Margaret ATWOOD (Canada)

La servante écarlate - Margaret Atwood
Robert Laffont - 518 pages

Quatrième de couverture

Dans un futur peut-être proche, dans des lieux qui semblent familiers, l’Ordre a été restauré. L’Etat, avec le soutien de sa milice d’Anges noirs, applique à la lettre les préceptes d’un Evangile revisité. Dans cette société régie par l’oppression, sous couvert de protéger les femmes, la maternité est réservée à la caste des Servantes, tout de rouge vêtues. L’une d’elle raconte son quotidien de douleur, d’angoisse et de soumission. Son seul refuge, ce sont les souvenirs d’une vie révolue, d’un temps où elle était libre, où elle avait encore un nom. Une œuvre d’une grande force, qui se fait tour à tour pamphlet contre les fanatismes, apologie des droits de la femme et éloge du bonheur présent.

Mon avis

Une lecture qui a été difficile et laborieuse pour moi. Chaque fois que je le posais, j’avais du mal à le reprendre. Pas parce que c’est un mauvais livre mais parce que l’atmosphère est étouffante et oppressante. Le quotidien de Defred est lourd et le monde autour d’elle menaçant. Il n’y a que très peu d’espoir dans cette histoire, tout fait froid dans le dos.

Un autre aspect qui m’a dérangé, c’est le manque de détail sur l’univers dans lequel on évolue. J’ai passé toute ma lecture à me poser mille questions et à pester de ne pas avoir les réponses. C’est très frustrant surtout que même les notes historiques de la fin du livre ne permettent pas de lever le voile sur toutes ces interrogations.

Donc, cette lecture ne fut pas une partie de plaisir pour moi. Pourtant, je suis contente de l’avoir lu car c’est un livre qui a le mérite de faire beaucoup réfléchir. C’est une mise en garde glaçante qui nous fait réaliser à quel point les libertés acquises sont fragiles et peuvent être remises en cause du jour au lendemain.

4/5

 
 
 

Ce roman a été résumé déjà pas mal de fois donc je ne vais pas le reprendre mais juste donner mon avis.

Ce roman est une dystopie pour le moins angoissante, en effet dans la société décrite les humains sont classés en groupe et toutes leurs interactions, y compris sexuelles, sont codifiées. Chacun est espionné et les plus malchanceux sont retrouvés pendus publiquement sans que personne ne sache vraiment ce qu'ils ont fait et, surtout, s'ils l'ont vraiment fait. Defred, le personnage principale, a connu la société d'avant, autrement dit la société telle que nous la connaissons, où les gens amoureux se marient et ont des enfants, elle a connu le cinéma, la lecture, les études, mais tout cela est bien loin désormais et elle peine à se souvenir des détails mais pense tout le temps à son mari et leur fille. La vie est maintenant bien différente et si elle ne se conforme pas aux règles établies elle sait qu'elle le paiera de sa vie, à moins que.....

Ce roman est très prenant, lors de la lecture je ne me suis pas du tout sentie oppressée mais je ressentais ce que Defred vivait et j'avais hâte de savoir ce qui allait lui arriver. La fin m'a surprise mais je l'ai trouvée très réussie car, comme le reste du roman, elle ouvre sur de nombreuses réflexions. 

4,5/5

The Heart Goes Last (C’est le cœur qui lâche en dernier)

L’économie de la côte est américaine s’est complètement effondrée, il n’y a presque plus d’emplois, les villes sont remplies de rôdeurs, Charmaine et Stan vivent dans leur voiture. Une entreprise crée toutefois Consilience, une ville de banlieue idéale, pour accueillir des chômeurs. La condition pour y habiter est que les habitants acceptent d’alterner un mois entre la ville qui vit d’une prison et un mois en la prison elle-même. Chaque personne alterne avec une autre, Stan et Charmaine ne rencontrent jamais leur contrepartie qui habite la même maison, mais ils voient leurs casiers dans le sous-sol. Il est toutefois étrange que ce système puisse fonctionner aussi bien, car on se demande d’où provient tout l’argent nécessaire.  De plus, lorsqu’on s’engage, c’est à vie et on n’a plus droit à des contacts avec l’extérieur.

