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Herman MELVILLE (Etats-Unis)

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Message  Mousseline Ven 28 Nov 2008 - 13:41

De : Le-réaliste-romantique (Message d'origine) Envoyé : 2006-08-16 22:04

Herman Melville

(1819-1891)

romancier et nouvelliste américain

Le jeune Herman Melville refuse une carrière d'enseignant et s'embarque comme matelot sur un navire commercial. Il s'engage ensuite sur un baleinier, puis sur un autre navire où il participe à une mutinerie, désertera et rejoindra alors une frégate militaire. En 1844, il quitte sa carrière de marin pour se tourner vers l'écriture. Il utilise d'abord ses souvenirs et son expérience pour publier plusieurs oeuvres maritimes. Toutefois, la publication de Moby Dick ne connaît pas de succès, et Melville se tourne alors vers d'autres types d'oeuvres, comme le roman historique, social ou encore la poésie.

Bibliographie

Taïpi (1846)
Omoo (1847)
Mardi (1849)
Redburn (1850)
La Vareuse blanche (1850)
Moby Dick (1851)
Pierre et les Ambiguïtés (1852)
Bartleby le scribe (1853)
L’heureuse faillite (1854)
Les îles enchantées (1855)
Israël Potter (1855)
Benito Cereno (1855)
Jimmy Rose (1855)
Moi et ma cheminée (1855)
Le Grand Escroc (1857)
Poèmes de guerre (1866)
Chanel (1876)
Billy Bud, gabier de misaine (1891)

--------------------------------------------------------------------------------

Moby Dick

Herman Melville

1851

698 pages Le livre de poche

Ce livre maritime est un phare de la littérature américaine. Malheureusement pour l'auteur, il n'a été reconnu comme tel qu'au début du XXe siècle, aucun succès n'a entouré ce livre du vivant de l'auteur.

Le livre est le récit du jeune matelot Ishmaël qui s'embarque pour la première fois sur un baleinier. Au port, il fait la connaissance avec le "cannibale" Queequeg, un habitant d'une île du Pacifique.

"Je ne sais comme il se fait, mais il n'y a pas d'endroit plus propice à la confidence entre amis que le lit. On dit que maris et femmes s'y confessent jusqu'au tréfonds de leurs âmes, et souvent quelques vieux couples restent ainsi à causer du temps passé jusqu'au petit matin. Et ainsi étions-nous étendus, Queequeg et moi, formant un confortable et tendre couple dans la lune de miel de notre amitié".

Le duo s'engage, un peu au hasard, sur le vaisseau commandé par le capitaine Achab. Ce dernier ne se montre pas aux marins avant que le bateau soit en pleine mer, et de nombreuses rumeurs circulent sur son compte. Son apparition sur le gaillard arrière impose le silence à tous les matelots. Le capitaine Achab a perdu une jambe, maintenant remplacée par une prothèse en ivoire de baleine, lors d'une chasse et jure de se venger. Il ne pourchasse toutefois pas un vulgaire cachalot, il en veut au mythique démon blanc, Moby Dick, connu et craint de tous les harponneurs. Le Pequod, parti pour un voyage de trois ans, parcours les mers du globe, tue des baleines et récupère leur huile, mais la vengeance ultime n'est jamais oubliée. Le livre culmine sur l'affrontement finale entre l'homme et la bête.

