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Yves THÉRIAULT: Présentation

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Message  Prospéryne Jeu 20 Nov 2008 - 22:56

De : Friisette (Message d'origine) Envoyé : 2004-12-05 21:52
Yves Thériault sera l'auteur du mois en janvier. Question de vous donner le goût de le découvrir, je vous donne une briève biographie ainsi que sa bibliographie.

Je vous invite aussi à aller visiter les liens suivants si vous avez envie d'en savoir plus...

http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Yves_Theriault

http://felix.cyberscol.qc.ca/LQ/auteurT/theria_y/theriault.html

http://collections.ic.gc.ca/theriault/listeart.htm

Biographie

Né le 28 novembre 1915 à Rawdon. Décédé le 20 octobre 1983 à Joliette .

Homme de radio, scripteur, journaliste, chauffeur de camion, trappeur, boxeur, chanteur western, auteur de romans policiers à deux sous, courriériste du cœur, dramaturge, Yves Thériault a donné une œuvre multiple et considérable, fortement imprégnée des dures lois de la nature, dont la plus diffusée demeure Agaguk (1958), roman esquimau traduit en plusieurs langues et adapté au cinéma.

À travers ses contes et ses romans, ses livres pour la jeunesse, ses dramatiques, Yves Thériault a campé des personnages aux prises avec les comportements bouillants de leur vérité instinctive. Les drames qui bouleversent ses héros proviennent des sources mêmes de leur être et ce sont les forces de leurs profondeurs qui les entraînent au bout de leur destin, souvent tragique. Poussés par un besoin irrésistible de puissance et de domination, ces hommes et ces femmes ne peuvent affirmer complètement leurs pulsions originelles qu'en affrontant aveuglément tout sur leur passage, au risque de leur propre vie.

Ses personnages intrépides, aux comportements fougueux, soutenus par un style enlevé et réaliste, sont des marginaux, des minoritaires, des non-conformistes qui défient sans peur et sans reproche les lois sociales et la bonne morale. En réaction contre leur milieu originel, ses héros rêvent de liberté à travers une violence qui les pousse à bout, assoiffés d'absolu, incapables de se satisfaire de demi-mesures ou de bonheurs avortés. Dans des scènes souvent épiques où l'amour et la mort se côtoient, Yves Thériault campe les grands esprits du Nord, ceux qui habitent la nature et l'espace et qui entraînent avec eux des destinées qui suivent la route des instincts originels, là où la femme incarne le paradis perdu et le goût du bonheur. Ce groupe de personnages écoute la nature et enseigne le retour aux valeurs de l'amour originel et de l'harmonie des sens, ce sont des guides et des prophètes, généralement des Indiens : Ashini, N'Tsuk, Ikoué et Mahigan…

Écrivain reconnu tardivement par l'institution et écrivain populaire, Yves Thériault a développé un imaginaire nordique d'une puissance exceptionnelle, qui n'est pas sans rappeler celui de Melville, Twain, London… Ses Contes pour un homme seul (1944), ses romans La Fille laide (1950), Le Dompteur d'ours (1951), Les Commettants de Caridad (1961), ses dizaines d'ouvrages pour la jeunesse contiennent des pages qui comptent parmi les plus héroïques de la littérature québécoise.


Bibliographie

Contes pour un homme seul, nouvelles, Montréal, L'Arbre, 1944.
Montréal, Hurtubise, HMH, 1965.
Montréal, BQ, 1993.

La fille laide, Montréal, Beauchemin, 1950.
Montréal, Typo, 1994.

Le dompteur d'ours, Montréal, Cercle du livre de France, 1951.
Montréal, Les Quinze, éditeur, coll. 10/10, 1989.

La vengeance de la mer, Montréal, Publications du Lapin, coll. Petit livre populaire, 1951.

Les vendeurs du temple, Québec, Institut littéraire de Québec, 1951.Montréal, Typo, 1995.