Le livre se déroule dans un univers futuriste typique de Margaret Atwood : effondrement social, prédation, capitalismes sans éthique, innovations techniques pour le bien et pour le mal. L’intrigue prend du temps à prendre son envol, longtemps on vit simplement l’existence de banlieue parfaite. Je doutais même du concept derrière l’histoire, car je ne comprenais pas comment la ville pouvait exister, car une prison ne génère pas de richesse, elle profite seulement de subvention de l’état, sauf que si les prisonniers n’en sont pas des vrais, il n’y a pas de subventions… Il y a toutefois une explication que je ne vous révèlerai pas. À un moment, le livre bascule et l’action s’enclenche. C’est donc un bon Margaret Atwood (un pléonasme?), mais pas aussi puissant que sa trilogie.

4/5

RR

 
 

Lady Oracle

Dans les années 60 ou 70, une femme retourne se cacher dans une location de vacances en Italie. On lui demande où est son mari, mais elle élude la question. On apprend qu’elle a simulé son décès, mais pourquoi? On ne le saura que vers la fin du livre. Avant, nous découvrirons différents pans de sa vie. Sans vous dévoilez les surprises, disons qu’elle a été une enfant obèse dans les années cinquante, qu’adolescente elle affrontait constamment sa mère, qu’à 18 ans elle a fui la maison et le Canada, qu’elle est devenue écrivaine…

Je suis rarement déçu par les livres de Margaret Atwood. Les différentes périodes de la vie de la narratrice sont surprenants et plein de rebondissements. On est captivé par tous les personnages hauts en couleurs qu’elle croise. Le livre illustre aussi la difficulté pour une femme de prendre sa place et d’être autonome dans ces années, ce livre a été publié en 1976. Le style de l’auteur, incisif, est toujours un plaisir à lire (j’ai lu en version originale). J’ai seulement trouvé que la toute dernière partie en Italie s’étirait un peu, mais je recommande quand même cette lecture.

4,5/5

L'Odyssée de Pénélope




Résumé 4ième de couverture: " Depuis toujours nous étions tous deux, de notre propre aveu, des menteurs émérites et éhontés. " Ainsi Pénélope évoque-t-elle le couple qu'elle formait avec Ulysse - Pénélope qui, comme son époux, recourut à la ruse et à l'artifice pour sauver sa vie.
Selon Homère, Ulysse à son retour de Troie massacra tous les prétendants à son trône qui, en son absence, avaient courtisé son épouse. Mais il fit aussi pendre les douze servantes de Pénélope qu'il accusa de l'avoir trahi. Dans cette relecture originale du mythe grec que nous propose Margaret Atwood, Pénélope, hantée par la mort de ses servantes, raconte depuis les Enfers sa propre version de l'histoire, celle d'une femme, d'une épouse, d'une mère et surtout d'une reine bien plus lucide et plus forte que ce que les hommes ont voulu croire jusqu'à aujourd'hui.

Mon avis:

Passionnée par la mythologie, c'est tout naturellement que ce livre de Margaret Atwood, auteur que par ailleurs j'adore et dont j'aimerais lire toute l'œuvre, a attiré mon attention.
Il s'agit donc d'une réécriture féministe du mythe d'Ulysse, que j'ai trouvée très intéressante. En effet, Pénélope est un personnage central de l'Odyssée, et pourtant son importance est reléguée au second plan, on ne lui "donne pas la parole".
Une grande attention est également accordée à Hélène, rivale de Pénélope. La beauté d'Hélène est mise en avant, et ce personnage est mis en opposition à Pénélope, l'une incarnant la superficialité, l'autre l'intelligence et la ruse plutôt que la beauté.

Autre point très original qui m'a beaucoup plu: en alternance avec le récit de Pénélope, quelques pages écrites en vers donnent voix aux douze servantes; cela renvoie aux chœurs des tragédies grecques, et ajoute vraiment quelque chose à ce livre décidément très atypique.