Je connaissais en gros cette histoire depuis mon enfance, mais je n'avais jamais lu le livre. Je m'attendais à un livre d'aventures, de poursuites et de chasses en mer. J'ai été d'abord surpris par l'épaisseur du livre, car il frôle les 700 pages. Ensuite, le ton donné par le narrateur est particulièrement amusant : il interpèle le lecteur, utilise de surprenantes comparaisons, décrit de manière fortement imagée (voir l'extrait ci-haut). J'ai été charmé par ce narrateur et c'est avec joie que j'ai embarqué avec lui. Il est aussi "avancé" pour son époque, par exemple il devient très lié avec le "sauvage" Queeqeg et le traite en égal (il demeure quand même certains traits racistes, le livre n'est pas complètement hors de son temps). Toutefois, j'ai dû attendre longtemps avant la grande confrontation, car Moby Dick n'apparaît que vers la page 655. Avant? Nous découvrons l'âme torturée du capitaine Achab, ainsi que tous les détails de la chasse à la baleine de cette époque, des aspects techniques aux types de matelots. Le livre raconte bien certaines aventures qui se produisent lors d'un travail périlleux comme celui-ci, mais il y a aussi énormément d'information pour nous renseigner sur le monde de la mer et de ces mammifères. Le ton cherche à demeurer amusant, mais de longs passages n'ont pour but que d'informer. Au milieu du XIXe siècle, l'auteur devait rechercher des manières imagées pour faire saisir au lecteur terrestrel a majesté du cachalot. Toutefois, tout le monde a déjà vu un tel animal (ou sa représentation) aujourd'hui. De plus, la science n'était pas aussi avancée alors, de nombreux faits sont erronés. À certains moment, je m'impatientais pour de l'action.

Les coeurs sensibles auront quelques frissons à la lecture de ce livre. Le harponnage, la mise à mort et le dépeçage des baleines sont décrits avec forts détails. De plus, la vision de la nature n'est plus la même qu'en 1850. Aujourd'hui, nous concevons la Terre comme un écosystème : tout est en équilibre, le prédateur vie de sa proie, il l'a tue, mais aussi sa survie en dépend, un respect est essentiel. Au milieu du XIXe siècle, l'homme devait conquérir la nature, la mettre à son pied. Le Créateur a fait apparaître tous ces animaux pour l'homme, pour qu'il s'en serve. Dans cette optique, certains passages sont dérangeants pour le lecteur moderne, surtout si l'on connaît le risques d'extinction qui guette les faibles populations de baleines.

"Mais il ne pouvait être question de pitié ici. Malgré sa vieillesse, son unique nageoire, et ses yeux aveugles, elle était vouée à la mort par assassinat, afin de donner de la clarté* aux joyeux mariages et autres festins de l'homme, et aussi à illuminer les solennelles églises dans lesquelles il est prêché que tous doivent être absolument inoffensifs envers tous."

*l'huile de baleine, particulièrement de cachalot, était excellente pour l'éclairage.

3,5/5

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Message  Messaline Dim 22 Mar 2009 - 9:57

Benito Cereno

Amasa Delano, marin américain, aperçoit un jour un navire en détresse au large d’une île sur laquelle il fait escale. N’écoutant que son bon cœur, il décide de lui porter assistance. Sur le bateau en question – le San Dominique, un négrier – on lui raconte que la malaria a décimé une partie des esclaves et presque tout l’équipage, après quoi, un malheur n’arrivant jamais seul, de violentes intempéries seraient survenues.

Au fur et à mesure que l’histoire avance, les choses étranges se multiplient : le comportement atypique des esclaves, les sautes d’humeur du capitaine du négrier (Benito Cereno), le fait qu’il ne se sépare jamais de l’un de ses esclaves (Babo), les imprécisions et les contradictions évidentes que présente le récit des mésaventures du San Dominique… Malgré sa nature peu suspicieuse, l’américain commence à se poser des questions. Tantôt il est persuadé qu’on veut l’assassiner, tantôt il s’accuse de paranoïa. Tantôt il pense que Benito Cereno est malade et inoffensif, tantôt il l’imagine retors et mal intentionné. En un mot, il ne sait plus quoi pensé. Mais que se passe-t-il exactement sur ce navire ?

Benito Cereno est une nouvelle sur les apparences, sur la réalité fardée. Le lecteur, dont le regard est emprisonné dans celui de Delano, est dans la position d’un spectateur au théâtre : il regarde tous ces personnages évoluer et il sait pertinemment qu’ils ne font que jouer un rôle ; de temps en temps pourtant il semble y avoir des sursauts de sincérité. Mais comment, dans ces conditions, faire la part de la vérité et du mensonge ?