Le drame d'Aurore l'enfant martyre, (sous pseudonyme), Québec, Diffusion du livre, 1952.

Aaron, Québec, Institut littéraire de Québec, 1954. Prix de la Province de Québec. Paris, Grasset, 1958. Montréal, Typo, 1995.

Agaguk, Paris, Grasset, 1958. Grand Prix de la Province de Québec.
Québec, Institut littéraire de Québec, 1958.
Montréal, Éditions de l'Homme 1961.
Tokyo, Éditions Riron-Sha, 1960.
Berlin, Éditions Herbig, 1960.
Milan, Éditions Aldo Martello, 1960.
Belgrade, Éditions Znanje, 1960.
Toronto, McGraw-Hill, Reyerson, 1962.
Prague, Éditons Spirala, 1972.
Varsovie, Instytut Wydwniczy, 1975,
Montréal, Les quinze, éditeur, 1980.
Montréal, Typo, 1993.

Le samaritain, pièce radiophonique créée en 1952, publiée par les Écrits du Canada français, vol. 4, 1958.

Alerte au camp 29, Montréal, Beauchemin, 1959.

La revanche du Nascopie, Montréal, Beauchemin, 1959.

Ashini, Montréal et Paris, Fides, 1960. Prix du Gouverneur général 1961.
Montréal, Fides, coll. Du Nénuphar, 1965.
Montréal, Harvest House, 1972.
Montréal, Fides, coll. BQ, 1988.

Roi de la Côte-Nord, La vie exemplaire de Napoléon-Alexandre Comeau.
Montréal, Éditions de l'Homme, 1960.

L'homme de la Papinachois, Montréal, Beauchemin, 1960.

La loi de l'Apache, Montréal, Beauchemin, 1960.

Amour au goût de mer, Montréal, Beauchemin, 1960.
Montréal, Libre expression, 1981.

Les commettants du Caridad, Québec, Institut littéraire de Québec, 1961.
Montréal, Éditions de l'Homme, 1966.

Cul-de-sac, Québec, Institut littéraire de Québec, 1961.
Montréal, Les quinze, éditeur, coll. 10/10, 1981.

Séjour à Moscou, Montréal et Paris, Fides, 1961.

Le vendeur d'étoiles et autres contes, Montréal et Paris, Fides, 1961. Montréal, BQ, 1995.

Si la bombe m'était contée, Montréal, Éditions du Jour, 1962.

La montagne sacrée, Montréal, Beauchemin, 1962.

Le rapt du lac Caché, Montréal, Beauchemin, 1962.

Nakika, le petit Algonquin, Montréal, Beauchemin, 1962.

Le grand roman d'un petit homme, Montréal, Éditions du Jour, 1963. Montréal, Éditions du Jour, 1969.

Avéa, le petit tramway, Montréal, Beauchemin, 1963.

Les aventures de Ti-Jean, Montréal, Beauchemin, 1963.

Les extravagance de Ti-Jean, Montréal, Beauchemin, 1963.

Maurice, le Moruceau, Montréal, Beauchemin, 1963.

Nauya, le petit Esquimau, Montréal, Beauchemin, 1963.

Le ru d'Ikoué, Montréal et Paris, Fides, 1963. Montréal, Fides, 1977.

Ti-Jean et le grand géant, Montréal, Beauchemin, 1963.

La rose de pierre. Histoires d'amour, Montréal, Éditions du Jour, 1964.
Montréal, Libre expression, 1981.

Zibou et Coucou, Montréal, Leméac, 1964.

La montagne creuse, Montréal, Lidec, 1965.

Le secret de Mufiarti, Montréal, Lidec, 1965.

Le temps du carcajou, Québec, Institut littéraire de Québec, 1965.
Montréal, Les quinze, éditeur, coll. 10/10, 1982.

Le château des petits hommes verts, Montréal, Lidec, 1966.

Les dauphins de Monsieur Yu, Montréal, Lidec, 1966.

Le dernier rayon, Montréal, Lidec, 1966.

