Philippe BESSON (France)
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Philippe BESSON (France)
De : Flo7717 (Message d'origine) Envoyé : 04/09/2004 18:59
Philippe BESSON - Les jours fragiles
Pour son cinquième roman, Philippe Besson s’est intéressé aux derniers mois d’Arthur Rimbaud. Il a choisi pour narratrice sa sœur Isabelle, une femme qui n’a jamais quitté son coin d’Ardennes, tandis que Rimbaud était, lui, un inlassable voyageur. Ces deux êtres qu’en apparence tout oppose, n’en demeurent pas moins attachés l’un à l’autre. Et, après avoir subi une amputation à l’hôpital de Marseille, c’est auprès de sa sœur que Rimbaud trouve un peu de réconfort. Sous forme de journal intime, écrit par Isabelle, ce récit nous invite à entrer dans l’intimité du frère et de la sœur, lors de ces jours fragiles.
C’est un très bon Besson, fin et émouvant, qui plaira sans conteste à tous les amateurs de Rimbaud. L’auteur a imaginé ces derniers mois, cette lente agonie, ce dernier été qui ressemble à l’hiver. Et il a réussi à redonner vie à « l’homme au semelles de vent ». Cela, à tel point, que je me suis mise à espérer, que la fin ne serait pas la mort, incapable de quitter Rimbaud. Le style de Besson s’adapte très bien au contexte : sobre, un brin classique, pudique. Il se sort de cet exercice avec panache, ce qui n’était pas gagné d’avance ; non que je doute de son talent, mais la vie de Rimbaud est un sujet sur lequel une pléthore d’ouvrages a déjà été produite et il semblait a priori difficile de faire neuf. Un pari réussi et une belle façon de commémorer le 150ème anniversaire de la naissance du poète.
Si vous cherchez un livre plein d'émotions et que l'on n'oublie pas une fois refermé : foncez !
Fayard / 188 pages
Rentrée littéraire 2004
Bibliographie :
En l'absence des hommes
Son frère (porté à l'écran par Patrice Chéreau) (j'ai vu le film seulement)
L'arrière-saison (Prix RTL-Lire)
Un garçon d'Italie
Les jours fragiles
De : Flo7717 Envoyé : 04/09/2004 19:28
J'ai pas mal de bouquins sur et de Rimbaud mais ils sont chez mes parents donc je n'ai pas toutes les références en tête. Je sais que j'ai beaucoup apprécié Rimbaud : L'heure de la fuite d'Alain Borer chez Découvertes Gallimard (donc pas trop donné... mais il y a des photos et des documents et globalement c'est un livre complet). A. Borer est un des spécialistes de Rimbaud ainsi que Claude Jeancolas dont je n'ai toujours rien lu. Je sais que le livre Rimbaud d'Enid Starkie est considéré comme une référence incontournable mais je ne l'ai toujours pas lu et je crois qu'il n'est plus édité.
A la fin du roman de Besson, celui indique les sources suivantes :
Arthur Rimbaud de Jean-Jacques Lefrère ( apparemment sa principale source)
le bio d'Enid Starkie citée précédemment
Passion Rimbaud, l'album d'une vie de Jeancolas (je me souviens l'avoir feuilleté à sa sortie et ne pas avoir été réellement séduite).
Mon rêve serait qu'Henri Troyat se soit chargé d'une telle bio car il les écrit merveilleusement bien selon moi. Mais ce n'est qu'un rêve...
Hors bio, mon plus bel ouvrage sur et de Rimbaud est sans consteste son Oeuvre intégrale manuscrite, sortie en 91, l'année du centenaire de sa naissance et que je m'étais faite offrir pour Noël. C'est vraiment un poète que j'adore. J'ai toujours avec moi mon vieux recueil de poèmes, bourré de post-it et tout gondolé à force d'avoir été consulté
De : Flo7717 Envoyé : 04/09/2004 19:36
En plus de ce livre, L'Arrière-saison fait partie de mes préférés (il vient d'ailleurs de sortir en poche). Dans ce dernier, Besson s'est inspiré d'un tableau d'Edward Hopper dans lequel on voit un homme, une femme et un barman, le soir dans un bar. Besson imagine alors leur histoire. Il ne se passe pas grand chose et il est assez difficile de dire pourquoi j'ai aimé ce livre. Cela tient à l'ambiance, à la façon qu'à Besson de nous faire partager les pensées et émotions des personnages, souvent décalés avec leurs propos. Cela nous renvoie bien sûr à nous-mêmes, quand nous essayons de nous présenter sous un certain aspect alors que nos pensées sont contradictoires. Cet atmosphère un brin mélancolique, un soir à Cape Cod m'a profondément touché au point que j'ai souligné nombre de phrases et que je relis régulièrement des passages.
A signaler que L'Arrière-saison devrait être monté au théâtre cet automne à Paris (info tenue de l'auteur mais datant d'il y a près d'un an).
J'ai eu le plaisir de rencontrer Philippe Besson à deux reprises et c'est vraiment un homme charmant, très modeste et accessible.
De : sereinejulie1 Envoyé : 18/09/2004 23:11
Philippe BESSON - L'Arrière saison
Roman Julliard, 192 pages
Résumé: Philippe Besson se procure une peinture d'Edward Hopper. Quand il l'installe dans son appartement, elle lui semble curieusement familière. Un soir, sans intention particulière, il a observé la femme en robe rouge de la peinture, assise au comptoir d'un café nommé Phillies, entourée de trois hommes. Alors, ça s'est imposé à lui, sans qu'il n'ait rien cherché. Il a eu l'envie impérieuse de raconter l'histoire de la femme à la robe rouge, et des trois hommes autour d'elle, et d'un café à Cape Cod.
Mon avis: Avec sobriété et justesse, Philippe Besson, talentueux capteur d'émotions, met en scène dans le huis clos du café, une histoire intemporelle, les retrouvailles intenses de deux amants perdus de vue et la difficulté de renouer avec quelqu'un d'aimé et de trahi. S'y dégage une atmosphère captivante, prenante, déchirante mais évidente: si l'on ne peut faire table rase du passé, on peut tout au moins tenter de l'apprivoiser à tâtons.
Besson créé une scène intime, dans une ambiance douce-amère de fin d'été, dans les souvenirs et regrets d'une histoire d'amour qui s'est étiolée. Le tout dans un cocon de bien-être qui englobe le lecteur et ses 3 principaux personnages qui nous font embarquer dans leur histoire inventée. L'alternance dialogues/pensées des protagonistes est intéresssante car elle permet de mieux saisir les personnages, très attachants dans leur gaucherie.
L'écriture du roman est parfaitement maîtrisée, chaque mot prend sa place dans le texte. Philippe Besson dissèque chaque réplique, chaque geste, invitant le lecteur dans l'introspection, tourt à tour, des trois personnages. Avec sa plume fluide, Besson en fin scrutateur des rapports humains, s'attache, avec une justesse poétique et mélancolique, à effleurer les aspérités du couple. Il se les approprie et analyse les rapports et les relations humaines. Il s'attache, avec justesse poétique et mélancolique, à effleurer les aspérités du couple.
Douce mélancolie qui s'écoule... l'arrière saison est un livre très ''littéraire'', à lire d'une seule traite quand on est disponible et très réceptif. Besson nous livre un récit qui fait naître un lumineux univers. Un auteur à découvrir! 4.5
Sereine
De : Claarabel Envoyé : 24/09/2004 17:50
Dans "Les jours fragiles", Philippe Besson se glisse dans la peau d'une femme : Isabelle Rimbaud, la soeur du poète. Ce dernier est rapatrié d'Afrique, à Marseille, où il est gravement malade et subit une amputation de la jambe. L'enfant du pays va rentrer sur ses terres des Ardennes, dans ce pays qu'il n'a jamais aimé et a toujours rejeté, comme ses origines, d'être un enfant de "gens de peu". Arthur est souffrant, convalescent dans la ferme familiale où vit encore sa mère, muette de réprobation et d'aversion, et sa soeur Isabelle, compatissante, frustrée et partagée entre son amour pour son frère et sa colère après lui. Lui à qui elle reproche, dans son journal, seulement par écrit, car il y a beaucoup de choses qui ne se disent pas de vive voix dans cette famille. Elle lui reproche donc d'avoir brûlé sa vie, d'avoir été au-devant de ses malheurs et des souffrances actuelles, se punissant lui-même mais aussi sa famille. Elle lui en veut mais sa foi chrétienne l'excuse et la rend sourde et aveugle, amnésique également. Pourtant Arthur, lui, brûle de retourner en Afrique, de retrouver un grand et dernier amour perdu, de se délivrer de ses démons et d'avouer des confessions choquantes aux oreilles de sa soeur restée vieille fille. En somme, ce roman est un étrange déballage de bons et mauvais sentiments entre un frère, une soeur et en filigrane une mère. Un portrait sans ambages d'un poète qui a perdu de sa superbe, d'une soeur qui tente d'analyser la vie des siens, le gâchis, les silences et la mort qui approche. Rimbaud est condamné et Isabelle écrit dans son journal ses derniers jours, ces "jours fragiles".
