Le Deal du moment : -45%
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go ...
Voir le deal
1099.99 €

Juan RULFO (Mexique)

5 participants

Aller en bas

Juan RULFO (Mexique) Empty Juan RULFO (Mexique)

Message  Lacazavent Jeu 4 Déc 2008 - 16:44

De : zaphod_0 Envoyé : 22/03/2006 22:44
Le Llano en flammes

Il m’arrive d’interrompre la lecture d’un roman parce qu’il m’ennuie, ou que je le trouve trop mal écrit, voir même trop érudit ou trop difficile. Mais jamais parce qu’il crée en moi un malaise insupportable.

C’est pourtant à peu près ce qui s’est passé avec « Le Llano en flammes ». J’étais parti pour le lire d’une traite tant les petites nouvelles qui le composent sont prenantes. Mais arrivé aux 2/3 , j’ai eu un blocage, et le livre est resté pendant des semaines sur mon étagère, jusqu’à ce que je sois de nouveau irrésistiblement attiré par lui, et que je le termine goulûment.

Qu’est-ce qui est si dur dans ce livre ? Difficile à dire, car on a vu bien pire en matière de destins désespérés, de souffrance, ou de violence. Ce doit être le sentiment de réalité extrêmement puissant qui se dégage du style de Rulfo. Chaque petite nouvelle vous dépose sa charge de désespoir ou d’injustice sur les épaules. Comme si vous étiez attablé en face du personnage dans une petite taverne étouffante, à boire du mescal, impuissant, tout en l’écoutant raconter son histoire. A un certain moment, le poids de ces histoires devient lourd à porter.

Rulfo a un style presque oral, qui vous prend directement à partie. Un style personnel, bien encré dans sa région, mais qui rejoint par moments le génie de Céline.

En parlant de région, justement, le Llano, c’est une zone torride et poussiéreuse au centre du Mexique où semble régner une perpétuelle révolution, un endroit en dehors du temps et du monde qui sert de cadre et de lien entre toutes ces histoires.

Malgré son talent, Rulfo a peu écrit : ce recueil et un roman. Mais cela a suffi pour établir sa réputation et lui gagner l’admiration de nombreux écrivains (dont par exemple Le Clézio, qui signe la préface).

Ma note : 4.5/5
Lacazavent
Lacazavent
Admin

Nombre de messages : 5581
Age : 38
Location : France
Date d'inscription : 25/10/2008

http://quandlappetitvatoutva.wordpress.com/

Revenir en haut Aller en bas

Juan RULFO (Mexique) Empty Juan RULFO (Mexique)

Message  Franillon Sam 28 Mar 2009 - 15:58

Juan RULFO est né en 1918 à Sayula, dans un des états les plus pauvres du Mexique. Son père meurt, assassiné en 1923 lors d'une rébellion contre le gouvrnement fédéral. Afin d'aider sa famille, il abandonne ses études de droit pour un poste d'archiviste au ministère de l'Intérieur. A Mexico, il fréquente les milieux intellectuels et commence à écrire. En 1953, il publie un recueil de nouvelles sous le titre Le Llano en flammes. Peu remarqué au moment de sa parution, l'ouvrage acquiert au fil du temps une renommée internationale. Deux ans plus tard, la parution de Pedro Paramo lui vaut la notoriété et la reconnaissance de ses pairs, d'Alejo Carpentier à Gabriel Garcia Marquez. Après ces deux livres, il écrit quelques contes, textes et scénarios, mais se consacre principalement à ses travaux d'archiviste. Ce silence, qui a duré trente ans, jusqu'à sa mort en 1986, a largement contribué à faire de Juan Rulfo un mythe littéraire. (présentation de l'auteur dans l'édition Folio de Le Llano en flammes)