Mais Benito Cereno est aussi une nouvelle sur l’esclavage, sur le pouvoir, sur la liberté et sur la cruauté des hommes. On referme ce livre sans bien savoir qui sont les bons et qui sont les méchants, ce qui pour moi est le plus souvent un signe de qualité. A tous ceux qui, comme c’était mon cas, ont un peu peur d’aborder Melville avec Moby Dick, je ne peux que conseiller Benito Cereno – et aux autres aussi d’ailleurs !



Ma note : 4/5
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Message  gallo Mar 24 Mar 2009 - 10:53

Réaliste-Romantique, ton message sur Moby Dick date d'il y a quelques ans.
Je n'ai pas connu Moby Dick dans ma jeunesse, mais à travers Giono et Auster, tous deux selon leur dires influncés par ce livre. Et c'ainsi que ma lecture du moment est Moby Dick en néerlandais.
Une question: Giono a traduit Moby Dick en français, est-ce que la traduction que tu as lu, était de lui?

Selon wikipédia, il existe 5 versions en français de Moby-Dick. Les traducteurs et les éditeurs sont, chronologiquement :

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Message  Réaliste-romantique Mar 24 Mar 2009 - 18:12

Gallo, je vais devoir chercher le volume.

J'ai trouvé la oage couverture de mon édition sur le web, mais pas le traducteur (1965, dans le livre de poche)


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Message  gallo Mar 24 Mar 2009 - 19:49

Selon l'année, cela pourrait être de Giono c.s.
Réaliste-Romantique: J'ai trouvé sur le web sur Giono et cette traduction un texte, qui pourrait t'intéresser: LIEN ICI.

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Message  gallo Dim 29 Mar 2009 - 14:11

Herman Melville - Mobie Dick
Traduction néerlandaise Emy Giphart, 1961, 2007
Edition Pandora, 2007, 639 pg.


Le Réaliste-romantique a donné une excellente critique de ce livre. Le Le livre n'est pas vraiment un roman d'aventures, mais plus une caleidoscope que l'auteur tourne et retourne autour du thème des cachalots.
Trois années sur la mer laissent du temps à observer, étudier, raconter l'animal et les marins. 135 petits chapitres, chacun un sujet clos, d'une variation surprenante, quant au style: des chapitres au ton d'essai, des chapitres très scéniques, d'autres avec des dialogues vivaces ou pleine de senteurs de pourriture, d'autres avec des récits humoristiques ou des actions dynamiques, d'autres encore sur le caractère de tel ou tel marin, ou sur un détail comme la jambe de bois, la pipe du capitaine; d'autres sur des données historiques ou littéraires, et d'autres avec des déscriptions drôles des dimensions super-volumineuses des cachalots et des parts de leurs corps. Un homme y disparaît facilement... Vraiment une caleidoscope d'images et de données.

Malgré toutes les louanges qu'il faut donner au livre et sa valeur littéraire, il me manque un peu l'intéret pour le sujet, et vue l'épaisseur du livre, ma note est descendu pendant la lecture, pour remonter un peu vers la fin à 3,5/5.


Dernière édition par gallo le Dim 29 Mar 2009 - 14:22, édité 2 fois (Raison : orthographe)

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Message  Philcabzi Dim 29 Mar 2009 - 14:13

Ce livre est ma bête noire! J'ai tenté, je ne sais à combien de reprise de le lire mais je l'abandonne à chaque fois. J'en ai fait mon deuil, ce livre n'est pas pour moi!

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Message  Mousseline Dim 27 Sep 2009 - 16:03

J'aime beaucoup ta critique Messaline... je viens d'ajouter ce livre à ma LAL d'ailleurs.

J'ai lu Moby Dick mais ça fait de très nombreuses années. J'aimerais le relire aussi.

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Message  Messaline Dim 27 Sep 2009 - 16:13

Mousseline a écrit:J'aime beaucoup ta critique Messaline...
Very Happy bienvenue1

Mousseline a écrit:J'ai lu Moby Dick mais ça fait de très nombreuses années. J'aimerais le relire aussi.
Moi aussi j'aimerais bien le lire un jour, mais j'avoue que ça m'effraie encore un peu, il n'a pas vraiment la réputation d'être un livre facile d'accès...
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Message  Shan_Ze Lun 8 Avr 2013 - 11:49

Bartleby le scribe de Herman Melville
(Folio, 99 pages)


Bartleby a été embauché par le narrateur, patron d’un bureau de copistes déjà au nombre de trois employés : Dindon, Lagrinche et Gingembre. Il a l’ait de quelqu’un de très compétent mais le narrateur se rend compte qu’il refuse de collationner. C’est très embêtant pour le narrateur mais il essaye d’être tour à tour compatissant, ferme ou compréhensif. Mais rien ne fait, Bartleby ne cesse de répondre : « Je ne préfère pas. » Tous les moyens employés échouent.

