Robert M. PIRSIG (Etats-Unis)

De : Shan_Ze (Message d'origine) Envoyé : 13/10/2006 17:40

Traité du zen et de l'entretien des motocyclettes de Robert M. Pirsig

Le narrateur et son fils traversent les Etats-Unis en motocyclette en empruntant des routes secondaires. Pendant la première partie du voyage, ils sont accompagnés de John et Sylvia, deux amis. Mais cette partie n’est pas vraiment développée. On découvre le narrateur.
Il est à la recherche de lui-même ou plutôt de ce qu'il était avant, il se surnomme, Phèdre. Ce dernier enseignait, à l’université, la rhétorique qui l’amène à définir la Qualité. Mais sait-il vraiment ce que c’est ? Il essaye de la définir, de la comprendre… cette quête prend de l’ampleur et le rend fou.
C’est un roman plus philosophique que narratif, j’ai bien aimé certaines idées développées autour de la motocyclette. Les scènes de traversée en motos du présent succèdent à celles des pensées de Phèdre du passé. Plus l’action avance, et plus on s’enfonce dans le passé ; les parties contenant les chautauquas plus longues que celles du voyage.
Je n’ai pas beaucoup accroché aux chautauquas et les discours sur la Qualité. J’ai trouvé la partie « présent » peu développée par rapport à celle du « passé ». Qu’on découvre mieux la relation entre l’auteur, donc le père et le fils qui n’a pas l’air des plus excellentes, les relations avec sa famille, ses amis… Peut-être ce roman plairait-il plus à quelqu’un qui s’intéresse plus à la philosophie que moi, qui sait !

Note : 3/5



De : gallomaniac Envoyé : 13/10/2006 23:46

Zen and the art of motorcycle maintenance de Robert M.PIRSIG était un livre-culte dans la années '75, au moins en Hollande. C'était le temps des spiritualités orientales, de la méditation transcendentale, de l'avènement de goeroes, la période des hippies.Le parlement discutait la loi sur l'internement involontaire dans la psychiatrie, tandis que nous faisions des manifestations pour la psychiatrie démocratique, contre l'électroshcok et contre les médication zombie tel que le Largactyl.

Le dessous de l'histoire de "Zen and the art of motorcycle maintenance" est le génie qui a touché la folie. La pensée de Phaeadrus (QI 170), qui devenait pénétrant comme une rayon de laser, annonce le début de la psychose délirante. Après, c'est le reveil dans une chambre d'hopital, le traitement à l'électroshock, les pertes de mémoire partielles, la personnalité changée, la porte de verre fermé et son fils Chris de l'autre coté, séparé de lui par un malentendu aigu et persistant.
La randonnée en motorcycle est une longue quête vers la restauration de son MOI, de son mémoire et de son contact avec le fils; quête analytique multiple intellectuelle, volontaire, émotive et communicative à travers ce long cheminement à deux.
Le livre est peut-être daté et moins lisible aujourd'hui. Mais autrefois on en a discuté des heures et pour moi c'est resté un chef d'oeuvre 5/5.



De : zeta-b Envoyé : 14/10/2006 18:22

Shan ze, j'ai déjà dit ce que je pensais de ce livre mais si tu ne t'en souviens pas je vais réitérer : la première lecture je l'ai faite en 1982 environ. En France, Gallomaniac, il n'a été traduit qu'en 78 . Donc première lecture, je l'ai aimé et l'ai trouvé passionnant et profond, relu quelques années plus tard (environ une dizaine): il m'a paru incompréhensible. Alors avais-je perdu quelques neurones au passage ?
J'essayerai une troisème lecture, un jour pour voir.



De : gallomaniac Envoyé : 27/10/2006 12:15

Zeta-b, shan-ze, "Zen and the art of motorcycle maintenance", j'ai relu cette semaine mon exemplaire anglais de 1977; la lecture est assidu, mais toujours valable et même la longue excursion sur la Qualité ne génait pas trop.
J'ai en même temps regardé un peu près la structure du livre, qui est annoncé comme un "real-live Odyssée", "autobiographie of the mind and the body". Donc il faut le lire comme un livre-témoin.

Les partis 1 et 2, chapitres 1 à 15, père et fils et John et Sylvia roulent en moto vers la ville de Bozeman ou le père avant son psychose a enseigné. Parallèlement au cheminement en moto, en suivant le passé par biais le père approche le moment de la psychose et , dans le chapitre 7, de la mise en demeure psychiatrique et de l'electroshock. Dans le chapitre 15, Sylvia et John prennent congé, exprimant leur inquiétude pour le père et le fils, qui eux vont visiter le batiment de l'école, souvenir pregnant pour le père, "scairy" pour Chris. La parti 3, chapitres 16 à 26, Père et fils inerrompent la randonnée en moto pour une randonnée en montagne, tout en montant, la pensée du père monte vers la Qualité ce qui rend Chris angoissé. Cette parti est un peu longue, mais c'est le parcours intellectuel qui a abouti à la psychose et il demande une lente refection reparatrice. Le court chapitre 23 donne la clef du malentendu entre Chis et son père, séparé par une porte en verre. La parti 4 chapitre 27 reprend la scène de cette porte en verre, mais maintenant avec une reprise nouvelle de conscience, début d'un passage difficile et angoissant dans la relation père-fils, à travers lequel on approche la solution du malentendu qui avait besoin de la communication sur cette porte de verre, décrit dans le chapitre 31. Le chapitre 32 apporte l'apaisement, un long reparing sommeil et termine avec "we have won it. It's going to get better now. You can sort of tell these things."

Voilà j'éspère que cette analyse aidera à la lecture de ce livre, pas toujours facile, mais qui vaut l'effort.