J'ai donc vraiment aimé cette lecture, moderne, éclairante, qui apporte un point de vue nouveau sur une histoire désormais classique et figée.
Seul point négatif à mon sens: j'ai trouvé le livre un peu trop court et aurais aimé que le sujet soit traité encore plus en profondeur (mais cela tient au fait que j'ai aimé le principe et l'histoire, donc finalement c'est plutôt positif…)

4.25/5

Hag-Seeg (Graine de sorcière)
2016

Félix, directeur célèbre d’un grand festival de théâtre canadien est mis à la porte par un complot et trahison de son plus fidèle associé. Il se retranche à la campagne et ne songe qu’à la vengeance, suivant ses ennemis sur internet. En même temps, sous une fausse identité, il s’engage à diriger un programme de littéracie dans une prison et monte avec succès, malgré le scepticisme, des pièces de Shakespeare. Des années plus tard, il entrevoie toutefois une occasion de se venger de ses ennemis d’antan.

Margaret Atwood réinterprète La tempête de Shakespeare. Elle le fait en employant une mise en abyme : Félix monte la pièce La tempête alors que toute l’histoire de ce livre s’inspire de l’intrigue de cette pièce, donc des thèmes de vengeances et de pardon. J’ai été captivé par ce livre même si je ne connaissais pas la pièce. Et l’auteure a pensé à inclure un résumé de la pièce à la fin du livre (je suggère de le lire avant le livre). Les personnages sont crédibles et attachants, incluant les prisonniers qui composent la troupe carcérale. C'est une lecture captivante.

4,5/5

RR

Quatrième de couverture : Aux confins du Canada, à la frontière des États-Unis, une jeune femme se rend avec son compagnon et un couple d'amis sur l'île où elle vécut enfant, pour retrouver son père disparu. Leur séjour se prolonge en un huis clos étrange, tandis que l'héroïne s'engage dans la recherche du père. Cette quête des origines, la narratrice la vivra si intensément qu'elle y perdra un temps la raison. Un passage par la folie qui lui permettra de « faire surface », de s'éveiller à une nouvelle vie, lavée des vieilles terreurs et des névroses de l'enfance, libérée du factice, et rendue à la réalité du monde sensible.

Mon avis : Autant l'avouer tout de suite : je suis passée complètement à côté de ce roman. Pourtant, ma lecture démarrait bien, l'atmosphère n'était pas sans me rappeler celle de Sukkwan Island que j'avais beaucoup aimé, et la mise en place de l'intrigue laissait présager un roman à forte tension, psychologiquement fouillé, avec des personnages plus mystérieux les uns que les autres. Mais la magie n'a pas opéré. J'ai été perdue par l'évolution du personnage principal, ne comprenant plus très bien le message porté par l'auteur, ni les réelles motivations de la protagoniste. J'ai failli abandonner à plusieurs reprises tant la lecture m'était laborieuse par moments, mais la curiosité a été la plus forte. Résultat : une lecture qui m'aura laissée de marbre du début à la fin, sans doute parce que je n'y ai rien compris   

Ma note : 0.5/5 (pour l'ambiance)

Le dernier homme

Dans un univers post-apocalyptique, nous suivons Snowman, apparemment le dernier représentant des êtres humains sur terre. Son quotidien est gouverné par des conditions climatiques bien particulières et par la cohabitation avec des "animaux" et autres "personnages" tout droit sortis de l'imagination de savants fous.
Petit à petit, grâce à des retours dans le passé, nous comprenons la vraie nature de ces étranges créatures et l'origine de l'extinction de la race humaine.

Voilà le style de roman qui encore une fois fait froid dans le dos. Les progrès technologiques actuels pourraient être un outil formidable si la crainte que quelques savants fous ne s'en emparent pour commettre l'irréparable n'existait pas.

Un très bon roman pour les amateurs du genre

Ma note 4/5

Atwood Margaret
Captive
Editions 10/18 décembre 2018
ISBN 978 2 264 07252 8
620 pages