J’ai aimé cette courte histoire d’Herman Melville, les personnages sont magnifiquement brossés et bien campés dans leur rôle. Mais j’en ai voulu au narrateur ne pas plus essayer de connaitre les raisons de son mutisme et de son entêtement. Je découvre Herman Melville avec cette nouvelle, j’apprécie son style même si je suis un peu frustrée par cette fin…

Note : 4/5
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Message  géromino Mer 10 Juin 2015 - 9:41

"Taïpi" Folio 1984      375 pages


        En 1843 Herman Melville est un jeune matelot engagé sur un navire baleinier américain le Acushnet. Ne supportant plus la vie à bord, il profite d'une escale sur l'île de Nuku-Hiva (aux Marquises) pour s'enfuir avec un compagnon: Toby. Leur projet est de rester cachés dans l'intérieur de l'île jusqu'au départ de l'Acushnet, ensuite il suffira d'attendre l'occasion de s'embarquer sur un autre bateau de passage. 
        Les deux hommes vont rester prisonniers d'une tribu insulaire, les Taïpis, réputés pour leur férocité guerrière et leur penchant à se repaître de chair humaine, notamment celle de leurs ennemis vaincus.
        De cette mésaventure, Melville va tirer son premier roman (publié en 1846).


        Il raconte comment les Taïpis l'ont accueilli avec chaleur, lui et son compagnon, alors qu'ils se voyaient déjà cuisant à petit feu dans la marmite! Il décrit ce paradis sur terre où le temps s'écoule comme dans un rêve, où les principales activités sont de manger, dormir et aller faire la discussion dans la case d'à côté avec ses voisins. Et le récit s'étire au rythme lent de cette vie de farniente, ou à part quelques veillées festives au son du tam-tam (la fête des calebasses), un banquet nocturne improvisé (en raison de poissons juste pêchés que l'on se doit de consommer immédiatement), rien ou presque ne vient troubler la sérénité de ce coin de paradis. Pourtant les Taïpis demeurent sur leurs gardes, car des incursions de tribus hostiles (principalement Hapaa) sont toujours à craindre. Ainsi à deux reprises, ils ont dû repousser des guerriers ennemis aventurés un peu trop près de leur domaine. Les confrontations n'ont pas causé de grands dommages aux Taïpis, mais la deuxième fois, trois des assaillants ont trouvé la mort. Les craintes de Melville au sujet du cannibalismes vont se confirmer...
        Si les deux compagnons sont traités avec gentillesse et empressement, ils se rendent vite compte qu'ils sont en fait prisonniers de leurs hôtes et que toute tentative d'évasion est impossible. Toby parviendra néanmoins à leur fausser compagnie. La fuite de Melville se révèlera plus compliquée.


         Dans son livre Melville décrit le quotidien de ces insulaires polynésiens, leurs coutumes, leurs tabous, leurs croyances religieuses; mais il manque parfois des éclaircissements sur des aspects plus particuliers (par exemple d'où leur vient cette pratique anthropophage). En bien des points, il a aussi enjolivé sa narration pour lui donner une touche de romanesque: ainsi, il a changé le nom de son bateau -ce n'est plus l'Aacushnet mais la Dolly; son séjour parmi les Taïpis a été allongé à quatre mois (quelques semaines en réalité); sa relation idyllique avec la belle Faïaoahé fait la par belle à un romantisme de bon goût pour l'époque. 
         Ce livre n'est pas que romance et volupté, mais fait part de réflexions et de critiques bien senties sur le rôle des missionnaires et des colonisateurs et sur ce choc des civilisations qui a malmené les sociétés polynésiennes: tout à fait instructif sur bien des points. 
         Je me suis laissé prendre à cette histoire, peut-être naïvement encore une fois, mais avec beaucoup de plaisir. Surtout que cette lecture vous accompagne en un Paradis luxuriant qu'on ne retrouvera plus jamais en l'état!