Le Llano en flammes - Folio 3949

J'avais choisi ce recueil de nouvelles lors de mon passage sur le stand du Mexique, invité d'honneur du Salon du Livre de Paris 2009, sans avoir jamais entendu parler de cet écrivain. A la lecture de la quatrième de couverture, tirée de l'excellente préface de J.M.G. Le Clézio, j'avais pensé que ce livre pouvait m'intéresser en me faisant découvrir un écrivain mexicain que je ne connaissais pas - je n'en connais d'ailleurs pas tellement. Je n'ai pas été déçu. Ces nouvelles, âpres, dures, fortes, nous présentent des conditions de vie que nous aurions bien du mal à imaginer. Mais l'art littéraire de Juan Rulfo est tel qu'on voit avec précision ces terres sauvages et incultes où même le maïs ne poussera pas, où il est même dangereux d'être armé..., où l'on tue facilement.
Ce n'est pas le genre de livre à lire d'un traite, mais quelques nouvelles chaque jour, quitte à revenir en arrière, à reprendre une nouvelle lue quelques jours plus tôt.
Je le conseille à tous les amateurs de nouvelles, à tous ceux qui aiment découvrir des conditions extrêmes où l'homme est capable de s'adapter malgré toutes les difficultés. Ma note : 4/5

Quelques extraits :

... Ca fait logntemps qu'elle nous a quittés, l'envie de parler. Elle nous a quittés avec la chaleur. On parlerait bien volontiers, ailleurs, mais ici, c'est trop fatigant. Ici, on parle et avec cette chaleur qu'il fait dehors, les mots grillent dans la bouche, ils se racornissent, là, sur la langue, et finissent par vous étouffer. (On nous a donné la terre)

... Le plus beau, ç'a été quand il s'est mis à parler. Il [le gouverneur] nous a donné la chair de poule, d'émotion. Il s'est levé doucement, tout doucement, jusqu'au moment où on l'a vu repousser la chaise du pied, poser les mains sur la table, lever le bec comme s'il allait prendre son vol, et puis tousser, ce qui nous a fait taire. Et qu'a-t-il dit, Méliton ?
- Il a dit : "Concitoyens. Je me souviens de ma carrière, moi qui ai donné une vigueur nouvelle à la réalisation de mes promesses. Cette terre, devant moi, je suis venu la voir en tant que partenaire anonyme d'un candidat à la présidence, en tant que conseilelr d'un grand homme, dont l'honnêteté ne s'est jamais écartée du droit fil de ses engagements politiques et qui est, oui, par ailleurs, une stricte observation des principes démocratiques, dans le lien suprême de l'union avec le peuple, conjuguée à la rigueuer dont témoigne la synthèse indiscutable de l'idéalisme révolutionnaire qui, jamais encore, n'a été aussi riche d'accomplissements et de certitude."
Franillon
Franillon

Nombre de messages : 1676
Age : 89
Location : MONTMARTIN-SUR-MER (Manche)
Date d'inscription : 09/03/2009

Revenir en haut Aller en bas

Juan RULFO (Mexique) Empty Re: Juan RULFO (Mexique)

Message  géromino Ven 3 Avr 2009 - 13:47

Tout à fait d'accord avec ton impression, Franillon. Pour moi, Juan Rulfo aurait dû continuer à écrire!! Il a un style très simple mais tellement explicite; tellement, qu'on a chaud quand il décrit la chaleur,qu'on sent le sable quand il parle du désert!! Je l'ai lu il y a 3 ou 4 ans, et je ressens encore le souffle chaud de ces contrées quand le souvenir de ses histoires me revient à la mémoire. Et d'accord avec toi aussi pour sa lecture à lire par petits bouts, pour mieux aprécier chaque nouvelle...(ce que je n'ai pas fait, et donc lu trop vite.) C'est vraiment un petit livre à savourer tranquillement, sans bousculer son plaisir.

geromino
géromino
géromino

Nombre de messages : 5635
Age : 59
Location : Finistère, FRANCE
Date d'inscription : 07/11/2008