Quatrième de couverture
1873. Grace Marks, seize ans, est condamnée à la réclusion à perpétuité pour le double meurtre de son jeune employeur et de sa gouvernante. Victime sous emprise ou monstre en jupons ? Face à l'échec des rapports psychiatriques, le Docteur Jordan s'empare du dossier, bien décidé à la sortir de son amnésie. Mais pourquoi lui cache-t-elle les troublants rêves qui hantent ses nuits ?
Mon avis
On réalise en lisant ce roman que Grâce est ambiguë dans ses propos, son apparence est complexe, elle apparaît jeune, douce, intelligente, faible, cependant manipulatrice jalouse et secrète. Elle ne semble pourtant pas démente, ni criminelle car comme le docteur Simon Jordan, on doute, il faut dire que lors de son procès elle a donné trois versions des faits, puis s’est ensuite murée dans l’amnésie ou la dissimulation. Ce sont les grandes données de l’histoire que j’ai souvent eu peine à suivre car la construction alterne entre passé et présent, vérité et suppositions et personne n’a jamais su si elle était folle, coupable ou innocente. Il n’empêche que ce roman est intéressant sur la condition inhumaine des employés de maison qui subissent une vie de dur labeur, de discrimination et d’abus imposés par une classe dirigeante. J’estime que 200 pages en moins aurait suffi (mais ceci n’est que mon avis) bien que j’ai apprécié l’écriture riche et une belle structure qui m’a tout même fait apprécier cette lecture...4/5

Wilderness Tips
1991

Recueil de nouvelles qui touchent souvent la nature, mais pas nécessairement. Elles se déroulent entre les années 60 et 90. Les jeunes femmes qui travaillent dans une colonie de vacances de garçons catholiques. Une autre colonie de vacances où un drame survient. Le chalet familial où une des filles amène un homme qui, en bout de ligne, va plutôt marier une de ses sœurs. Une femme célibataire et affirmée devient une personnalité publique en vue, mais souffre de plusieurs trahisons de proches. Dans la même veine, une femme qui occupe une position forte dans un périodique est évincée par le conseil d’administration, son patron…et son amant. Le récit d’une jeune fille qui est la maitresse de son professeur, mais qui réalise l’impasse de sa position. Une femme utilise ses charmes pour obtenir du financement pour une fondation en mémoire de son amie assassinée par son mari violent. Un homme n’a jamais oublié un amour de jeunesse, bien qu’il soit marié et père; des décennies plus tard il la recroise.

C’est difficile de donner une appréciation d’un recueil de nouvelles, car on en oublie beaucoup, alors que d’autres nous marquent pour toujours. J’ai beaucoup aimé ce livre.

4,5/5

RR

La troisième main
1992

Recueil de nouvelles, de récits et de courts textes littéraires. Certains sont inspirés d’histoires classiques, comme le chaperon rouge, ou Hamlet qui discute avec sa mère, mais d’autres sont de fiction et même quelques ovnis. Par exemple un des chapitres est constitué de trois variations sur le classique poème des coquelicots de la Première guerre mondiale : chacun des mots est repris dans chacune des variations. Plusieurs textes ont une revendication féministe, même si c’est seulement une conclusion que le lecteur doit tirer de lui-même. L’ensemble n’est toutefois pas d’un intérêt égal, ça ressemble à un collage de morceaux disparates pour vendre aux amateurs. Certains étaient peut-être plus pertinents à l’époque de leur publication, j’ai peut-être raté plusieurs références culturelles. J’ai donc apprécié quelques chapitres, mais je ne recommande pas ce livre.
 
3/5
 
RR

Faire surface
1972

Une jeune femme urbaine retourne à son village natal avec son fiancé et un couple d’amis. Son père, qui vivait seul isolé sur une île, a disparu. Le groupe se rend y séjourner, dans la maison d’enfance, un chalet rustique, où elle peut constater la disparition et elle espère trouver des indices ou des messages. Elle réfléchit à son mariage précédent, à sa relation décevante, à sa jeunesse dans ce milieu isolé. Elle ressent aussi une présence ou une force qu’elle ne veut pas révéler à ses compagnons.