C'est beaucoup d'amour dans ce roman, mais c'est poignant, fataliste et implacable. On s'y trouve dans ces Ardennes grises et lugubres, durant cet été 1891, où les jours vont s'écouler comme des grains dans un sablier du temps. Fatalement beau mais sinistre.
C. - 4 / 5 !! -
De : Claarabel Envoyé : 17/11/2004 17:59
Philippe BESSON - En l'absence des hommes
Premier roman de Philippe Besson, dont en fait je viens de lire le dernier opus ("Les jours fragiles"), "En l'absence des hommes" révélait un auteur très prometteur. Dans ce roman, déjà à la plume et l'atmosphère délicates, on traite d'amour et d'amitié entre hommes, teinté de misère et de misérabilisme ambiants par la faute de la Guerre. C'est l'été 1916, Vincent a seize ans, c'est un jeune homme de bonne famille, espiègle et insouciant, qui traite le monde avec indifférence. Durant cet été 1916, il va rencontrer deux hommes qui vont bouleverser son monde et sa vision des choses : le jour avec Marcel Proust, la nuit avec Arthur, le fils de la gouvernante, vingt ans, soldat sur les fronts à Verdun. Durant une courte permission d'une semaine, ces deux-là vont se trouver et s'aimer. Ce livre en livre progressivement les portées : les rencontres, les séductions par les mots et le badinage, la joliesse du style de Proust, les corps qui vont se basculer, les têtes se perdre, puis les séparations, les déchirures et les pertes. En trois parties, l'auteur livre façon "confidences d'un jeune homme sur un cahier d'écolier" les amours de trois hommes. On se prend au charme, à la passion et on partage l'effroi et le traumatisme des " Poilus ", à jamais marqués par ce terrible carnage, cet incompréhensible chaos. Donc, fabuleusement raconté, écrit d'une élégance déjà aisée, "En l'absence des hommes" est le premier roman d'un auteur que j'ai définitivement adopté parmi mes préférences ! (3.5/5)
De : Laure Envoyé : 18/11/2004 20:08
Philippe BESSON - L'arrière-saison
Quelle belle inspiration que celle de Philippe Besson devant le tableau d'Edward Hopper " les rôdeurs de la nuit"!
Selon ses dires, il a eu "l'impérieuse envie" de raconter l'histoire de la femme à la robe rouge et des trois hommes qui figurent dans cette peinture. Et avec quel talent, il a imaginé cette histoire dans laquelle on assiste aux retrouvailles de deux ex-amants! Il est vrai que c'est à peu près tout ce qui se passe dans ce livre et pourtant ...dès les toutes premières pages,on est imprégné de l'atmosphère de mélancolie qui baigne les personnages.
Dans ce livre, l'auteur se livre à une analyse fine et minutieuse des impressions et sentiments éprouvés par chacun , entrecoupée de quelques répliques- clés prononcées par les différents protagonistes. Le tout magnifiquement lié permet au lecteur de pénétrer au plus profond du coeur et du raisonnement de chaque personnage.
L'adaptation théâtrale du roman a aussi été écrite par Philippe Besson. Son récit respectant la règle des unités de lieu, de temps et d'action s'y prêtait parfaitement.
Ma note : C'est sans hésitation que je donne un 5/5 à ce livre qui est pour moi un énorme coup de coeur.
De : Chantal5500 Envoyé : 09/03/2005 15:27
Philippe BESSON - UN GARCON D'ITALIE
Editions VDB - 245 p.
Luca Saliéri est retrouvé mort sur les rives de l'Arno. Anna Morante, sa compagne, va devoir reconnaître le corps. Léo, lui, n'apprendra cette mort que par un article dans la presse. Et chacun, Luca (même mort), Anna et Léo, va nous faire le récit (en chapitres successifs très courts et nominatifs) de ses sentiments, de ses questionnements tout au long de l'enquête policière : s'agit-il d'un meurtre, d'un suicide ou d'un accident?
Le style est sobre, coulant, l'analyse psychologique des personnages est fouillée, leurs réactions, leurs doutes, leurs états d'âme sont relatés dans le détail et de façon superbe. Ce qui aurait pu être désagréable, douteux ou vulgaire, est raconté avec beaucoup de pudeur et de sensibilité. Le dénouement arrive à la dernière ligne et l'intérêt de la lecture est maintenu jusqu'au point final.
Une très belle découverte et un auteur que je relirai sans faute et avec plaisir.
4,25/5
De : Felindra2775 Envoyé : 22/03/2005 19:40
"Un garçon d'Italie" de Philippe BessonFormat : Poche - 221 pages
Résumé :
L'été finit à Florence, ville des princes et des énigmes. Mon histoire, elle, commence. Je m'appelle Luca et j'ai disparu. Deux êtres s'en vont à ma recherche : Anna, ma compagne, tout en courage et en douleur, et Leo, jeune homme mystérieux qu'on voit souvent rôder aux abords de la gare. Que je vous dise : je suis mort. Pourtant, c'est bien moi qui vous parle. " Philippe Besson (est) sans doute l'un des meilleurs romanciers français surgis au cours de ces dernières années [...]. Un garçon d'Italie est un roman âpre et puissant, à lire d'urgence. " François Busnel - L'Express.
Mon avis :
Le livre est écrit d'une façon originale. Les trois personnages s'expriment à tour de rôle, à la première personne. De ce roman se dégagent beaucoup d'émotions, de réflexions, de pensées, d'interrogations de part et d'autre. Au fur et à mesure que se déroule cette mini enquête, on apprend à mieux connaître les personnages, à mieux les cerner. Ils se mettent à nu, et on comprend cette relation à trois et ce qui les relie entre eux. J'aime beaucoup le style de l'auteur, limpide, clair, facile à lire mais riche de par son contenu.
Très beau roman que je vous recommande.
Je découvre cet auteur et je relirai de ses romans, c'est certain.
4.5/5
felindra
Philippe BESSON - Les jours fragiles
Pour son cinquième roman, Philippe Besson s’est intéressé aux derniers mois d’Arthur Rimbaud. Il a choisi pour narratrice sa sœur Isabelle, une femme qui n’a jamais quitté son coin d’Ardennes, tandis que Rimbaud était, lui, un inlassable voyageur. Ces deux êtres qu’en apparence tout oppose, n’en demeurent pas moins attachés l’un à l’autre. Et, après avoir subi une amputation à l’hôpital de Marseille, c’est auprès de sa sœur que Rimbaud trouve un peu de réconfort. Sous forme de journal intime, écrit par Isabelle, ce récit nous invite à entrer dans l’intimité du frère et de la sœur, lors de ces jours fragiles.
C’est un très bon Besson, fin et émouvant, qui plaira sans conteste à tous les amateurs de Rimbaud. L’auteur a imaginé ces derniers mois, cette lente agonie, ce dernier été qui ressemble à l’hiver. Et il a réussi à redonner vie à « l’homme au semelles de vent ». Cela, à tel point, que je me suis mise à espérer, que la fin ne serait pas la mort, incapable de quitter Rimbaud. Le style de Besson s’adapte très bien au contexte : sobre, un brin classique, pudique. Il se sort de cet exercice avec panache, ce qui n’était pas gagné d’avance ; non que je doute de son talent, mais la vie de Rimbaud est un sujet sur lequel une pléthore d’ouvrages a déjà été produite et il semblait a priori difficile de faire neuf. Un pari réussi et une belle façon de commémorer le 150ème anniversaire de la naissance du poète.
Si vous cherchez un livre plein d'émotions et que l'on n'oublie pas une fois refermé : foncez !
Fayard / 188 pages
Rentrée littéraire 2004
Bibliographie :
En l'absence des hommes
Son frère (porté à l'écran par Patrice Chéreau) (j'ai vu le film seulement)
L'arrière-saison (Prix RTL-Lire)
Un garçon d'Italie
Les jours fragiles
De : Flo7717 Envoyé : 04/09/2004 19:28
J'ai pas mal de bouquins sur et de Rimbaud mais ils sont chez mes parents donc je n'ai pas toutes les références en tête. Je sais que j'ai beaucoup apprécié Rimbaud : L'heure de la fuite d'Alain Borer chez Découvertes Gallimard (donc pas trop donné... mais il y a des photos et des documents et globalement c'est un livre complet). A. Borer est un des spécialistes de Rimbaud ainsi que Claude Jeancolas dont je n'ai toujours rien lu. Je sais que le livre Rimbaud d'Enid Starkie est considéré comme une référence incontournable mais je ne l'ai toujours pas lu et je crois qu'il n'est plus édité.