Revenir en haut Aller en bas

Juan RULFO (Mexique) Empty Re: Juan RULFO (Mexique)

Message  géromino Sam 11 Avr 2009 - 8:53

Pedro Paramo Folio 184 pages (paru en 1955)

Au temps de Pancho Villa, le Mexique du début du XXe siècle.
Au chevet de sa mère mourante, Juan Preciado promet de retrouver son père qui les a abandonnés, et de lui faire payer "L'oubli dans lequel il nous a laissés, fais-le-lui payer cher, mon enfant". Il va découvrir un village quasi désert où les fantômes toient les vivants, où les souvenirs des vivants se confondent avec les récits des morts. A travers un florilège de personnages , nous allons connaître qui est Pedro Paramo: un homme autoritaire et sans scrupule, qui règne en despote sur le village et ses alentours.

Le roman fait partie du genre littéraire appelé "réalisme magique"; l'irrationnel surgit dans un environnement réel. Et c'est vrai que l'on peut être dérouté par l'intervention dans l'histoire, des personnages morts auxquels Juan Rulfo donne la parole face aux vivants. Cette coexistence fait sérieusement appel à l'imaginaire. Les repères deviennent flous, sans pour autant enlever de la compréhension à l'histoire, mais en apportant une aura de mystère et de merveilleux.
L'écrivain Argentin Jorge Luis Borges (1899-1986) disait: Pedro Paramo est un des meilleurs romans des littératures de langue hispanique et même de la littérature. (source wikipédia).

C'est un petit bijou à découvrir, qui m'a réellement enchanté.

Extraits:

"Tu ne m'entends pas?" ai-je demandé à voix basse.
Sa voix m'a répondu:
"Où es-tu?
_Là, dans ton village. Avec ton monde. Tu ne me vois pas?
_Non, mon enfant, je ne te vois pas"
Sa voix semblait tout embrasser. Elle se perdait au-delà de le terre.
"Je ne te vois pas."


"On dit pourtant, mon fils, que les terres de Comala sont bonnes. Dommage qu'elles soient dans les mains d'un seul homme. C'est toujours Pedro Paramo le maître, non?
_Par la volonté de Dieu
_Je ne pense pas que dans ce cas la volonté de Dieu y soit pour grand-chose, ne crois-tu pas, mon fils?
_J'en ai parfois douté. Mais là-bas, on le croit.
_Et toi aussi, mon fils?
_Moi, je suis un pauvre homme, prêt à courber l'échine quand il le faut"

NOTE 4.5/5
géromino
géromino

Nombre de messages : 5635
Age : 59
Location : Finistère, FRANCE
Date d'inscription : 07/11/2008

Revenir en haut Aller en bas

Juan RULFO (Mexique) Empty Re: Juan RULFO (Mexique)

Message  Shan_Ze Jeu 8 Jan 2015 - 23:21

Pedro Paramo de Juan Rulfo


Juan RULFO (Mexique) Cvt_Pedro-Pramo_1547



Ca fait un moment que j’ai lu ce livre mais pas facile de faire une critique. Je l’ai lu deux fois : la première fois, je n’ai pas saisi le côté fantastique de ce classique mexicain. Mais la seconde fois, j’ai pris conscience des différents liens entre chaque personne et ce qui en découlait. En fait, c’est un petit livre qu’il faut prendre le temps de découvrir mais il reste encore certaines zones d’ombres pour moi. J’oscille entre l’émerveillement et l’interrogation. En tout cas, il m’a permis de découvrir une partie de la sombre histoire mexicaine.

Note : 4/5
Shan_Ze
Shan_Ze
Admin

Nombre de messages : 9278
Age : 40
Location : Lyon/France
Date d'inscription : 26/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Juan RULFO (Mexique) Empty Re: Juan RULFO (Mexique)

Message  géromino Ven 9 Jan 2015 - 8:49

Shan_Ze, si tu as le loisir de lire l'autre livre de Rulfo "Le llano en flammes", c'est beaucoup plus réaliste et aussi plus grave, sur la révolte des "Cristeros" dans le Mexique des années 20.