J’ai aimé la lecture de ce livre, la réflexion sur la place des femmes et l’écologie (le livre est écrit en 1972, alors que ces discussions sont naissantes au Canada). Je suis toutefois resté perplexe face au dénouement…ou à l’absence de vrai dénouement? Certains plus haut ont parlé de science-fiction, mais je dirais plutôt que c’est du fantastique : l’auteure nous laisse choisir l’interprétation surnaturelle (magie, fantômes) ou scientifiques (l’appel de la nature, illusions causées par le désir de voir quelque chose). Moi j’ai tendance à préférer la seconde, je ne suis pas amateur de réalisme magique. Le livre aborde aussi l’affirmation des Canadiens face aux Américains, mais en tant que Québécois, ceci me rejoint moins, car c’est évident pour nous : nous ne parlons pas la même langue. Et je dois avouer que je croyais d’abord que le livre se déroulait au Québec, plutôt que dans les Grands Lacs en Ontario. Dans le village, certains parlent français d’autres anglais, et on mentionne la proximité de la frontière. Moi j’en ai conclu que c’était la « frontière » entre le Québec et l’Ontario, pas la frontière du pays (oups). Entre les provinces, c’est plutôt une simple ligne, à moins que…

3,5/5

RR

 
 
 

Cookie, pour bien comprendre l'univers de ce livre, il faut lire le troisième volet de la trilogie, MaddAdam. Le deuxième, l'année du déluge, se concentre plutôt sur d'autres personnages et intriguent, qui se relient dans le 3e livre.

La Servante écarlate



Dans un futur proche, les Etats-Unis sont devenus une dictature théocratique. Les femmes sont totalement soumises aux hommes et les rares femmes encore fertiles sont à disposition des dirigeants de la société, elles forment le groupe des "Servantes Ecarlates", car tout de rouge vêtues. Defred est l'une d'entre elle. Elle nous fait partager sa vie quotidienne, faite de soumission, de souvenirs, et peut-être aussi d'un peu d'espoir.

C'est le grand succés de Margaret Atwood, écrit il y a 35 ans, mais que je n'ai découvert que cet été en lisant le magazine culturel du McDo qui parlait de la nouvelle saison de la série télé. J'ai depuis vu la 1° saison de cette série qui est restée fidèle au roman. Un livre agréable à lire même si je trouve le style pas toujours trés fluide. Des idées fortes et dérangeantes sur un futur possible des sociétés occidentales. Margaret Atwood, dans la ré-édition du livre en 2015 suite à la sortie de la série télé, précise qu'en fait, toutes les idées décrites dans son roman ont réellement existé en vrai à un moment ou un autre dans notre brillante histoire.

Atwood Margaret
Les testaments
Editions Robert Laffont 10 octobre 2019
ISBN 978 2 221 24311 4
537 pages

Quatrième de couverture
Quinze ans après les événements de La Servante écarlate, le régime théocratique de la République de Galaad a toujours la mainmise sur le pouvoir, mais des signes ne trompent pas : il est en train de pourrir de l'intérieur.
À cet instant crucial, les vies de trois femmes radicalement différentes convergent, avec des conséquences potentiellement explosives. Deux d'entre elles ont grandi de part et d'autre de la frontière : l'une à Galaad, comme la fille privilégiée d'un Commandant de haut rang, et l'autre au Canada, où elle participe à des manifestations contre Galaad tout en suivant sur le petit écran les horreurs dont le régime se rend coupable. Aux voix de ces deux jeunes femmes appartenant à la première génération à avoir grandi sous cet ordre nouveau se mêle une troisième, celle d'un des bourreaux du régime, dont le pouvoir repose sur les secrets qu'elle a recueillis sans scrupules pour un usage impitoyable. Et ce sont ces secrets depuis longtemps enfouis qui vont réunir ces trois femmes, forçant chacune à s'accepter et à accepter de défendre ses convictions profondes. En dévoilant l'histoire des femmes des Testaments, Margaret Atwood nous donne à voir les rouages internes de Galaad dans un savant mélange de suspense haletant, de vivacité d'esprit et de virtuosité créatrice. »
Mon avis
Je viens de terminer la lecture de ce roman ou nous suivons trois femmes, chacune avec leur histoire se rejoignant, trois paroles différentes. Un système totalitaire engendrant endoctrinement, asservissement des femmes, compromission, propagande et trahison qui m’ont profondément dérangée, quelques petites doses d’humour et de beaux portraits de femmes éclaircissent ce roman âpre et rude. Cependant j’ai ressenti de l’émotion lors de certains passages de l’histoire, surtout ce qui est principalement l’histoire des femmes dans un univers glauque, dérangeant et dangereux. Bien que ce roman soit écrit tout en finesse je me suis souvent sentie mal à l’aise mais comme écrit l’auteure...Il arrive que les totalitarismes s’effondrent, minés de l’intérieur, parce qu’ils n’ont pas réussi à tenir les promesses qui les avaient portés au pouvoir car il se peut que très peu de choses dans l’histoire soient inéluctables...Désolée mais ceci n’est que mon ressenti, à chaque lecteur son opinion….4/5