A la fin du roman de Besson, celui indique les sources suivantes :
Arthur Rimbaud de Jean-Jacques Lefrère ( apparemment sa principale source)
le bio d'Enid Starkie citée précédemment
Passion Rimbaud, l'album d'une vie de Jeancolas (je me souviens l'avoir feuilleté à sa sortie et ne pas avoir été réellement séduite).
Mon rêve serait qu'Henri Troyat se soit chargé d'une telle bio car il les écrit merveilleusement bien selon moi. Mais ce n'est qu'un rêve...
Hors bio, mon plus bel ouvrage sur et de Rimbaud est sans consteste son Oeuvre intégrale manuscrite, sortie en 91, l'année du centenaire de sa naissance et que je m'étais faite offrir pour Noël. C'est vraiment un poète que j'adore. J'ai toujours avec moi mon vieux recueil de poèmes, bourré de post-it et tout gondolé à force d'avoir été consulté
De : Flo7717 Envoyé : 04/09/2004 19:36
En plus de ce livre, L'Arrière-saison fait partie de mes préférés (il vient d'ailleurs de sortir en poche). Dans ce dernier, Besson s'est inspiré d'un tableau d'Edward Hopper dans lequel on voit un homme, une femme et un barman, le soir dans un bar. Besson imagine alors leur histoire. Il ne se passe pas grand chose et il est assez difficile de dire pourquoi j'ai aimé ce livre. Cela tient à l'ambiance, à la façon qu'à Besson de nous faire partager les pensées et émotions des personnages, souvent décalés avec leurs propos. Cela nous renvoie bien sûr à nous-mêmes, quand nous essayons de nous présenter sous un certain aspect alors que nos pensées sont contradictoires. Cet atmosphère un brin mélancolique, un soir à Cape Cod m'a profondément touché au point que j'ai souligné nombre de phrases et que je relis régulièrement des passages.
A signaler que L'Arrière-saison devrait être monté au théâtre cet automne à Paris (info tenue de l'auteur mais datant d'il y a près d'un an).
J'ai eu le plaisir de rencontrer Philippe Besson à deux reprises et c'est vraiment un homme charmant, très modeste et accessible.
De : sereinejulie1 Envoyé : 18/09/2004 23:11
Philippe BESSON - L'Arrière saison
Roman Julliard, 192 pages
Résumé: Philippe Besson se procure une peinture d'Edward Hopper. Quand il l'installe dans son appartement, elle lui semble curieusement familière. Un soir, sans intention particulière, il a observé la femme en robe rouge de la peinture, assise au comptoir d'un café nommé Phillies, entourée de trois hommes. Alors, ça s'est imposé à lui, sans qu'il n'ait rien cherché. Il a eu l'envie impérieuse de raconter l'histoire de la femme à la robe rouge, et des trois hommes autour d'elle, et d'un café à Cape Cod.
Mon avis: Avec sobriété et justesse, Philippe Besson, talentueux capteur d'émotions, met en scène dans le huis clos du café, une histoire intemporelle, les retrouvailles intenses de deux amants perdus de vue et la difficulté de renouer avec quelqu'un d'aimé et de trahi. S'y dégage une atmosphère captivante, prenante, déchirante mais évidente: si l'on ne peut faire table rase du passé, on peut tout au moins tenter de l'apprivoiser à tâtons.
Besson créé une scène intime, dans une ambiance douce-amère de fin d'été, dans les souvenirs et regrets d'une histoire d'amour qui s'est étiolée. Le tout dans un cocon de bien-être qui englobe le lecteur et ses 3 principaux personnages qui nous font embarquer dans leur histoire inventée. L'alternance dialogues/pensées des protagonistes est intéresssante car elle permet de mieux saisir les personnages, très attachants dans leur gaucherie.
L'écriture du roman est parfaitement maîtrisée, chaque mot prend sa place dans le texte. Philippe Besson dissèque chaque réplique, chaque geste, invitant le lecteur dans l'introspection, tourt à tour, des trois personnages. Avec sa plume fluide, Besson en fin scrutateur des rapports humains, s'attache, avec une justesse poétique et mélancolique, à effleurer les aspérités du couple. Il se les approprie et analyse les rapports et les relations humaines. Il s'attache, avec justesse poétique et mélancolique, à effleurer les aspérités du couple.
Douce mélancolie qui s'écoule... l'arrière saison est un livre très ''littéraire'', à lire d'une seule traite quand on est disponible et très réceptif. Besson nous livre un récit qui fait naître un lumineux univers. Un auteur à découvrir! 4.5
Sereine
De : Claarabel Envoyé : 24/09/2004 17:50
Dans "Les jours fragiles", Philippe Besson se glisse dans la peau d'une femme : Isabelle Rimbaud, la soeur du poète. Ce dernier est rapatrié d'Afrique, à Marseille, où il est gravement malade et subit une amputation de la jambe. L'enfant du pays va rentrer sur ses terres des Ardennes, dans ce pays qu'il n'a jamais aimé et a toujours rejeté, comme ses origines, d'être un enfant de "gens de peu". Arthur est souffrant, convalescent dans la ferme familiale où vit encore sa mère, muette de réprobation et d'aversion, et sa soeur Isabelle, compatissante, frustrée et partagée entre son amour pour son frère et sa colère après lui. Lui à qui elle reproche, dans son journal, seulement par écrit, car il y a beaucoup de choses qui ne se disent pas de vive voix dans cette famille. Elle lui reproche donc d'avoir brûlé sa vie, d'avoir été au-devant de ses malheurs et des souffrances actuelles, se punissant lui-même mais aussi sa famille. Elle lui en veut mais sa foi chrétienne l'excuse et la rend sourde et aveugle, amnésique également. Pourtant Arthur, lui, brûle de retourner en Afrique, de retrouver un grand et dernier amour perdu, de se délivrer de ses démons et d'avouer des confessions choquantes aux oreilles de sa soeur restée vieille fille. En somme, ce roman est un étrange déballage de bons et mauvais sentiments entre un frère, une soeur et en filigrane une mère. Un portrait sans ambages d'un poète qui a perdu de sa superbe, d'une soeur qui tente d'analyser la vie des siens, le gâchis, les silences et la mort qui approche. Rimbaud est condamné et Isabelle écrit dans son journal ses derniers jours, ces "jours fragiles".
C'est beaucoup d'amour dans ce roman, mais c'est poignant, fataliste et implacable. On s'y trouve dans ces Ardennes grises et lugubres, durant cet été 1891, où les jours vont s'écouler comme des grains dans un sablier du temps. Fatalement beau mais sinistre.
C. - 4 / 5 !! -
De : Claarabel Envoyé : 17/11/2004 17:59
Philippe BESSON - En l'absence des hommes
Premier roman de Philippe Besson, dont en fait je viens de lire le dernier opus ("Les jours fragiles"), "En l'absence des hommes" révélait un auteur très prometteur. Dans ce roman, déjà à la plume et l'atmosphère délicates, on traite d'amour et d'amitié entre hommes, teinté de misère et de misérabilisme ambiants par la faute de la Guerre. C'est l'été 1916, Vincent a seize ans, c'est un jeune homme de bonne famille, espiègle et insouciant, qui traite le monde avec indifférence. Durant cet été 1916, il va rencontrer deux hommes qui vont bouleverser son monde et sa vision des choses : le jour avec Marcel Proust, la nuit avec Arthur, le fils de la gouvernante, vingt ans, soldat sur les fronts à Verdun. Durant une courte permission d'une semaine, ces deux-là vont se trouver et s'aimer. Ce livre en livre progressivement les portées : les rencontres, les séductions par les mots et le badinage, la joliesse du style de Proust, les corps qui vont se basculer, les têtes se perdre, puis les séparations, les déchirures et les pertes. En trois parties, l'auteur livre façon "confidences d'un jeune homme sur un cahier d'écolier" les amours de trois hommes. On se prend au charme, à la passion et on partage l'effroi et le traumatisme des " Poilus ", à jamais marqués par ce terrible carnage, cet incompréhensible chaos. Donc, fabuleusement raconté, écrit d'une élégance déjà aisée, "En l'absence des hommes" est le premier roman d'un auteur que j'ai définitivement adopté parmi mes préférences ! (3.5/5)
De : Laure Envoyé : 18/11/2004 20:08
Philippe BESSON - L'arrière-saison
Quelle belle inspiration que celle de Philippe Besson devant le tableau d'Edward Hopper " les rôdeurs de la nuit"!
