Paul AUSTER (Etats-Unis)

Cité de verre, Tome 1 de la trilogie newyorkaise de Paul Auster. Publié en 1985 160 pages

Résumé :
"Ce roman décrit le parcours erratique d’un homme qui voit un jour sa vie bouleversée parce qu’on l'a pris pour un autre.
Ecrivain plus ou moins raté, Quinn est un soir contacté par le couple Stillman qui le prend pour un détective privé du nom de Paul Auster ! Et Quinn, par désœuvrement, accepte la mission qui lui est confiée.
Nous suivons alors Quinn qui suit lui-même un autre Stillman, qui ne suit, lui, que son chemin de pensées, proches de la folie. Le récit devient alors une déambulation au sein des rues de New York, au sein des neurones perturbés de Quinn et de Stillman, au sein du chaos !"


Mon avis :


C'est le premier livre de Paul Auster que je lis et je suis très dérouté. C'est le récit de la descente en enfer d'un écrivain psychologiquement fragile. L'auteur nous plonge dans la pensée de ce Quinn, pensée qui nous apparaît de plus en plus étrange au fil du livre. Le récit au fil des pages devient irrationnel et on espère que la fin du livre nous donnera un semblant d'explication. Mais non, l'auteur semble vouloir que le lecteur soit emporté dans cette folie sans jamais pouvoir en sortir. Etrange mais pas inintéressant 4/5

Géronimo, je suis assez d'accord avec ta critique. J'ai lu le tome 1 de la trilogie newyorkaise qui m'a dérouté car il me semblait à la fois riche et absurde. J'ai commencé le tome 2 de la trilogie et j'ai à nouveau été très dérouté avec l'impression que cette histoire là aussi était absurde. Ne comprenant pas ce que l'auteur souhaitait faire passer, j'ai fini par abandonner ma lecture.

Mais comme c'est un auteur visiblement aimé, peut-être que pour découvrir la richesse de son oeuvre, il ne fallait pas commencer par cette trilogie. As-tu lu d'autres ouvrages de Paul Auster qui t'ont satisfait  ?

A l'évidence, un auteur reconnu peut ne pas plaire à tout le monde, même à des passionnés de lecture... Et pourtant, au début, la trilogie newyorkaise me plaisait car c'était un sujet original, peu traité dans la littérature et les sujets un peu originaux se font rares aujourd'hui dans la littérature, enfin à mon avis.

En lisant Paul Auster, j'ai eu l'impression de me retrouver devant une oeuvre d'art moderne où on a le sentiment en la regardant qu'il y a quelque chose d'important mais à laquelle on n'arrive pas à accéder. Dommage !

Pas relu cette fois mais j'avais aimé le livre des illusions

Brooklyn Follies



Quatrième de couverture : Nathan Glass a soixante ans. Un divorce, un cancer en rémission, trente ans de carrière dans une compagnie d'assurances à Manhattan et une certaine solitude qui ne l'empêche pas d'aborder le der-nier versant de son existence avec sérénité.
[...] Un matin de printemps, le 23 mai de l'an 2000, [...], dans une librairie, Nathan Glass retrouve son neveu Tom Wood. Perdu de vue depuis longtemps, ce garçon de trente ans reprend très vite la place qui fut la sienne dans le cœur de son oncle. Et c'est ensemble qu'ils vont poursuivre leur histoire, partager leurs émotions, leurs faiblesses, leurs utopies mais aussi et surtout, le rêve d'une vie meilleure à l'hôtel Existence...
Un livre sur le désir d'aimer. Un roman chaleureux, à travers lequel tous les grands thèmes austériens se répondent, où les personnages reprennent leur vie en main, choisissent leur destin, vivent le meilleur des choses — mais pour combien de temps encore, en Amérique ?.

Mon avis : Contre toute attente je suis allée au bout de ce roman, je dirais même que je l'ai dévoré en un trajet en train (je vous l'accorde, celui-ci était long) Je ne m'attendais pas à grand chose au vue des avis divergents. Je me suis donc laissée porter par le talent de conteur de l'auteur (qui m'a un peu rappelé John Irving et notamment Le monde selon Garp). L'atmosphère est très bien rendue. Les personnages sont nombreux, bien décrits, fouillés et donc attachants. Il ne se passe pourtant pas grand chose dans ce roman, mais sans doute grâce à l’écriture, je n'ai pas vu défiler les pages.
Je ressors de cette lecture avec le sentiment d'avoir passé un très bon moment mais sans savoir exactement expliquer pourquoi...étrange sensation ! Quoi qu'il en soit je recommande la découverte de ce livre, ne serait-ce que pour connaître vos impressions !

Ma note : 4/5

Je me note cette trilogie, merci Cyrielle pour ta critique!