The Testaments

2019


Les testaments recueillent le récit de trois femmes, une trinité de témoignages sur la théocratie de Gilead. Dans cette dictature, qui a renversé la démocratie américaine, la Bible est interprétée pour enlever tout droits aux femmes. Mais certaines résistent, même si elles arborent les uniformes et les coutumes du régime, et appliquent leurs lois. Le livre contient le journal de Tante Lydia, une figure respectée et crainte du régime, le témoignage d’Agnès, une jeune fille placée dans une famille de Commandant après que sa mère a été arrêtée par le régime (dans le livre précédent), et le témoignage de Jade/Nicole, une fille qui a grandi au Canada, mais apprend qu’elle est plutôt née dans Gilead. Les trois parcours vont se toucher et pourraient faire jaillir une étincelle qui embrasera le régime, à moins que ces femmes soient plutôt broyées comme toutes les autres par ce régime.

 

Suite de la servante écarlate. Margaret Atwood a travaillé sur le scénario des saisons suivantes de la série télévisée. Cette dernière a relancé la popularité du livre, en même temps qu’aux États-Unis le président ose lancer sans gêne des commentaires antiféministes, au point que des manifestantes se déguisent maintenant souvent en servantes écarlates. Ceci a probablement poussé Margaret Atwood à revenir dans cet univers et à écrire un nouveau livre. C’est un livre pour les fans, car on retrouve les principaux protagonistes qui gravitaient autour de Defred : sa fille, son bébé et la tante qui l’a « formée ». Le livre explique beaucoup de fonctionnement de cette société, en particulier le début et les Tantes. Il donne aussi des indices sur la fin de la dictature, ce qui donne une bouffée d’espoir au lecteur, car le livre précédent était très sombre (quoique l’on savait que le régime n’avait pas été éternel, puisque le prologue se situant dans le futur jetait un regarde d’historiens sur cette histoire). Mais là où le premier livre décrivait une société horrible, un monde écrasant, celui-ci est plutôt un récit d’aventures haletantes et qui tient en haleine. Ce livre est beaucoup plus dans la veine de ses plus récents, comme MaddAdam et C’est le cœur qui lâche en dernier que ceux avec moins d’action comme La servante écarlate et Le dernier homme. Mais comme La servante écarlate est un des livres phares de ma vie, et que j’aime beaucoup Atwood, je n’ai pas boudé mon plaisir et j’ai dévoré ce livre. Les personnages et leurs aventures sont peut-être plus grands que nature, trop pour être crédibles, même dans ce registre, mais j’ai accepté cette règle du jeu pour avoir un rythme d’intrigue raisonnable. Je l’ai lu en à peine plus d’une semaine.

 

Mon bémol est sur le parallèle que je ne pouvais m’empêcher de faire entre ce livre, avec ses réseaux de passeurs de personnes entre les États-Unis et le Canada, la propagande pour justifier dans un monde moderne des règles injustes, ses agents infiltrés et doubles, et Underground Airlines de Ben H. Winters qui raconte des États-Unis où certains états pratiquent encore l’esclavagisme, avec aussi des réseaux de passeurs, des chasseurs de fugitifs et des agents infiltrés et doubles. Les deux auteurs ont peut-être été inspirés des mêmes situations contemporaines, mais le livre de Winters m’a enlevé beaucoup de surprise de ma lecture de celui d’Atwood.

 

4,5/5

RR

Les Testaments

15 ans après La servante écarlate, voici l'histoire des 3 femmes par qui le régime de Gilead, renommé Galaad, va s'effondrer.

C'est une histoire trés différente du 1° volume et je crois avoir plus apprécier la lecture de ce roman que du précédent. Il n'est quasiment plus question des Servantes écarlates ici mais la lecture du 1° tome est cependant nécessaire pour lire celui-ci.

Note : 4/5