Selon ses dires, il a eu "l'impérieuse envie" de raconter l'histoire de la femme à la robe rouge et des trois hommes qui figurent dans cette peinture. Et avec quel talent, il a imaginé cette histoire dans laquelle on assiste aux retrouvailles de deux ex-amants! Il est vrai que c'est à peu près tout ce qui se passe dans ce livre et pourtant ...dès les toutes premières pages,on est imprégné de l'atmosphère de mélancolie qui baigne les personnages.
Dans ce livre, l'auteur se livre à une analyse fine et minutieuse des impressions et sentiments éprouvés par chacun , entrecoupée de quelques répliques- clés prononcées par les différents protagonistes. Le tout magnifiquement lié permet au lecteur de pénétrer au plus profond du coeur et du raisonnement de chaque personnage.
L'adaptation théâtrale du roman a aussi été écrite par Philippe Besson. Son récit respectant la règle des unités de lieu, de temps et d'action s'y prêtait parfaitement.
Ma note : C'est sans hésitation que je donne un 5/5 à ce livre qui est pour moi un énorme coup de coeur.
De : Chantal5500 Envoyé : 09/03/2005 15:27
Philippe BESSON - UN GARCON D'ITALIE
Editions VDB - 245 p.
Luca Saliéri est retrouvé mort sur les rives de l'Arno. Anna Morante, sa compagne, va devoir reconnaître le corps. Léo, lui, n'apprendra cette mort que par un article dans la presse. Et chacun, Luca (même mort), Anna et Léo, va nous faire le récit (en chapitres successifs très courts et nominatifs) de ses sentiments, de ses questionnements tout au long de l'enquête policière : s'agit-il d'un meurtre, d'un suicide ou d'un accident?
Le style est sobre, coulant, l'analyse psychologique des personnages est fouillée, leurs réactions, leurs doutes, leurs états d'âme sont relatés dans le détail et de façon superbe. Ce qui aurait pu être désagréable, douteux ou vulgaire, est raconté avec beaucoup de pudeur et de sensibilité. Le dénouement arrive à la dernière ligne et l'intérêt de la lecture est maintenu jusqu'au point final.
Une très belle découverte et un auteur que je relirai sans faute et avec plaisir.
4,25/5
De : Felindra2775 Envoyé : 22/03/2005 19:40
"Un garçon d'Italie" de Philippe BessonFormat : Poche - 221 pages
Résumé :
L'été finit à Florence, ville des princes et des énigmes. Mon histoire, elle, commence. Je m'appelle Luca et j'ai disparu. Deux êtres s'en vont à ma recherche : Anna, ma compagne, tout en courage et en douleur, et Leo, jeune homme mystérieux qu'on voit souvent rôder aux abords de la gare. Que je vous dise : je suis mort. Pourtant, c'est bien moi qui vous parle. " Philippe Besson (est) sans doute l'un des meilleurs romanciers français surgis au cours de ces dernières années [...]. Un garçon d'Italie est un roman âpre et puissant, à lire d'urgence. " François Busnel - L'Express.
Mon avis :
Le livre est écrit d'une façon originale. Les trois personnages s'expriment à tour de rôle, à la première personne. De ce roman se dégagent beaucoup d'émotions, de réflexions, de pensées, d'interrogations de part et d'autre. Au fur et à mesure que se déroule cette mini enquête, on apprend à mieux connaître les personnages, à mieux les cerner. Ils se mettent à nu, et on comprend cette relation à trois et ce qui les relie entre eux. J'aime beaucoup le style de l'auteur, limpide, clair, facile à lire mais riche de par son contenu.
Très beau roman que je vous recommande.
Je découvre cet auteur et je relirai de ses romans, c'est certain.
4.5/5
felindra
Re: Philippe BESSON (France)
De : MarieProze Envoyé : 12/04/2005 16:54
Philippe Besson - Un garçon d'Italie
Je serai directe. Je n'ai pas aimé ce roman.
Outre les décors qui sont esquissés comme de jolies aquarelles, j'ai peine à trouver du mérite à ce roman. L'intrigue est cousue de fil blanc et le dévoilement du "punch" est bâclé, tombe vite à plat. Les personnages, surtout Anna, sombrent parfois - sans qu'aucun facteur ne le justifie - dans le mélodramatique, se posent des questions incongrues, inappropriées ou tout simplement criblées de clichés. Ça sent le roman à formule, le roman au succès garanti. D'un ennui monstre.
2/5
De : Laure Envoyé : 20/05/2005 20:22
Un garçon d'Italie - Philippe Besson
Autant j'avais adoré L'arrière-saison de cet auteur, autant ce récit à trois voix ( celles de Luca, de sa compagne Anna et de Léo) m'a déçue par son côté sombre et âpre.
Petit à petit, le mystère de la vie et de la disparition de Luca va être percé et laisser place à la découverte d'une vérité difficile.
Par contre, comme dans L'arrière -saison, j'ai apprécié la finesse de l'étude psychologique des personnages.
Note: 3/5
De : MarieProze Envoyé : 03/06/2005 09:19
L'arrière-saison - Philippe BESSON
Pocket, mars 2005, 191 pages.
Dans L’arrière-saison, le récit est quasi inexistant, tout semble statique comme une mise en scène. Une femme attend dans un café son amant qui ne viendra pas. Curieusement, son ex-fiancé qu’elle n’a pas vu depuis cinq ans rentre en scène. On assiste à des retrouvailles qui inondent les protagonistes de souvenirs et d’hypothèses.
Cet esthétisme d’arrêt sur image est sans doute tout indiqué pour l’exercice auquel se livre Besson : donner vie au tableau de Edward Hopper, Nighthawks (1942). Toutefois, la couverture du roman (Pocket) réduit le tableau à un détail qui extirpe trois personnages de leur contexte et élimine complètement un mystérieux personnage. Ainsi, peut-on imaginer un tout autre scénario qui donnerait peut-être une importance plus marquée pour la ville et la solitude.
Ce roman primé que l’on dit " sobre, mélancolique et déchirant " m’a souvent énervée. Philippe Besson est un auteur inégal. Tantôt il se livre à une interprétation du comportement humain avec une rare finesse, tantôt il donne l’impression d’avoir puisé ses explications dans une presse féminine des années 80 ou dans un lacis de clichés populaires. Puis, la plume de Besson manque de mémoire et de rigueur. À plusieurs reprises, il décrit ses personnages de telle façon et quelques pages plus loin les fait agir d’une manière complètement incohérente. Comment Ben peut-il être distrait et à la fois tout entendre des conversations des clients ? Comment Louise peut-elle avoir une intuition sans égale et n’avoir jamais pressentie qu’elle était cocue ? Ce sont des détails qui cumulent vite et qui à la longue m’ont sérieusement irritée.
J’avais lu Un garçon d’Italie qui m’avait donné la même impression de cet auteur. La seconde chance est tout aussi ratée.
2,5/5
De : Felindra2775 Envoyé : 19/06/2005 17:38
"Les jours fragiles" de Philippe Besson
Julliard 188 pages
Résumé :
En juillet 1891, Arthur Rimbaud rentre d'Afrique gravement malade. Le poète choisit de partager les derniers jours de sa vie avec sa soeur Isabelle. Pourquoi ce rapprochement ? A travers ce journal intime fictif, Philippe Besson dessine le portrait d'une femme restée dans l'ombre d'un frère brillant et scandaleux. Isabelle recueille ses ultimes confessions sur sa vie, ses amours, sa poésie.
Mon avis :
Décidément, cet auteur me plaît bien. J'avais vu à la tété, il y a quelques années un téléfilm retraçant les années d'Arthur Rimbaud en Afrique. J'avais beaucoup aimé. Et ce livre est en somme la continustion, bien que ce soit une fiction. A travers ce journal intime qu'Isabelle, sa soeur, écrit, il ressort beaucoup de culpabilité et de dévouement pour ce frère. C'est bien écrit, avec grâce sans tomber dans la mièvrerie, pudique, plein d'émotions, d'amour et de dévotion.
Le portrait que Philippe Besson fait d'Arthur est celui d'un homme égoïste, laissant tout derrière lui, pour ne penser qu'à lui et à ses voyages.
Sa soeur, elle, a souffert du manque de ce frère, et pourtant quand il fait appel à elle, n'hésite pas à l'accompagner jusqu'au bout. Elle accepte tout de lui jusqu'à la fin, sans réfléchir. Elle lui reproche quand même la vie qu'il a menée, mais d'un autre côté elle lui pardonne car c'est une fervente catholique. Quant à sa mère, elle le renie carrément. Mais rien n'est dit clairement. Les non-dits font partie de ce livre. Tout ce qu'Isabelle a ressenti est mis dans ce journal. Livre très poignant
Et comme j'aime citer des passages qui m'ont interpellée, je vous les laisse découvrir.
