. Peut on vraiment comprendre ces mystiques qui voyagent sur des terres pour nous inconnues ?

"Aime et fais ce que tu veux" a dit Saint Augustin. Je crois qu'Hadewijch l'a vécu.

Intéressante, cette lecture, Majeanne