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Jef GEERAERTS (Belgique)

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Jef GEERAERTS (Belgique) Empty Jef GEERAERTS (Belgique)

Message  Lacazavent Sam 6 Déc 2008 - 10:46

De : Calou Envoyé : 2003-03-18 17:15
Oiseaux de nuit


La dédicace de l’auteur :

"Oiseaux de nuit" est un roman autobiographique qui évoque l'entrée d'un garçon de treize ans dans un monde qui lui est totalement inconnu. La guerre de 40-45 bat son plein et les événements qui vont changer définitivement la vie du garçon ont précisément comme arrière-plan une des guerres les plus sanglantes des temps modernes. Tout va se passer sur un rythme fébrile en l'espace d'une semaine. Il s'agit en fait de la découverte du monde noir de la passion sexuelle, avec pour résultat la destruction de l'état paradisiaque de l'enfance et de l'innocence. J'ai attendu plus de vingt ans avant d'écrire ce roman. C'est le produit d'une immense nostalgie à l'égard du Domaine du Grand Tabou de ma jeunesse, les bois de sapins de la Campine anversoise où j'ai passé mes vacances pendant la guerre. Pendant que j'écrivais, c'était comme si j'entendais à nouveau, bien vivantes, les voix de personnes qui errent maintenant dans le Royaume de la Mort. (Jef Geeraerts)



Mon avis:

Un roman intense, qui nous pousse très loin dans nos retranchements, qui prend les tripes, un roman que je ne suis pas prête d'oublier ! Le style est simple, parfois déroutant par ces soudaines envolées lyriques ou ces quelques phrases kilométriques. La fin très sombre demeure pour moi énigmatique. Ceux qui connaissent l'auteur et ses oeuvres explique que le chaos final est nécessaire pour que la vie redémarre ...

Bref, un Grand Meaulnes en plus vivant, plus charnel ! Avis aux amateurs !

Note: 4/5

Jef Geeraerts, né en 1930 à Anvers, est l'un des chefs de file de la littérature flammande contemporaine. Son oeuvre abondante n'est pas encore totalement traduite en français. Vous pouvez lire :

"Black Vénus"
"L'ambassadeur"
"Sampaku"
"Ete indien"





De : Calou Envoyé : 2003-03-21 02:47

«Sortir le chaos de ma tête»
GUY DUPLAT

Mis en ligne le 20/03/2003
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Jef Geeraerts est un des plus grands écrivains flamands. «Sanpaku» vient de paraître

RENCONTRE

Il ne prend pas le téléphone, il préfère le fax, il fixe toujours ses rendez-vous dans le hall de la gare St-Pierre à Gand, pour discuter ensuite dans un bar tout proche à sa table habituelle. «Je suis un peu superstitieux», s'excuse Jef Geeraerts, tout de noir habillé, arborant un sourire malin et mutin. Ce polyglotte de 73 ans, parlant parfaitement le français, garde pour tout un enthousiasme et des convictions d'adolescent. Jef Geeraerts est un des grands noms de la littérature flamande. Il a vendu plus d'un million de livres, «bien davantage» corrige-t-il, en Flandre mais aussi aux Etats-Unis, en Scandinavie, aux Pays-Bas et en Allemagne où il est une star; son dernier roman, le PG, étant déjà bien placé au hit-parade des ventes. «Mais je suis relativement peu connu au sud du pays, je me demande pourquoi.»

LE SUCCÈS, D'EMBLÉE

La vie de Jef Geeraerts est déjà un roman, le premier d'une série qui en compte une quarantaine. Né dans un milieu aisé, ses parents géraient des «affaires», il a eu une enfance très libre et un parcours scolaire chez les Jésuites. Il arrive au Congo en 1954 comme assistant administrateur dans la brousse, apprend la langue locale, mène des interrogatoires judiciaires et rencontre des femmes. Ce fut le coup de foudre. «Au Congo, j'ai rejeté toute cette culture occidentale comme une peau de serpent. Je devenais un homme. Je pouvais chasser, j'avais des relations, comment dit-on?, agréables avec les femmes congolaises. Mais en 1960, je suis chassé par l'indépendance et je me demandais ce que je pourrais bien faire en Belgique».

Il choisit d'écrire, et rencontre d'emblée le succès. «La sortie de «Black Venus» fut un incroyable coup de chance. Ce livre que j'aime tant, écrit sans point, comme une série de phrases de 7000 mots, reçoit le Prix triennal de littérature néerlandaise et, dix jours plus tard, il est saisi par le procureur du Roi pour pornographie alors que littérature et pornographie sont des termes absolument contradictoires. J'ai donc fait cette série de quatre livres, appelée «Gangrène», pour me guérir du Congo. La gangrène, c'était celle de mon âme, elle m'obligeait en quelque sorte à me couper chaque fois un membre et je décrivais mes cicatrices».

RAGE D'ÉCRIRE

Il multipliera ensuite les livres dans beaucoup de genres: des policiers, des romans d'introspection, des livres «journalistiques». Un véritable écrivain naissait, avec du style et des histoires comme seuls les Anglo-Saxons savent les faire. «J'ai aussi été journaliste. J'ai écrit nombre d'articles pour «Play Boy» et j'ai voyagé partout dans le monde. Dans une interview, il faut savoir retrécir les limites, ne jamais écrire en sept mots ce qu'on peut écrire en trois. J'ai fait comme Garca Mrquez et Hemingway qui, eux aussi, ont été journalistes et se sont intéressés au roman policier qui demande une bonne connaissance des psychologies. Quand j'étais au Congo et que je menais des interrogatoires, c'était déjà la psychologie des gens qui m'intéressait.»