"Alors que je me tiens dans l'ambrasure de la porte, dos au jardin, je l'entends qui me dit : La souffrance, celle du corps, je pourrais finir par m'y habituer, par en faire une compagne. Je la dompterai ou elle m'emportera. Mais la souffrance du coeur, on ne s'y accoutume jamais. Elle est insidieuse. Et bien plus dévastatrice.....".
"Et si je venais à disparaître à mon tour, serait-il gagné par le même chagrin ? Non, bien sûr. Moi, je n'ai pas la grâce d'avoir été fauchée au plus bel âge. Je suis restée en vie .....Pas de doute, je suis condamnée à demeurer terne, presque invisible.....
4/5
felindra
De : Felindra2775 Envoyé : 01/07/2005 18:03
"Son frère" de Philippe Besson
Julliard 158 pages
Résumé :
Un jour Thomas apprend qu'il est gravement malade et qu'il va probablement mourir. La nouvelle touche en plein coeur ce jeune homme si vivant, si amoureux. Comment supporter une telle épreuve ? Lucas, son frère, va l'accompagner durant ces quelques mois. Ils iront se réfugier dans la maison d'enfance, la maison blanche de l'île de Ré. Non pas pour attendre la mort mais pour vivre intensément chacune des heures qui leur sont données.
Mon avis :
Moi, qui suit contre l'acharnement thérapeutique je peux dire que j'ai été servie. Ce livre est écrit sous forme de journal et l'on assiste à cette longue descente aux enfers, à cette longue agonie avec souffrance et impuissance face à l'inéluctable. Il en ressort beaucoup de colère, de révolte et de violence. La situation est dédespérée et désespérante. Ce journal nous fait vivre des moments très forts d'intimité entre les deux frères. Philippe Besson ne nous épargne rien. Il décrit la réalité avec des mots durs et vrais. Il n'enrobe rien. Rien n'est caché. Au contraire. Le journal fait des allers-retours entre le temps où Thomas se trouvait à l'hôpital et la maison où il a choisi de mourir. J'ai été très touchée par cette vérité avec laquelle il décrit cette mort. Elle est là. On peut la palper. Il nous entraîte dans ce tourbillon et dans cette pesanteur et l'on ne peut que le suivre.
Quelques passages comme d'hab :
"Au petit matin, elles viennent à deux. Elles indiquent à Thomas qu'elles vont le raser, le préparer pour l'opération. Les draps du lit volent dans l'air vicié. Il est nu, à présent, offert en spectacle. "
"Je songe à Thomas et Manuel, l'un avec une infection dans son sang, l'autre avec une bestiole sur ses boyaux. Ils sont des enfants égarés, boitant de concert dans un monde bancal, des infirmes flamboyants, les impossibles rescapés de maladies mortelles, des soldats défaits, des condamnés. Dans quelques temps, aucun des deux ne sera plus là. Je leur survivrai."
" L'infirmière annonce qu'il faudra s'y reprendre à trois fois reprises, pendant trois jours consécutifs, pour retirer le drain. A part, je l'interroge pour savoir si cette manipulation sera douloureuse. Elle répond que Thomas ne pourra pas s'empêcher de hurler, que tous les patients hurlent, car il s'agit d'ôter de son corps sans aucune anesthésie une sorte de lame de couteau longue de quinze centimètres autour de laquelle les chairs se sont refermées."
"Sur leur visage, on lit la consternation et l'impuissance, car devant leurs visages, il y a un jeune homme qui souffre, qui agonise, perclus de perfusions, raccroché à la vie par des fils, des tubulures, des flacons, un jeune à la maigreur saisissante, qui ne se déplace que soutenu par deux infirmières, qu'on nettoie avec un gant de toilette en le manipulant sur un lit de torture. Ils devront bien finir par admettre qu'il ne s'en sortira pas."
4.5/5
felindra
Je veux visionner le film mais je vais attendre quelques jours avant de le faire.
De : Claarabel Envoyé : 25/08/2005 00:08
Un instant d'abandon - Philippe Besson
julliard, 213 pages
Un homme rentre au bercail, dans son village au bord des falaises, en Cornouailles. A Falmouth, la grisaille est constamment dans le ciel, mais aussi chez ses habitants. Ces derniers ne pardonnent pas qu'un des leurs se fasse remarquer, comme le cas de Thomas Sheppard. L'homme est de retour au pays, mais sous le coup de l'opprobre. Tom est désormais "un monstre" aux yeux de tous - il a tué son fils. Cinq années de prison n'ont pas lavé la haine des habitants de Falmouth - on lui en veut. Et celui-ci exacerbe le ressentiment en revenant au village - inadmissible ! Dans ce coin où les visages sont fermés, les femmes interdites au bistro, les hommes perdus en mer, "où rien ne se dit et tout se sait"... Tom a toutefois le sentiment d'être libre à Falmouth, bien que sous la coupe du bannissement. Par deux fois, il va se confesser : à deux autres exilés, deux âmes en peine. L'un va recevoir toute la vérité sur la disparition de son fils, l'autre va comprendre pourquoi il est rentré au 325, Melville Road.
Honnêtement, je ne pense pas que ce dernier né de Philippe Besson soit du grand cru ! Pourtant le début est prometteur et tient le lecteur agrippé, fasciné par cette ambiance morne qui règne à Falmouth. Le cadre est bien planté, les embruns, les falaises, l'isolement et le sentiment de non-retour sont très palpables. Et pourtant, l'auteur dérape en cours de route, la fin est flottante. Le glauque doit être associé à une certaine "poésie" pour être accepté, et là il n'y a que de la rigueur, de la violence. Le personnage de Tom Sheppard s'enterre et campe sur des positions que je trouve inexcusables. Et à trop les ressasser, je m'énerve presque contre ces petitesses qui ont ponctué le discours du pseudo repenti ! Trop facile... Bref, j'ai récemment lu une remarque sur Philippe Besson, devenu un peu trop fécond aux cours des dernière rentrées. La multiplication ne garantie pas la qualité, c'est à surveiller ! Et ce nouveau roman en est un preuve : la fin est bâclée.
3.5/5
De : Lhisbei Envoyé : 06/09/2005 18:41
Philippe Besson - L'arrière-saison
Pocket 191 pages
Résumé :
A Cape Cod, un soir de fin d’été, Louise Cooper prend un martini dans le café qu’elle préfère et qu’elle fréquente de puis 10 ans. Vêtue d’une robe rouge qui la met en valeur, elle attend Norman, son amant qui doit la rejoindre après avoir rompu avec sa femme. Pourtant ce n’est pas Norman qui pousse la porte de Chez Phillies mais Stephen, l’ex-fiancé de Louise qui l’a quitté 5 ans auparavant pour Rachel. Stephen vient de se séparer de sa femme. Ben, le serveur assiste à ses retrouvailles particulières
Mon avis.
Excellent, sobre, toute en retenue et pourtant très évocateur. Une scène unique racontée par les trois protagonistes principaux Louise, Stephen et Ben. L’auteur nous livre leurs pensées, leur cheminement, leurs réflexions et leur histoire tour à tour. C’est très réaliste, les personnages sont très réussis, très vrais. Les mots sont justes, le rythme parfait. Le temps s’écoule lentement à la lecture de ce roman et pourtant il passe très vite, trop vite. Et quand on sait que l’auteur a tissé son histoire à partir d’un tableau de Edward Hopper, le lecteur ne peut que s’avouer vaincu par tant de talent.
5/5
De : 2186Elfe Envoyé : 19/02/2006 11:39
Philippe Besson - Un instant d'abandon
C'est le premier livre de Philippe Besson que je lis. Belle découverte, quoiqu'un peu glauque tout de même. Ce qui m'a leplus interpellé c'est l'écriture qui est très poétique et fluide. Une introspection sur le thème de la mort, de la culpabilité, de l'autre...
La fin est en effet (comme le dit Clarabel) particulière et on s'attendait à plus d'imagination, c'est un peu facile, mais l'écriture sauve le tout je pense.
Ma note: 4/5
Philippe Besson - Un garçon d'Italie
Je serai directe. Je n'ai pas aimé ce roman.
Outre les décors qui sont esquissés comme de jolies aquarelles, j'ai peine à trouver du mérite à ce roman. L'intrigue est cousue de fil blanc et le dévoilement du "punch" est bâclé, tombe vite à plat. Les personnages, surtout Anna, sombrent parfois - sans qu'aucun facteur ne le justifie - dans le mélodramatique, se posent des questions incongrues, inappropriées ou tout simplement criblées de clichés. Ça sent le roman à formule, le roman au succès garanti. D'un ennui monstre.
