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Sylvain TRUDEL (Canada/Québec)

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Message  Prospéryne Mar 16 Déc 2008 - 1:01

De : Polo (Message d'origine) Envoyé : 2003-01-26 09:48
Voici quelques notes et résumés des oeuvres de Sylvain Trudel.

Sylvain Trudel est un Montréalais de 40 ans qui vit de sa plume depuis 20 ans. Il n'a fait que ça écrire. Il écrit surtout pour les enfants. Ses trois romans pour les adultes sont consacrés aussi au monde de l'enfance et de l'adolescence.

Il a écrit d'abord Le Souffle de l'Harmattan qui a remporté le prix de l'Académie canadienne-française en 1988. Réginald Martel écrivait à l'époque dans La Presse que «ce premier roman de M. Sylvain Trudel est un beau bouquet d'émotions, parfois graves et parfois gaies, composé avec un soin constant.» Personnellement j'ai écrit sur la page de garde de ce roman ce qui suit : «Extraordinaire! Le style est de toute beauté. C'est l'histoire de deux enfants adoptés confrontés au monde des adultes. Ils vont se lier d'amitié et tenter de comprendre leur vie. Leur quête d'eux-mêmes va les plonger dans la mort puisqu'ils se perçoivent en dehors du monde des adultes.» Excusez-moi de me citer. Le temps ne facilite pas la mémoire. 5 / 5

En 1989, il publiait Terre du roi Christian. Il développait la même thématique que le roman précédent. Il s'agit d'un garçon dont le père est marin. Comme il ne veut pas être le fils manqué du père absent, il essaie de se donner une philosophie. Il veut devenir en se trouvant des origines spirituelles. Un arbre ne vit pas sans racines. (4.5)

En somme, Trudel aborde cette difficulté qu'ont les enfants de se situer dans le monde des grands. Comme adultes, on oublie ou on néglige les questions existentielles que les enfants se posent. Quand ils n'obtiennent pas de réponse, ils envisagent alors le suicide. Sinon, devenus adultes, ils consultent des psy comme M.-S. Labrèche ou N. Arcan. En fait, Trudel tente de montrer aux parents l'importance de considérer avec sérieux l'univers enfantin.

Dans son dernier roman, Du mercure sous la langue, il aborde carrément le problème de la mort à travers un adolescent atteint du cancer des os. Confiné à un fauteuil roulant, ce jeune jette un regard cynique sur sa mort imminente, sur ses parents, sur la société et sur un Dieu auquel il ne croit pas.

Le héros se forge un humanisme athée pour affronter la grande faucheuse qui s'apprête à le couper d'une vie à laquelle il n'a pas encore goûté. C'est ce scandale de l'aventure humaine qu'il essaie de contourner pour ne pas se sentir une victime du destin. Pour apaiser son appréhension de la mort, le héros fuit dans la sphère de la métaphysique. Il devient ainsi son propre Dieu, qui peut se passer des petits bonheurs terrestres, de la psychologue et de l'aumônier dont il vole les hosties pour les profaner. Comme Montherlant dans Les Jeunes Filles, il pourrait s'écrier : «Si je cherchais Dieu, je me trouverais.»

C'est sa façon d'accepter la mort. Il veut la vivre seul sans les secours de la religion ou de la psychologie. Il décide du genre de moribond qu'il veut être : un être fort convaincu qu'en mourant il ne perd pas grand-chose dans cette société pourrie. On peut se montrer sceptique à l'égard de cette fuite trop bien structurée. Le héros reflète plutôt la philosophie de l'auteur que celle d'un adolescent. Et même les philosophes craignent la mort.

Par contre, l'auteur le fait plus humain quand il nous le présente entouré de sa famille et d'une patiente dont il est devenu l'ami de coeur. Il lui trouve même un exutoire dans l'écriture où se manifeste finalement sa révolte. C'est là qu'il suscite notre compassion. Il apparaît alors comme un Job qui aurait troqué son tas de fumier pour un fauteuil roulant.

Ça reste un beau roman sur un sujet qu'on préfère ignorer. L'écriture très lyrique surprend alors que la mode est au dépouillement. Ses envolées plairont aux amateurs d'écriture très polie. Le plus intéressant, pour moi, c'est le travail de l'auteur pour décortiquer la philosophie de l'adolescence. À cet âge, on se sent invincible malgré la maladie. Cependant l'auteur lui a prêté une philosophie un peu trop fignolée. 4/5

Ce roman vient de remporter le prix des libraires 2002 et s'est classé deuxième, un point derrière Chercher le vent de Guillaume Vigneault pour le prix France-Québec.




De : Mousseliine Envoyé : 2003-02-12 16:13
Le souffle de l'Harmatthan Sylvain Trudel
Un très très bon livre!

C'est l'histoire de Hugues et Habéké.
Depuis que Hugues a appris par hasard qu'il a été adopté il en veut a ses parents adoptifs pour leurs mensonges. Quant a Hakibé, son âme appartient a l'Afrique. Il a été adopté par une famille québécoise a l'age de 4 ans alors que toute sa famille biologique est disparue suite a une grande famine.
Ils veulent créer leur propre monde, partir en Exil, loin des mensonges et de l'hypocrisie des adultes.

Sylvain Trudel jette un regard sur le monde des adultes avec les yeux d'un enfant. On prend conscience qu'on a perdu en vieillissant cette naïveté caractéristique a l'enfance. La logique des adultes n'est pas la même que celle des enfants et on oublie facilement que ceux-ci ont leur propre façon de voir les choses. L'auteur me donnait presque le goût de retourner en enfance afin de voir les choses avec des yeux tous neufs...sans préjugés quoique l'enfance ici c'est parfois charmant mais le plus souvent c'est dramatique.

