André SCHWARZ-BART (France)
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André SCHWARZ-BART (France)
André Schwarz-Bart est né en 1928 à Metz d'une famille d'origine polonaise. Lors de l'invasion allemande ses parents et ses deux frères sont déportés. Dès 1943, il entre dans la résistance. A la libération, il exerce son métier d'ajusteur, puis entreprend des études qu'il abandonne après avoir obtenu le baccalauréat en 1948. En 1959, il obtient le Goncourt, pour son premier roman (!): Le dernier des Justes (sur la Shoah) qui remporte un grand succès. En 1967, il écrit Un plat de porc aux bananes vertes, en collaboration avec sa femme Simone Schwarz-Bart (qui écrira seule plusieurs ouvrages dont Pluie et vent sur Télumée Miracle, Ti Jean l'Horizon...), puis en 1972, La mulâtresse Solitude (mais ne portant que le seul nom d'André). Il est mort en 2006 à Pointe-à-Pitre.
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Re: André SCHWARZ-BART (France)
"La mulâtresse Solitude" Points 1983 140 pages
Solitude a réellement existé. Elle serait née aux environs de 1770, à la Guadeloupe. Sa mère, Bayangumay, capturée en Afrique et emmenée en esclavage, a été violée sur le bateau. Elle donnera naissance à une petite fille que ses maîtres préserveront à cause de ses yeux de nuances différentes, ce qui lui vaudra le surnom de Deux-Ames. A la Révolution, l'esclavage est aboli. Une certaine liberté est admise dans les plantations. Mais Napoléon remet tout en cause en 1802. Solitude rejoindra la révolte de "nègres-marrons" qui se sont réfugiés dans les hauteurs de l'île. Un certain Richepance matera la rébellion à coup de canon; ce sera un carnage. Solitude, enceinte, sera arrêtée avec quelques survivants. On attendra le lendemain de son accouchement pour l'exécuter en place publique, le 19 novembre 1802.
Peut-être qu'André Schwarz-Bart s'est librement inspiré de la légende de Solitude. Mais il l'a fait avec talent. Son histoire raconte admirablement, non seulement le destin tragique d'une esclave éprise de liberté, mais aussi une page méconnue (au moins en métropole) de cette Grande Histoire de France, celle du rétablissement de l'esclavage par Napoléon en 1802. L'époque est à la barbarie; les lois humanistes de la Révolution sont bafouées devant les impératifs commerciaux et militaires de l'Empire.
Avec ce roman, voilà de quoi restituer la mémoire d'événements oubliés de notre passé. Car il faut se souvenir que la dignité humaine a pu être écrasée par la force brutale du canon. Que des esclaves se sont battu et qu'ils sont morts pour leur liberté. Solitude s'est battue pour que son enfant ne naisse pas esclave.
Une belle écriture au service d'une histoire qui tire parfois des larmes; On pourrait reprocher une difficulté à suivre avec clarté les événements. Mais à la fin, l'ensemble est très convaincant.
Note: 4/5
Solitude a réellement existé. Elle serait née aux environs de 1770, à la Guadeloupe. Sa mère, Bayangumay, capturée en Afrique et emmenée en esclavage, a été violée sur le bateau. Elle donnera naissance à une petite fille que ses maîtres préserveront à cause de ses yeux de nuances différentes, ce qui lui vaudra le surnom de Deux-Ames. A la Révolution, l'esclavage est aboli. Une certaine liberté est admise dans les plantations. Mais Napoléon remet tout en cause en 1802. Solitude rejoindra la révolte de "nègres-marrons" qui se sont réfugiés dans les hauteurs de l'île. Un certain Richepance matera la rébellion à coup de canon; ce sera un carnage. Solitude, enceinte, sera arrêtée avec quelques survivants. On attendra le lendemain de son accouchement pour l'exécuter en place publique, le 19 novembre 1802.