2/5
De : Laure Envoyé : 20/05/2005 20:22
Un garçon d'Italie - Philippe Besson
Autant j'avais adoré L'arrière-saison de cet auteur, autant ce récit à trois voix ( celles de Luca, de sa compagne Anna et de Léo) m'a déçue par son côté sombre et âpre.
Petit à petit, le mystère de la vie et de la disparition de Luca va être percé et laisser place à la découverte d'une vérité difficile.
Par contre, comme dans L'arrière -saison, j'ai apprécié la finesse de l'étude psychologique des personnages.
Note: 3/5
De : MarieProze Envoyé : 03/06/2005 09:19
L'arrière-saison - Philippe BESSON
Pocket, mars 2005, 191 pages.
Dans L’arrière-saison, le récit est quasi inexistant, tout semble statique comme une mise en scène. Une femme attend dans un café son amant qui ne viendra pas. Curieusement, son ex-fiancé qu’elle n’a pas vu depuis cinq ans rentre en scène. On assiste à des retrouvailles qui inondent les protagonistes de souvenirs et d’hypothèses.
Cet esthétisme d’arrêt sur image est sans doute tout indiqué pour l’exercice auquel se livre Besson : donner vie au tableau de Edward Hopper, Nighthawks (1942). Toutefois, la couverture du roman (Pocket) réduit le tableau à un détail qui extirpe trois personnages de leur contexte et élimine complètement un mystérieux personnage. Ainsi, peut-on imaginer un tout autre scénario qui donnerait peut-être une importance plus marquée pour la ville et la solitude.
Ce roman primé que l’on dit " sobre, mélancolique et déchirant " m’a souvent énervée. Philippe Besson est un auteur inégal. Tantôt il se livre à une interprétation du comportement humain avec une rare finesse, tantôt il donne l’impression d’avoir puisé ses explications dans une presse féminine des années 80 ou dans un lacis de clichés populaires. Puis, la plume de Besson manque de mémoire et de rigueur. À plusieurs reprises, il décrit ses personnages de telle façon et quelques pages plus loin les fait agir d’une manière complètement incohérente. Comment Ben peut-il être distrait et à la fois tout entendre des conversations des clients ? Comment Louise peut-elle avoir une intuition sans égale et n’avoir jamais pressentie qu’elle était cocue ? Ce sont des détails qui cumulent vite et qui à la longue m’ont sérieusement irritée.
J’avais lu Un garçon d’Italie qui m’avait donné la même impression de cet auteur. La seconde chance est tout aussi ratée.
2,5/5
De : Felindra2775 Envoyé : 19/06/2005 17:38
"Les jours fragiles" de Philippe Besson
Julliard 188 pages
Résumé :
En juillet 1891, Arthur Rimbaud rentre d'Afrique gravement malade. Le poète choisit de partager les derniers jours de sa vie avec sa soeur Isabelle. Pourquoi ce rapprochement ? A travers ce journal intime fictif, Philippe Besson dessine le portrait d'une femme restée dans l'ombre d'un frère brillant et scandaleux. Isabelle recueille ses ultimes confessions sur sa vie, ses amours, sa poésie.
Mon avis :
Décidément, cet auteur me plaît bien. J'avais vu à la tété, il y a quelques années un téléfilm retraçant les années d'Arthur Rimbaud en Afrique. J'avais beaucoup aimé. Et ce livre est en somme la continustion, bien que ce soit une fiction. A travers ce journal intime qu'Isabelle, sa soeur, écrit, il ressort beaucoup de culpabilité et de dévouement pour ce frère. C'est bien écrit, avec grâce sans tomber dans la mièvrerie, pudique, plein d'émotions, d'amour et de dévotion.
Le portrait que Philippe Besson fait d'Arthur est celui d'un homme égoïste, laissant tout derrière lui, pour ne penser qu'à lui et à ses voyages.
Sa soeur, elle, a souffert du manque de ce frère, et pourtant quand il fait appel à elle, n'hésite pas à l'accompagner jusqu'au bout. Elle accepte tout de lui jusqu'à la fin, sans réfléchir. Elle lui reproche quand même la vie qu'il a menée, mais d'un autre côté elle lui pardonne car c'est une fervente catholique. Quant à sa mère, elle le renie carrément. Mais rien n'est dit clairement. Les non-dits font partie de ce livre. Tout ce qu'Isabelle a ressenti est mis dans ce journal. Livre très poignant
Et comme j'aime citer des passages qui m'ont interpellée, je vous les laisse découvrir.
"Alors que je me tiens dans l'ambrasure de la porte, dos au jardin, je l'entends qui me dit : La souffrance, celle du corps, je pourrais finir par m'y habituer, par en faire une compagne. Je la dompterai ou elle m'emportera. Mais la souffrance du coeur, on ne s'y accoutume jamais. Elle est insidieuse. Et bien plus dévastatrice.....".
"Et si je venais à disparaître à mon tour, serait-il gagné par le même chagrin ? Non, bien sûr. Moi, je n'ai pas la grâce d'avoir été fauchée au plus bel âge. Je suis restée en vie .....Pas de doute, je suis condamnée à demeurer terne, presque invisible.....
4/5
felindra
De : Felindra2775 Envoyé : 01/07/2005 18:03
"Son frère" de Philippe Besson
Julliard 158 pages
Résumé :
Un jour Thomas apprend qu'il est gravement malade et qu'il va probablement mourir. La nouvelle touche en plein coeur ce jeune homme si vivant, si amoureux. Comment supporter une telle épreuve ? Lucas, son frère, va l'accompagner durant ces quelques mois. Ils iront se réfugier dans la maison d'enfance, la maison blanche de l'île de Ré. Non pas pour attendre la mort mais pour vivre intensément chacune des heures qui leur sont données.
Mon avis :
Moi, qui suit contre l'acharnement thérapeutique je peux dire que j'ai été servie. Ce livre est écrit sous forme de journal et l'on assiste à cette longue descente aux enfers, à cette longue agonie avec souffrance et impuissance face à l'inéluctable. Il en ressort beaucoup de colère, de révolte et de violence. La situation est dédespérée et désespérante. Ce journal nous fait vivre des moments très forts d'intimité entre les deux frères. Philippe Besson ne nous épargne rien. Il décrit la réalité avec des mots durs et vrais. Il n'enrobe rien. Rien n'est caché. Au contraire. Le journal fait des allers-retours entre le temps où Thomas se trouvait à l'hôpital et la maison où il a choisi de mourir. J'ai été très touchée par cette vérité avec laquelle il décrit cette mort. Elle est là. On peut la palper. Il nous entraîte dans ce tourbillon et dans cette pesanteur et l'on ne peut que le suivre.
Quelques passages comme d'hab :
"Au petit matin, elles viennent à deux. Elles indiquent à Thomas qu'elles vont le raser, le préparer pour l'opération. Les draps du lit volent dans l'air vicié. Il est nu, à présent, offert en spectacle. "
"Je songe à Thomas et Manuel, l'un avec une infection dans son sang, l'autre avec une bestiole sur ses boyaux. Ils sont des enfants égarés, boitant de concert dans un monde bancal, des infirmes flamboyants, les impossibles rescapés de maladies mortelles, des soldats défaits, des condamnés. Dans quelques temps, aucun des deux ne sera plus là. Je leur survivrai."
" L'infirmière annonce qu'il faudra s'y reprendre à trois fois reprises, pendant trois jours consécutifs, pour retirer le drain. A part, je l'interroge pour savoir si cette manipulation sera douloureuse. Elle répond que Thomas ne pourra pas s'empêcher de hurler, que tous les patients hurlent, car il s'agit d'ôter de son corps sans aucune anesthésie une sorte de lame de couteau longue de quinze centimètres autour de laquelle les chairs se sont refermées."
"Sur leur visage, on lit la consternation et l'impuissance, car devant leurs visages, il y a un jeune homme qui souffre, qui agonise, perclus de perfusions, raccroché à la vie par des fils, des tubulures, des flacons, un jeune à la maigreur saisissante, qui ne se déplace que soutenu par deux infirmières, qu'on nettoie avec un gant de toilette en le manipulant sur un lit de torture. Ils devront bien finir par admettre qu'il ne s'en sortira pas."
4.5/5
felindra
Je veux visionner le film mais je vais attendre quelques jours avant de le faire.