Sylvain Trudel écrit bien...il écrit avec les mots d'un enfant. C'est un brin poétique. J'ai particulièrement adoré ses jeux de mots.

A lire!

note: 4.5/5




De : Mousseliine Envoyé : 2003-02-19 13:52
Voila Nimbus la réponse de Sylvain Trudel dans son 2e livre:

On cesse d'être un enfant lorsqu'on n'entend plus parler les feuilles....

bon voila j'ai terminé Terre du roi Christian:

Comme dans le premier livre de Sylvain Trudel, le narrateur est un enfant. Un enfant qui vit dans son propre monde, qui interprète les évènements comme seul un enfant peut le faire et l'adulte est en dehors de ce monde...il ne peut comprendre.

Donc c'est l'histoire de Luc qui grandit avec sa mère et sa soeur a Richelieu. Le père est marin donc il n'est pas souvent a la maison. Cela affecte beaucoup Luc qui vient même a douter que son père est véritablement son père...il ne veut pas l'emmener dans son bateau donc il ne l'aime pas. Quand a la mère elle ne réalise pas vraiment comment l'absence
du père peut traumatiser le fils.

Plusieurs évènements se déroulent qui marquent ainsi l'esprit de Luc mais qui sont anodins ou presque pour les adultes. Par exemple l'étalon du grand-mère qui monte la jument, le même étalon que le grand-père doit abattre plus tard, une fille du village qui part se faire avorter au Vermont, le sacristain qui se pend au clocher...

Luc crée son propre monde pour survivre a ce qui se passe autour de lui...

Sylvain Trudel a une vision de l'enfance très tourmentée. Ça manque d'humour, de gaieté. Il s'arrête au côté sombre de l'enfance et ça devient troublant pour le lecteur.

Sylvain Trudel est un très bon auteur. J'ai préféré son premier livre, Le souffle de l'Harmattan mais La terre du roi Christian
c'est aussi très très bon.

note: 4/5




De : 5859Chouette Envoyé : 2003-03-09 03:24
Le souffle de l'Harmattan Sylvain Trudel
Info : l'harmattan est un vent sec et brûlant d'Afrique qui souffle les sables des déserts, tuant les arbres, les troupeaux, les villages. Un vent dévastateur.
Je ne vais pas refaire un résumé (il a déjà été fait) mais vous donner mon sentiment. Curieusement je n'ai pas été emballée par cette histoire autant que vous autres canadiens..
Cela vient peut-être d'abord du vocabulaire, j'ai eu bien de la misère à aller au bout comme vous dites.
Ces momes hantés par le surnaturel ne m'ont pas séduits surement parce que le surnaturel et moi ça fait 100 !
Je n'ai pas aimé l'écriture, mélangeant des termes québécois dont je ne connaissait pas la signification (au fait "pantoute" ça veut dire quoi ?) et des termes africains et de l'imaginaire enfantin qui se sont accumulés tout au long de l'histoire à me faire décrocher bien souvent...
Mais j'ai tenu à aller jusqu'au bout, heureusement que ce n'est pas un pavé, pour tenter de comprendre ce qui vous avez attiré.
Je retiendrai tout de même quelques passages qui m'ont plu:
"C'est l'hiver et le froid qui engourdissent les pouvoirs et c'est le commencement de la fin."
"Personne peut envahir la pensée parce que la pensée c'est l'exil et que chacun a l'exil qu'il désire."
".. c'est mal de vivre tout seul, mal pour soi-même, vu que vivre seul c'est s'entendre respirer jour et nuit jusqu'au vertige; c'est sentir résonner dans ses tempes un coeur qui bat dans le vide, et y penser tellement fort, à ce coeur, qu'on dirait qu'il se serre comme un poing, parce qu'un coeur trop regazrdé veut s'enlever la vie; et, vivre seul, c'est glisser lentement dans un désert où l'âme finit par faire dans la tête un bruit de grignotement de rat."
"Partir au lieu de mourir, parce que partir c'est naître un peu."

Note: 2,5/5




De : Mousseliine Envoyé : 2003-04-09 09:16
Du mercure sous la langue Sylvain Trudel

Grandiose! J'ai aimé de tout mon coeur!

Un adolescent est entrain de mourir du cancer à l'hôpital, non non ce n'est pas vraiment triste, ce n'est pas le but recherché par Sylvain Trudel, du moins je crois. Smile En fait c'est un long monologue...Frédéric pense à la vie, à la mort, au sens de la vie, au sens de la mort, à sa famille, ses amis, ses amis d'hôpital... Les mots de Sylvain Trudel nous font parfaitement vivre la détresse de Frédéric face à la mort mais surtout face à la vie.

L'écriture est sublime...c'est beau, tellement beau. On se laisse transporter par la poésie de Sylvain Trudel. Je ne voulais pas perdre un seul mot, je voulais goûter à tout. Pourtant c'est simple, le vocabulaire est celui d'un adolescent.

Sylvain Trudel est devenu un de mes auteurs préférés. La manière qu'il a de jouer avec les mots est envoûtante. Son écriture m'enchante, me fait vivre beaucoup d'émotions.

À lire absolument! Je crois qu'il faut bien prendre son temps pour lire ce petit bouquin, pour l'apprécier vraiment. C'est un livre qui séduit avant tout pour l'écriture. Et bien sûr pour les paroles de Frédéric...Bref lisez-le Smile

Note : 5/5
(Mousseline)

Sylvain Trudel a gagné le prix des Libraires 2002 avec ce livre.

