Olivier GUEZ (France)

 
 
 

La disparition de Josef Mengele

Récit de la fuite de Josef Mengele, l’horrible médecin en chef de Auschwitz. À partir des faits connus, l’auteur comble les lacunes avec son imagination pour permettre d’envisager comment ont pu se passer ces années, avec des périodes très différentes, des premières années presque vedette à Buenos Aires, à la fuite au Paraguay puis enfoncé dans la jungle brésilienne. Ce n’est pas une apologie du personnage, il demeure toujours haïssable, convaincu de son bon droit, fanatisé, manipulateur, orgueilleux et autre.
 
J’ai trouvé très intéressant que l’auteur ne se limite pas au personnage, mais raconte aussi la société et l’époque, par exemple l’Argentine de Perón qui attendait que les États-Unis et l’URSS s’anéantissent mutuellement pour surgir entre les deux comme puissance restante, misant sur une déflagration de la guerre froide, mais aussi sur un accueil de tous les « cerveaux » nazis en fuite. Mais avec le renversement du régime argentin, les « amis » doivent se cacher ou fuir. L’auteur montre bien aussi comment après la Seconde guerre mondiale on a d’abord tenté de simplement oublier, avec le focus sur la guerre froide, ce qui a permis aux criminels de parfois bien s’en sortir dans un premier temps. Mais à un moment, l’Europe a décidé de regarder derrière elle et de régler ses comptes, par exemple après la capture de Eichmann. L’auteur présente aussi d’autres personnes qui gravitaient autour de Mendele, comme sa famille et leur multinationale et son fils et sa femme, avec qui il garde contact.
 
Une très bonne lecture sur le sujet qui donne une idée de l’horreur et de l’après; notre fiston l’a lue aussi.
 
4/5

RR