De : Claarabel Envoyé : 25/08/2005 00:08
Un instant d'abandon - Philippe Besson
julliard, 213 pages
Un homme rentre au bercail, dans son village au bord des falaises, en Cornouailles. A Falmouth, la grisaille est constamment dans le ciel, mais aussi chez ses habitants. Ces derniers ne pardonnent pas qu'un des leurs se fasse remarquer, comme le cas de Thomas Sheppard. L'homme est de retour au pays, mais sous le coup de l'opprobre. Tom est désormais "un monstre" aux yeux de tous - il a tué son fils. Cinq années de prison n'ont pas lavé la haine des habitants de Falmouth - on lui en veut. Et celui-ci exacerbe le ressentiment en revenant au village - inadmissible ! Dans ce coin où les visages sont fermés, les femmes interdites au bistro, les hommes perdus en mer, "où rien ne se dit et tout se sait"... Tom a toutefois le sentiment d'être libre à Falmouth, bien que sous la coupe du bannissement. Par deux fois, il va se confesser : à deux autres exilés, deux âmes en peine. L'un va recevoir toute la vérité sur la disparition de son fils, l'autre va comprendre pourquoi il est rentré au 325, Melville Road.
Honnêtement, je ne pense pas que ce dernier né de Philippe Besson soit du grand cru ! Pourtant le début est prometteur et tient le lecteur agrippé, fasciné par cette ambiance morne qui règne à Falmouth. Le cadre est bien planté, les embruns, les falaises, l'isolement et le sentiment de non-retour sont très palpables. Et pourtant, l'auteur dérape en cours de route, la fin est flottante. Le glauque doit être associé à une certaine "poésie" pour être accepté, et là il n'y a que de la rigueur, de la violence. Le personnage de Tom Sheppard s'enterre et campe sur des positions que je trouve inexcusables. Et à trop les ressasser, je m'énerve presque contre ces petitesses qui ont ponctué le discours du pseudo repenti ! Trop facile... Bref, j'ai récemment lu une remarque sur Philippe Besson, devenu un peu trop fécond aux cours des dernière rentrées. La multiplication ne garantie pas la qualité, c'est à surveiller ! Et ce nouveau roman en est un preuve : la fin est bâclée.
3.5/5
De : Lhisbei Envoyé : 06/09/2005 18:41
Philippe Besson - L'arrière-saison
Pocket 191 pages
Résumé :
A Cape Cod, un soir de fin d’été, Louise Cooper prend un martini dans le café qu’elle préfère et qu’elle fréquente de puis 10 ans. Vêtue d’une robe rouge qui la met en valeur, elle attend Norman, son amant qui doit la rejoindre après avoir rompu avec sa femme. Pourtant ce n’est pas Norman qui pousse la porte de Chez Phillies mais Stephen, l’ex-fiancé de Louise qui l’a quitté 5 ans auparavant pour Rachel. Stephen vient de se séparer de sa femme. Ben, le serveur assiste à ses retrouvailles particulières
Mon avis.
Excellent, sobre, toute en retenue et pourtant très évocateur. Une scène unique racontée par les trois protagonistes principaux Louise, Stephen et Ben. L’auteur nous livre leurs pensées, leur cheminement, leurs réflexions et leur histoire tour à tour. C’est très réaliste, les personnages sont très réussis, très vrais. Les mots sont justes, le rythme parfait. Le temps s’écoule lentement à la lecture de ce roman et pourtant il passe très vite, trop vite. Et quand on sait que l’auteur a tissé son histoire à partir d’un tableau de Edward Hopper, le lecteur ne peut que s’avouer vaincu par tant de talent.
5/5
De : 2186Elfe Envoyé : 19/02/2006 11:39
Philippe Besson - Un instant d'abandon
C'est le premier livre de Philippe Besson que je lis. Belle découverte, quoiqu'un peu glauque tout de même. Ce qui m'a leplus interpellé c'est l'écriture qui est très poétique et fluide. Une introspection sur le thème de la mort, de la culpabilité, de l'autre...
La fin est en effet (comme le dit Clarabel) particulière et on s'attendait à plus d'imagination, c'est un peu facile, mais l'écriture sauve le tout je pense.
Ma note: 4/5
gallo- Nombre de messages : 2598
Location : Pays-Bas
Date d'inscription : 29/10/2008
Re: Philippe BESSON (France)
De : laureline45 Envoyé : 04/03/2006 19:12
Philippe BESSON - En l'absence des hommes
Pocket - 215 pages
En juillet 1916, Vincent a seize ans. Il semble intouchable, indifférent à ce qui peut se produire autour de lui : il vit une existence dorée dans l'hôtel particulier familial, bien à l'écart des tourments provoqués par la Grande Guerre.
Cet été 1916 aurait du être celui de l'insouciance, mais il ne le sera pas : il sera au contraire intense et meurtrier.
Intense parce que Vincent va croiser en l'espace de quelques jours les deux hommes qui vont bouleverser sa vie ou plutôt la lui révéler : Marcel et Arthur. Marcel est l'homme d'âge mur, l'écrivain célèbre avec lequel Vincent va nouer une relation amicale bien qu'ambigüe mais ô combien essentielle. Arthur est ce soldat de 21 ans qui, profitant d'une permission pour rendre visite à Blanche, sa mère, avant de rejoindre le front à Verdun, va faire entrer dans la vie bien tranquille de Vincent et l'amour et la guerre.
Meurtrier parce que le spectre de la Mort se rapproche de plus en plus des protagonistes à mesure que leurs liens se tissent et s'intensifient.
C'est pas le biais des écrits de Vincent consignés dans des cahiers d'écoliers que
l'histoire de ces trois hommes est relatée. L'extrait ci-dessous vous éclairera mieux que je ne pourrai le faire....
" Et, d'ailleurs, pourquoi écrire plutôt que rien ? Pourquoi cette manière de témoignage muet ? Mais parce que c'est la plus grande des aventures. Parce que la vie commence à seize ans, et j'ai seize ans. Parce que l'amour d'Arthur est la plus belle des offrandes, le bouleversement le plus décisif. Parce que l'amitié de Marcel est un don du ciel, un évènement qui n'aurait pas dû se produire, dont la probabilité de survenance était infime. Parce que cette histoire relève de l'exception. Je suis l'amant d'un soldat de 21 ans, je puis être l'ami d'un des plus grands romanciers vivants, je n'en retire ni honte ni gloire, juste un immense, un indépassable bonheur. C'est ce bonheur que je veux écrire. "
La guerre est omniprésente, les détails précis et bouleversants qui sortent de la bouche d'Arthur ou transparaissent dans ses lettres sont là pour témoigner de ce qui a été une immense boucherie.
La misère et la souffrance sont également incarnées dans le récit : elles ont les traits de Blanche, unique personnage féminin, qui n'en est pas moins important dans la mesure où,en dehors de la révélation sur la paternité d'Arthur qu'elle assène de manière tranchante et inattendue, Blanche est tout simplement admirable en ce qu'elle a connu la pauvreté en tant que fille, l'humiliation en tant que femme et la résignation en tant que mère. Malgré tout cela, cette femme trouve encore le moyen de faire preuve de tolérance et de compassion : en effet, il lui aurait été si simple de tourner le dos à son fils, de rejeter sa différence au lieu de l'accepter, simplement.
Mais il est aussi et surtout question d'amour, et peu importe si,en l'espèce,il lie deux hommes : certes on ne peut en faire totalement abstraction...et pourtant, les mots employés pour dépeindre cette relation amoureuse font passer cette "particularité" pour un détail finalement anodin tant le sentiment décrit est fort.
"En l'absence des hommes" est donc une histoire à la fois intime et pudique, racontée avec une très grande sensibilité, mais sans mièvrerie, simplement avec réalisme. C'est aussi un témoignage-hommage émouvant envers ces Poilus qui ne sont plus si nombreux...
C'était mon premier livre de Philippe Besson : je sais d'ores et déjà qu'il ne sera pas le dernier.
Pour conclure, ces quelques mots de Vincent...que je me suis appropriés ces dernières semaines, vu mon vécu, parce qu'ils sont tellement justes et que....
" Comment on résiste à cette folie, je l'ignore.
Comment on surmonte ce genre d'épreuve, je l'ignore.
Je suis dans l'ignorance intégrale, indépassable.
Ta perte, c'est ma perte.
Comment on continue, je l'ignore. Et pourtant, il faut vivre. "
Note : 5 / 5
Réponse
De : guillemette24 Envoyé : 05/03/2006 16:35
Aprsè la lecture de ce livre je n'ai plus jamais lâché besson qui ne m'a pas
déçue sauf sur le dernier que j'ai trouvé assez moyen !
Dans l'abscence des hommes il y a une dimension proustienne (si tant est que
cela se dise !)
De : laureline45 Envoyé : 05/03/2006 22:19
Philippe Besson - Un garçon d'Italie
Pocket - 221 pages
Luca Salieri avait 29 ans. Il vivait à Florence.
Il est retrouvé mort, noyé : mais quelle est donc la cause réelle de cette noyade ? Un accident ? Un meurtre ? Un suicide ?