Quelques citations:

"Depuis toujours, mon pauvre père fonce comme une flèche dans la noirceur de son existence, sans admirer le paysage ni humer le parfum des fleurs, et il ne sait pas qu'il y a des prés l'été pour pique-niquer, des étangs gelés l'hiver pour patiner, des printemps en sirop et des automnes en confiture."

"Je suis toujours en vie et je joue le rôle de l'oiseau rare grâce à qui les autres mesurent leur chance et comprennent qu'ils se plaignent pour des pépins de pomme."

"Je rêvais d'être la Grande Pyramide, invincible et éternel, mais je suis un jardin de porcelaine sous une pluie de météorites."

"Le printemps est un enfant qui rêve et se croit un nuage, c'est une faveur; et l'automne, avec ses heures de mélancolie, ressemble à nos souvenirs; et l'été est une pens&eacut;e émue qu'on a pour le monde, une lumière qui nous prend et nous élève; mais seul l'hiver a un poids, l'hiver est épouvantablement lourd et nous écrase un peu plus chaque année, comme s'il voulait nous tuer."

"Maman, j'ai peur de mourir en plein hiver et j'espère me rendre jusqu'au printemps, et au printemps je voudrai me traîner jusqu'à l'été, et je pense que finalement je suis moins brave que je pensais."

"Oui, je sais, il faut être très sincère pour vomir tant de pleunicheries, mais j'aime mieux être sincère qu'hypocrite, parce que, les hypocrites, ils les apprennent par coeur, les pleurnicheries, et ils passent leur vie à ne pas les répéter pour avoir l'air intelligents, mais les hypocrites ne sont pas plus intelligents que les pleurnicheurs: ils sont seulement plus instruits."

"J'ai les yeux qui se brouillent de larmes quand je pense à ma vie passée: je n'avais pas conscience de la vitesse à laquelle j'étais entrain de tout perdre; je ne comprenais pas que chaque journée qui a l'air de rien est une petite roue dentée dans la grande mécanique de la perte universelle."

"Les philosophes nous en disent toujours plus long à la deuxième lecture, car ils commencent par se dissumuler pour ensuite mieux se dévoiler. Au fond, les philosophes sont comme certaines maladies qui nous forcent à nous battre pour rester en vie."

"S'ils m'aiment, ce n'est pas parce que je suis le garçon que je suis, mais parce que je suis leur sang."




De : Mousseliine Envoyé : 2003-04-19 15:36
Les prophètes Sylvain Trudel

C'est un recueil de nouvelles. Toutes les nouvelles sont bonnes et plusieurs sont très bonnes. Sylvain Trudel m'a étonnée ici car c'est très différent de ses romans, dans ses romans le thème abordé est toujours l'enfance tourmenté. Dans les nouvelles plusieurs des personnages sont des vieillards et il y a toujours, en tout cas souvent, de l'espoir malgré l'adversité de la vie.

Trudel aborde différents sujets: La religion, la foi aveugle est un thème abordé dans certaines de ses histoires et ce de façon positive. La mort est aussi présente à plusieurs reprises... l'angoisse de la mort, la perte d'un enfant...Les relations parent-enfant, les relations de couples, la maladie... La plupart de ses histoires se déroulent dans la campagne québécoise et quelques unes à Montréal.

L'écriture est souvent terre à terre mais à d'autres moments Sylvain Trudel nous donne droit à de belles envolées poétiques.

Sylvain Trudel a gagné le prix Edgar l'Espérance avec ce recueil.
(Mais je ne sais pas c'est quoi ce prix....)

Note : 4/5




De : Mousseliine Envoyé : 2003-05-26 23:06
Zara ou la mer noire Sylvain Trudel

C'est l'histoire d'un homme atteint de la leucémie qui à la veille de sa mort rédige un manuscrit dans lequel il raconte ses déboires. Il regrette sa vie passée à courir après des chimères... Cet homme combattait et recherchait Dieu à la fois.

L'écriture est riche et foisonne de mots. On s'y perd souvent mais malgré tout c'est beau car Sylvain Trudel épate par son érudition et sa maîtrise de la langue.

Ce roman se rapproche de par son écriture du dernier livre de Sylvain Trudel soit Du mercure sous la langue mais ici c'est souvent confus alors ce n'est pas toujours évident de suivre, faut être attentif, ce n'est pas un roman facile. Son personnage est en plein délire mais j'ai finalement trouvé bien intéressant de rentrer dans la tête d'un désaxé.

Pour apprécier je crois qu'il faut aimer déjà Sylvain Trudel. Pour ma part j'ai bien aimé parce que j'aime Sylvain Trudel et que je l'ai reconnu dans ce bouquin... Je vous suggère plutôt d'aborder Sylvain Trudel avec Le souffle de l'harmattan.

Note : 3.5/5
Prospéryne
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Message  Prospéryne Mar 16 Déc 2008 - 1:07

De : la-grande Envoyé : 2003-05-30 20:15
Le Souffle de l'harmattan Sylvain Trudel

Note: 4/5

Un livre qui m'a perturbée... deux jeunes garçons dans des familles qui, selon la perception qu'ils en ont, ne sont pas en mesure de les comprendre...

J'ai été particulièrement touchée par le petit africain... ma fille aînée va à l'école avec un africain qui a été adopté récemment... il est arrivé à l'école en septembre dernier et il était débarqué d'Ethiopie pendant l'été... c'est l'apprentissage de non seulement la langue mais aussi, et surtout, toute cette culture etats-uniennes qui est trop souvent vide de sens..

Le surnaturel m'a dérangé un peu... trop loin de mes préoccupations je pense... mais quand même un très bon livre... si ce n'est que pour l'écriture de Sylvain Trudel...



De : lucepico Envoyé : 2003-11-11 19:36
Le souffle de l'harmattan Sylvain Trudel
Je donne 3/5.

C'est un très beau roman. L'écriture de M. Trudel est pleine d'image et de jeux de mots. Des tournures imagées, des rêves... Miam!

L'histoire de ce roman est triste mais me semble vraissemblable... Dis moi Sophie, le surnaturel dont tu parles dans ta critique c'est la religion Africaine?

C'est un beau plongeon dans l'univers de l'adolescence, pourtant à certains endroits j'avais vraiment de la difficulté à croire que ces deux garçon avaient plus de 10 ans. Parfois, ils agissent comme s'ils en avaient 7. Ça m'a un peu dérangé ce décalage.

J'ai beaucoup aimé l'univers des deux garçons. Univers fantastique, univers fabriqué, univers plein d'imagination, et juste pour eux. Miam!



De : melodie74 Envoyé : 2004-01-26 20:28
TRUDEL, Sylvain. Le souffle de l'harmattan (1986) 140 pages

Une histoire d'amitié véritable entre deux "exilés" de 12 ans, Hugues, petit Québécois abandonné puis adopté, et Habéké, petit Africain dont la famille entière fut décimée par la famine puis adopté par une famille québécoise.

Ce livre était dans notre bibliothèque depuis plusieurs années et je ne l'avais jamais lu. Ce sont vos critiques qui m'ont incitée à le lire (et aussi le fait qu'il appartient à mon ex et qu'il va bientôt reprendre tous ses livres et je ne voulais pas passer à côté de l'occasion de le lire). J'ai absolument adoré malgré la fin qui est une vraie claque au visage! Ça m'a pris un petit bout au début pour me laisser embarquer par l'écriture de Trudel qui exprime ses propos par la bouche de deux enfants. On n'est plus habitué à se mettre dans la peau d'enfants et ça fait drôle au début mais que le monde serait beau si on pouvait le faire plus souvent...Je l'ai lu assez vite mais je vais le relire certainement bientôt pour me gaver des jeux de mots des petits Habéké et Hugues. Quel esprit!

Un 5/5 pour moi
Mélodie



De : la-grande Envoyé : 2004-03-01 08:45
Du mercure sous la langue Sylvain Trudel

Frédérik, uUn jeune homme de 17 ans est à l'hôpital - en phase terminale d'un cancer des os du bassin - le livre nous livre ses réflexions sur la vie, la mort, ses parents, sa famille, ses amis...

C'est un livre puissant - un récit qui vient nous chercher, qui fait réfléchir - ce jeune homme face à la mort qui tient des propos parfois durs sur toutes les choses qu'il ne vivra pas (comme être amoureux, faire l'amour, avoir des enfants), sur les gens qui l'entourent et qui le traitent parfois comme un invalide et sur sa grand-mère adorée qui est la seule personne à réellement l'écouter.

Il y a aussi les poèmes écrits par Frédérik qui sont insérés à travers le livre.

Un beau moment de lecture

Note: 5/5



De : petitelune18 Envoyé : 2004-04-17 07:41
Le souffle de l'harmattan

Auteur : Sylvain Trudel
140 pages

4/5

Critique :
J'ai bien aimé. Rare sont les enfants qui font des coups (non méchants) aussi pendables. Mais j'ai bien aimé suivre leurs petites aventures.

Je le recommance à tous

petitelune



De : doune9197 Envoyé : 2004-05-18 22:22
Bonjour à tous et à toutes...
Étant donné que le résumé de merveilleux livre a déjà été fait, voici mon appréciation:
J'ai tout simplement ADORÉ ce livre. Au départ, j'en avais plus ou moins envie mais finalement!!! Quel bonheur, quelle richesse d'écriture!!! Et les jeux de moi, wow...
Tout au long du roman, je me disais, un mélange entre le caractère de C'est pas moi je le jure de Bruno Hébert et du type d'écriture et de jeux de mots tel que Adapté dans un autre de mes chouchous; La Vie Devant Soi de Émile Ajar/ Romain Gary.
J'en dirais bien plus mais... les mots me manquent contrairement à M. Trudel.
Note: 5/5
Doune



De : Chantal5500 Envoyé : 2004-06-20 12:08
Le souffle de l'harmattan Sylvain Trudel:

Eh bien, j'ai trouvé ce roman très spécial, très particulier, très ...unique, et cela dans le bon sens des termes. Cette histoire d'amitié entre deux enfants, "malades" de ne pas connaître leurs vraies racines, qui s'inventent un monde bien à eux pour échapper aux mensonges des adultes,et ceci jusqu'à une certaine folie qui amène une fin dramatique, m'a particulièrement tenue en haleine.

Mais ce que j'ai préféré, c'est le style de Sylvain Trudel, un style d'écriture très unique, à la fois langage très imagé et très poétique avec une recherche sur l'imaginaire très importante. Entre les poèmes de Gustave Désuet et les croyances africaines, se dévoile tout ce monde de l'enfance des 2 personnages où j'ai navigué avec beaucoup de curiosité et de plaisir. La fin dramatique ne pouvait qu'être telle, le mal être des enfants étant si fort, et l'inconscience et l'incompréhension des adultes si réelles.

Une belle découverte : 4/5



De : cuné Envoyé : 2004-06-25 07:09
Le souffle de l'Harmattan Sylvain Trudel

5/5

Un pur délice ! C'est rempli de jeux de mots, d'aphorismes, d'à-peu-près délicieux. On ne situe pas bien l'âge des héros, on aurait tendance à les voir très jeunes enfants mais leurs actes sont plus ceux d'adolescents. Les réflexions de Hughes sont très réfléchies sous des dehors enfantins, pendant un long moment c'est la vie insouciante de l'enfance avec son imagination et ses petits méfaits, mais la fin est très dure, je ne la voyais pas venir.

Un passage tout particulièrement m'a ravie :

"En Afrique, les problèmes sont à la fois aigus et graves, donc circonflexes à cause de la loi des grands nombres appliquée par les agents de conservation. La multiplication les a fait champions de démographie, mais, contre toute attente, l'Afrique est un quotient car elle est, d'après Habéké, le résultat des divisions entre les peuples, et là-bas, ils n'ont que ça des peuples. Juste au pays d'Habéké ils ont les Somalis, les Danakils, les Abyssins, sans compter les Noirs et les autres dont les noms m'échappent. Il existe pourtant des trucs en caoutchouc qu'on dit anticonstitutionnels pour freiner l'ardeur. Mais ça n'est pas gagné parce que ce sont des solutions occidentales qui ne sont pas très concubines des problèmes circonflexes musulmans."

Une immense découverte pour moi que Sylvain Trudel, dont je vais chercher les oeuvres avec entrain.

Merci !



De : melodie74 Envoyé : 2004-09-15 12:28
Sylvain TRUDEL (2001) Du mercure sous la langue. 130 pages.

Je l'adore Sylvain Trudel. Il n'y a pas d'autres choses à dire...Ses livres sont du bonbon. Il me font pleurer tellement les histoires sont belles et l'écriture extraordinaire. Je ne comprendrai jamais que quelqu'un ne puisse pas apprécier cet auteur...

Du mercure sous la langue alors...Comparé au Souffle de l'Harmattan, j'ai un peu moins apprécié...Rien à dire sur l'écriture : c'est fluide, c'est beau, c'est touchant, c'est drôle, c'est songé, etc. Rien à dire sur l'histoire : c'est une histoire extrêmement touchante où l'on rencontre Frédéric 15 ans qui meurt petit à petit d'une maladie incurable à l'hôpital. Avec Frédéric, on réfléchit sur le vrai sens de la vie, les apparences, ce qui est important ou non, etc. Magnifique, mais très triste à mon avis...Je n'ai pas d'enfants et tout ça me bouleversait alors qu'est-ce que ça aurait été si j'avais eu des p'tits bouts! La seule chose que j'ai à redire, c'est qu'à la fin, même si l'écriture est toujours aussi jouissive, l'histoire s'essoufle un peu. J'aurais enlevé une vingtaine de pages.

Ah, j'espère que Sylvain Trudel tombera sur ce forum un de ces jours pour qu'il puisse savoir combien il est aimé et admiré

Ma note : 4.5/5

Mélodie



De : melodie74 Envoyé : 2004-10-21 10:16
TRUDEL, Sylvain (1994) Les prophètes. Nouvelles. 233 pages.

Un autre Trudel qui m'a subjuguée. Je crois que je ne suis plus très objective face à cet auteur, je l'apprécie trop. Ici, nous avons droit à 20 nouvelles. Ce genre n'est pas mon préféré et j'avoue que je lisais certaines nouvelles que pour entendre la sonorité des mots de Trudel, car leur histoire m'embêtait un peu. C'est que Trudel a une fascination avec la vie et la mort, la vieillesse, la maladie, etc. C'est absolument génial, car il a une manière de le raconter qui vient nous chercher au plus profond de nous-mêmes, mais après une dizaine...ouf, c'est un peu lourd et redondant comme thème. Quand même, c'est du bonbon ce livre, il écrit tellement bien. Mais je continue à penser que Trudel est un auteur de roman. On reste un peu sur notre faim avec ces nouvelles, on en voudrait plus. Vivement le prochain roman!!!

Ma note : un 3.8/4 (je trouvais 3.5 trop bas et 4 trop haut )
Mélodie

Un extrait d'une nouvelle (et ma citation de la journée) :
"Et la mort est précieuse,
car sans elle,
la vie serait une longue absurdité
et non une courte fête" (p.207)

Je crois qu'elle décrit très bien ce que Trudel essaie de faire à travers ses écrits, c'est-à-dire s'interroger sur la vie et la mort, le "pourquoi" de notre présence, comment nous profitons de ce court moment, etc.



De : PapillonY1 Envoyé : 2004-11-17 16:01
Le souffle de l’harmattan de Sylvain Trudel
Les Allusifs - 165 pages

Résumé :
Deux enfants orphelins se lient d’une très forte amitié. Hughes, le québécois aux yeux bridés, et Habéké, l’africain, ont tous les deux été adoptés. Tous les deux sont à la recherche de leurs racines, de leur « vraie vie » et tous les deux vont tâcher de réaliser leurs rêves : partir en Afrique, retrouver le grand-père, s’envoler dans le ciel, sauver une petite fille malade. Mais ils vont découvrir que les rêves des enfants ne sont pas faits pour le monde des adultes.

Mon avis :
Un livre merveilleux et un grand coup de cœur, notamment pour le style. Sylvain Trudel réinvente la langue, comme Céline ou Pérec ou Queneau et c’est un bonheur de lecture. Une écriture pleine de poésie, où l’on retrouve cependant les sonorités de la langue québécoise. La lecture est en facile, car les mots coulent comme des images colorées. L’histoire est très simple : deux enfants qui se reconnaissent comme étant « à part » parce que différents. L’un est noir, l’autre pas tout à fait blanc. Face aux quolibets de leurs camarades, ils font bloc et vont s’aimer d’amour. Ils échappent à la réalité de leurs vie, dans laquelle ils se sentent en exil, en s’inventant un monde rempli de rêves d’Afrique. Hélas, leurs rêves vont se briser face à la réalité du monde adulte, « l’ère adulte » et l’histoire va très mal se terminer. C’est une vision cruelle et pessimiste du monde de l’enfance que nous donne Sylvain Trudel. Accrochez-vous à vos rêves d’enfants, semble-t-il nous dire, ce sont eux qui vous maintiennent vivants.

Extrait :
« Nous voulions nous envoler avec les âmes et les oiseaux, c’était plus fort que nous : les ailes ont toujours figuré la solution rêvée des éternels insatisfaits. »

Ma note : 5 / 5



De : la-grande Envoyé : 2004-12-12 17:40
Terre du roi Christian Sylvain Trudel

Résumé:
Luc est un jeune garçon (difficile de dire son âge) qui se pose des questions mettons très existentielles sur ses origines et sur son rôle sur cette terre. De plus, son père, Xavier doit s'absenter pour son travail et Luc s'inventera des scénarios pour aider à mieux gérer ces absences. Il cherche sans arrêt réponses à ses questions et il en trouvera en essayant, entre autres, de devenir chaman et en se liant d'amitié avec une ex sage-femme. Il fera aussi connaissance avec Christian qu'on devine malade - tumeur du cerveau? - et qui a perdu tout désir de vivre. Luc essaiera, en vain, de lui donner un peu d'espoir.

Appréciation: Des les premiers mots j'ai été enchantée. On retrouve le charme de l'écriture de Sylvain Trudel qui donne aux enfants, qui ont toute la place dans ses livres, des propos adultes. Les mots sont magnifiques, l'écriture est simple mais tellement belle. Je suis toujours troublée après la lecture des livres de Trudel - il présente l'enfance comme une période de questionnements intenses et je finis toujours par me demander si mes propres enfants ont de ces questions et propos.

Voici un auteur avec qui on aurait envie de s'asseoir pour discuter de ces choix - pourquoi les enfants, pourquoi tant de questions, pourquoi peu de jeux, pourquoi la maladie? Je serais vraiment très curieuse de savoir quel genre d'enfance il a connu.

Note: 4.75/5



De : lassy Envoyé : 2005-03-30 13:09
Le souffle de l'Harmattan Sylvain Trudel

Effectivement, le style de Sylvain Trudel est un vrai bonbon au goût de l'enfance, on dirait un chocotruc (?) de Harry Potter, vous savez, ces bonbons qui ont des goûts surprenants ?
Avec une imagination débordante, et un coeur grand comme l'Afrique, les enfants ont un âge élastique, assez mûrs pour concevoir de drôles de véhicules, de comprendre le malheur de leurs amis, mais une pensée magique qui ne colle pas avec leur âge... sans aucun sens du réel, ils sont incapables de prévoir plus loin que le bout de leur nez, et c'en est effrayant !!!!
cette lecture m'a perturbée, je me dis que l'auteur doit cacher des miasmes épouvantables dans ses propres souvenirs, quel regard pessimiste sur l'enfance ...
Mais j'ai été prise par ce récit coloré de bout en bout !

4/5



De : lalyre7032 Envoyé : 2005-09-23 09:35
Melodie je suis d'accord avec toi pour Du mercure sous la langue
J'ai aimé l'humour de Frederic,ses reflexions sur ses parents,l'amour pour sa grand-mère dont il se sent compris, j'ai adoré le dialogue avec l'abbé Guillemette et je me suis sentie en accord avec ce jeune qui se sachant à la fin de sa vie a réussi à m'émouvoir et même à me faire rire.
C'est le premier livre que je lis de Sylvain Trudel mais je sais que j'en lirai d'autres.
5/5
Lalyre



De : natevaP (Message d'origine) Envoyé : 16/02/2006 18:03
DU MERCURE SOUS LA LANGUE SYLVAIN TRUDEL

Frédéric Langlois, 17 ans, se meurt dans un hôpital de Montréal. Il raconte ses rencontre, la souffrance des autres, la sienne, ses projets avortés, ses sentiments intériorisés et ligotés à son lit, tout ça entre amertume et hargne tempérée. Il meurt après avoir trouvé ses dernières paroles.

A couper le souffle! On assiste à la mort symbolique de l'Enfant puis de l'Adolescent jusqu'à ce que l'Homme avorte, la maladie ne lui laissant pas le temps de naître, juste de poindre. Les passages émouvants sont nombreux, l'évocation de ses proches (sa mère et sa grand-mère), Marilou (sa compagne de cancer), les clowns qui le déshumanisent en l'infantilisant ne lui arrachent qu'un rictus amer et fait bouillir une violence latente, impuissante. C'est pathétique, esthétique, émouvant, percutant, à ne surtout pas rater!

Nateva 5/5
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Sylvain TRUDEL (Canada/Québec) Empty Re: Sylvain TRUDEL (Canada/Québec)

Message  Prospéryne Mar 16 Déc 2008 - 1:07

De : Sahkti1 Envoyé : 2006-02-16 12:37
Sylvain TRUDEL, Le souffle de l'Harmattan

Un jour, Hugues apprend qu’il est un enfant adopté.
"Et c’est ainsi que du jour au lendemain, je suis devenu orphelin, que Claude et Céline sont devenus mes demi-parents, Jasmine ma demi-sœur, Benjamin mon demi-frère, Pipo mon demi-chien."
Un monde prend fin, un lien se brise, il faut continuer à vivre, mais comment ?
De son côté, Kabéké, le meilleur ami de Hugues, vit dans le souvenir de l’Afrique. Ce sont ses racines, la terre des siens, un continent dont il n’arrive pas à se séparer. Lui aussi vit dans une famille qui n’est pas vraiment la sienne, sur le plan biologique.
"Habéké Axoum c'était le plus intelligent de tous parce qu'avec ça il avait la naïveté et tout chez lui pouvait se faire. Les enfants, on est connus pour ça, on a des pouvoirs."
Les deux enfants se sentent déracinés et vont reconstruire un nouvel univers à travers leur amitié, une amitié dense et indestructible en apparence. Un parcours du monde de l’enfance que Sylvain Trudel décrit avec beaucoup de justesse, faisant naître chez le lecteur un sentiment de nostalgie et de regret par rapport à une certaine insouciance perdue. Hugues et Habéké vont se perdre au royaume des rêves et des illusions. Cette errance, qui leur permet de construire une plus belle vie, doit pourtant prendre fin un jour. L’enfance ne dure pas éternellement et un jour, malheureusement, la bulle se brise et il faut continuer à avancer. Enormément de sensibilité sous la plume de l’auteur pour aborder ces questions, ces difficultés face à l’entrée dans le monde des adultes, un monde pas franchement hostile mais pas forcément celui qu’on idéalise quand on est enfant. J’ai été très touchée par la naïveté mais aussi la lucidité qui se dégagent des deux petits héros du récit. Cette vision de l’être adulte, hypocrite et raciste, alors que la vie pourrait être si simple avec un regard d’enfant posé sur les choses.
Petite remarque perso à propos de la langue : cette lecture fut non seulement plaisante, mais en plus instructive, car j’ai dû consulter le dictionnaire en ligne à plusieurs reprises face à des expressions que je ne comprenais pas.

Ma note: 4/5




De : Cocotte8017 Envoyé : 2006-07-22 20:06
Le souffle de l'Harmattan Sylvain Trudel

Habéké est un jeune africain adopté par des québécois, mais toujours hanté par sa terre natale qu'il rêve de retrouver. Hugues est un jeune québécois qui vient d'apprendre par hasard qu'il a été adopté. Il en veut aux adultes qu'il trouve hypocrites. Le souffle de l'Harmattan, c'est la rencontre de Habéké et Hugues qui débouchera sur une profonde amitié. Ensemble, ils rêvent de s'exiler et de réinventer le monde.

Ce qui m'a frappé dès le départ avec ce livre, c'est le style de Sylvain Trudel. Un style unique qui se démarque par ses jeux de mots, sa poésie, une écriture imagée qui coule sans fausse note. L'auteur a tout un talent pour écrire de si belle façon, on sent que son texte est travaillé et tout à fait maîtrisé. Il faut du talent aussi pour nous livrer à travers la voix de Hugues, un tel monde d'illusions et de naïveté, celui de l'enfance. J'ai été touchée par cette relation de fraternité entre deux jeunes tentant d'échapper au monde des adultes qui va toutefois les rattraper bien vite.

Un livre particulier que je relirai!

Ma note : 4,5/5




De :Calepin0 (Message d'origine) Envoyé : 2007-11-21 16:48
La mer de la tranquillité, de Sylvain Trudel

Éditions Les Allusifs

2006, 185 pages

ISBN : 9782922868463

La mer de la tranquilité, le dernier titre de Sylvain Trudel, est un recueil de neuf nouvelles aussi troublantes que déchirantes. On dit de Trudel qu'il mélange l'imagination, l'érudition et l'émotion, ce dont je suis incapable de réfuter. On y retrouve où se mélange un style qui frôle, par moment, la prose poétique et une réflexion sur l'humain qui appartient au domaine de l'essai. C'est un ouvrage lourd qu'on ne peut pas lire en diagonale sous peine de perdre une richesse incroyable dans le choix des images, une description taillée au couteau et qui relate un réalisme impressionnant. D'ailleurs, il semble avoir un net intérêt pour la métaphysique et les questions spirituelles qui touchent, de près ou de loin, la religion.

Que de verve, il faut croire ! C'est d'ailleurs, à mon avis, le principal défaut de son livre (que j'ai aussi retrouvé dans son roman Du mercure sous la langue) : sa tendance à l'érudition est telle qu'à un certain moment, il semble s'y embourber et nous entraîne dans une réflexion logique qui nous éloigne de la réalité émotive. Sa dernière nouvelle, Vaisseau négrier, est la pire de toute sur ce plan. Cette façon de faire pourrait décourager bien des lecteurs, bien que bouder son livre pour ça est perdre beaucoup d'autres choses.

Heureusement, Sylvain Trudel nous rejoint dans les méandres de son monde peint à l'érudition avec de fines réflexions qui nous touche directement au coeur, nous fait sourire ou nous rend triste, pour toucher à l'universel.

Au bout du compte, malgré une prose parfois lourde et difficile à comprendre dû à toutes ces références diverses sur des éléments parfois inconnus de beaucoup de gens, ce livre reste à mes yeux une excellente lecture.