Le marcheur, théâtre, Montréal, Leméac, 1966. Créé en 1950.
Montréal, SYT, 1996.

L'appelante, Montréal, Éditions du Jour, 1967.
Montréal, BQ, 1989.

L'île introuvable, nouvelles, Montréal, Éditions du Jour, 1968.
Montréal, BQ, 1996.

Kesten, Montréal, Éditions du Jour, 1968.
Montréal, BQ, 1989.

Mahigan, récit, Montréal, Leméac, 1968.

La mort d'eau, Montréal, Éditions de l'Homme, 1968.

N'Tsuk, Montréal, Éditions de l'Homme, 1968.
Montréal, Harvest House, 1972.
Montréal, Les quinze, éditeur, coll. 10/10, 1990.

Les pieuvres, Montréal, Lidec, 1968.

Les vampires de la rue Monseigneur-le-Prince, Montréal, Lidec, 1968.

Antoine et sa montagne, Montréal, Éditions du Jour, 1969.
Montréal, BQ, 1995.

L'or de la felouque, Québec, Jeunesse, 1969.

Tayaout, fils d'Agaguk, Montréal, Éditions de l'Homme, 1969.
Les quinze, éditeur, 1981.
Les quinze, éditeur, coll. 10/10, 1981.

Textes et documents, Montréal, Leméac, 1969.

Valérie, Montréal, Éditions de l'Homme, 1969.

Le dernier havre, Montréal, L'Actuelle, 1970.
Montréal, Typo, 1996.

Fredange suivi de Les terres neuves, théâtre, Montréal, Leméac, 1970.

La passe-au-crachin, Montréal, René Ferron, 1972.

Le haut pays, Montréal, René Ferron, 1973.

Agoak, l'héritage d'Agaguk, Montréal, Stanké et Les quinze, éditeur, 1975.
Montréal, Stanké, coll. 10/10, 1981. Publié aussi en anglais.

Œuvre de chair, nouvelles, Montréal, Stanké, 1975.
New York, Gage Publishing, 1976
Montréal, VLB éditeur, 1982.

Moi, Pierre Huneau, Montréal, L'arbre HMH, 1976.
Montréal, BQ, 1989.

Les aventures d'Ori d'Or, Montréal, Éditions Paulines, 1979.

Cajetan et la taupe, Montréal, Éditions Paulines, 1979.

Le partage de minuit, Montréal, Quebecor, 1980.

Popok, le petit Esquimau, Montréal, Quebecor, 1980.

La quête de l'ourse, Montréal, Stanké, 1980.

L'étreinte de Vénus. Contes policiers, Montréal, Quebecor, 1981.

La femme Anna et autres contes, Montréal, VLB éditeur, 1981.

Kuanuten, vent d'est, Montréal, Éditions Paulines, 1981.

Pierre Gilles Dubois, Laprairie, Marcel Broquet, coll. Signatures, 1981.

Valère et le grand canot, nouvelles, Montréal, VLB éditeur, 1981.
Montréal, Typo, 1996.

Le coureur de marathon, Montréal, Éditions Hurtubise HMH, 1983.

L'herbe de tendresse, nouvelles, Montréal, VLB éditeur, 1983.
Montréal, Typo, 1996.

Cap à l'amour, récits, Montréal, VLB éditeur, 1990.
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Message  Prospéryne Jeu 20 Nov 2008 - 22:59

De : cuné Envoyé : 2005-01-12 08:41
Vous me donnez envie de lire tous les livres dont vous parlez ici Mon porte-feuille ne va pas vous remercier !!

Tiens je ne résiste pas à vous copier-coller une réaction de Polo à ma critique de Tayaout, j'ai été très étonnée de lire qu'il le connaissait personnellement, un ami, wa, c'est beau ce qu'il dit à son sujet je trouve, et ce que je ressens par rapport à Yves Thériault c'est sa sincérité, son côté écrivain-artisan, il a un côté émouvant je trouve.

Écrire pour vivre
Yves Thériault essayait de vivre de sa plume. Malheureusement dans un Québec de cinq millions de francophones, c'est un défi difficile à relever. Endetté, il n'attendait donc pas ses royautés. Il vendait carrément ses droits d'auteur avant publication. Il en est ainsi pour un grand nombre de ses oeuvres, dont celle commentée par Cuné. Son avis est tout à fait juste. Ce qui donne quelque crédibilité à son roman, c'est qu'Yves Thériault est un métis. Il connaît donc très bien le peuple dont il parle, en plus d'avoir été un haut fonctionnaire du ministère des Affaires indiennes.

Comme il s'agit d'une oeuvre écrite pour manger et payer l'hypothèque de sa maison, l'urgence de l'écriture pour vivre l'obligeait à négliger le style. D'où le relâchement signalé par Cuné. Et nous, ses amis, avions beaucoup de plaisir à le voir aller. Quand il nous lisait son texte, c'était toujours une surprise, car il donnait souvent notre nom à l'un de ses personnages. Ainsi quand il écrit "comme disait le grand philosophe Bernard Desloges", il faut savoir que c'était son voisin et ami qui l'aidait à faire de la céramique pour empêcher l'arthrite de lui paralyser les doigts.

Il n'en reste pas moins qu'Yves Thériault est l'un de nos grands auteurs. Même s'il n'a fréquenté que l'école élémentaire, il est parvenu à maîtriser magistralement la langue française. C'est donc un autodidacte à qui son ami Victor-Lévy Beaulieu a consacré récemment un essai très éclairant sur l'ensemble de son oeuvre. Agaguk ainsi que La Quête de l'ourse demeurent ses chefs-d'oeuvre. Thériault est l'auteur qui a le mieux compris l'univers des Indiens, d'autant plus que sa mère était montagnaise. Bref, c'est un ami mort beaucoup trop tôt. Il venait d'avoir 70 ans quand il a été victime d'une crise cardiaque dans sa maison de Rawdon à 50 km de Montréal.

Libris québécis - Montréal - 63 ans - 12 janvier 2005

Il faut que je lise sa biographie ! Absolument moi aussi !!


De : Friisette Envoyé : 2005-01-13 22:35
Arrêtez avec vos fleurs! Vous me gênez... C'est pas de ma faute si mes critiques sont inspirées... Je l'aime cet auteur!

D'ailleurs j'aimerais bien avoir vos impressions sur certains aspects de l'oeuvre de Thériault. Comme nous avons lu plusieurs livres différents, peut-être que nous aurons des opinions toutes aussi différentes...

Qu'est-ce qui vous touche le plus chez cet auteur?

Êtes -vous d'accord avec Mousseline lorsqu'elle dit: "qu'il aurait pu faire mieux" même si c'est déjà très bien" et "j'imagine qu'il a écrit son livre sans trop s'en faire, voilà c'est terminé et on passe à autre chose". L'écriture de Thériault vous donne-t-elle aussi cette impression. Je suis curieuse de savoir si c'est un sentiment répandu car personnellement, je n'ai pas vraiment cette impression...

J'ai déjà lu quelque part que les romans d'Yves Thériault étaient remplis de stéréotypes sur les inuits et les amérindiens. Qu'en dites-vous?

J'attends impatiemment vos impressions!


De : cuné Envoyé : 2005-01-14 03:57
Qu'est-ce qui vous touche le plus chez cet auteur?

Sa simplicité. Dans tout ce que j'ai lu de lui, les pensées des personnages étaient parfaitement exprimées dans leurs actes, et jamais je n'ai senti de mépris ou de condescendance, il explique, parfaitement.

Êtes -vous d'accord avec Mousseline lorsqu'elle dit: "qu'il aurait pu faire mieux" même si c'est déjà très bien" et "j'imagine qu'il a écrit son livre sans trop s'en faire, voilà c'est terminé et on passe à autre chose". L'écriture de Thériault vous donne-t-elle aussi cette impression. Je suis curieuse de savoir si c'est un sentiment répandu car personnellement, je n'ai pas vraiment cette impression...

D'après ce que dit Polo, c'est effectivement le cas de certains de ses livres, alimentaires, mais d'après ce qu'il dit lui même à Jean Royer, il essayait toujours de raconter une histoire, et c'est ce que je ressens le plus personnellement. Dans Agaguk (encore !) par exemple, tout est parfait du premier au dernier mot, c'est une superbe histoire racontée merveilleusement.

J'ai déjà lu quelque part que les romans d'Yves Thériault étaient remplis de stéréotypes sur les inuits et les amérindiens. Qu'en dites-vous?

Bon evidemment je n'ai pas de connaissances suffisantes pour valider ce qu'il en écrit, mais de par son ascendance montagnaise je pense qu'il connait parfaitement le sujet, et qu'il s'est de plus abondamment documenté. Pour ma part, je n'ai lu aucun stéréotype, mais beaucoup d'amour et de respect.


De : Mousseliine Envoyé : 2005-01-14 12:51
Je suis très d'accord avec ce que je dis:

Yves Thériault à l'écriture d'un conteur d'histoires. Pas qu'il n'écrit pas bien, loin de là, de plus c'est un auteur très stylisée. Et je ressens beaucoup de sympathie envers les conteurs.

Mais souvent il tourne les coins ronds, une écriture qui manque de finesse, de perfection. Par contre, une écriture très sensible. Il m'a fait pleurer dans Aaron et dans le même Aaron, j'ai souvent tiqué sur la construction des phrases.

Comme tu le dis si bien Frisette: C'est d'ailleurs une des forces de Thériault, de parvenir à raconter la nature au point qu'on puisse la voir. C'est comme s'il peignait une toile avec des mots.

Ce genre d'écriture a ses défaults mais aussi ses forces, ça fait authentique, naturel.

Mais je crois que s'il avait davantage travailler son écriture, côté tournures de phrases, il aurait pu écrire des chefs-d'oeuvres. Là il écrit de bons livres, c'est plaisant de le lire. Mais y'a pas personne qui note ses livres 5/5 (même pas Frisette) parce que ce ne sont pas des chefs d'oeuvres. Et à mon avis ce qui fait défault c'est le soin apporté à l'écriture.

D'ailleurs j'ai lu une entrevue où il disait qu'il aurait aimé avoir le temps d'écrire, prendre son temps, faire les choses autrement.

Un extrait (que j'ai déjà donné) qu'on peut lire dans la biographie de Gabrielle Roy par François Ricard:

"J'ai beaucoup écrit dans ma vie, de tous les genres, dans toutes les géographies, concernant toutes les sortes d'êtres, grands ou faibles, puissants ou abjects, et à travers toutes ces années, dans toute cette écriture, et aujourd'hui plus que jamais, j'aurais voulu, je voudrais encore, et toujours j'aurais voulu, savoir écrire comme Gabrielle Roy, et savoir aimer mes personnages comme elle aime les siens, et comme elle les comprend." (Yves Thériault)

Pour quelqu'un qui n'a jamais lu Yves Thériault, je conseille très très certainement d'y aller d'abord et avant tout par Agaguk.

Pour qui a envie de lire plusieurs de ses livres: après Agaguk peut-être y aller avec Contes pour un homme seul. Certains des personnages de ce livre revienne dans les autres. Et c'est un livre qui annonce tout ce qui viendra par la suite.

Dans la critique de Frisette, Le dernier havre, j'ai reconnu une des nouvelles de Contes pour un homme seul.

Décidement Mélodie, c'est drôlement le fun d'avoir une linguiste avec nous!


De : Friisette Envoyé : 2005-01-14 17:12
Qu'est-ce qui vous touche le plus chez cet auteur? Ce qui me charme chaque fois, c'est que j'entre dans l'histoire, qu'elle me berce et me transporte ailleurs sans que j'aie besoin de me concentrer ou de raisonner. Les mots, les phrases et les atmosphères que Thériault construit y parviennent tous seuls. J'ai toujours l'imprssion que tout coule de source, comme les morceaux d'un casse-tête qui s'imbriquent parfaitement les uns dans les autres. C'est magique et très peu d'auteurs y arrivent aussi bien.

Êtes -vous d'accord avec Mousseline lorsqu'elle dit: "qu'il aurait pu faire mieux" même si c'est déjà très bien" et "j'imagine qu'il a écrit son livre sans trop s'en faire, voilà c'est terminé et on passe à autre chose". L'écriture de Thériault vous donne-t-elle aussi cette impression. Je suis curieuse de savoir si c'est un sentiment répandu car personnellement, je n'ai pas vraiment cette impression... Je ne suis pas une passionnée des styles recherchés et des phrases qui font joli... Donc jusqu'à maintenant les livres que j'ai lu ne m'ont jamais donné l'impression que l'écriture manquait de finesse. Au contraire, j'aime qu'un texte soit écrit simplement, qu'il soit puissant sans avoir besoin de fioritures. Et c'est ce qui me plait dans les livres d'Yves Thériault. Peut-être que ses textes pourraient être plus travaillés amis alors il faudrait que ça soit pour être encore plus efficaces dans leur simplicité. Autrement, pour moi, c'est tout le charme de sa plume qui disparaîtrait...

J'ai déjà lu quelque part que les romans d'Yves Thériault étaient remplis de stéréotypes sur les inuits et les amérindiens. Qu'en dites-vous? En fait, quand j'ai lu cet article, je ne me souviens plus où d'ailleurs, j'avais été très surprise car je n'ai jamais eu cette impression. je me suis même questionnée, me demandant si je n'avais pas les mêmes idées préconçues sans en avoir conscience. Mais plus j'y repense, plus cette remarque me semble exagérée et hors de propos...

Si vous souhaitez découvrir Thériault, je vous conseille, tout comme Mousseline, de commencer par Agakuk qui est son meilleur livre jusqu'à maintenant. Mais il y a aussi L'Appelante et La fille laide qui m'ont laissé un excellent souvenir et que je compte bien relire.

Quant à moi, il y a un titre de l'auteur que j'ai très hâte de découvrir, si je parviens à mettre la main dessus: L'herbe de tendresse, un recueil de nouvelles. Je vous mets quelques extraits que Jean Royer avait écrit dans Le Devoir en 1983. C'est très très inspirant!
"On entre dans ce livre comme dans un nouveau monde: moins rude que chez Agakuk, moins nostalgique que chez Ashini, plus doux et plus feutré peut-être. Chez Thériault, nous sommes loin de ces montreurs d'Indiens ou de faux Esquimaux de L'europe des XVIIe et XVIIIe siècles. Nous sommes en pleine vie amérindienne et inuit, où la légende envahit le quotidien, où la réalité colle à la terre, où le rêve habite le paysage."

"L'Herbe de tendresse, après les grands romans, est un livre qui couronne le cycle amérindien de Thériault avec une force et une perfection littéraire qui rejoignent notre sensibilité et notre imagination de la façon la plus naturelle. Voilà le genre de livre qui peut nous aider à nous libérer d'un certain masochisme collectif mais qui est en tout cas un chef-d'oeuvre où l'on reconnaît bien Yves Thériault, conteur souverain."
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Message  Prospéryne Jeu 20 Nov 2008 - 23:00

De : Mousseliine Envoyé : 2005-01-14 19:13
La simplicité n'empêche pas d'apporter du soin à son écriture. Je pense par exemple à des auteurs comme Aude, Aki Shimazaki, Gabrielle Roy, Jacques Poulin... leur écriture est criante de simplicité et de perfection, c'est joli et ça fait plaisir à lire.