Note: 4/5

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Message  cookie610 Ven 14 Aoû 2015 - 17:18

Moby Dick

Note : 3.75/5

Résumé : Ishmael est un jeune marin qui embarque à bord d'un baleinier, le Pequod, dirigé par le capitaine Achab. Celui-ci n'a plus qu'une idée depuis qu'il a perdu une jambe, il veut absolument traquer la bête responsable, une immense baleine blanche, surnommée Moby Dick. 

Critique : Ce livre est surement l'un des plus grands classiques de la littérature américaine même s'il n'a pas atteint le succès et sa réputation actuelle du vivant de l'auteur. Comme beaucoup, je connaissais les grandes lignes de l'histoire qui est connue mais je n'avais pas encore osé lire le livre qui est quand un même un beau pavé. J'ai profité de la lecture commune pour me jeter dedans. J'ai bien aimé la partie aventure, avec la navigation en mer, les chasses à la baleine, etc. Le livre comprend de nombreuses descriptions techniques sur les différentes espèces de baleines, sur les détails de la chasse à la baleine à cette époque, sur le rôle de chaque matelot, sur l'utilisation faite de l'huile de baleine, ... Vraiment beaucoup de détails très pointus qui sont assez intéressant mais qui alourdissent pas mal l'histoire. Surtout que pas mal de choses ont changé depuis, notamment dans la classification des cachalots que dresse Melville, qui m'a l'air un peu dépassée aujourd'hui. Après c'est vrai qu'à l'époque, surement peu de gens pouvait se représenter une baleine. Les scènes de chasse à la baleine sont très bien décrites même si ça me fait froid dans le dos de penser à toutes ses bêtes massacrées pour leur huile. Le livre se découpe en de nombreux petits chapitres (135 en tout) qui sont assez courts donc malgré le volume de pages, on avance bien au final. La scène de la confrontation finale est assez impressionnante, impossible de lâcher le livre une fois que la grande poursuite était commencée. Mais personnellement, là où l'auteur m'a un peu perdue, c'est dans les passages de réflexions philosophiques ou religieuses qui me sont passées au dessus. Le livre est bourré de références notamment bibliques et j'ai fait l'effort de chercher sur internet la référence deux trois fois mais il y en a beaucoup que j'ai laissé passer. Malgré ça, je suis contente d'être parvenue à lire ce classique de la littérature. 
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Message  Cyrielle Sam 15 Aoû 2015 - 10:31

Merci pour ta critique Cookie, ce roman me fait "peur" et ton avis confirme mon impression.
Un jour peut être.

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Message  géromino Lun 24 Aoû 2015 - 15:07

"Moby Dick" Folio classique 2012  740 pages
Préface de Jean Giono    Traduction de Lucien Jacques, Joan Smith et Jean Giono


