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Virginia WOOLF (Royaume-Uni)

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Message  petitelune Mer 17 Déc 2008 - 21:44

De : boogok (Message d'origine) Envoyé : 2003-05-25 11:02

Auteur: Virginia Woolf
Titre: Mrs Dalloway

4/5

Difficile de raconter l'histoire!

Mrs Dalloway organise une soirée. On la suit, ainsi que divers invités, dans l'organisation de la journée . Ce ne sont pas tant les lieux où les évènements qui forment la trame, mais plutôt les pensées des protagonistes.

J'ai aimé mais je crois que la traduction est pour beaucoup dans ce qui m'a déplût. Le livre est truffé de phrases alambiquées qui n'en finissent plus.

En plus, il n'y a pas de chapître. Alors, je me sentais condamnée à lire sans arrêt!

Par contre, les émotions et les sentiments sont fort bien rendues. On y décrit les pensées intérieures d'un schizophrène et c'est absolument renversant. Ce que ressent sa conjointe est également fort bien exprimé. On se reconnaît à travers les personnages parfois même si le contexte est différent du nôtre.

En ce sens, je dirais que c'est différent de tout ce que j'ai pu lire à ce jour. Ça se lit un peu comme un diagnostic, ou un rapport, ou même un article de journal. Une vague impression d'indiscrétion se fait jour en nous. Un peu comme si on surprenait les personnages dans leurs réflexions personnelles.

Bref, le 4/5, je crois vraiment que c'est à cause de la traduction.




De : Chantal5500 Envoyé : 2004-07-05 09:58

LA PROMENADE AU PHARE : Virginia Woolf
Livre de Poche N°3019 - 278 p

Biographie :

Virginia Stephen a grandi dans une famille recomposée dont le père, à la personnalité fantasque mais illustre, sera longtemps le modèle. Elevée dans une atmosphère très cultivée, Virginia développe très tôt une personnalité angoissée avant même que la mort prématurée de sa mère ne l'entraîne sur la pente de la dépression. Avec ses frères et sa soeur, elle fréquente rapidement les milieux artistiques, et à la mort de son père, son rythme créatif s'accélère. Elle est l'auteur de romans, comme 'Mrs Dalloway' ou 'La chambre de Jacob' qui, en rupture avec les règles classiques littéraires, se veulent des tableaux "impressionnistes" des méandres de l'âme. Elle a aussi, grâce au soutien permanent de son mari, Léonard Woolf, édité de grands auteurs étrangers, comme Fiodor Dostoïevski ou Freud. Mais sa souffrance psychique est trop forte, Virginia Woolf se suicide en 1941.

Résumé :

L'action se situe dans les îles Hébrides, dans la maison de vacances de la famille Ramsay. Autour de Mrs Ramsay, dévouée, aimante, gravitent tous les êtres en quête d'amour : son mari, les enfants, la peintre Lily Briscoe, le vieux Carmichael, et d'autres encore. Les moments de la journée sont partagés ou solitaires, les pensées souvent inquiètes .Mais "le temps passe", et dix années plus tard, on retrouve la maison du bord de mer, froide et déserte. Mrs Ramsay et deux de ses enfants sont morts. Il n'y a plus ici que des souvenirs flous, des fantômes fuyants. Pourtant, le ciel étant au beau, Mr Ramsay tire le bateau. La promenade au phare aura enfin lieu.

C'est un roman où le lecteur doit faire l'effort de s'immerger dans l'histoire, cela fait, il faut se laisser porter par l'écriture en lisant lentement chaque mot, chaque phrase. Au début, j'avais l'impression de lire du Proust, mais ce n'est pas du Proust, c'est du Virginia Woolf et c'est très beau. C'est le livre du temps, le temps qui peut s'arrêter quelquefois quand on arrive à sortir de soi pour apprécier infiniment le présent, le temps qui passe inexorablement pour les êtres vivants mais si, si peu pour les "choses matérielles" (maison, phare, plage...), avec la pulsation de la mer comme rythme de fond. C'est le livre des questions sur le sens de la vie, sur les liens qui se créent entre les êtres puis qui se délient, sur "ces petits miracles quotidiens, ces petites allumettes inopinément allumées dans le noir" de la vie.

Très peu d'action, très peu d'intrigue mais il faut se laisser porter. J'ai beaucoup aimé la deuxième partie qui décrit "la vie" de la maison pendant 10 ans d'abandon.

Un livre pas facile, où il faut faire quelquefois des efforts mais très enrichissant quand on l'a lu. C'est de la grande littérature. 4,5/5



De: Irsutte
Je viens de relire "Une Chambre à soi"! J'étais bien "passée à côté" trop jeune sans doute lors de la première lecture... C'est magnifique et encore bien d'actualité! à lire ou relire; cela aide beaucoup à comprendre la difficulté des relations entre hommes et femmes, puisque, n'en revient-on pas toujours à ça...

Note : 5/5
(Irsutte)


De : Rotko21 Envoyé : 2004-10-07 05:57

Virginia Woolf, Vers le phare, Folio classique.

2070389472

Un roman poétique d'une grande richesse.

une symphonie en trois mouvements : la fenêtre, le temps passe, le phare.

1 En vacances sur une île, en 1914, la famille Ramsay, avec ses huit enfants et ses invités, est une communauté dont Mrs Ramsay constitue l'âme attentive. Le petit James aimerait bien une expédition au phare, mais Le professeur Ramsay et son disciple ont prévu, disent-ils,insconsciemment cruels, du mauvais temps.

La vie se déroule...

2 Dix années passent. La maison est vide. Cette deuxième partie est le chant triste de l'absence et du temps destructeur.

3 Pendant que Mr Ramsay et ses deux enfants se rendent au phare, Lily Briscoe essaie d'achever son tableau. Elle veut faire des instants vécus "quelque chose de permanent", une oeuvre d'art.




De : Rotko21 Envoyé : 2004-10-07 06:00

LA CHAINE

Virginia Woolf, comme les peintres impressionnistes auxquels elle fait implicitement référence, fait émerger les sensations fugitives et les sentiments mouvants des personnages. Comme eux, elle s'interroge sur les éclairages et la lumière, les scènes d'extérieur qui reflètent des bonheurs intimes, la recherche de la beauté de l'instant unique, et la mission de l'artiste.

Elle montre cet artiste, créant son oeuvre, - qu'il soit peintre ou romancier, ou qu'il soit réalisateur d'harmonie, commme Madame Ramsay au sein de la communauté. Ainsi Lily Briscoe, "vieille fille racornie", retrouve dans la peinture, une dimension généreuse et rayonnante qu'elle n'avait pas dans la vie courante.

On voit la richesse du roman de Virginia Woolf, introduisant dans le domaine littéraire des éléments novateurs, communs notamment à Proust et à Nathalie Sarraute.

A Proust, l'évocation d'instants privilégiés, les ambivalences et intermittences des coeurs, les différentes sensibilités, mais aussi l'humour sur les personnages.

A Nathalie Sarraute, ces sous-conversations qui affleurent à peine à la conscience.

Par ailleurs on sait la fortune des monologues intérieurs dont le cinéma fait parfois en voix off un usage indiscret.

Sur les données autobiographiques et les remarques érudites, l'édition folio de Francoise Pellan comble toutes les attentes.

http://www.liensutiles.org/forumphp/viewforum.php?f=19




De : Rotko21 Envoyé : 2004-10-10 02:53

The hours

Ce film de Stephen Daldry est assurément une réussite. Même si le lecteur peut être au premières images déconcerté par la succession des trois personnages qui seront les trois fils directeurs de l'intrigue, il comprend vite à qui il a affaire : Virginia Woolf la romancière, Mrs Dalloway la protagoniste du roman éponyme, et enfin la lectrice du roman. Ces trois fils, habilement tressés, contribuent à introduire le spectateur dans l'univers de la création artistique.

Bien sûr,la condition de la femme est présente, non sur le plan social, mais dans l'ordre domestique et affectif. Elle est l'âme de la maison, celle qui rassemble. A tel point qu'elle vit pour autrui, sans trouver son ancrage personnel. On évoque l'homosexualité féminine, comme une alternative au couple traditionnel, aux rôles mal répartis, aux sensibilités parfois étrangères.

Les trois fils de l'histoire ne déroulent pas des épisodes parallèles, ce qui met en relief la transposition de la vie réélle dans la création romanesque. Cette transposition est énoncée par Mrs Dalloway, mais opérée par la romancière et le cinéaste : ainsi dans "Mrs Dalloway", c'est l'homme qui est un créateur, et Mrs Dalloway le réconforte et lui vient en aide, parfait contrepoint de l'histoire de la romancière, où Mr Woolf est attentif et secourable pour Virginia.

On comprend qu'une telle structure du film évite les simplifications et les clichés. Ainsi les thèmes s'enrichissent d'être traités avec des variantes, même si la basse continue est aisément repérable : l'artiste éprouve un mal de vivre dans le monde réél, et il le traduit dans son activité créatrice. Le thème de la mort et de la tentation du suicide déroule ses méandres dans les trois histoires, et la récurrence des images liquides est une métaphore de la mouvante complexité des sentiments.

Tout n'est pas dit. Le silence joue son rôle dans les conversations, et devant ses personnages, le cinéaste s'arrête avec pudeur devant des expressions et des attitudes. Nicole Kidman est parfois un peu raide,- peut-être pour marquer les tensions intérieures, mais Meryl Streep et Julianne Moore sont parfaites. Le film est dense, et mériterait une seconde vision, pour en goûter toute la richesse. La musique de Philipp Glass contribue à notre plaisir, sans indiscrétion




De : Chantal5500 Envoyé : 2004-10-30 06:43

MRS DALLOWAY :
Livre de Poche - 218 p.

L'histoire se passe à Londres et nous raconte une journée : celle de Clarissa Dalloway, femme de parlementaire, qui, dès le matin, sort acheter des fleurs pour la réception qu'elle donne le soir même. Et nous allons suivre sa journée et celle de plusieurs personnages proches d'elle : son mari Richard, sa fille Elisabeth, son premier amour Peter Walsh, son amie Sally Seton,..... ainsi que celle d'un jeune couple Septimus et Rezia. (Septimus souffrant de graves troubles suite à la guerre et à la perte d'un ami). Ceux-ci vont se croiser, se rencontrer dans Londres pendant cette journée et se retrouver (pour la plupart)le soir à cette fameuse réception.
Nous allons suivre non seulement leurs actions, mais aussi leurs pensées, leurs réflexions, leurs soucis les plus intimes et aussi les plus ordinaires.Et ainsi, l'auteur nous fait découvrir avec beaucoup de subtilité et de profondeur, toute leur personnalité.
En exminant des personnages ordinaires dans leur vie quotidienne, Virginia Woolf nous amène à réfléchir sur le sens de la vie et à nous poser toutes les questions existentielles que tout un chacun est amené à se poser un jour ou l'autre.
Encore un roman assez ardu à lire (pas de chapitre, de très longues phrases) mais quel plaisir quand on arrive à s'y immerger et à y trouver tous les messages que l'auteur a voulu faire passer.
5/5




De : Mousseliine Envoyé : 2005-01-15 09:38

Mrs Dalloway
Gallimard (1 janvier 1981)
Collection : Folio
Format : Poche - 358 pages

Une histoire qui se déroule le temps d'une journée égrenée par le Big Ben. Clarissa Dalloway reçoit la bonne société londonienne ce soir-là. Virginia Woolf s'arrête sur bien des personnages qui entourent Clarissa de près ou de loin, elle les esquisse d'un trait, part, revient avec un autre trait.

J'ai été tout à fait renversée, je ne m'attendais pas à tant. Ce roman est un chef-d'oeuvre ni plus ni moins. C'est presque trop. C'est rare que cela m'arrive mais je peine à trouver des mots pour en parler et je n'ai pas vraiment envie non plus. Cette histoire est enfouie en moi, bien profondément, et pour le moment je veux que rien ne sorte.

J'en suis à me demander comment un auteur peut faire aussi bien! Et ça semble tellement facile pour Virginia Woolf. Lisez-le ce livre, vous verrez qu'on voit rarement une auteure avec un tel talent. C'est peut-être ça les classiques, les auteurs qui restent parce qu'ils sont tellement forts dans leur art.

Voici un extrait: "Et il était en miette, son plaisir, car il était à moitié inventé, il le savait très bien; imaginée, cette escapade avec la jeune femme, inventée comme on invente la meilleure partie de sa vie, comme on s'invente soi-même.[...] Mais chose étrange et très vraie, tout cet amusement, qu'on ne peut partager avec personne, tombe en miettes."

A lire et plus d'une fois tellement c'est riche.

Note : 5/5




De : grenouille Envoyé : 2005-02-16 16:59

La fascination de l'étang :

il s'agit de 25 nouvelles écrites tout au long de sa vie. "La présentation par ordre chronologique permet de suivre l'évolution de son génie créateur, car elle qui veut réformer la forme, capturer une multitude de choses encore fugaces dans un tout clos et donner corps à l'infini de ces présences étranges, se livre à des expériences formelles toute sa vie". "Du caractère expérimental de ces nouvelles naît leur extrême variété. Histoires à la trame narrative classique ou instants de vie, portraits poussés au noir ou méditations diaphanes, ces nouvelles sont un peu l'éprouvette où se dépose l'oeuvre de V Woolf, depuis les années de jeunesse jusqu'au dernier mois où l'appel des eaux dormantes est nenu couvrir toutes les autres voix".

C'est très intéressant de suivre au grè des styles, des atmosphères.. l'évolution de l'auteur. Les nouvelles sont inégales, d'une qualité variable mais en majorité sont très agréables à lire. On trouve une sorte de fable avec une vieille femme et un perroquet, des extraits de la vie de femmes au salon (mme Dalloway déjà...), un conte sur la vie d'une étrange chienne... Ce qui est sur c'est qu'il ya là un fabuleux talent pour soulever un coin du voile des pensées intimes. V Woolf a une sensibilité, un peu mélancolique et désabusée mais aussi déterminée et d'une lucidité féroce, qui force à regarder celui à côté de qui on passe dans ce salon, sans y prêter attention, sans soupçonner tous ces micro drames qui s'élaborent à bas bruit...
Cette plume est fine et bonne conteuse. Sa modernité m'a impressionnée....
Pour l'inégalité d'intérêt des nouvelles je resterais mitigée quand à la note mais la qualité de l'écriture mérite mieux : 3,5
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Message  petitelune Mer 17 Déc 2008 - 21:48

De : Venusia Envoyé : 2005-02-28 16:11

A room of one's own

(en français:
Une chambre à soi
Langue : Français Éditeur : Editions 10/18 (10 mai 2001)
Collection : Bibliothèques 10/18
Format : Poche - 171 pages
ISBN : 2264033606 )

Ce livre est considéré comme un classique de la pensée féministe, et j'y suis arrivée par le biais de sa présence sur la liste de lectures recommandées pour adolescents de la Fondation Great Works. Dans ce livre, qui est basé sur une adresse sur les Femmes et le roman que Virginia Woolf a donnée à deux reprises dans des collèges féminins en 1928, elle décrit ce qu'elle considère comme deux conditions nécessaires pour les écrivains féminins: une certaine indépendence financière, et une chambre à soi, symbole de l'espace intellectuel privé qui est nécessaire pour alimenter la réflexion et la créativité. Plus de 75 ans après sa parution, ce livre, écrit moins de 10 ans après que les femmes aient finalement acquis le droit de vote en Grande-Bretagne, est toujours pertinent pour les femmes d'aujourd'hui, et dans une certaine mesure, pour tout écrivain en herbe.

J'ai tellement aimé, en particulier les chapitres sur l'évolution (ou le manque) de la littérature féminine depuis le 16e siècle. Ele commence par imaginer une soeur de Shakespeare, qui aurait eu le même génie et la même flamme que lui, et explique pourquoi, même avec tout ce talent, elle n'aurait jamais pu suivre le destin de Shakespeare. Elle explique ensuite comment le roman féminin a évolué, tout en commentant certains romans et écrivaines représentatifs de leur époque. Et, comble du bonheur pour la vénératrice de Jane Austen que je suis, elle la mets en exemple comme une écrivaine qui a su résister aux conventions masculines, qui a su trouver sa propre voix, qui a su, malgré ses circonstances économiques et personnelles difficiles, écrire de grands romans, sans haine, sans amertume, sans peur, sans moralisme.

Voici, ce que Virginia dit, à peu près (j'ai le livre en anglais devant moi) sur l'intégrité d'un écrivain: Un écrivain intègre, c'est celui qui dégage la conviction que ce qu'il dit est la vérité. Lorsqu'on expose ce roman à la lumière on s'exclame: Mais c'est ce que j'ai toujours éprouvé et su et désiré! Fébrile, on referme la couverture du livre avec une sorte de révérence, comme si c'était quelque chose de très précieux.

Sur les valeurs véhiculées par les romans: le roman a une correspondance avec la vraie vie, à travers les émotions et les opinions de l'auteur. Mais les valeurs des femmes diffèrent de celles des hommes; cependant, ce sont les valeurs masculines qui priment. Voilà pourquoi le football et le sport sont "importants"; mais le culte de la mode, l'achat de vêtements, "frivoles". Et ces valeurs sont transmises de la vie à la fiction.

Elle cite Sir Arthur Quiller-Couch, cette idole de Helen Hanff (et un que je mets dans ma LAL), pour défendre son idée que l'indépendence financière est vitale au processus de création: "Parmi les 12 plus grands poètes des cent dernières années, seul Keats était pauvre. Neuf des autres étaient universitaires et et les 2 autres avaient une fortune personnelle. Le mythe du poète infortuné reste un mythe; même de nos jours, un enfant pauvre d'Angleterre a autant de chances que le fils d'un esclave athénien d'être émancipé dans cette liberté intellectuelle d'où les grands écrits naissent." Cela rejoint cet essai de Bertrand Russell, Éloge de l'oisiveté, où il défend l'idée de réduire les heures de travail, et cite en exemple que toutes les grandes découvertes du dernier siècle ont été faites par des personnes qui n'avaient pas besoin de travailler, et qui pouvaient donc consacrer tout leur temps libre à la recherche.

4.5 sur 5.




De : Claarabel Envoyé : 2005-03-03 13:06

J'ajoute à cette belle liste de Virginia Woolf :

Journal d'un écrivain

Urbuz.com
"J'ai lu attentivement les vingt-six volumes de son journal, et j'en ai extrait, pour ce volume, tout ce qui, pratique, relève de son travail d'écrivain." expliquait Leonard Woolf, le 1er janvier 1953 en introduction. Virginia Woolf commença à écrire son journal en 1915. Elle l'acheva en 1941, quatre jours avant de se suicider. Elle ne s'y consacrait pas tous les jours et parfois même laissait passer plusieurs semaines avant de s'y replonger. Sur vingt-sept années, il donne cependant des informations régulières sur sa vie, son rapport à l'écriture, ses relations avec le monde extérieur, ses combats.
"Le journal est trop personnel pour être publié intégralement tant que vivront de nombreuses personnes auxquelles il fait allusion", explique Leonard Woolf, le mari de Virginia, dans la préface de Journal d'un écrivain. D'où le parti pris volontaire de ne dévoiler que des extraits du journal de Virginia, ceux qui concernent ses recherches littéraires, ses lectures, son travail de romancière. On y suit, à partir de sa trente-septième année (les extraits ne commencent qu'en 1917), la rédaction de ses livres, la façon dont elle travaille, ses doutes d'écrivain : "Je devrais être en train d'écrire La chambre de Jacob, et je n'y arrive pas. La vérité, voyez-vous, c'est qu'en fait d'écrivain, je suis une ratée. Je suis une démodée, vieille, incapable d'aucun progrès, obtuse." On y perçoit, à mots à peine cachés, ses peurs, ses angoisses, les crises de dépression qui l'anéantissent. On passe ainsi de 1920 à 1922. Que s'est-il passé entre ces deux années ? On ne le saura pas... à moins de connaître parfaitement la biographie de Virginia. Rien dans ce journal ne dévoile réellement la femme et ses questions, autres que littéraires. Alors forcément, on reste sur sa faim. Comme s'il manquait la moitié du trésor.--


Je l'ai lu en connaissant sommairement l'oeuvre de Virginia Woolf, c'est à dire je n'avais lu que "A room of one's own" & "Mrs Dalloway" mais franchement je ne me suis jamais sentie flouée. C'est un journal très dense, riche et intéressant, avec des réflexions de l'auteur sur son travail, son écriture, etc.. Moi j'en garde un bon souvenir de lecture !!! je vous le recommande si vous appréciez autant V. Woolf.




De : Venusia Envoyé : 2005-03-12 08:50

Orlando: Une biographie

Lorsqu'on rencontre Orlando pour la première fois, c'est un adolescent vivant à l'époque élisabétaine; en 1928, lorsque se termine ce roman, Orlando est devenu une femme de 36 ans. Roman fantaisiste, oui, mais la fantasy n'est pas le but de ce roman: les époques glissent et disparaissent, comme le ferait une écharpe emportée par le vent. Orlando se réveille, se retourne, relève la tête, et tout est différent: Orlando s'adapte, comme si de rien n'était, et continue de vivre sa vie. La poésie, toujours, en est le fils conducteur.

Ce roman m'a totalement déroutée. Lorsque j'ai tourné la dernière page, je me suis demandée: mais qu'est-ce que j'en pense? C'est bon, c'est pas bon? La vérité est que ce roman a beaucoup trop d'esprit pour moi. Il y a plein de choses qui me sont carrément passées au-dessus de la tête. Ce roman peut être lu sur plusieurs niveaux, et j'avoue franchement que j'ai eu besoin de recourir à des analyses littéraires externes afin de mieux le comprendre.

Premièrement, Orlando est maintenant lu d'une façon très différente de quand il a été publié pour la première fois. À cette époque, il était tenu pour un roman à clé avec Vita Sackville-West comme personnage principal. Et c'est vrai; VW s'est basée sur des détails biographiques de sa vie, de ses liaisons, sur la description de ses maisons ancestrales, sur sa personalité pour bâtir le personnage d'Orlando. Ce sont des photographies de Vita Sackville-West qui parsèment ces pages. En fait, VW a délibérément intitulé ce roman Orlando: une biographie, car elle faisait un essai dans le genre de la biofiction.

Depuis les années 1970, ce roman est maintenant lu comme une étude féministe de la perception des genres masculins et féminins depuis l'époque élisabétaine. Ce thème est sous-jacent dans l'oeuvre de Virginia Woolf (me voilà devenue une experte après avoir lu deux livres!), mais ce n'était pas sa première préoccupation avec ce roman.

Je l'ai aimé, oui, mais je ne l'ai pas trouvé très accessible. Néanmoins, je peux reconnaitre la grandeur même quand je ne la comprends pas, et je le note 4.5 sur 5.




De : Chantal5500 Envoyé : 2005-04-06 17:12

LES VAGUES :
Le livre de Poche - 286 p.

C'est un roman qui nous raconte six monologues intérieurs de six personnages (trois hommes : Bernard, Louis et Neville, et trois femmes : Suzanne, Jinny et Rhoda) que l'auteur "suit" de l'enfance à l'âge mur. Ces monologues reviennent sans cesse comme des vagues, tantôt de façon douce et sereine, tantôt de façon tourmentée et anxieuse, et d'autres fois de façon très agitée et angoissée. Ils sont entrecoupés de une ou deux pages consacrées à une description poétique de la nature qui nous en montre "la stabilité" par rapport à la vie des hommes et au temps qui passe.
Ainsi, Virginia Woolf nous parle à nouveau de la conscience qu'a chaque être humain de son individualité et souvent de sa solitude (conscience sans cesse partagée entre le coeur et la raison), ainsi que de sa conscience d'appartenir à l'humanité toute entière prise dans le flux de la vie et du temps qui passe, tel le courant d'un fleuve, tantôt calme, tantôt furieux, et qui coule, coule jusqu'à la mort. Cette mort que tantôt il craint, tantôt il désire...
J'ai retrouvé ici les mêmes thèmes que dans "La promenade au phare" que j'ai de beaucoup préférée de par sa pureté et sa "simplicité" (par rapport à ce livre-ci). Dans "Les vagues", j'ai ressenti de façon intense le mal-être de l'auteur, qui devait l'amener au suicide. Comme Venusia dans "Orlando", j'ai trouvé ce roman moins accessible et j'ai le sentiment d'être passée "à côté" de certaines choses....
3,8/5




De : Claarabel Envoyé : 2005-04-18 07:11

J'inclus également ce livre "V.W. : le mélange des genres" écrit par Geneviève BRISAC et Agnès DESARTHE - post inclus aussi dans G. Brisac.

Mon avis :

Motivation : "Ce livre est né de nos lectures et de nos relectures des romans, des essais, des lettres, des nouvelles et du Journal de Virginia Woolf. Ce que nous désirons plus que tout, c'est que ce portrait, puisque c'en est un, amène de nombreux lecteurs à l'oeuvre elle-même, dégagée des malentendus, des clichés qui s'y attachent encore." - Ainsi évoquent en choeur Geneviève Brisac et Agnès Desarthe ce travail d'écriture en commun, sous l'appellation modeste et épurée de "V.W.". Simples initiales pour évoquer l'Auteur, Virginia Woolf, dont l'oeuvre prolifique est souvent considérée compliquée, ardue et extravagante.
Plus qu'un portrait, ce livre met en lumière les facettes multiples de la femme et l'écrivain. Depuis son enfance sous la coupe solaire de sa mère, l'Ange du foyer, décédée trop tôt, et la conscience vive et aigue d'être sous l'ascendant de son père et ses frères/demi-frères, privée de l'accès à la culture, à l'université, qu'au travers l'emprise de ces derniers. Virginia est une jeune femme très attachée à sa soeur Vanessa, elle épousera Leonard Woolf, sera à l'origine du célèbre cercle de Bloomsbury, écrira une multitude de pages (romans, essais, nouvelles...) et souffrira que l'ensemble soit incompris, conspué et bafoué. Bref, Virginia Woolf est, pour dire simplement, cet être torturé par un talent trop grand, une conscience trop aigüe de sa condition injuste de femme, de sa vanité, son orgueil, parfois sa solitude. Hantée aussi et surtout par "les démons noirs et velus de la dépression", un combat de chaque instant, qui aura raison d'elle.

La lecture de "V.W." apporte de la sérénité, de la lumière et beaucoup de modestie sur le style "woolfien" et l'univers post-victorien, vaguement édouardien. Pour sûr, Virginia Woolf a renouvellé le roman, a tenté de concilier son goût de la peinture à celui de l'écriture, elle a également livré les frontières de son imagination fertile, ses combats intérieurs. Geneviève Brisac et Agnès Desarthe ont réussi leur pari : partager leur passion pour "Mrs Dalloway", "Les vagues", "Promenade au phare", etc.., briser les tabous, faire tomber les barrières, ... bref ceci est un livre étudié, fourni, simple et accessible à tous.

4/5




De : Laure Envoyé : 2005-12-07 11:25

Virginia Woolf
Mrs Dalloway

Le roman, qui s'étend sur une seule journée, se conclut par une soirée mondaine donnée par Clarissa Dalloway, bourgeoise londonienne. L'histoire en elle-même importe peu, c'est le cheminement intérieur des personnages qui est intéressant.
Les différents personnages se regardent vivre, expriment leurs états d'âme et leurs points de vue devant les circonstances extérieures. Ils réagissent et se jugent, aussi, réciproquement.
Les retours en arrière nombreux ( la notion de temps et les souvenirs ont une grande importance dans ce récit) et le style indirect libre avec les pensées des différents personnages qui se chevauchent et s'entremêlent, ne facilitent pas la lecture de ce roman. Le lecteur a souvent peu de repères et se perd dans le dédale des pensées des uns et des autres.
Mais cette écriture complexe et tellement riche permet aussi à l'auteure de décrire parfaitement la souffrance morale, la folie et d'évoquer la mort avec une certaine fascination.
Le talent d'écriture de Virginia Woolf est tel qu'une seule lecture ne suffit peut-être pas pour apprécier pleinement ce roman, en ce qui me concerne, en tout cas.

Note: 3.9/5
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Message  petitelune Mer 17 Déc 2008 - 21:53

De : Venusia Envoyé : 2006-06-13 13:46

Carlyle's House and Other Sketches
(La maison des Carlyle et autres esquisses)

Ce recueil n'est que le journal intime de 1909 de Virginia Woolf, alors qu'elle était encore célibataire, travaillait sur un roman mais n'était pas encore publiée, et se sentait de manière générale frustrée, un peu déprimée et d'humeur peu charitable envers ses prochains. Le journal en tant que tel tient en moins de 25 pages; j'ai lu une édition augmentée de préfaces et postfaces, incluant un texte de Doris Lessing, et je crois comprendre que l'édition en français fait de même, sous la direction de Geneviève Brisac.

Il faut aimer Virginia Woolf pour apprécier ces 7 courts textes, qui portent un regard très critique sur les gens qu'elle rencontre. On peut, oui, admirer ses portraits incisifs tracés d'une plume sûre, on peut être intéressé par l'évolution de son talent, mais on la voit également snob, élitiste, et aussi anti-sémite. Oui, c'est vrai, elle est le produit de son environnement et de son éducation, mais il reste que son image en reste ternie.

3 sur 5.




De : Le-réaliste-romantique Envoyé : 2007-03-05 21:42

Mrs Dalloway

Virginia Woolf

1925

"Mrs Dalloway dit qu'elle se chargerait d'acheter les fleurs."

Le livre raconte une journée dans la vie mondaine de cette bourgeoise londonienne, mais aussi celle d'autres personnages qui croisent la route ou le destin de Mrs Dalloway. Telle une abeille qui butine, le lecteur saute d'un personnage à l'autre, vivant des fragments de journée avec chacun. Virginia Woolf a même osé (n'oublions pas que c'est en 1925) nous faire vivre cette journée dans la tête des personnages. Notons qu’à l'exception de Septimus et sa femme, les personnages ne vivent rien de bien significatif en cette belle journée normale, tout le bouillonnement et l'intérêt de cette histoire se cache aux tréfonds de leur être, parmi les souvenirs, émotions et réflexions.

L'incipit cité plus haut est très connu, un peu à la manière de celui de l'oeuvre phare de Marcel Proust, contemporain de Virginia Woolf. Et le parallèle ne se limite pas qu'aux premiers mots. On critique parfois les phrases alambiqués et le texte touffu de Virginia Woolf, mais, tout comme Proust, l'auteure a utilisé un style qui représente à merveille le dialogue intérieur, car l'esprit humain suit rarement une route rectiligne : il saute du coq à l'âne et diverge constamment. Les personnages des deux auteurs vivent une angoisse sourde, la crainte du temps qui passe, de la marche inéluctable vers la mort.

Une autre comparaison littéraire intéressante est avec le nouveau roman à la Nathalie Sarraute, où le procédé utilisé par Virginia Woolf est poussé à l'extrême : dans nombreux livres de Nathalie Sarraute, l'action est complètement évacuée, pour laisser toute la place aux dialogues intérieurs des personnages.

Je réalise que j'ai peu discuté du livre en tant que tel, mais on peut probablement sentir le grand intérêt. J'ajouterai simplement que je l'ai trouvé excellent, et que j’ai bien hâte de me tourner vers d’autres œuvres de cette auteure.

5/5

le réaliste-romantique




De : Cryssilda_ Envoyé : 2007-10-24 16:10

Mrs Dalloway de Virginia Woolf
Livre de poche, 217 pages

Le livre raconte une journée de Mrs Dalloway alors qu'elle est en pleins préparatifs pour la réception qu'elle va donner le soir même. Tout au long de la journée, on va se promener dans Londres et croiser des personnages qui font la société bourgeoise de Londres, et l'histoire est rythmée par le son des cloches des églises et de Big Ben qui ne manquent de sonner toutes les heures (d'où le titre du livre qui faillit être "Les heures").

J'ai découvert Virginia Woolf avec ce livre, et je réalise pourquoi elle détient cette renommée. La magie du livre repose pour moi plus sur la structure du livre que sur l'histoire elle-même. On a l'impression de voir Londres vivre sous nos yeux, comme si on regardait de haut ce qui se passe dans la ville. Les personnages, les lieux et les heures s'entremêlent pour former un tout en fin de livre, il y a une mouvance entre les lieux, les déplacements, les gens.....
J'ai beaucoup aimé l'image récurrente des anneaux de temps que forme le son des cloches à chaque retentissement. Comme si chaque action en un temps donné éclabousse la vie des autres au fil du temps qui s'écoule. Le temps apparait comme une lourdeur à laquelle doivent se soumettre les personnages, une fatalité qui leur tombe sur la tête.
J'ai également vu ce roman comme un roman d'amour; Une histoire d'amour de jeunesse ratée qui a marqué à jamais la vie des deux amoureux. Encore une fois, ce qui se passe à un moment donné fait des vagues sur le reste de la vie.
Et puis ce à quoi je ne m'attendais pas du tout : Virginia Woolf a une vision très ironique sur l'Angleterre de l'époque, le roman est rempli d'un humour qui rend tout un petit peu moins tragique (mais quand on connait le destin de Virginia Woolf, on y voit de sombres présages).

Voilà, du coup hier soir j'ai eu une , et je me suis souvenue que j'avais quelque part une partie de son journal! Je l'ai retrouvée, et ça m'a fait le même effet que si je trouvais un trésor!

Gros coup de 5/5

Cryssilda




De : Houppelande Envoyé : 2008-04-22 18:26

Orlando: une biographie

Ce livre débute à la fin du XVIème siècle, où on rencontre Orlando, jeune homme vivant dans la campagne anglaise. On suit ensuite la vie d'Orlando jusqu'en 1928, où il est devenu une femme de 36 ans.

Je ne crois pas devoir en dévoiler plus, car l'intérêt de ce livre ne tient pas comme tel dans les détails de l'histoire mais bien dans l'atmosphère créée par Virginia Woolf et dans le style très particulier de l'auteure.

J'ai été très dérouté par ce livre, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre mais l'univers de Woolf est vraiment particulier. J'ai beaucoup aimé l'écriture de V.W., c'est véritablement une écriture poétique. C'est une chance de pouvoir traverser tous ces siècles d'histoire de façon aussi légère, on se sent transporter, comme si on voguait sur une vague et qu'on suivait, sans trop se poser de questions, cette histoire racontée par V.W.

Je crois que ce livre est d'un niveau de littérature trop élevé pour moi, je dois avouer que durant certains passages j'étais perdue, ayant de la difficulté à suivre où on allait. Je ne suis pas une grande lectrice de poésie et c'est peut-être cela qui m'a perdu, car les phrases étaient véritablement magnifiques mais j'avais de la difficulté à m'abandonner à leur beauté sans chercher le sens qui pouvait me rattacher à l'histoire.

Je suis tout simplement éblouie par le talent de Virginia Woolf et il est certain que je lirai d'autres de ses livres, en essayant de me laisser porter par le rythme cette fois.

4.5/5




De : MirellaT Envoyé : 2008-05-04 12:27

"Mrs Dallaway" dans "Virginia Woolf romans et nouvelles (1917-1941)
Woolf, Virginia
Publié à Paris, La Pochothèque, Le Livre de Poche (27 janvier 1993)
Collection Classiques modernes
1283 pages, publié pour la première fois en mai 1925

Mrs Dalloway est un roman dont l'action se passe en une journée avec Londres des années 20 en toile de fond. Il semble que Virginia Woolf a longuement hésité entre l'idée de nommer ce roman "The Hours" et celle de le nommer "Mrs Dalloway". Cela parle de folie et c'est narré à travers l'histoire de deux personnes qui ne se connaissent pas et ne se croiseront jamais (narration simultanée): Clarissa Dalloway et Septimus Warren Smith. Le titre Mrs Dalloway indique avec justesse que l'emphase est plutôt mis sur sur son histoire et surtout sur la façon que les personnes autour d'elle la voient, spécialement ces amis d'enfance, sa fille, son mari. Et le fait que le titre soit Mrs Dalloway au lieu de Clarissa Dalloway suggère aussi qu'il s'agit de son statut social d'aujourd'hui et non pas de la vie de Clarissa Dalloway. Comme si en fait, l'identité n'est pas nécessairement une continuité. Elle est devenue Mrs Dalloway et elle n'est pas née Mrs Dalloway, elle est née Clarissa. Donc le titre donne l'impression qu'on parle ici du rôle, des attentes et des obligations qui vont avec son statut social. La description du roman est essentiellement picturale et le récit, chronologique (une journée: du matin au soir). Cependant, l'auteur y a glissé beaucoup d'états d'âme des personnages. Ce sont ces états d'âme qui rendent ce roman précieux. Le roman n'a pas de chapîtres, ni de sous-titres. Il ne semble pas avoir une argumentation: à part établir le contraste entre la folie et la raison à travers la narration simultanée. Un des mots-clé du roman est le mot "heures". Les heures passent. Que fait-on de ces heures? Le roman réussit à créer une angoisse par rapport aux heures qui passent. Le temps est important : bien que le roman soit décrit de façon chronologique, il est parsemé de souvenirs des personnages. Et, leur âge est un thème qui revient souvent. L'âge qu'ils ont atteint. Et puis, le roman exploite avec finesse le thème de l'incompétence des médecins par rapport aux maladies mentales (un des personnages principaux souffre d'hallucination). Il y a aussi la cohabitation difficile entre deux classes sociales personnifiée par Miss Kilman et Mrs Dalloway qui m'a semblée juste, pleine de rancune et d'incompréhension. Je pense pourtant que le thème le plus important du roman est la condition féminine: c'est à dire, qu'il se questionne sur le rôle de la femme qui se marie, sa mondanité, sa poursuite de choses futiles (Mrs Dalloway), mais aussi une femme mariée doit aussi rester aux côtés de son mari même quand il sombre dans la folie (Rézia Smith). Il y a aussi la femme qui vieillit, l'adolescente qui s'épanouit, la femme amère. Virginia Woolf était une femme de lettres anglaise, mariée à un homme de lettres, Léonard Woolf. Bien qu'elle soit claire et logique, la rédaction est verbeuse, parfois il est difficile de savoir à quel sujet s'accorde le verbe tant la phrase est longue. J'ai lu une édition qui fournit énormément de notes explicatives sur les références historiques et géographiques du récit. D'un point de vue strictement lyrique, le roman n'arrive pas à la cheville "Des Vagues" (qu'elle publiera six années plus tard).




De : Cocotte8017 Envoyé : 2008-10-13 13:11

Mrs Dalloway
(Folio, 1994, 358 pages)

Voici le récit d'une journée dans la vie de Clarissa Dalloway, journée de préparatifs pour une réception qui se tiendra chez elle le soir même.

Difficile de résumer l'histoire qui peut paraître bien banale... Ce qui fait la force de ce roman est son style particulier. Je n'ai jamais rien lu de tel! Sans chapitre, l'auteur défile cette journée à travers les yeux et les pensées de divers personnages : Richard, son mari, Peter Walsh, son premier amoureux, Élizabeth, sa fille, etc. Chacun nous livre ses états d'âme face à leur propre situation. C'est fascinant de découvrir la personnalité de chaque personnage et de faire les liens entre chacun d'eux. C'est un roman complexe, car l'auteur se promène d'une pensée à l'autre, retourne en arrière, mais c'est ce style qui fait de Mrs Dalloway un roman unique qu'il faut découvrir sans tarder!

Ma note : 4,5/5




De : Chantal5500 Envoyé : 2008-11-02 14:54

LA CHAMBRE DE JACOB : Virginia Woolf
Le livre de Poche - 283 pages.

Le thème de ce roman est en fait l'étude approfondie de la personnalité, des pensées et sentiments d'une jeune anglais, Jacob Flanders, qui ne survivra pas à la première guerre mondiale. Mais ce n'est pas essentiellement par lui, par ses faits et gestes qu'elle "passe", mais par les évocations qu'en feront de lui, les autres. Les autres, ce sont Betty, sa mère, jeune veuve qui a élévé seule ses trois enfants, ce sont ses amis d'université, Timmy Durant qui l'emmène dans une sortie en mer, ou Richard Bonamy avec lequel il entretiendra une correspondance suivie. Ce sont aussi ses rencontres féminines, comme Clara ou Florinda et surtout Sandra Williams, femme mariée qu'il rencontrera lors d'un voyage en Grèce.

Quand je lis Virginia Woolf, j'ai toujours l'impression, le sentiment qu'elle arrive à se placer hors de la réalité du monde, hors du temps, pour nous le décrire, ce monde. Et je me sens à ses côtés, à l'écouter et à observer. Elle a un talent extraordinaire pour faire vivre au lecteur l'instant présent même s'il est fugitif, en l'arrêtant, en le décuplant, à lui faire saisir des instants de vie ou des lieux peut-être ordinaires, mais dont elle fait découvrir toute la beauté. Le temps s'arrête, on entre dans la réalité du monde, on s'y fond, et puis le temps reprend son cours et nous laisse ce sentiment, cette sensation de fin (la mort) qui s'approche inexorablement, alors que "les choses matérielles", elles, demeureront.

Il y aurait un nombre incroyable de passages à citer, que j'ai relu souvent plusieurs fois. Cette auteure est vraiment un peintre de l'instant, aux tendances impressionnistes, qui nous révèle la beauté pure dans les moments, les lieux, les plus simples, les plus ordinaires, de la vie.

J'ai lu ce livre en partie, alors que je séjournais à Cassis, lieu de villégiature de Virginia Woolf dans les années vingt. J'ai beaucoup aimé et le lieu et le roman, qui s'associaient si bien.

4,75/5
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Message  Invité Dim 27 Sep 2009 - 17:10

Mrs Dalloway, de Virginia Woolf

Tout simplement arrêté à la page 37. Je ne réussis tout simplement pas à embarquer. L'écriture, quoique simple en mots, s'étire sur une suite de virgules et de points virgules, de sorte que l'on perd vite le nord (Et comme j'ai une sainte horreur de la succession de phrases longues... Virginia WOOLF (Royaume-Uni) Icon_lol ). Il y a beaucoup trop d'informations sur la vie entourant le personnage principal, parfois très précises (noms d'établissements, entre autre), noms de personnages secondaires dont on ignore encore tout. Comme il n'y avait pas encore de réel fil conducteur hormis les observations désordonnées de Mrs Dalloway, j'ai abandonné. Peut-être ne suis-je pas prêt pour apprécier.

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Message  Parch Ven 26 Aoû 2011 - 13:03

Virginia WOOLF, Une chambre à soi, 1929

Ce livre est une réflexion sur les écrivains femmes à travers l'histoire. Elle tente de comprendre pourquoi celles-ci sont moins nombreuses que les hommes et jugées moins talentueuses. parmi les explications : absence de temps libre car les femmes tiennent un maison, l'absence d'indépendance financière, l'absence de lieu privé (une chambre à soi) pour travailler.

Je n'ai pas trouver le texte extraordinaire, sans doute faut-il le comprendre dans le contexte de l'époque. Je me suis orienté vers ce livre, car j'ai lu quelque part qu'il s'agissait d'un texte important dans l'histoire de l'émancipation féminine. J'espère lire quelque chose de plus stimulant le jour où je m'attaquerais au Deuxième sexe.

Sans lire cet essai de Woolf, vous pouvez rapidement prendre connaissance du contenu à travers l'article wikipédia consacré au livre

Ma note : 2/5

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Message  Lacazavent Dim 29 Sep 2013 - 9:36

Mrs Dalloway de Virginia Woolf
Livre de poche / 220 pages
Virginia WOOLF (Royaume-Uni) 9782253030584-T


Je n'aurais la présentation de rédiger une dissertation sur cet ouvrage qui a déjà fait l'objet de maint et maint analyses. Aussi ne parlerai-je que de mon ressenti, ce livre me faisait peur, à tors, complexe il l' est, impossible de le nier, j' ai été fasciné de voir avec qu'elle facilité on était pris dans  l' histoire.
Écrit sous la forme d' un long monologue intérieur, on suit Mrs Dalloway tout au long d' une journée rythmée par les préparatifs de sa soirée, les événements de cette journée et les rencontres ne sont pas l'essentiel du texte, ils surgissent tombent toujours mal interrompant sans cesse le flots des pensées de cette femme.        
Le résultat est entêtant, les phrases sont longues soulignant les émotions et les sensations le texte coule nous poussant inexorablement vers la fin, une impression accentué par l'absence de chapitre. Je ne suis pas parvenue à trouver le bon moment pour le poser aussi l'ais-je lu d' une traite. Prenez une bonne respiration, installez-vous bien confortablement, prévoyez du temps libre et laissez-vous séduire par le rythme lent et envoutant qui dès les premières pages s' impose de lui-même.
À lire et à relire.


5/5
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Message  dodie Dim 29 Sep 2013 - 10:49

Ta critique plus le conseil de Majeanne.......C'est décidé il faudra que je le lise!!!!!!
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Message  cookie610 Mer 14 Oct 2015 - 18:56

Mrs Dalloway

Note : 4/5


Le résumé a déjà été fait de nombreuses fois ci-dessus.

Critique : Un classique parmi les classiques. Ça faisait un petit moment que je l'avais dans ma PAL et je tardais à l'attaquer. Je me suis finalement décidée et lancée dedans. L'histoire est assez simple. On suit sur une journée Mrs Dalloway, qui prépare une soirée, ainsi qu'une foule d'autres personnages dans le Londres des années 1920's. J'ai bien aimé l'histoire. L'aspect psychologique de chacun des personnages est hyper bien rendu, notamment pour le couple Septimus et Rezia. On suit chaque pensée, chaque émotion, chaque sentiment, tout est décortiqué.
Mais c'est l'écriture qui m'a un peu dérangé. Sans rien enlevé au talent certain de Virginia Woolf, il y a de très longues phrases qui semblent ne jamais finir, ce qui rend la lecture un peu compliquée. En plus, il n'y a pas de découpage par chapitres. Il y a un long texte sans pause, avec juste un saut de lignes de temps en temps. Du coup, j'avais un peu l'impression de m'arrêter en plein milieu.
Bref, un roman simple sur l'aspect de l'histoire mais très complexe dans le style.
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Virginia WOOLF (Royaume-Uni) Empty La traversée des apparences

Message  majeanne Dim 7 Fév 2016 - 9:04

Il s'agit de son premier roman publié en 1915 et ses thèmes sont déjà là : l'eau, la mort, l'immense désir que rien ne comble.

Son héroïne, Rachel, va faire un voyage en bateau jusqu'à une île fictive d'Amérique du Sud mais aussi un voyage intérieur à la rencontre de son identité profonde, de sa libération ; elle va s'interroger sur ce qu'elle attend de la vie, sur ce qu'est pour elle le bonheur. 
Elle va également, comme l'indique le titre du livre, traverser les apparences, apprendre qu'au delà de l'image que l'autre montre de lui peut se cacher une réalité tout autre. Malgré nos échanges, malgré nos tentatives de communication, nous ne parviendrons jamais à connaître l'autre. Il existe des barrières entre les êtres humains que rien ne peut franchir. Même les choses ne sont souvent pas ce qu'elles paraissent.
Woolf aime à personnaliser les objets, à "animaliser" les humains. Il y a dans le monde qui nous entoure une absence de réalité même lorsqu'il s'agit de nos propres sensations ; il nous est difficile de savoir ce que l'on ressent vraiment et donc difficile d'émettre un jugement. Nous marchons dans le noir.
Nous sommes fragiles et nos sensations fugaces. Il faut se méfier des mots qui sont insuffisants, aléatoires et par là même dangereux. Chacun reste centré sur lui-même.
Seules l'écriture, la musique tentent de saisir ce qui existe derrière les choses apparentes.

Et parfois entre deux êtres, une fulgurance, une vraie rencontre, comme un état de grâce, comme entre Terence et Rachel à la fin du roman "C'en était fini de l'atroce torture et du sentiment d'irréalité. Il émergeait dans la certitude parfaite et dans la paix. Son esprit retrouvait son activité naturelle et toute son aisance. Chaque minute intensifiait en lui la conscience de cette paix qui pénétrait jusqu'aux moindres recoins de son âme".
On notera le verbe "émerger" car en cet instant Terence se sauve de la noyade dans les eaux profondes de la recherche de sens, d'identité, de partage.
Et pourtant plus haut dans le livre Rachel exprime ainsi son désir puissant de vie : "Etre précipitée dans la mer, baignée, ballotée par les eaux, promenée parmi les racines du monde, cette idée la séduisait par son incohérence".

Virginia Woolf nous éblouit par son écriture puissante, sauvage, colorée, fragmentée, toute de sensations, au rythme du désordre des pensées.
Elle a un regard aigu, incisif, et plein d'humour et d'ironie, une vulnérabilité, un désir immense de vérité, de justesse, une capacité à plonger en elle au risque de se perdre qui me touchent profondément.

Vous l'aurez compris, J'aime énormément Virginia Woolf et je trouve que ce livre est un bon moyen d'entrer dans son oeuvre, plus accessible que d'autres comme Les vagues ou Vers le phare ou Mrs Dalloway.
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Message  Shan_Ze Ven 28 Juil 2017 - 10:23

Elles de Virginia Woolf

Virginia WOOLF (Royaume-Uni) 41-Shwls9AL._SX95_

Elles, ce sont ces femmes qui ont marqué l’histoire : elles sont philosophes, poètes ou écrivains… que ce soit à la Renaissance ou à la fin du XIXème siècle. Virginia Woolf dresse un portrait insolite de ces dames, bourgeoises ou non. Elles peuvent être idéalistes puis revoir leurs philosophies de vie. Très intéressant de découvrir ces femmes avec la lumière particulière de Virginie Woolf. Certaines d’entre elles ont eu un tragique destin : Dorothy Osborne, femme aristocrate de la fin du XVIIe siècle raconte quelques ragots par lettres à un veuf, elle arrête d’écrire après son mariage avec celui-ci et aura neuf enfants… Mary Wollstonecraft écrit pour la défense des droits de la femme mais meurt en couches en 1797 avec de grandes idées. On découvre de même sur Dorothy Wordworth qui vivait de poèmes et d’eau fraiche avec son William Coleridge, sur deux dames Geraldine Jewsbury et Jane Carlyle qui ont une belle amitié épistolière, sur Sara Coleridge et ses poèmes et sur la grande Madame de Sévigné, célèbre marquise épistolière.
C’est assez bref (une vingtaine de pages par dame) mais Virginia Woolf met en avant leur vision du monde et de la société. Des portraits de femmes à piocher au gré des envies. Belle découverte !

Note : 3.5/5
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Message  kattylou Dim 30 Juil 2017 - 20:39

Interessant Je regarderai si il est à la bibliothèque

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Message  Réaliste-romantique Dim 17 Sep 2017 - 23:54

Les vagues

Monologues intérieurs de six personnages lors d’épisodes de leur jeunesse puis de l’âge adulte. Leur groupe est principalement centré autour de Percival, qui, lui, ne prend jamais la parole. On passe d’un personnage à l’autre, qui ont chacun leur questionnement et remise en question.
 
J’ai adoré Mrs Dalloway et la traduction des Vagues est par Marguerite Yourcenar, alors j’avais de grandes attentes. J’ai aussi déjà expérimenté les monologues intérieurs, par exemple chez Nathalie Sarraute, alors j’étais prêt. Mais, rapidement, je me suis hautement ennuyé. Je n’ai pas réussi à m’intéresser aux réflexions des personnages et j’ai ensuite décroché. J’ai terminé le livre, mais seulement pour voir où cela menait, j’ai l’impression d’être complètement passé à côté, un peu comme pour Ulysse de James Joyce, sauf qu’ici les personnages sont toujours les mêmes.
 
Dans les parties qui séparaient les époques, des descriptions similaires à un chœur antique, il y avait parfois des champs lexicaux horribles, peut-être pour illustrer l’horreur du temps qui passe.
 
p.86 « Alors l’un d’eux, plein d’un superbe élan, se posait avec soin sur le sol et embrochait du bec le corps monstrueux et mou d’un ver sans défense, le picorant par-ci par-là, et l’abandonnant à la pourriture. Là-bas, sous les racines, parmi les fleurs corrompues, des bouffées d’odeurs mortes s’exhalaient; des gouttes se formaient sur les flancs gonflés et pustuleux des choses. La peau des fruits pourris crevait, et du pus trop épais pour couler suintait de la fissure. Les limaces laissaient derrière elles des sécrétions jaunes, et parfois, çà et là, un corps informe rampait avec une tête à chaque bout. Les oiseaux aux yeux d’or s’élançaient sous les feuilles et contemplaient ironiquement cette purulence, cette moiteur. De temps à autre, il s plongeaient sauvagement la pointe de leur bec dans ce gluant mélange. »
 
p.122 « …et la senteur humide des pelures et débris jetés sur un tas d’immondice à la porte de la cuisine d’où suintait un lent ruisseau. Les oiseaux au bec pointu, les oiseaux sans pitié, les soudains oiseaux descendaient sur ces choses mouillées, recroquevillées, moisies, ramollies par l’humidité. (…) Ils découvraient un escargot et frappaient furieusement, méthodiquement, sa coquille contre une pierre, jusqu’à ce qu’elle éclatât et quelque chose de gluant suintât de la fissure. »

2/5

RR
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Message  cookie610 Sam 2 Oct 2021 - 16:00

Orlando
 
Résumé : Orlando est un jeune noble anglais. Lors de sa rencontre avec la reine Elizabeth I, il intègre sa cour et devient courtisan. Il tombera amoureux de la fille de l’ambassadeur de Russie et décidera d’aller à Constantinople en qualité d’ambassadeur. Pendant ces voyages, il va faire l’expérience de dormir pendant une semaine d’affilée, puis se réveillera femme. Elle va vivre son existence sous cette nouvelle identité.
 
Critique : Je ne note pas ce roman parce que j’ai l’impression d’être totalement passée à côté et que ma note ne serait pas juste. Je l’ai d’ailleurs fini en lisant certains paragraphes en diagonales. J’ai trouvé l’histoire laborieuse et l’écriture compliquée et alambiquée. Les phrases sont parfois très longues, on les finit en ayant oublié comment elles ont commencé. Le sujet de la confusion du genre est résolument avant-gardiste pour l’époque mais l’auteur noie son propos dans un style confus. Bref, je relirais à l’occasion du Virginia Woolf mais je ne garderais pas un bon souvenir de celui-ci.
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Message  Liza_lou Sam 2 Oct 2021 - 20:05

J'avoue que je n'ai jamais compris ce qu'on trouvait à Virginia Woolf... Je trouve ses romans d'un ennui... Ta critique me confirme dans mon impression générale ! 🙄

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