Cette rage d'écrire est pourtant paradoxale. «Je n'aime pas tellement écrire, je préfère discuter avec des amis, aller au cinéma, errer dans la nature. Mais écrire est la solution que j'ai trouvée pour régler le chaos qui est dans ma tête. Je dois «sortir» ce qui s'y trouve. Ecrire est une soupape que j'ouvre dans mon esprit. Mais comme je suis un maniaque de l'écriture et du style - c'est le fruit de ma longue éducation chez les Jésuites - je peaufine mes livres et je collabore étroitement avec mes traducteurs.»

DÉNONCER

Son dernier roman traduit en francais, «Sanpaku», a comme fil conducteur le violoncelle d'un célèbre luthier et permet de voyager à Bayreuth, en Dordogne, à Paris et dans le quartier juif d'Anvers. On y rencontre une Japonaise qui foudroie par son regard le «Sanpaku» et on se plonge dans la magie noire du pays cathare. Un roman ponctué par les sonates de Bach, du suspense et un brin d'érotisme. Un livre passionnant, témoin de tout le talent de son auteur. «Je n'aurais pu l'écrire sans avoir été sur place. Cela a toujours été important pour moi, car seul le voyage permet de relativiser les choses et de donner des détails vrais.»

«UN AUTEUR, C'EST TOUT»

Jef Geeraerts aime dénoncer. «Je suis en lutte contre tous les abus de pouvoir, contre tous les mensonges que je sais lire sur les lèvres des gens. Rien qu'en les scrutant, je vois que Bush, Cheney et Ashcroft ne disent pas la vérité. Avec l'âge, j'ai appris à prêter attention non seulement à ce que les gens disent mais aussi au langage de leur corps. Un spécialiste américain m'a expliqué que lorsque les gens mentent, la syntaxe qu'ils utilisent change!»

Jef Geeraerts réclame une presse plus pugnace, un journalisme d'investigation plus poussé comme «De Morgen», un temps, a pu le faire. «Souvenez-vous des tueurs du Brabant wallon ou de l'éviction de Connerotte et des exploits de Langlois: c'est flagrant comment on a étouffé ces affaires.»

Jef Geeraerts ne se sent nullement un porte-parole de la Flandre: «Je suis un auteur, c'est tout. C'est par hasard, que j'écris en néerlandais. Hélas!, pourrais-je ajouter comme Marnix Gijsen, car si je l'avais fait en anglais, je serais richissime. Je voyage trop pour me borner à la Flandre.» Il souligne cependant l'énorme richesse de la culture flamande avec Herreweghe, Fabre, Platel, Gérard Mortier, De Keersmaeker et les autres. «Ils sont tous d'une qualité incroyable car il est impossible de sortir de Flandre sans avoir cette qualité. En Flandre, il y a beaucoup de sang, de la force, de l'énergie, du talent. Chez nous, on bouscule la tradition, on veut toujours déplacer les bornes. Sous forme de boutade, je dirais que nous sommes moins civilisés et devenons des pirates plutôt que des littérateurs. Les littérateurs, ce sont, par exemple, Flaubert et Maupassant, mais ils sont si prudents... Par contre, Queneau, Vian et Céline sont de vrais écrivains. En Flandre, il y a beaucoup de ces écrivains et artistes un peu «spéciaux»: ils bougent, ils boivent, ils poussent, ils créent, ils ont du punch.»

© La Libre Belgique 2003




De : Calou Envoyé : 2003-05-05 09:35
Sanpaku,
édition le Castor Astral 2003

Encore un roman troublant, décidément cet auteur a le don de me déranger !
Pour bien comprendre, il me faut vous préciser la signification de ce terme, Sanpaku : en japonais, c'est le pouvoir qie possédaient certains samouraïs, et littéralement parlant ça veut dire "les yeux de la mort".

Ce roman nous fait suivre la piste d'un violoncelle acheté en 1859 à Paris. On suit son parcours, ses différents propriétaires, c'est le fil directeur du récit.
En passant, pour ceux qui aiment la musique et particulièrement Jean Sébastien Bach, c'est un pur bonheur ! Mais on voyage physiquement aussi dans ce roman, on part de Paris, en passant par le Japon, les camps de concentration en Pologne et en Allemagne, pour finir en Dordogne.
Par contre, vous connaissez mon hermétisme aux oeuvres de magie, de fiction, de puissances maléfiques, et ce roman, il baigne dedans ! Alors ceux qui aiment ce que je déteste, ce roman est fait pour vous !
Moi, il m'a déroutée, surprise mais il me laisse une impression très forte !L'écriture est dense, riche, descriptive juste ce qu'il faut pour vous faire vibrer de plaisir si vous aimez la musique, parfois même érotique, (je n'en dirai pas plus), documentée ...
Bref, c'est encore un mêli-mêlo de sensations fortes qui ne laissent pas indifférent ! Je ne sais pas si cela vous donne envie de le découvrir, mais cet auteur marque la vie d'un lecteur, ça c'est certain !

Note: 3,75/5

Lacazavent
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