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Janet FRAME (Nouvelle-Zélande)

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Message  Mousseline Jeu 4 Déc 2008 - 11:02

De : Eireann561 (Message d'origine) Envoyé : 2006-02-12 15:16

Poussière et Lumière du jour
La note: 4

De l’écriture comme thérapie.
Ma première incursion dans la littérature néo-zélandaise, un de ces recueils de nouvelles ayant eu un prix, Janet Frame put quitter l’hôpital et éviter une lobotomie.
Ces récits sont tantôt campagnards, avec des situations bizarres (Deux moutons ou alors Un mouton dans la Buanderie),et parlent de la naïveté des enfants (Le taurillon) et de leur éducation (Le sens des proportions). D’autres, ce sont les plus nombreux, sont à la limite de l’étrange (Le cri effroyable, Le créateur de mythes, La poussière du jour, Une solution expéditive ou L’image choisie entre toutes). Dans «La baignoire» une vieille veuve sent sa baignoire rétrécir sur elle, prête à la broyer. Dans «L’homme du téléphone» (une page et demie) quelqu’un regarde un ouvrier installer des lignes téléphoniques en haut d’un poteau et pense «Voyez-vous j’aurais bien aimé qu’il tombe »
«La tasse de thé» est une des plus longues et paraît la plus banale, une femme tente de séduire un des ses collègues de travail, lui trouve une chambre dans la même pension qu’elle, le bonheur semble total. La tasse de thé de l’homme disparaît, et par magie comme si l’envoûtement disparaissait l’homme commence à ne plus manger à la pension, à partir en week-end puis déménage. Et personne ne retrouva jamais la tasse. Bien écrite ses nouvelles sont diversifiées et intéressantes, pas souvent heureuses et même parfois inquiétantes. Les personnages sont souvent au bord du gouffre peut-être comme l’auteur elle-même. A découvrir.

Editions Rivages




De : Eireann561 Envoyé : 2006-02-14 12:23

Le Jardin aveugle
La note: 4

Le monde du silence

Ma seconde intrusion dans l’univers passablement instable et étrange de cet auteur néo-zélandaise qui passa 8 ans de sa vie dans des établissements psychiatriques.
Le lecteur peut parfois se croire dans «Alice au pays des merveilles» tant les personnages sont bizarres et parfois animaliers. Mais une Alice (Erlene) bien grave qui refuse de parler aux personnes qui l’entourent et qui vit dans ses rêves. Un monde où les soldats se lavent les dents avec de la cendre d’êtres humains. Son confident est l’Oncle Scarabée qui habite le bord de sa fenêtre, et qui fabrique des cercueils pour les haricots morts de la sécheresse. Il lui parle de sa famille, de son cousin Albert, le bousier qui attendit d’une manière tragique la crotte idéale. Pour Erlene, Scarabée est son compagnon de tous les jours.
Les personnages humains sont Erlene, murée dans son silence, sa mère Véra Glace dont le mari est parti en Angleterre et qui semble sombrer dans la folie. Le père d’Erlene étudie la généalogie de la famille Strang, mais il pense que son retour redonnera le goût de la parole à sa fille. Le Docteur Clapper, psychiatre, se pose la question «Que dire après tant d’années de silence? »
J’aime la déraison de cet écrivain, la lecture est relativement difficile, mais l’écriture est claire et précise. J’ai appris un mot nouveau : «surentomologique». Laissons à Janet Frame le mot de la fin :
« Quel accident ? songeait Erlene. Il n’y avait jamais eu d’accident, si ce n’était sa naissance »