_________________
                                                                                                                                                                              

Challenge "Book around the States":  20/50
géromino
géromino

Nombre de messages : 5635
Age : 59
Location : Finistère, FRANCE
Date d'inscription : 07/11/2008

Revenir en haut Aller en bas

Juan RULFO (Mexique) Empty Re: Juan RULFO (Mexique)

Message  Dkois Lun 22 Juil 2019 - 11:36

PEDRO PARAMO
Juan RULFO
Folio 184 Pages
 
Résumé (4° de couverture)
 
Pedro Paramo est l'une des plus grandes oeuvres du XX' siècle, un classique contemporain. Tout comme Kafka et Faulkner, Rulfo a su mettre en scène une histoire fascinante, sans âge et d'une beauté rare : la quête du père qui mène Juan Preciado à Comala et à la rencontre de son destin, un voyage vertigineux raconté par un choeur de personnages insolites qui nous donnent à entendre la voix profonde du Mexique, au-delà des frontières entre la mémoire et l'oubli, le passé et le présent, les morts et les vivants.
 
Mon avis :
 
 Etonnant, original, singulier, étrange, surprenant, déconcertant, confondant, inexplicable, désorientant, inattendu, embarrassant, curieux, attractif, séduisant, fastidieux…
Et oui ce roman ne manque pas de qualificatifs aussi différents et contradictoires à la fois. Je n’en ai trouvé aucun pouvant le résumé à lui seul. A l’issue de cette lecture et après 24 heures de recul, je suis toujours incapable de savoir si j’ai aimé ou non ce roman.
 
Je fais essayer de faire preuve de pragmatisme pour me faire mon propre avis, qui est encore loin d’être précis.
 
Les plus :
 
C’est un roman d’ambiance. Un village vide où il y fait chaud. Où il y fait pauvre.
Extrait : « Il y a des villages qui ont un goût de malheur. On les reconnait dès qu’on avale un peu de leur air usé et stagnant, aussi appauvri et sec que la vieillesse. »
 
C’est un roman de fantômes Un village déserté où les survivants ne sont plus que des ombres. Ils apparaissent, disparaissent, exposent leur histoire.
Extrait : « La vie est déjà assez pénible comme ça.. La seule chose qui vous fait mettre un pied devant l’autre, c’est l’espoir qu’en mourant ils vous porteront quelque part ailleurs ; mais quand on vous ferme une porte et que la seule qui reste ouverte est celle de l’enfer, alors, mieux vaut ne pas être né »
 
C’est un roman de mystère. Qui est ce Pedro Palamo ? Qui a-t-il été pour ruiner cette région ?
C’est un roman bien écrit. Rares sont les romans qui imprègnent leur ambiance aussi efficacement que celui-ci
C’est un roman court. Assez court pour ne pas laisser le temps au lecteur de s’impatienter.
 
Les moins :
 
C’est un roman sans respect de la chronologie. Difficile de situer les événements les uns par rapports aux autres. Les chapitres semblent avoir étaient jetés à terre. Aux lecteurs de faire le tri.
 
Les personnages sortent du chapeau de l’auteur. Difficile de les identifier par rapport aux événements, aux époques.
 
Ces 2 paramètres demandent une attention sans relâche du lecteur.
 
C’est un roman qui semble cacher beaucoup de choses. Des choses tellement bien cachées que je ne les ai pas trouvées.
 
Ma note :  ? / 5

Dkois

Nombre de messages : 3560
Age : 61
Location : Nord France
Date d'inscription : 10/01/2015

Revenir en haut Aller en bas

Juan RULFO (Mexique) Empty Re: Juan RULFO (Mexique)

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum