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William STYRON (Etats-Unis)

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dodie
Prospéryne
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Message  Prospéryne Dim 21 Déc 2008 - 16:45

De : JoAnn_Kamar (Message d'origine) Envoyé : 2006-10-09 02:44

Face aux ténèbres - Chronique d'une folie (Darkness visible - Memoirs of a madness)
Témoignage - Chronique - Psychologie
William Styron (États-Unis)
--/5

= William Styron, grand écrivain américain, auteur du Choix de Sophie, a sombré dans la dépression vers l'âge de soixante ans. Dans ce livre court (128 pages), il nous parle de la "tempête" qui l'animait pendant de longs mois. Il fait des recherches, puise dans la littérature psychiatrique, se documente... Il décortique chaque aspect de sa dépression (fatigue nerveuse, envie de rien, lassitude, perte d'appétit, insomnie...) avec ses talents d'écrivain, les remettant dans le contexte.

= Même court, j'ai pris des jours à lire ce livre! Il est lourd, trop lourd, même. Je dirais bien que les principaux intéressés seront (seraient?) les psychologues (ou psy en devenir comme moi!), psychiatres, les dépressifs et l'entourage de ces derniers. Il y a énormément de jargon (Heureusement que j'ai mon background qui me sauve! Razz) et j'ai presque eu l'impression de me retrouver en plein cours de neurobiologie à un moment.
Je le reprendrai pour mes révisions...
Si vous avez besoin d'une lecture de détente, passez votre chemin. Cette longue chronique déprimerait plus d'un...



De : Eireann561 Envoyé : 2006-10-13 08:44
Un matin de Virginie
William STYRON

Note : 4
Trois âges de la vie.
Il me faut mentionner le sous-titre du livre «Trois histoires de jeunesse». Trois moments dans la vie de l’auteur, trois âges différents, des souvenirs romancés, le tout forme ce recueil de trois textes.
Z comme (non pas Zorro) zéro commence cet ouvrage, nous sommes le 1er avril 1945 dans le Pacifique, la guerre américano-nippone se joue sur des îles en temps normal quasi désertes. Paul Whithurst (William Styron ?) a vingt ans et appartient au corps des «Marins» super entraîné, il est une machine à tuer, sans peur et sans reproche. Il pense être sans états d’âmes. Mais tout être humain a ses faiblesses ! Avec son ami Doug Stiles, il attend le combat, entassé dans des bateaux servant pour le transport des troupes, la promiscuité est épouvantable, la vie infernale, l’envie de combattre augmente un peu chaque jour. Les seules distractions sont les combats aériens, et les discussions philosophiques entre Doug et le lieutenant-Colonel Timothy (Happy)Holloran. Mais pour Paul, le mal du pays s’installe, et comble de malheur, ils ne participeront peut- être même pas au combat !
La seconde nouvelle «Shadrach» est située en 1935 pour les dix ans de Paul. Les amis de Paul sont les Dabney, ex famille de l’aristocratie de Virginie un peu descendue de son piédestal, vivant de trafic de whisky clandestin, enfin la vraie famille de petits blancs sudistes. Les trois garçons sont tous surnommés Mole (la taupe), plus la chronologie de la naissance, ils sont particulièrement odorants, faute de confort et surtout faute d’envie et les filles sont enceintes à des âges très précoces. Les descriptions de cette famille sont absolument jubilatoires ! Mais arrive Shadrach, vieil homme noir qui veut être enterré par le patriarche de la famille ! Ancien esclave, il prétend être lui aussi un Dabney ! Donc, direction la ferme familiale, dernier vestige de la splendeur passée, après quelques heures de route, le vieil homme peut mourir en paix, mais les lois ont changé et il n’est plus question d’enterrer quelqu’un dans une propriété privée !
Et la facture s’élève d’après le shérif à trente cinq dollars !
La troisième nouvelle qui donne son titre à l’ouvrage, se passe en 1938. Paul livre des journaux, la tournée est dure, son patron radin, la guerre est là bas en Europe. Mais sa préoccupation, c’est la santé de sa mère, qui à cinquante et un ans se bat depuis huit ans contre un cancer. Il essaye de vivre simplement entre Florence, la bonne et cuisinière de couleur, entre son père et la religion, entre la musique et les cris de sa mère. Il tente de faire abstraction de la bêtise de son patron et de la servilité de Ralph, l’homme de peine noir du bazar, mais que la vie est dure pour un garçon dans ces conditions, un très beau retour sur l’enfance et la perte d’une mère.
Le Lieutenant Colonel Holloran est un personnage se détachant du lot. Figure de militaire un brin bizarre, mais de carrière, rasant avec soin sa moustache, achetant du whisky en contrebande, racontant des histoires de bordel et de femmes, toujours les mêmes histoires jamais les mêmes prénoms de femmes. Mais parlant de l’influence de Hegel sur Marx, puis citant les philosophes anglais Hobbes, Locke, Bentham.
Et à l’opposé dans le style caricature d’eux-mêmes, les Dabney sont des personnages hauts en couleur, qui mettent un peu de gaieté dans ce livre. Des personnages pleins de vie, avec leurs qualités et leurs défauts, dans un monde où les défauts l’emportent sur les qualités.
L’écriture est fluide et relativement facile d’accès, et les nouvelles assez longues pour que les histoires soient bien développées. Le décalage d’époque évite le sentiment de répétition.
Pas un chef d’œuvre, mais une approche agréable d’un écrivain du sud des Etats-Unis. Une œuvre profondément humaine avec l’éducation de la vie pour ce jeune garçon, de la guerre à la mort.
Extraits :
-God bless America, et le combat contre le mal y étaient pour beaucoup.
-Se trouver à bord d’un navire victime d’un avion kamikaze était aussi ignominieux que de se faire écraser par un camion de blanchisseur.
-«Dans quel savant pontife vas-tu fourrer ton nez maintenant Dougie ?
Hobbes, Sir, un philosophe anglais du XVIIème siècle.
Dans ce cas il se situerait à droite, par rapport à l’autre type…quel est donc son nom, John Locke ?
Oh ! sans aucun doute dit Stiles. Par comparaison, Locke serait un vrai libéral ?»
-On nous a formé pour tuer du Japonais, bon Dieu.
-La mère, prénommée Trixie, était une femme énorme, toujours en sueur, à la silhouette généreuse en pain de sucre, souvent ivre.
-Little Mole était un enfant d’une laideur stupéfiante.
-Les quatres filles Dabney étaient blondes, imprégnées de parfum de pacotille, bien en chaire, nanties d’appétissantes croupes épanouies.
-Il était d’un noir stupéfiant.
-Que je l’enterre ! hurla Mr Danbey. Comment est-ce que je peux l’enterrer ? Il n’est pas encore mort !
-Dans mon souvenir, ils forment un tableau pitoyable de ces années difficiles.
-J’avais l’impression que pas d’avantage que moi, il avait envie d’en parler mais savait, comme je le savais, qu’il était vain de vouloir l’éviter.
-Dieu a fait les sangliers plus malins que ce demeuré, dit Mr Quigley, à la cantonade.
-Lucrèce ? Voltaire ? Montaigne ? Bertrand Russell ? Nietzche ?
Oui. Tous des athées. Surtout le dernier.
-Près d’un demi-siècle plus tard, je me rappelle ce parcours avec la netteté du réel.
-Chacun de nous invente ses propres moyens pour échapper à l’intolérable.
Titre original «The Tidewater Morning»
Edition Gallimard.



De : Eireann561 Envoyé : 2006-11-02 07:32
Je viens d’apprendre la mort de William Styron, je ne le connaissais pas beaucoup, mais la disparition d’un grand écrivain est toujours dommage.
Yvon
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Message  dodie Ven 1 Mai 2009 - 16:05

LE CHOIX DE SOPHIE est un roman écrit en 1979 par William Styron.

Résumé En 1947 à Brooklyn , Stingo un jeune romancier de 22 ans se lie d'amitié avec un couple: Nathan (scientifique fortuné) et Sophie(une polonaise rescapée des camps de concentration). Nathan et Sophie vivent une histoire d'amour passionnée émaillée de scènes de rupture violentes dues à la vraie personnalité de Nathan que l'on découvre petit à petit. Stingo, secrètement amoureux de Sophie, cherche à vivre enfin une relation amoureuse. Alors que l'histoire progresse Sophie raconte à Stingo son passé:Une enfance auprès d'un père antisémite ,son arrestation lors d'une rafle, sa déportation dans un camp et ce qu'elle sera obligé d'y vivre,en particulier son plus accablant secret: le choix qu'elle a du faire le jour de son arrivée.
En toile de fond nous retrouvons une Amérique dans laquelle les rivalités entre le Nord et le Sud(avec son passé esclavagiste) existent toujours.
Enfin ce roman traite du sentiment de culpabilité: culpabilité d' avoir survécu ,culpabilité d'avoir du faire ce choix.

Avis 5/5
Ce roman est un pur chef d'oeuvre qu'on ne peut lâcher. L'ambiance générale dans cette Amérique d'après-guerre,la complexité des personnages et bien évidemment toute l'horreur de l'holocauste nazi sont admirablement décrits . Certains passages sont assez durs à supporter mais l'auteur ne tire jamais trop sur la corde .
Il est à noter que lors de sa parution le livre a été sujet à contreverse en raison de certains passages sexuellement explicites.
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Message  Invité Ven 1 Mai 2009 - 20:28

Merci Dodie pour la critique...J'ai lu ce livre il y a un moment et je ne me rappelais pas de grand chose si ce n'est le choc du choix mais autour, flou total. Heureusement que tu m'as remis l'histoire en tête, c'est bien de retrouver la mémoire sur des livres comme celui-là qu'on aimerait ne pas oublier. Bonne livrée. Flop

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Message  Mousseline Ven 1 Mai 2009 - 23:39

Merci Dodie, ton commentaire est très inspirant, ce roman est dans ma bibliothèque depuis 2 ans là je sais que j'ai un très bon livre qui m'attend.

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William STYRON (Etats-Unis) Empty Le choix de Sophie

Message  zeta Mar 5 Mai 2009 - 9:22

C'est un livre déchirant, un livre qui nous marque et nous atteint, durablement, profondément.
Styron a le génie de faire de ses tortionnaires des hommes conscients de ce qu'il font, éprouvant gêne et regret. Cette analyse de leur comportement, excluant leur assimilation à des monstres, les rend encore plus monstrueux, plus impardonnables.
Mais pour cette relecture, le personnage du narrateur, Stingo, m'a agacé. Sa principale préoccupation, son assouvissement sexuel, parait en tel décalage avec le récit de Sophie, qu'elle en devient absurde et déplacée. Mais c'est un moindre défaut dans une oeuvre nécessaire.
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Message  dodie Mar 5 Mai 2009 - 11:10

Je suis un peu d'accord avec toi Zeta ,le personnage de Stingo semble un peu déplacé par moment mais d'un autre côté ses mésaventures sexuelles constituent une sorte de pause un peu légère dans ce roman si poignant par ailleurs.
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Message  zeta Mar 5 Mai 2009 - 13:05

Oui Dodie, et puis cette irrépressible pulsion de vie de Stingo, fait-elle aussi pendant à la pulsion de mort des autres protagonistes. On peut y trouver pleins de raisons. C'est juste que je n'ai pas abordé ce livre comme pour ma première lecture, il me semble que la première fois j'avais été plus attentive à tous ses aspects, là je m'intéressais plus particulièrement à Sophie, à ce qu'elle avait vécu. Sans doute parce que j'ai beaucoup lu ces derniers temps, par hasard, sur cette période et sur les nazis. Le côté paillard de Stingo (parce que l'auteur ne fait pas dans la dentelle sur ce point) m'a donc dérangé, ou alors je deviens prude en vieillissant Rolling Eyes Wink
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Message  Réaliste-romantique Jeu 13 Mai 2010 - 14:48

La marche de nuit, de William Styron

Longue nouvelle qui raconte l’épreuve imposée à un groupe de réservistes rappelés pendant la guerre de Corée : une marche nocturne de 60 kilomètres. Deux sous-officiers trouvent absurde cet exercices, car les hommes sont de rondouillards civils qui ne tiendront pas, mais ils savent qu’eux-mêmes la feront quand même : ils sont, et seront toujours, des Marines.

L’auteur montre quelques absurdités de l’armée, différents types de personnalité que l’on rencontre parmi les appelés. Le récit est captivant et les portraits intéressants.

4/5

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Message  Mousseline Mar 11 Déc 2012 - 22:27

William STYRON (Etats-Unis) Le-choix-de-sophie-3232-250-400

National Book Award en 1980

(Folio, 1981, 920 p.)

La première phrase : "Il était presque impossible à l'époque de trouver des logements bon marché à Manhattan, aussi me résignai-je à aller m'installer à Brooklyn."

En 1947, Stingo un jeune écrivain débarquant du sud fait la connaissance du couple Nathan-Sophie dans une maison de chambres de Brooklyn. Une première rencontre bruyante... Sophie est une rescapée d'Auschwitz et de Birkenau. Elle s'éprend de Nathan, un Juif de Brooklyn, qui l'arrache à sa misère pour mieux l'enfoncer. Les trois deviendront des amis insépables et peu à peu Sophie raconte à Stingo ses secrets les plus douleureux... ce qu'elle n'avait jamais dit à personne.

William Styron a développé trois thèmes : D'un côté il y a la vie de Stingo qui aspire à être un écrivain mais qui ne l'est pas encore et qui aspire tout autant à perdre sa virginité... Dans les années 40, un jeune homme pouvait attendre longtemps avant que cela se fasse. Il y a aussi le passé de Sophie, des souvenirs douleureux qui la hantent et la font presque regretter d'être encore en vie. Et la relation entre Sophie et Nathan, une relation malsaine, destructrice, violente, passionnée qui met en évidence les problèmes mentaux d'un homme.

Ce que j'en ai lu des livres sur le nazisme et pourtant à chaque fois j'y trouve quelque chose de nouveau. Le choix de Sophie se concentre sur les remords d'une belle Polonaise qui s'en est sortie. Mais s'en est-t-elle vraiment sortie? L'histoire de Sophie est racontée de façon magistrale. Et j'aime bien le parallèle entre les sentiments de Sophie par rapport à la culpabilité qu'elle ressent et la violence de sa relation avec Nathan.

Un autre parallèle intéressant est celui entre l'antisémitisme et l'esclavage dans le sud des Etats-Unis. Sophie a honte des convictions de son père, pour Stingo c'est la même chose, il n'avouerait pas que son argent provient de la vente d'un esclave qui appartenait à ses grands-parents.

Ce livre est presque un coup de coeur, juste que les affres sexuelles de Stingo ne m'ont pas toujours intéressée et je ne vois pas vraiment ce que cela apporte à un roman qui serait déjà volumineux sans ça.

Le choix de Sophie est certainement un classique, un livre qui va passer à travers le temps parce qu'il apporte quelque chose à l'humanité. Et ce n'est pas à la portée de n'importe qui d'écrire comme William Styron: on reste béat d'admiration.

Bon quoi dire de plus car en fait c'est un roman bien trop riche pour juste en parler quelques lignes, on pourrait l'étudier pendant des mois...

Je suis très contente d'avoir lu Le choix de Sophie. Je ne l'oublierai pas.


"Rien ne peut surpasser l'horreur de votre épreuve. Chaque fois que je m'approche du ghetto, je pense à des rats enfermés dans un tonneau et abattus à la mitraillette par un fou. C'est de cette façon que je ressens votre impuissance. Mais nous autres Polonais sommes impuissants aussi, à notre façon. Nous avons davantage de liberté que vous autres les Juifs - beaucoup plus, plus de liberté de mouvement, plus de liberté par rapport au péril immédiat -, mais n'empêche que nous sommes assiégés en permanence. Nous ne sommes pas des rats dans un tonneau, nous sommes des rats dans un immeuble en flammes. Nous pouvons nous écarter des flammes, nous réfugier dans des coins frais, descendre dans la cave, nous mettre à l'abri du danger. Et certains, en nombre infime, peuvent même s'échapper de l'immeuble. Chaque jour beaucoup d'entre nous sont brûlés vifs, mais c'est un grand immeuble, ce qui fait que notre nombre même nous protège. L'incendie ne peut pas nous dévorer tous, et puis un jour, peut-être - le feu finira par s'éteindre tout seul. Dans ce cas, il y aura beaucoup de survivants. Mais le tonneau - des rats du tonneau, presque aucun ne survivra." Là Wanda a respiré un bon coup et a regardé Feldshon bien en face. "Mais laissez-moi vous poser une question, Feldshon. Est-il raisonnable d'espérer que les rats terrifiés de l'immeuble se soucient beaucoup des rats enfermés dans le tonneau - des rats avec lesquels d'ailleurs ils n'ont jamais eu la moindre affinité?"

"Ce pays est un pays cruel, Feldshon. S'il est devenu si cruel au fil des années, c'est que si souvent il a goûté à la défaite. En dépit du Dreck que proclame l'Evangile l'adversité n'engendre ni compassion ni compréhension, mais la cruauté. Et les peuples vaincus, comme les Polonais, savent se montrer suprêmement cruels envers les autres peuples qui se sont mis à l'écart du troupeau, comme vous les Juifs."

"Il ne me reste rien du passé. Rien du tout. Et c'est une des raisons qui font que je me sens, vous comprenez tellement incomplète. Tout ce que vous voyez dans cette pièce est américain, neuf - les livres, mes vêtements, tout. Rien de ce qui est ici ne vient de Pologne, de l'époque où j'étais jeune. Je n'ai même pas une photo de cette époque."



Note : 4,5/5


Pour en savoir plus sur le ghetto de Varsovie il faut lire Au nom de tous les miens de Martin Gray.

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Message  Dkois Sam 16 Fév 2019 - 12:33

LA MARCHE DE NUIT
William STYRON
Folio 153 Pages
 
Résumé ( 4° de couverture)
 
Une hallucinante marche forcée, dans une unité de Marines. Tel est le fait divers réel dont est parti William Styron pour écrire ce roman où s'affrontent deux univers mentaux : celui de l'officier de profession et celui du civil qui a revêtu occasionnellement l'uniforme. Le grand romancier, auteur des Confessions de Nat Turner, a servi lui-même dans les Marines et son expérience donne à ce récit un ton de vérité criante.
 
Mon avis
 
Décevant parce que frustrant. Frustrant parce que paradoxal. Je m’explique :
 
Voici un roman ayant pour thème l’opposition de 2 hommes vue par un troisième. L’objet de cette opposition est dû à la décision d’un colonel de carrière d’imposer une marche de 58 kms à des militaires réservistes, peu préparer à ce genre d’exercice. Le commandant Mannix ne manquera pas de lui faire savoir.
Le sujet est donc alléchant, surtout quand on connait la qualité de plume de William Styron.
 
Où est donc le paradoxe dans cela ? Il tient dans le fait que cette marche se présente comme longue et pénible et que cette longueur et que cette pénibilité sont résumés dans un livre de 150 pages. C’est narré comme le ferai un journaliste sportif commentant un 100 mètres de Usain Bolt !!! L’histoire est bien sur ponctuée de très bons passages mais qui donnent le regret d’un manque. J’en viens donc à la frustration que cette lecture m’a procurée. J’aurai tant aimé un long récit à l' image d’un long bras de fer entre les personnages.  
 
Et donc tout cela résume ma déception… Il y a des livres qu’on aimerait plus courts tellement ils s’alourdissent  de passages inutiles. Il y en d’autres qu’on aimerait plus longs tellement ils se sont allégés de l’essentiel. Celui-ci fait parti de la seconde catégorie.
 
C’est toutefois très bien écrit, ce qui s’ajoute à ma déception.
 
Ma note 2.5 / 5

Dkois

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