Emily SCHULTZ (Canada/États-Unis)

Les blondes

Une mystérieuse épidémie frappe les femmes blondes. Elles deviennent enragés et attaquent tous ceux qui les entourent. Les autorités peinent à comprendre le mal, ils réagissent brutalement. La population s’affole.

Une étudiante au doctorat de Toronto a une liaison avec son directeur de thèse marié. Alors qu’elle est à New York pour des recherches, elle se découvre enceinte, mais elle ne sait pas si elle devrait en informer son amoureux ni si elle va garder l’enfant.

Les femmes volontairement sexy sont-elles une nouvelle forme de féminisme qui assume la féminité et l’utilise ou bien sont-elles des victimes consentantes de la machine oppressive du machisme de la société occidentale?

Qu’est-ce qu’on obtient lorsqu’on mélange ces trois éléments de genre différents? Le palpitant roman les blondes. Hazel (noisette!) est à New York lors du début de l’épidémie. Elle tente de regagner le Canada, mais la société panique (les blondes son ostracisées, mais toute femme est suspecte de porter le virus) et les frontières sont fermées. Hazel se retrouve enfermée dans un centre de quarantaine. Mais pendant ses semaines d’emprisonnement, son fœtus grandit et elle n’en a toujours pas informé le père ni pris la décision de le garder.

La base du roman semble presque ridicule. Certains aspects manquent de crédibilité, comme le fait que les femmes décolorées sont aussi affectées et les teintures foncées semblent réduire le risque, mais le roman en devient néanmoins rapidement enlevant et captivant. J’ai dévoré les 500 pages en moins d’une semaine. L’auteure créée une bonne ambiance bien inquiétante. On sursaute pendant la lecture et on se méfit des blondes que l’on croise dans la rue! Mais ce n’est pas uniquement une histoire post-apocalyptique de zombie, la narratrice réfléchi aussi à la maternité et à la relation avec sa propre mère. Le lecteur québécois remarque aussi des éléments typiquement canadien-anglais : la distinction entre Canadiens et Américains, particulièrement sur l’accent, les cafés Tim Hortons, les auto-stéréotypes (les Canadiens sont tranquilles, non-armés), l’absence totale d’allusion au Québec (« Il y a eu des attaques pas qu’à Toronto, ailleurs au Canada, dans les villes de Vancouver, Calgary, Ottawa et Halifax. »)… Le roman est traduit au Québec. C’est bien traduit, mais on retrouve à l’occasion des expressions typiques du Québec.

J’ai été surpris d’autant aimer cette lecture, je vous la recommande. Et ce n’est pas qu’un truc fantasmé de gars, Mme RR a aussi trouvé ça très bon.

4,5/5

Réaliste-romantique

Little Threats
2020

Kennedy ne se souvient de rien de cette nuit du 4 juillet 1993, où on a retrouvé son amie Hatley, 17 ans, assassinée dans un bois de leur banlieue cossue de la Virginie. Les preuves ne sont pas en béton, mais on n’a pas meilleur suspect, alors Krnnedy se retrouve en prison par suite d’une entente hors cours. Lors de sa sortie de prison en 2008, maintenant une adulte qui n’a jamais vécu dans le monde, elle retrouve son père et sa sœur jumelle, mais le crime n’est pas derrière elle, surtout que les acteurs de l’affaire (son copain, d’autres voisins, la famille) sont encore dans les parages. Le meilleur moyen pour elle de tourner la page est peut-être de replonger dans l’affaire…et savoir si c’est elle qui a tué. Sinon, qui?

C’est un récit policier où plusieurs pistes sèment le doute, où les suspects sont nombreux. C’est un genre que normalement je n’aime pas, mais ici j’ai été intéressé par ce retour en 1993 avec les références à sa musique, ses films et son look grunge. 2008 est aussi différent d’aujourd’hui. Il y a aussi une question de différences de classe, entre les pauvres et les riches (et les encore plus riches) dans cette ville. La famille de Kennedy ne survie pas à son procès, surtout que le système américain est différent de celui que je connais. Notez qu’il y a n peu de fantastique, mais comme c’est justement du fantastique et pas du surnaturel (que je n’aime pas), je peux faire avec. J’ai bien aimé cette lecture.

4,5/5

RR