4/5
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Message  Invité Ven 17 Avr 2009 - 9:20

La mer de l'intranquillité de Sylvain Trudel

Sylvain TRUDEL (Canada/Québec) 2411815427_1


Recueil de neuf nouvelles qui tient son titre de la sixième. J'ai été transporté par le style hyper réaliste de l'auteur tout en images et associations percutantes. La première nouvelle commence par un accouchement. C'est à la fois très précis médicalement (Sylvain Trudel
est biologiste de formation) et cocasse dans sa prise en charge : «l'enfant gicla dans le papier journal qui lui imprimerait sur les
fesses une avalanche de mauvaises nouvelles. » Plus loin on apprend qu'il « hérite de prénoms démodés comme des chapeaux melons : Joseph Ubald Thomas Laframboise lors de la cérémonie de baptème avec un vicaire qui « baptisait les nouveau-nés « au nom de la Fille. »
Evidemment le gamin n'est pas du genre facile, il braille beaucoup mais on découvre que la télévision le calme : « tout souffrait et mourait,
la télévision m'inculquait ses malheurs » dit-il. Plus tard sa mère l'emmène chez un psychologue. Je vous cite ce passage typique de
l'humour à la Strudel, noir et radical. P19
« Un jour s'inquiétant de plus en plus de mon caractère renfermé, ma mère décida de me montrer à un spécialiste des maladies de la personnalité. « Mon garçon ne va pas bien, dit-elle d'emblée au psychothérapeute, même l'école maternelle ne l'a pas socialisé », puis elle se mit à pleurer. Le visage hermétique, le spécialiste nous examinait d'un œil sec, ses mains osseuses jointes sur ses lèvres closes, puis il ordonna : «Laissez-le-moi. » Ma mère acquiesça faiblement et sortit du cabinet. Restés assis en vis-à-vis, le psychothérapeute et moi nous nous dévisageâmes longuement, plongés dans un silence sidéral. L'homme avait un regard acéré, qui faisait mal. Toute une vie passée dans l'empire des maladies profondes lui avait creusé les yeux et les joues, mais soudain il dit :
« Tu es détraqué ? Vraiment ? » Sur ce, il ouvrit un tiroir, saisit un revolver et appuya le canon sur sa tempe droite. Un afflux de sang me
congestionna le visage et une frayeur me coupa le souffle. Je cherchais par où m'enfuir, mais mes yeux se fixèrent malgré moi sur lui. Et c'est seulement alors que mes lèvres ténues béèrent, façonnées sur une exclamation qui tomba de ma bouche.
Peu après, la porte du cabinet s'ouvrit et je reparus devant ma mère, les mains calmes et le regard
tranquille, enfin libéré de la petite enfance.
« Pas d'autisme, rien, déclara abruptement le psychothérapeute. Il est normal. Au suivant ! »
Le père boit comme un trou pour noyer son histoire. Souvent les pères sont sans illusion et désespérés dans la mer de l'intranquillité . On va à la messe le dimanche et l'enfant se nourrit des histoires pieuses racontées par la grand-mère. Trudel en profite pour tourner en dérision toutes ces légendes sanglantes et héroiques pendant que l'enfant lui essaye de trouver un sens au monde qui l'entoure. Le jour de sa profession de foi, son oncle Bernard se charge de lui inculquer une toute autre philosophie car pour lui « l'âme n'existait pas plus qu'un sirop contre la stupidité ». Cette première nouvelle est peut-être la moins «difficile » mais toutes sont sur le thème de la rupture, du tournant qui oriente un destin.
Je n'avais pas lu depuis longtemps un livre qui permet autant de plonger dans l'intime, dans la spiritualité au sens religieux du terme. A
travers des histoires poétiques et tragiques, Sylvain Trudel ne laisse jamais ses héros s'égarer dans un sentimentalisme satisfaisant, un
événement survient toujours pour rappeler à l'homme sa mort annoncée. Dans sa construction aussi, le livre transmet son message, il commence par une naissance et finit par l'agonie d'un vieil homme. Entre les deux, il y a toutes ses histoires qui nous apprennent à mourir : de l'amour d'enfance aux tendresses volées auprès d'une grand-mère, du suicide d'un jeune inconnu à une rencontre sur un banc public...Sa colère contre le ciel trop souvent vide est magnifique et on lui pardonne d'avoir écrit ce que l'on tait au plus profond de nous. Ce qui rend aussi ce recueil profondément attachant c'est la compassion qui en ressort, il dépeint le désarroi, l'impuissance des hommes entre eux à se faire du bien par exemple quand il dit « si l'amour des femmes ne suffisait pas à faire ouvrir les yeux des hommes à la lumière, sous l'empire de quelles toutes-puissances pouvions-nous espérer cet
éblouissement, le mystère de la vie heureuse ?"
Note : 5/5

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Message  Shan_Ze Mar 27 Oct 2009 - 11:04

Le souffle de l’harmattan de Sylvain Trudel

Sylvain TRUDEL (Canada/Québec) Le+souffle+de+l%27harmattan

Le narrateur, Hughes et Habéké sont copains. Un point commun les rapprochent : ils ont tous les deux été adoptés. Ensemble, ils vont se construire un monde à leur image. Un monde puisé dans les croyances africaines de Habéké et leurs croyances enfantines.

J’ai eu un peu de mal à embarquer dans l’histoire, je trouvais les phrases dérangeantes et étranges. Mais par la suite, malgré leur étrangeté, certaines phrases m’apparaissaient très belles. J’ai beaucoup aimé les métaphores, les jeux de mots et autres qui fleurissent dans la prose de l’auteur. J’ai eu du mal à situer leur âge. Les actes sont enfantins, irréfléchis mais font suite à de grandes réflexions.

Je lirai bien un autre roman de Sylvain Trudel ! Merci Cocotte pour cette découverte !
(Ce roman est en partie autobiographique, non ?)

Note : 4/5
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Message  Cocotte Mar 27 Oct 2009 - 11:41

Je suis contente de t'avoir fait découvrir un auteur de chez nous Shan Ze! Autobiographique? Je ne suis pas certaine, faudrait que je fasse une recherche sur le net...
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