De : Eireann561 Envoyé : 2006-09-12 15:53

Le lagon & autres nouvelles
Janet FRAME
Note 3

Enfance et vieillesse

Recueil de nouvelles Janet Frame (1924/2004) écrivain néo-zélandaise dont c’est le premier ouvrage publié, il date de 1951. Par ce livre, elle acquiert la notoriété et surtout la liberté. Celle de sortir de huit ans de traitements dans divers l’hôpitaux psychiatriques dans son pays, et de pouvoir se consacrer à l’écriture.
Les âges de la vie, surtout l’enfance et la vieillesse, mais aussi le temps qui amène de l’un à l’autre, puis inéluctablement à la mort. Le souvenir des grands-parents dans «Le Lagon», le temps passe pour les hommes mais aussi pour la nature.
La vieillesse dans «La liseuse» où une femme tricote pour une amie et refuse de lui offrir l’ouvrage pour Noël, la famille et la campagne dans «Navets». La mort d’enfants dans «Le secret» ou dans «Keel et Kool», la mort du chat dans «Cygne» où la famille semble s’être trompée de plage.
La plus étrange nouvelle est «Esprit» où un homme mort la veille en prenant le soleil dans son jardin, revient sur terre sous la forme d’une feuille :
-Une Feuille. Une feuille. Mais j’étais un homme. Les hommes ne peuvent pas vivre sur des feuilles.
Je suis désolé. Je vais chercher votre feuille. On ne peut plus rien faire à présent.
Des gens normaux comme la petite Dossy dans une des nouvelles les plus courtes de ce livre, mais parce qu’elle habite seule avec son père, lui vaut ce jugement des religieuses «Dieu sait ce qu’elle va devenir». Ou alors un homme ivre dans un train, l’histoire d’une menteuse dans «Mademoiselle Gibson et le débarras». Souvenir du père syndicaliste dans «Le plus beau costume de mon père».
Des enfants avec leurs lubies, avoir un tigre pour Noël, par exemple ou les souvenirs d’hôpitaux dans «Jan Godfrey», une famille «au cinéma »
La vie qui passe, la solitude et les problèmes de travail. La guerre en Europe et en Russie sont certains des thèmes de ces nouvelles.
Une écriture qui paraît naïve, un peu éclatée, agréable, mais qui parfois laisse un sentiment de malaise, l’impression de ne pas toujours comprendre où veut nous amener l’auteur, comme si entre elle et moi (par exemple) un obstacle se dressait, celui de l’incompréhension.
Chose que je n’avais pas éprouvé (car c’est éprouvant) pour les autres livres que j’ai lu de Janet Frame.

Extraits :
-Sa mère avait été une princesse maorie, très belle disait-on, avec des manières intenses d’aimer et de haïr.
-C’était amusant de les voir ensemble, Nan maladroite et grosse, la voix forte, l’infirmière Harper douce et calme et menue.
-Elles étaient prêtes à partir. Maman et Fay et Totty, debout près de la barrière avec leurs vêtements de presque-dimanche.
-Non j’ai dit, on joue au Ludo puis aux Oiseaux. Aux oiseaux vous tiriez les plumes de l’édredon et vous souffliez.
-Et on a remonté les escaliers jusqu'à la cuisine, mon père et moi, et cette nuit là, je ne me suis pas soucié le moins du monde de la balle perdue.
-Je suis comme une morte en train de frapper à la machine maintenant.
-On était juste des enfants russes dans les steppes, on chantaient Tra-tra-tra, tranquillement avec notre mère et notre père, mais la guerre arrive quelle que soit la chanson.
-Puis on baissa encore les lumières et elle se levèrent pour le «God Save the Queen».
-C’était terrible de vivre seule avec une petite fille dans une pension.
Recueil de plusieurs livres.