Paul Auster - Dans le scriptorium



Un vieil homme se réveille dans une chambre d'hôpital. Il ne se rappelle de rien, ni de qui il est, ni de pourquoi il est là. Quelques objets laissés dans sa chambre et quelques visites vont l'aider à retrouver son identité.

J'ai beaucoup lu Paul Auster il y a de nombreuses années de cela, j'avais même lu la Trologie Newyorkaise deux fois, et puis je l'ai un peu mis de côté. J'ai décidé cette année de revenir à lui et de lire chaque mois un de ses romans que je ne connais pas encore. Je commence donc ce petit challenge perso avec ce curieux et surrélaliste Dans le scriptorium. Un peu décu au final. L'idée me séduit mais c'est peut-être un peu trop court (130 pages), ça se finit trop vite. Mais l'écriture me plait toujours et je lirai avec plaisir un autre de ses romans en février.

Note : 2,5/5

Paul Auster - Sunset park



Alors qu'il s'est installé pour un temps en Floride où il vide des maisons désertées par des victimes de subprime, Miles est contraint de revenir à New-York sept ans après avoir subitement quitté sa famille et abandonné ses études. Il s'installe à Sunset park, un quartier pauvre de Brooklyn dans une maison squattée par un de ses amis. Ce retour à New-York doit être pour lui l'occasion de renouer avec ses parents.

Un bon roman de Paul Auster, une lecture trés agréable, mais la fin laisse un peu sur sa faim, ça tombe tel un couperet et paf, c'est fini. Quelques narrateurs auraient pu être enlevés aussi...
Second livre de Paul Auster lu cette année. Le mois prochain je lirai soit Invisible, soit Seul dans le noir.

Note : 3,5/5

Seul dans le noir




"C'est un critique littéraire, Brill August, à la retraite, âgé de 72 ans, qui habite près de Brattleboro, Vermont, chez sa fille agée de 47 ans et sa petite de 23 ans. Sa femme est morte l'an dernier. Le mari de la fille l'a quittée il y a 5 ans. Le fiancé de la petite fille a été tué en Iraq. C'est une maison d'âmes en peine, blessées, et nuit après nuit, Brill reste éveillé dans l'obscurité et, pour essayer de ne pas ruminer ses souvenirs, il invente une histoire qui se passe dans une autre Amérique, une Amérique qui n'aurait pas connu le 11 septembre mais qui serait en proie à une nouvelle guerre civile. Dans ce monde dévasté, un homme est contraint à tuer l'individu qui l'a créé" 

Un petit roman (180 pages) un peu bizarre de Paul Auster, où se mêlent réalité et fiction, d'abord de façon tout à fait harmonieuse. Mais la partie fictive se finit trop brutalement à mon goût, alors qu'elle aurait pu faire un roman à elle-seule. 

Note : 2,5/5

Le voyage d'Anna Blume




A travers une longue lettre, Anna Blume raconte à un ami d'enfance son voyage pour retrouver son frère dans une ville non définie. Une ville où tout se vend, tout se vole, meme la merde et les cadavres. Ici, seul compte la survie.

Une dystopie trés trés sombre, mais l'écriture de Paul Auster est magnifique. J'ai trouvé une trés forte ressemblance du monde décrit ici avec celui décrit dans le roman "Seul dans le noir", publié 20 ans plus tard. 

Note : 5/5

SUNSET PARK
Paul AUSTER
Le Livre de Poche 343 Pages
 
Résumé (4° de couverture)
 
Parce qu’il s’est toujours senti coupable de la mort accidentelle de son demi-frère, Miles s’est banni de sa propre histoire. Il a quitté sa famille, abandonné ses études, et travaille, en Floride, à débarrasser les maisons désertées par les victimes des subprimes. Amoureux d’une fille trop jeune, passible de détournement de mineure, il est obligé de partir. Il trouve refuge à Brooklyn où son ami Bing Nathan squatte une maison délabrée avec deux jeunes femmes. Désormais Miles se trouve géographiquement plus proche de son père, éditeur indépendant qui tente de traverser la crise financière et de préserver son couple. Il n’attend qu’une occasion pour renouer avec son fils, mais ignore que certaines blessures sont inguérissables... Un roman sur l’extinction des possibles dans une société aussi désorientée qu’elle est démissionnaire et où la violence s’est substituée à l’espoir.
 
Mon avis
 
Paul Auster fait partie de ces auteurs Américains auquel je suis fidèle sans pour autant en être adulateur. Un roman de cet auteur ne ressemble jamais à un autre roman de celui-ci. Les thèmes, les contextes, l’écriture sont chaque fois une nouvelle surprise. C’est peut-être cela que j’apprécie donc chez Auster. Bien sur ce fait ne va pas sans son lot de déceptions et de désillusions mais aussi d’enchantements et de passions.
 