En fait je ne dirais pas que Yves Thériault a une écriture simple mais bien une écriture de conteur qui tourne les coins ronds mais cela a certes son charme. Et Yves Thériault ne pouvait ce permettre le luxe (l'écriture était son gagne-pain) de prendre 5 ans pour écrire un roman comme le fait Jacques Poulin ou autres. Et même s'il avait eu la possibilité aurait-il apportant de soucis et d'attention, Yves Thériault n'est pas un auteur perfectionniste.

Au départ Gabrielle Roy avait aussi des contraintes matérielles comme j'imagine la plupart des écrivains. Elle en a mis du temps avant de publier Bonheur d'occasion, comme chacun de ses romans d'ailleurs. Elle était journaliste, ce qui lui permettait de gagner sa vie et dans ses temps libres elle travaillait à ses romans, ce avant de devenir une auteure "à temps plein" mais même là, elle ne publiait pas vraiment plus rapidement. C'était une femme, une auteure perfectionniste. Elle reprenait et reprenait constamment ses textes.


De : Mousseliine Envoyé : 2005-01-15 22:54
Bon je n'ai pas encore répondu à la première question:


Qu'est-ce qui vous touche le plus chez cet auteur?


Et bien cet allure de conteur justement, il raconte son histoire sans prétention. Il nous séduit par sa manière de raconter. Ses livres me donnent le goût de connaître l'homme.

C'est sûrement fort intéressant de lire l'oeuvre entière, en suivant l'ordre, et lire sur lui aussi, et sur son travail d'écrivain. En tout cas c'est quelque chose qui me plairait. D'ailleurs pour un travail que j'ai à faire pour un cours que je suis à l'université, j'ai bien l'intention de le faire sur le fonds d'archives de Yves Thériault, en autant que je trouve suffisamment de documentation mais je ne crois pas que ça causera de problèmes.

Sinon, non je ne lirai pas son oeuvre entière parce que la vie est limitée et il y a bien d'autres auteurs qui m'intéressent davantage. Ça reste que ce fut fort plaisant et intéressant de rencontrer Yves Thériault et peut-être bien que je lirai d'autres de ses livres, qui sait! Mais ce n'est pas un objectif en tant que tel, pas par manque d'intérêt, mais il faut bien choisir.

Je me demande si l'idée de Vénusia de "discuter" va vraiment intéresser les rats et rates. En tout cas, à présent j'ai pas tellement l'impression que ça "pogne".


De : Venusia Envoyé : 2005-01-16 10:43
Ah ah ah Mousseline! C'est à mon tour de te dire qu'on doit donner un peu de temps au nouveau pour l'apprécier!

Ceci dit, il est plus difficile de faire ce genre de discussion sur un auteur plutôt que sur une seule oeuvre, surtout quand l'auteur a été aussi prolifique qu'Yves Thériault. Moi, je n'ai lu qu'un recueil de contes, je ne trouve pas que ça me permet de d'apprécier l'auteur, et encore moins de porter un jugement sur l'écrivain.

Comme je n'ai lu qu'un seul livre et que je n'ai pas apprécié, je ne peut pas dire qu'il me touche. Je me souviens avoir lu Agaguk et ne pas avoir aimé, mais j'étais très jeune. Savoir qu'il devait gagner sa vie avec ses écrits, cela jette une autre lumière sur lui pour moi. C'est sûr qu'il y a probablement certains de ses romans dans lesquels il s'est donné; pour Le vendeur d'étoiles, ce n'était peut-être que des écrits gagne-pain. Mais en même temps, il faut apprécier que les temps ont changé, et que je n'ai probablement pas le même profil que son public visé. Ce que je trouve simplistique et évident dans ses écrits, moi qui ai beaucoup lu, peut-être qu'elles avaient l'air de vérités aux yeux de ses premiers lecteurs.

Et en ce qui a trait à ses écrits sur les Premières Nations, elles ne sont pas présentes dans Le vendeur d'étoiles, je ne peut donc pas commenter.
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