Traduit de l’anglais (Nouvelle-Zélande)
Editions «Des Femmes » Antoinette Fouque
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Message  noemiejardine Sam 4 Juin 2011 - 19:54

vers l'autre été
Janet FRAME (Nouvelle-Zélande) 51gmvTpTuzL._SL500_AA300_

  • Broché: 264 pages
  • Editeur : Losfeld (Joëlle) (3 mars 2011)
  • Collection : LITT ETRANG
  • ISBN-10: 9782070787883
  • ISBN-13: 978-2070787883
Présentation de l'éditeur
Grace Cleave, une écrivaine néo-zélandaise "expatriée" à Londres, est
en vacances dans le nord de l'Angleterre. Son hôte lui demande pourquoi
elle a abandonné sa terre natale: "Vous ne voudrez jamais y retourner?
- J'ai été officiellement déclarée folle en Nouvelle-Zélande. Y
retourner? On m'y a conseillé pour mon salut de vendre des chapeaux."
Janet Frame explore les thèmes du voyage, du retour, du mat du pays et
de l'appartenance. Ecrit en 1963, Vers l'autre été est un texte d'une
justesse exquise, précurseur et annonciateur de son autobiographie.
Malgré la pression, Janet Frame n'a jamais consenti à faire paraître ce
roman de son vivant, le trouvant trop "embarrassant personnellement",
mais a toujours manifesté le désir d'une publication posthume.

Biographie par l'éditeur
Janet Frame est née en Nouvelle-Zélande en 1924. Diagnostiquée à tort
schizophrène, elle est internée pendant huit ans en hôpital
psychiatrique où elle subit quelque deux cents électrochocs. La
littérature la sauve de justesse de la lobotomie. L'oeuvre de Janet
Frame compte quinze romans, quatre recueils de nouvelles, un recueil de
poèmes et un livre pour enfants. Pressentie deux fois pour le prix
Nobel de littérature, Janet Frame est décédée en 2004. La
quasi-intégralité de son oeuvre a paru aux Editions Joëlle Losfeld.

deux jolies critiques:
http://www.boojum-mag.net/f/index.php?sp=liv&livre_id=2374
http://www.telerama.fr/livres/vers-l-autre-ete,66199.php

ai-je aimé?
ne saurai vraiment dire....en suis resortie comme un peu anesthésiée....
ai dû m'accrocher au début...
mais me suis laissée prendre par cette Grace maladroite, vite effrayée,
incapable d'aligner deux phrases
et dont l'esprit vagabonde et s'éloigne ou jongle avec des souvenirs emmêlés au moindre mot...
cette difficulté de comprendre les gens, même les plus bienveillants, c'est quand même un zeste de schizophrénie...
cela ne l'empêche pas de mener sa vie, mais que de difficultés pour elle:
regarder par la fenêtre, écouter de la musique, longer un bâtiment inconnu, tout est maleström d'émotions, alors simplement côtoyer les gens...

la langue est belle
et Janet Frane sait à merveille dire comment l'esprit s'égare et s'éloigne de la réalité tangible....

3.5/5
noemiejardine
noemiejardine

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Date d'inscription : 05/08/2009

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Janet FRAME (Nouvelle-Zélande) Empty un ange à ma table

Message  Invité Jeu 8 Nov 2012 - 2:02

3 volumes, adapté au cinéma par la réalisatrice Jane Campion.

Une femme dépassée par sa poésie.

Une femme qui supporte mal l’effroyable tension quand il y a trop de monde, d’intimité, un être toujours prêt à s’excuser et à faire ce qu’on attend d’elle.

Aller trop loin,
Mais qui est allé trop loin,
Elle, eux ?

Janet se retrouve internée, comme en haillons dans un établissement cachot
(Dans un monde autonome-hors de toute référence extérieure).

Elle ne connaitra qu’une seule relation amoureuse,
Qui se révèlera froide, impitoyable.

Reste une amitié, un souvenir indéracinable.

Face à ce qui la dépasse : un monde à elle d’étoiles.


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Message  Invité Jeu 8 Nov 2012 - 2:04

note : 5/5

Invité
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Message  catimini Jeu 8 Nov 2012 - 10:24

Je le note celui-ci, merci clairefontaine.

_________________
Lecture en coursLa chambre des curiosités de Douglas Preston et Lincoln Child
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