Steven SAYLOR (Etats-Unis)

De : Claudeg061 (Message d'origine) Envoyé : 2007-01-31 07:28

Du sang sur Rome de Steven Saylor
10/18

« M. Gordien est enquêteur privé. Comme il est digne des grands archétypes du genre, il boit plus que de raison, ne sait pas résister au sexe faible et se fait souvent rosser, car il a une fâcheuse tendance à fouiller là où il ne faut pas… Aussi ira-t-il jusqu’au bout dans la sombre affaire de parricide qu’un jeune avocat lui demande de résoudre pour innocenter son client. Avec des pouvoirs de déduction à faire pâlir d’envie le futur Sherlock Holmes. Tout cela ferait peut-être un roman policier banal si Gordien ne vivait à Rome, en l’an 80 avant J.-C., sous la dictature de Sylla. Et si l’avocat ne s’appelait Cicéron… Personne ne connaît mieux les dessous de la ville impériale que notre héros, des riches villas du Palatin aux quartiers mal famés de Subure, où l’on peut recruter des hommes de main pour une poignée de sesterces. Il lui faudra toute sa débrouillardise et son courage pour résoudre l’énigme. Avec un incroyable dénouement… » Pleine Vie

Voilà ce que j’appellerais un gros mensonge sur la marchandise ou comment un quatrième de couverture peut vous descendre en flamme un roman et obliger les lecteurs potentiels à se pincer le nez. A lire cette ineptie on imagine Gordien être un étrange mariage entre Sherlock Holmes et Sam Spades, ne sachant pas trop le matin, au petit déjeuner s’il doit prendre, sous sa toge, sa loupe ou son revolver, si il doit se couvrire le chef d’un Borsalino ou d’un horrible chapeau anglais. Non ! En fait Gordien tient plutôt du Alix maigrichon, il aurait des airs d’Aragorn sans épée et sans couronne, ou de Legolas sans arc, sans oreilles d’elfe et sans charme, et, à part le fait qu’il connaisse bien Subure, il ne semble pas en odeur de sainteté parmi les nobles de la capitale de la République (Rome en 80 av JC est toujours une république que je sache !) et être plus perdu au milieu de cette faune que vraiment « savant » et omniscient. Tout cela fait de notre type un mec un peu banal qui se meut dans une ville qui ne l’est pas, qui va devoir dénouer les fils d’un complot très ancré dans l’histoire et dont Steven Saylor manie à merveille les méandres. C’est un agréable moment que de suivre Gordien dans les rues d’une Rome bien rendue, si tant est que l’on puisse peindre une ville antique. Une belle peinture un peu pompier mais qui n’en est pas moins chatoyante… Seul bémol, le final qui est vraiment de trop…

Steven Saylor
Roma
2007 (Non traduit)

Histoire de la ville de Rome, de 1000 avant Jésus-Christ jusqu’à l’an zéro. L’auteur a choisi de raconter l’évolution de cette ville, des nomades de l’Âge de bronze, jusqu’à la succession de César, en se concentrant sur une lignée familiale qui a côtoyé, souvent malgré elle, les grands personnages de cette époque tumultueuse.

Le livre offre un très bon équilibre entre aventure romanesque et information historique. Souvent, je n’aime pas les romans historiques car ils se concentrent trop sur un personnage ou une intrigue policière, et l’Histoire n’apparaît qu’au coin de l’œil. Ici, Saylor parvient à nous faire comprendre, et retenir, les étapes clés de la fondation de Rome. Je comprends maintenant beaucoup mieux la transition de la monarchie à la République, à la dictature et l’empire, l’invasion des Gaulois, les guerres puniques et les guerres civiles. Le livre comprend aussi des cartes simples qui illustrent bien l’évolution géographique de la ville. L’auteur inclut bien les nombreux rites magiques et religieux qui ponctuaient la vie de l’époque, mais sans que le surnaturelle n’influence l’histoire. L’auteur demeure dans le fantastique, alors que les événements surprenants peuvent quand même être expliqués par le hasard ou d’autres facteurs réalistes.

Mes bémols sont l’édition qui contient de nombreuses coquilles et le texte qui contient nombre de répétitions et d’explications poussés pour s’assurer que le lecteur a très bien compris l’intrigue et le lien entre les différents personnages et époques. Mais c’est néanmoins une excellente lecture.

4,5/5

le réaliste-romantique

Empire

Suite de Roma, l’auteur raconte l’évolution de Rome et son empire jusqu’en 140 après Jésus-Christ. Cette période de l’histoire antique est probablement la plus documentée, car très riche en événements mais aussi en sources historiques. La vie de Romains tournait alors surtout autour des décisions et lubies de leurs empereurs, et ces derniers étaient rarement des despotes éclairés. Comme dans le précédant ouvrage, l’auteur raconte cette période en suivant encore la filiation des Pinarius, une famille inventée.
 
Grâce à l’intrigue romancée des Pinarius, ce livre m’a permis de mettre de l’ordre dans mes connaissances liées au monde romain sans que je perçoive ceci comme un exercice pédagogique. Je sais maintenant bien qui vient avant qui et les contrastes entre chacune des périodes. Le livre est long. Certains passages s’étirent presque trop, mais, pour cette période, on sait qu’il y aura indubitablement bientôt un rebondissement…par exemple l’année au quatre empereurs. Il y a aussi certaines répétitions d’informations historiques, mais vu la densité de la période historique, je n’ai pas trouvé que c’était un mal. Je crois que ce livre plairait aussi à ceux qui ne sont pas amateurs de l’antiquité.
   
4,5/5

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