Peut-être qu'André Schwarz-Bart s'est librement inspiré de la légende de Solitude. Mais il l'a fait avec talent. Son histoire raconte admirablement, non seulement le destin tragique d'une esclave éprise de liberté, mais aussi une page méconnue (au moins en métropole) de cette Grande Histoire de France, celle du rétablissement de l'esclavage par Napoléon en 1802. L'époque est à la barbarie; les lois humanistes de la Révolution sont bafouées devant les impératifs commerciaux et militaires de l'Empire.
Avec ce roman, voilà de quoi restituer la mémoire d'événements oubliés de notre passé. Car il faut se souvenir que la dignité humaine a pu être écrasée par la force brutale du canon. Que des esclaves se sont battu et qu'ils sont morts pour leur liberté. Solitude s'est battue pour que son enfant ne naisse pas esclave.
Une belle écriture au service d'une histoire qui tire parfois des larmes; On pourrait reprocher une difficulté à suivre avec clarté les événements. Mais à la fin, l'ensemble est très convaincant.
Note: 4/5
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Re: André SCHWARZ-BART (France)
Le dernier des justes
(Prix Goncourt 1959)
Note : 4/5
Résumé : Ernie Lévy est le dernier d'une longue lignée de Justes, qui a vu le jour au 12ème siècle. Né au début du 20ème siècle, il est le témoin de la folie des hommes et des horreurs de la seconde guerre mondiale.
Critique : C'est un roman particulier, assez compliqué à lire et difficile à noter du coup. Paru en 1959, c'est un des premiers romans qui aborde le sujet de la déportation et de la Shoah à une époque où on préférerait aller de l'avant et oublier ce qui c'était passé. Ce n'est pas une autobiographie mais les parents de l'auteur sont morts en déportation. Je dois avouer que je n'ai pas adhérer à la première partie du roman qui retrace sur plusieurs siècles l'histoire d'une famille juive, qui à la suite d'un sacrifice d'un rabbin au 12ème siècle, se voit accorder l'honneur de compter un Juste à chaque génération. La succession des différents Justes étant relativement rapide, je n'avais pas le temps de m'accrocher à un personnage qu'on passait déjà à un autre. Puis vient l'histoire d'Ernie. C'est un personnage terriblement attachant qu'on suit jusqu'au dénouement final malheureusement prévisible et terrible à lire. Les dernières pages sont quasi insoutenables. Bref, un livre à lire qui a participé à forger le devoir de mémoire mais qui n'est pas facilement abordable.
(Prix Goncourt 1959)
Note : 4/5
Résumé : Ernie Lévy est le dernier d'une longue lignée de Justes, qui a vu le jour au 12ème siècle. Né au début du 20ème siècle, il est le témoin de la folie des hommes et des horreurs de la seconde guerre mondiale.
Critique : C'est un roman particulier, assez compliqué à lire et difficile à noter du coup. Paru en 1959, c'est un des premiers romans qui aborde le sujet de la déportation et de la Shoah à une époque où on préférerait aller de l'avant et oublier ce qui c'était passé. Ce n'est pas une autobiographie mais les parents de l'auteur sont morts en déportation. Je dois avouer que je n'ai pas adhérer à la première partie du roman qui retrace sur plusieurs siècles l'histoire d'une famille juive, qui à la suite d'un sacrifice d'un rabbin au 12ème siècle, se voit accorder l'honneur de compter un Juste à chaque génération. La succession des différents Justes étant relativement rapide, je n'avais pas le temps de m'accrocher à un personnage qu'on passait déjà à un autre. Puis vient l'histoire d'Ernie. C'est un personnage terriblement attachant qu'on suit jusqu'au dénouement final malheureusement prévisible et terrible à lire. Les dernières pages sont quasi insoutenables. Bref, un livre à lire qui a participé à forger le devoir de mémoire mais qui n'est pas facilement abordable.
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Re: André SCHWARZ-BART (France)
Merci Cookie pour ton avis. Je l'ai à portée de main; il n'attend que l'occasion.
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