Le livre me laisse face à plusieurs sentiments:
        D'abord j'ai été ravi de lire ce classique dans sa version intégrale, car, dans les souvenirs qu'il m'en restait, la version édulcorée lue dans ma jeunesse paraît bien pauvre en comparaison (souvenirs illustrés aussi par le film en noir et blanc vu à la télé dans les mêmes années, avec je crois Grégory Peck (?).
En racontant l'histoire d'une mythique baleine pourchassée par un capitaine avide de vengeance, Melville aborde un sujet beaucoup plus vaste encore qu'un simple roman consacré à la chasse à la baleine; en premier lieu, c'est tout une profession qu'il décrit méticuleusement: les techniques de chasse, de dépeçage, la vie des hommes à bord du bateau: Melville, pour avoir fait partie d'un équipage baleinier, sait de quoi il parle et le réalisme avec lequel il décrit la vie sur le Péquod en témoigne. 
         Ses nombreuses digressions scientifiques autour de la baleine font penser à un documentaire fouillé (trop?) où le lecteur se perd parfois dans des détails à rallonge, trop précis ou au contraire parfois erronés. Son chapitre sur la "Cétologie" pouvait convenir en 1850, mais les connaissances en matière de cétacés ont bien évolué depuis; on ne présente plus une baleine sous le nom d'un "poisson", et les termes de "monstre cruel et malicieux, assoiffé de sang" ou de "Léviathan" ne sont pas plus appropriés. Néanmoins, il est tout à fait intéressant de se rendre compte comment étaient perçus et considérés ces animaux marins et Melville traduit certainement le sentiment de la société envers ceux-ci: une baleine de tant de livres rend tant de barriques d'huile et donc vaut tant de dollars.
          Les innombrables références à la religion (protestante) et à la Bible apportent une dimension symbolique dans le combat entre le Bien et le Mal qui j'avoue m'a un peu dépassé. Dans la Bible, semble-t-il, il y a toujours cet affrontement entre Dieu et le Diable qui légitime tous les excès; les exemples abondent dans le livre. Ce religionisme omniprésent dans le roman de Melville donnent une profondeur spirituelle dont on mesure mal le sens. A moins de connaître la Bible par coeur, tout cela est souvent assez obscur... 
          Dans sa construction le roman semble assez décousu et passés les tous premiers chapitres, on ne sait pas trop dans quoi on s'engage. La mise en place de chaque élément s'agence sans méthode apparente, mais plutôt au gré des réflexions du narrateur. Par contre, les scènes sur le bateau, les descriptions des épisodes de la chasse en elle-même sont criants de vérités et vraiment captivants. L'affrontement final est dantesque!


Vraiment pour pinailler, j'ai trouvé curieux que dans son "étude baleinière" Melville n'ait pas dit un mot sur les baleiniers Basques immensément connus de par le monde pour leur dextérité et leur savoir-faire ancestral dans ce domaine...


          Si on excepte quelques longueurs, j'ai lu avec bonheur ce chef d'oeuvre (on peut dire le mot), tant pour son côté documentaire que pour la partie roman proprement dit.


Note:   4/5

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Message  Mandarine Mer 26 Aoû 2015 - 16:47

Moby Dick

Mes impressions rejoignent vraiment les vôtres, Cookie et Géromino.

J'ai bien aimé : l'histoire, apprendre des choses sur la pêche à la baleine et les raisons qui la sous-tendent, sur la vie en mer, etc.

J'ai été étonnée de la manière dont le narrateur (comme, certainement, les gens de son époque) décrivent les baleines comme des monstres répugnant... C'est intéressant, mais ça n'en est pas moins choquant.

Par contre, je n'ai pas été particulièrement portée par le style, qui pour moi a été un obstacle à une lecture facile. C'est très lyrique, métaphorique, avec beaucoup de références bibliques. Alors certes c'est beau, c'est de la vraie littérature, mais mieux vaut être prévenu, car si l'on s'attend à un roman d'aventure à lire pour se détendre, on risque de le lâcher assez rapidement...

Je suis contente d'avoir lu ce grand classique, mais je ne pense pas le relire un jour.

3.75/5
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Message  Le petit montagnard Sam 2 Mar 2024 - 17:35

Bartleby - Les Iles enchanteresses

Herman MELVILLE (Etats-Unis) Melvil10

Recueil de 3 nouvelles : "Bartleby", "les Iles enchanteresses" (un autre nom des Iles Galapagos) et "le Campanile". C'est surtout "Bartleby" que je voulais lire, ou plutôt relire car ces 3 récits sont dans le recueil "Les contes de la Véranda" que j'ai lu il y a bien longtemps.

"Bartleby" (ou parfois "Bartleby le scribe") parle d'un scribe (ceux qui étaient chargés autrefois, avant l'invention de la photocopieuse, de copier des pages) est embauché chez un nouveau patron. Un jour, il refuse de collationner un texte, puis de copier ensuite, puis tout action. Son patron essaie par tous les moyens de le faire réagir, en vain. "Je ne préfererais pas" répond Bartleby à toutes les demandes.
Le petit montagnard
Le petit montagnard

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