Robert SEETHALER (Autriche)

Je note ce livre dont le sujet m'intéresse. Merci Shan-Ze

Le tabac Tresniek

Le jeune Franz quitte sa mère et sa cabane près du lac pour aller travailler au tabac de l’unijambiste Tresniek à Vienne, un vétéran de la Première guerre mondiale. Franz apprend l’art de conseiller le bon périodique et la différence entre les cigares, mais fait aussi la rencontre de Freud…et de l’amour. Franz ne peut toutefois pas découvrir tranquillement les beautés de la vie, car on est en 1938 et les nazis sont sur le point de mettre la main sur l’Autriche. Les voisins persécutent les Juifs et leurs alliés, donc Otto Tresniek et Freud. Franz découvre le laid et le beau en même temps.

J’aurais aimé aimer ce livre, mais finalement non. Le thème me parlait, mais j’ai abandonné la lecture au premier essai il y a quelques années (probablement après avoir lu la critique ci-haut). Cette fois, j’ai eu de l’espoir, car à partir du tiers et la montée du nazisme mon intérêt a augmenté, mais pour s’effondrer dans la dernière partie. Je n’ai pas vu l’intérêt du personnage de Freud, peut-être ne suis-je pas assez fasciné par la psychanalyse (ou les cigares), et le reste m’est apparu semblable à de nombreux récits existants sur cette période de l’histoire. Au final, c’est malheureusement un bof.

3/5

RR

Le tabac Tresniek :
Je ne vais pas remettre le résumé du livre mais donner mes impressions sur ce roman que j'ai beaucoup apprécié.

Nous sommes donc en Autriche en 1938 lors de la montée de l'antisémitisme , juste au moment où l'Anschluss va être annoncé.
Nous suivons le jeune Franzl , élevé par sa mère dans les montagnes autrichiennes. A la suite de problème d'argent, elle est contrainte d'envoyer son fils à Vienne gagner sa vie chez un vieil ami buraliste : Tresniek , un rescapé unijambiste de la première guerre mondiale. Le jeune garçon arrive avec toute sa naïveté, toutes ses interrogations et sa jeunesse à Vienne. Nous suivons son évolution , sa découverte de l'amour, de la vie, de la politique... alors qu'il découvre l'antisémitisme et les questions de l'amour par le biais de Freud client du tabac qui vient y chercher tabac et cigares.

J'ai beaucoup aimé ce roman et son côté doux-amer, son humour et sa légèreté en décalage par rapport au climat terrible et  aux conséquences qui en découleront. Malgré les évènements, le livre n'est pas plombant mais très vivant.
En fait je pense avoir aimé ce que Géromino n'a pas aimé dans le livre Il ne décrit pas les évènements dramatiques qui ont lieu ou vont avoir lieu- ce n'est pas l'objet du roman -  mais la vie quotidienne de quelques personnages à un instant précis de l'histoire où tout est encore flou, confus. On s'attache sur des détails, des tranches de vie sans rentrer dans de grandes démonstrations ou dans des leçons d'histoire.
L'ouverture du livre est très belle et poétique au milieu des superbes montagnes et lacs du Salkammergut. Elle tranche avec la suite du livre où nous découvrons par le biais du jeune Franz la capitale Vienne et la douleur de l'intelligentsia qui subit la montée de l'antisémitisme.
Le livre est court mais l'auteur a réussi à dresser un portrait touchant du héros qui évolue au cours du livre et des évènements.
Il croisera sur sa route de nombreux personnages , une jeune femme issue des minorités de l'est dont il tombe amoureux sans trop savoir ce qu'est l'amour, puis Freud qui aiguisera sa curiosité et avec qui il aura de longues conversations sur l'amour avant qu'il ne soit contraint de quitter Vienne.
L'unijambiste et son histoire sont aussi très marquants.
J'ai beaucoup apprécié de déambuler dans les rues de Vienne - ville que j'affectionne particulièrement - et dans son grand poumon vert : le Prater avec sa grande roue construite en 1897.
Enfin, j'ai bien aimé les cartes postales échangées entre mère et fils : autant la description de la carte que les mots échangés entre une mère inquiète et son fils au loin.

C'est pour moi un livre très réussi qui en dit beaucoup l'air de rien de façon simple, naive mais tout en finesse.

Le tabac Tresniek - la dispute France Culture : à écouter l'avis de spécialistes ;-) à partir de la 36ème minute !

Ma note : 4,5/5

Je me force à ne pas lire ta critique C'est bien, tu m'entraîne à rédiger la mienne!

Awara a écrit:Je me force à ne pas lire ta critique C'est bien, tu m'entraîne à rédiger la mienne!

Oui, interdiction de copier Awara 

je m'étais promis de mettre mes critiques à jour pendant mes vacances... et j'attends le dernier jour ...  

Petite Martine En lisant ton avis après avoir posté le mien j'ai aussi aimé le coté poétique du début avec les magnifiques paysages et je suis assez d'accord avec ton analyse mais pour moi l'alchimie n'a pas fonctionné ..