Adrian TCHAIKOVSKY (Royaume-Uni)

1972-

Auteur de fantasy et de science-fiction né en 1972, il a remporté le prix Arthur C. Clark en 2016 pour Dans la toile du temps.

Children of Time (Dans la toile du temps)

Les capacités techniques de l’humanité du futur lui permettent de tenter des expériences à l’échelle de planète. L’équipe d’Arvana Kern doivent ensemencer une planète qui a été terraformée pour ressembler à la Terre. Elle doit y envoyer une cargaison de primates vivants ainsi qu’une fiole d’un nanovirus artificiel qui devrait accélérer le développement physique et intellectuel des singes pour leur faire franchir des millions d’années d’évolution en quelques siècles. Mais c’est sans compter certains fanatiques pro-nature qui sont prêt à saboter, mourir et faire la guerre pour empêcher ce type d’intervention humaine. Le vaisseau d’Arvana Kern est détruit, mais le camp des pro-natures a du succès au point où une guerre apocalyptique se développe sur Terre ainsi que toutes ses colonies, et l’univers redevient soudainement silencieux, comme avant l’ère spatiale. Autour de la planète de Kern, il y a toutefois un petit satellite : elle a réussi à quitter son vaisseau et y entre en hibernation, espérant un peu probable sauvetage. Pendant ce temps, sur la planète, aucun primate n’est arrivé vivant à la surface, mais le virus a survécu. Il ignore les mammifères présents sur la planète, mais réussit à infecter des invertébrés, entre autres une espèce d’araignée qui va grossir et développer lentement un sens de communauté et d’intelligence. L’humanité n’a toutefois pas dit son dernier mot : après des siècles de reconstructions, les survivants réussissent à construire une arche spatiale, soit un vaisseau qui emportent des milliers d’humains endormis vers ce qu’ils espèrent être un nouveau monde, car la Terre devient toxique. Le satellite d’Arvana Kern n’est toutefois pas ouverte à ce que l’on dérange son expérience. Et les habitants de la planète pourraient aussi être hostiles aux humains.

Je n’avais pas été aussi emballé par un livre de science-fiction depuis des années. Enfin de l’originalité, des idées qui sortent de l’ordinaire et une intrigue bien racontée. De plus, les êtres évolués de la planète de Kern sont aussi des personnages du roman. D’un chapitre à l’autre, on peut faire des sauts de siècles, car l’équipage peut entrer et sortir d’hibernation. Ceci permet un fil dramatique en faisant revenir certains personnages tout au long du livre, même s’il se déroule sur plusieurs millénaires. Et ceci est un exercice parfait pour imaginer ce qui peut se produire lorsqu’on enferme des humains dans un espace clos pour des années, soit des siècles et plus, avec pas d’espoir de retour. De plus, pour peupler la nouvelle planète la planète, l’auteur invente une société et un univers technologique tout à fait différent du nôtre, des trésors d’imagination.

Le livre m’a tenu en haleine, je me suis relevé pour le terminer, et qui fait confiance à l’intelligence de son lecteur. Il a été récompensé par le prix Arthur C. Clark.

5/5

RR

Children of Ruin

Suite de Children of Time, le livre débute pourtant dans un autre système stellaire, avec une autre équipe de terraformateurs, au même moment chronologique que le roman précédent. Comme on peut s’y attendre, le travail de modification de planètes n’est jamais simple, ici l’équipe découvre un monde où il y a déjà de la vie et décide de le préserver, de plutôt s’attaquer à une planète glacée voisine afin de la rendre habitable. Comme dans Children of Ruin, les spationautes sont touchés par les effets de la guerre anti-technologique qui fait rage sur la Terre et un virus informatique détruit une partie de leurs systèmes. Certains humains vont néanmoins survivre et continuer leur travail. La technologie permet d’entrer et de sortir d’hibernation, pour ainsi être témoins de plusieurs siècles. En parallèle, la société Portides et Humains de la fin de l’autre livre commence à explorer la galaxie (donc des millénaires plus tard) et visitent le système mentionné plus haut. Ils y font une rencontre étrange, une espèce intelligente, et peut-être même plus qu’une. Là je m’arrête pour ne pas gâcher vos surprises.

Le livre est aussi enlevant que le premier. C’est aussi un plaisir de retrouver les personnages du premier (même si ce sont plutôt des descendants, car le livre couvre des générations). Le livre m’a semblé parfois un peu plus confus que le premier, mais je soupçonne que c’est parce que je dévorais ma lecture et je m’arrêtais moins aux détails que lors du premier. Sans dévoiler les surprises, sachez qu’un des thèmes du livre précédent qui est encore plus exploité ici est la communication difficile entre espèces intelligentes. Si vous avez aimé le film L’arrivée (The Arrrival) du québécois Denis Villeneuve, vous pouvez en avoir une idée. Mais dans un contexte d’urgence. C’est une lecture qui m’a marqué autant que la précédente.

5/5

RR

Chiens de guerre

Le personnage principal est Rex, un biomorphe de guerre. Les robots combattants se sont révélés un désastre (le Cachemire est maintenant invivable, patrouillés par des robots incontrôlables et mortels), alors les fabricants d’armes se sont tournés vers des animaux améliorés : implants, cybercortex, armes. Le chien a été la premier modèle évident mais on a aussi modifié des ours, serpents et abeilles. Ces biomorphes respectent en tout temps leur hiérarchie, mais qu’advient-il lorsque le Maître, celui qui désigne les cibles et leur comportement, les fait se comporter en « vilains chiens! »? Ou lorsque la laisse virtuelle est coupée?

Les créatures dépassent les attentes de leurs créateurs et parviennent à évoluer. Certains groupes d’humains veille à ce que les biomorphes, capables d’une certaine pensée, soit respectés et non pas considérés seulement comme des outils. Mais, en même temps, d’autres groupes cherchent à les utiliser, entre autres pour porter le blâme d’action inhumaines.

Les questionnements éthiques à la base du livre sont intéressants, les personnages biomorphes attachants, mais les humains sont unidimensionnels, apparaissant seulement pour faire avancer l’histoire. Ils jouent quand même un rôle important, car Rex a un cerveau limité, donc l’histoire apparait avancer artificiellement entre des chapitres d’action et d’autres de réflexions. J’ai été surpris par ceci, car les deux autres livres de cet auteur sont complexes mais très bien ficelés. Ici, on dirait qu’il a été bâclé trop rapidement. Les personnages biomorphes sont néanmoins très attachants, surtout par leurs interactions entre eux.

3/5

RR

Children of Memory

Troisième volet de la série « Children of… ». Les Humains, Araignées, Pieuvres et le méga Parasite vivent en harmonie et explore le cosmos. Ils recherchent et visite les autres planètes terraformés par les humains avant la grande catastrophe. Ils en trouvent une autre où une arche s’est rendue, mais de peine et de misère, avarie majeure à leur vaisseau en cours de voyage. De plus, la planète avait seulement un début de terraformation, pas d’écosystème établi, donc le début de la colonie est particulièrement difficile. Les visiteurs veulent quand même les observer de loin, fascinés par leur évolution. Mais l’Histoire n’apparait pas être linéaire, les temporalités et les réalités se mélangent.


Livre plus difficile que les autres, car il y a des récits pas seulement en parallèle, mais qui se chevauchent, se mélangent et se contredisent. Il y a des réflexions sur la conscience, à quelle moment une simulation devient équivalent à un individu, l’intelligence artificielle, les choix déchirants que des colonisateurs galactiques devront faire… J’ai bien aimé, mais pas autant que les deux autres.


4/5

RR