Quid de ce « Sunset Park » ? 
 
Si dans certains autres romans de P.A j’ai le souvenir de m’y être perdu et au final n’avoir pas saisi l’intérêt, celui-ci réaliste et écrit sans détour m’a bien séduit.
 
Les personnages traînent derrière eux leur histoire et leurs accidents de la vie et comme une vie est toujours liée à d’autres, on voyage à travers celles-ci pour redécouvrir le monde de notre société actuelle. Inutile de chercher autres choses que ce qui est écrit. Le récit est brutal et ne fait l’objet d’aucun sous-entendu. Cela aide à la facilité et la compréhension de la lecture.


Quelques longueurs parfois, n'amenant pas d'intérêt au sujet auraient pu être évitées. Elles n'ont pas fait décrocher mon attention et l'emportement de ma lecture. Rien de grave donc. 
 
En résumé, l'écriture claire et efficace sans être audacieuse mise au service d'une histoire concrète fait de ce "Sunset Park" un bon "Auster".
 
Ma note  3.5 / 5

L'invention de la solitude



Il ne s'agit pas ici d'un roman mais d'un essai ou plutot de réflexions écrites après la mort du père de l'auteur. Réflexions sur ce père décédé, mais aussi sur la famille Auster, juifs émigrés d'Europe vers 1920, ou sur la vie et la nécessaire solitude de l'écrivain pour composer son oeuvre.

Mon "Auster" du mois. Grosse déception, je n'ai pas du tout apprécié.

Note : 1/5

La musique du hasard



A la mort de son père, Jim Nash, pompier à Boston, hérite de 200.000 dollars. Il décide d'abandonner son job et de sillonner sans but les Etats-Unis. La route devient un vrai plaisir pour lui. Une rencontre fortuite avec un auto-stoppeur va le conduire à une partie de poker entre "gros joueurs", puis à un "confinement" non souhaité.

Une histoire étrange, sombre, voire meme un peu surréaliste, pour ce roman de Paul Auster. Une première partie en forme de road-movie, une seconde partie en forme d'emprisonnement, et au milieu une partie de poker, peut-etre truquée, qui change la vie des personnages. La fin est un peu bizarre et pas tellement logique.

Note : 3,5/5

Léviathan



A la mort de son ami Benjamin Sachs, retrouvé explosé par la bombe qu'il était en train de préparer, un écrivain raconte la vie de cet ami et les raisons qui ont poussé celui-ci à faire sauter les répliques de la Statue de la Liberté à travers les Etats-Unis.

Un roman fait de nombreux flash-backs qui décrit les difficultés pour un écrivain de donner un sens à sa vie dans une Amérique qui a perdu ses valeurs fondatrices. Ce n'est pas le roman d'Auster que je préfère mais j'avoue avoir pris un certain plaisir à découvrir cette histoire.

Note : 3,5/5

Invisible



A New-York en 1967, lors d’une soirée ennuyeuse, Adam Walker, jeune étudiant à Columbia, se lie d’amitié avec un professeur d’origine française, M. Born, et sa compagne, Margot. Mais cette relation cesse brutalement quelques semaines plus tard lorsque M. Born assassine sous les yeux d’Adam, un jeune garçon noir qui tentait de les braquer. 30 ans plus tard, un pied déjà dans la tombe, Adam envoie le manuscrit de cette histoire à un vieil ami devenu écrivain.
 
C’est un roman sombre à la construction assez complexe, le narrateur change plusieurs fois, ainsi que l’époque et même la version des faits. Mais l’histoire reste toujours claire aux yeux des lecteurs. Un roman que j’ai bien aimé au final.
 
Note : 4/5

4 3 2 1



Quatre variations sur la vie d'Archie Ferguson, un petit-fils d'immigré russe juif qui arriva à Ellis Island le 1° janvier 1900. Quatre vies possibles décrites en détail dans l'histoire très mouvementée des Etats-Unis des années 1950 et 1960: guerre de Corée puis du Vietnam, mouvement des droits civiques, assassinat du président Kennedy. Le sport, les filles et les universités complètent le tableau. 

C'est là le plus gros roman écrit par Paul Auster (1200 pages en version poche) et j'ai trouvé que c'était aussi le plus dur pour ne pas s'y perdre. Difficile de ne plus s'emmêler les pinceaux entre les quatre vies possibles de ce jeune homme, sans doute un double littéraire de l'auteur. A l'aide d'une feuille pliée en 4, j'ai noté les faits importants et différents des quatre Archi Ferguson et cela m'a permis, après une relecture des 250 premières pages quand même, de ne plus être perdu voire même de grandement apprécier ce roman. Au final, un sentiment très positif pour ces 4 petits romans assemblés en un gros exercice littéraire. 

Note: 4,5/5