Luca ne vivait pas seul. Il ne vivait pas non plus avec quelqu'un : il partageait son existence entre Anna Morante, sa compagne depuis 5 ans, et Leo Bertina, jeune prostitué d'une vingtaine d'année, son amant depuis quelques temps. Ce n'est pas qu'il n'aimait pas Anna, mais... "J'ai vécu des années heureux. Et, un jour, j'ai été plus heureux encore."
Anna était dans la lumière, Leo était dans l'ombre. Et c'est cette part d'ombre, ce secret si bien caché, que le décès de Luca va finalement révéler, au terme d'une quête dont aucun des deux personnages survivants ne sortira indemne.
Pour Anna, la révélation sera rude. "Lorsqu'on jette une lumière crue sur la partie du visage demeurée dans l'ombre, peut-il apparaître une difformité inquiétante, une laideur que vous n'aviez jamais aperçue jusque là ? Les adjectifs que vous employiez pour le qualifier peuvent-ils prendre un double sens ?"
Dans ce récit, chaque chapitre, bref et concis, est dévolu à un unique personnage, chacun s'exprimant à tour de rôle et chacun nous apostrophant successivement avec ses interrogations, ses doutes, ses illusions ou ses désillusions.
Le point de départ de l'histoire est identique ( la mort de Luca ), et pourtant, il existe des variantes selon que l'on suive le point de vue du mort, celui de la femme trompée ou celui de l'amant caché. Luca, Anna et Leo sont donc amenés à se dévoiler dans les moindres détails, et souvent très intimement, et, cependant, on ne peut déceler dans aucun des propos qui sont transcrits la moindre trace de vulgarité.
L'écriture de Philippe BESSON me plaît toujours autant...pourtant, il me manque ce "petit plus" que j'ai trouvé dans "En l'absence des hommes" et qui fait toute la différence. Peut être ai-je trouvé trop de similitudes entre ces deux histoires et enchaîné trop rapidement les deux romans pour pouvoir apprécier à sa juste valeur le second alors que je suis encore sous le charme du premier.
Une excellente lecture toutefois !
Note 4 / 5
De : odilette84 Envoyé : 29/03/2006 20:48
Un instant d'abandon
je ne refais pas le résumé.
allez autant le dire tout de suite je suis déçue, j'ai lu beaucoup de livres de Besson (tous en fait sauf "son frère").
Et là, je reste sur ma faim, c'est du Besson, d'accord, mais justement, il n'y a plus rien d'original. C'est bien écrit, mais très attendu, la fin est trop facile...
Je rejoins entièrement l'avis de Clarabel, donc je n'ajoute rien.
ma note : 3/5
mon préféré reste : "en l'absence des hommes"
De : Sahkti1 Envoyé : 04/04/2006 10:20
Philippe BESSON, Un garçon d'Italie
Le récit par plusieurs personnes m'a tout d'abord fait songer, pour l'idée, au Cercle de la Croix, de Iain Pears, récit dans lequel plusieurs voix racontaient à leur façon la même histoire, une intrigue criminelle.
Tout comme dans le livre de Besson, la voix était donnée, entre autres, à un mort. Original, intéressant, amusant à certains moments surtout que les vivants ne savent pas de quoi est mort le défunt, un beau mystère à la clé que chacun va tenter de dénouer. Pas facile. Nous voici donc avec trois narrateurs (sans compter, en effet, le charme ajouté par les épigraphes du Métier de vivre de Pavese).
Le tout commence par une présentation succincte des faits : "Le cadavre de Luca Salieri a été retrouvé aux premières heures de la matinée, ce 23 septembre, échoué sur la rive gauche de l'Arno, en contrebas du ponte Santa Trinita. Le corps était aux trois quarts immergé dans les eaux boueuses du fleuve, calmes à cet endroit, de sorte qu'il n'était que légèrement ballotté. Le visage reposait contre la terre ocre et sablonneuse, la joue exposée à la vue était dissimulée par la chevelure humide. Lorsque les carabiniers ont retourné la carcasse du mort, ils ont constaté qu'une pourriture verdâtre recouvrait la partie droite de la face. Luca Salieri avait vingt-neuf ans. Sa disparition avait été signalée deux jours plus tôt par sa compagne, Anna Morante."
La parole est ensuite donnée à Luca, Léo et Anna ; l’histoire commence véritablement à prendre vie.
Le témoignage de Luca est impressionnant, il raconte son décès, les sensations éprouvées par l’âme et par le corps, l’évolution de son enveloppe corporelle vers la pourriture. Le tout sans amertume ou colère, bien au contraire, c’est empreint de sang-froid. Luca ira jusqu’au bout de son histoire, dévoilant en fin de parcours comment il est mort.
Anna, c’est sa fiancée, elle se pose beaucoup de questions, elle pleure l’amour et l’absence, elle souffre.
De son côté, Léo attend aussi, mais plus discrètement qu’Anna, il attend tout simplement. Léo qui a rencontré Luca dans des toilettes glauques de gare. Un lien est né entre les deux, étrange et intense.
Magie contagieuse de l’écriture qui nous fait croire et deviner en même temps que les trois héros, nous sommes dans chacun d’eux, on suit l’histoire en s’y intégrant, en recollant les morceaux, en tentant nous aussi de comprendre. Un chassé-croisé de sentiments et de scènes hétéroclites.
Ma note: 4/5
De : Sahkti1 Envoyé : 04/04/2006 10:22
Philippe BESSON, Son frère
Thomas est atteint d'une maladie incurable. Face à l'issue dramatique, il ressent le besoin d'avoir son frère Lucas à ses côtés, il lui fait signe après une longue période de silence. Suivent de longs mois de maladie et de souffrance que Lucas raconte, il assiste son frère jusqu'au bout et nous fait partager cette épreuve.
Ce qui m'a énormément frappée (et touchée) dans ce texte de Besson, c'est la rage qui en ressort. Un homme se meurt, son frère le soutient. Cela semble naturel, cela relève de la logique humaine et pourtant...assister Thomas de la sorte demande de nombreux efforts et cela fait naître de la colère, de la révolte. Face à la mort bien sûr mais aussi face à ce poids trop lourd à porter, face à ces responsabilités à assumer, face à l'inéluctable qu'on ne peut repousser.
Les aller-retours entre l'hôpital et l'île des jours heureux, entre l'étouffement et l'air marin, entre le soleil et la grisaille n'enlèvent rien à la sensation de pesanteur qui augmente au fil des pages. C'est une situation désespérée contre laquelle il est impossible de se battre et cette impuissance peut rendre fou.
Le processus narratif emploué, ce journal d'un frère, aide à prendre une certaine distance mais en même temps l'intimité est tellement proche et palpable qu'on ne peut que s'engouffrer avec Lucas dans cette spirale sans retour. C'est éprouvant, Besson ne ménage pas ses lecteurs, il les embarque avec lui vers ce naufrage et c'est très bien. Cette implication "forcée" vaut bien mieux que tous les cocons d'ouate présentés par d'autres écrivains ou metteurs en scène pour décrire la mort. Car la mort ne se décrit pas, elle se vit.
L'engrenage est ici fatal pour tout le monde, cela se fait sans pathétisme à outrance ou effets de manche, tout y est montré et raconté avec réalisme et c'est sans doute un des aspects qui donne au livre toute sa force.
Ma note: 3,5/5
De : Sahkti1 Envoyé : 04/04/2006 10:23
Philippe BESSON, Les jours fragiles
Y a-t-il déballage entre Arthur et Isabelle ? Je ne le pense pas. Il y a surtout des non-dits, des histoires qu'on s'invente, des faits que l'on devine. Ces deux-là vivent dans la religion de la pudeur. De temps en temps quelques mots fusent, cruels et douloureux mais pour l'essentiel, ils se taisent et savent. Cela donne une relation forte qui est également très ambigüe. Isabelle est jalouse et possessive, elle en veut à ce frère de l'avoir abandonnée et de préféré l'Afrique à sa famille. Elle lui en veut de ne pas lui témoignager davantage de respect et de reconnaissance.
Elle s'en veut à elle aussi, se reproche son immobilisme, sa peur du monde et cet enfermement dans lequel la tient prisonnière une mère insensible et dure. Une mère à laquelle elle voudrait clamer son chagrin et ses rancoeurs mais à quoi bon, celle-ci ne pense qu'à elle.
Etrange relation entre un frère et une soeur que Philippe Besson invente avec tendresse et talent. Son écriture légère et élégante donne beaucoup de poids à ce faux journal intime, le lecteur pense lire une réelle biographie, un véritable carnet personnel. Beaucoup ont reproché à Isabelle Rimbaud d'avoir travesti l'image de son frère et d'avoir tu d'ignobles vérités. On peut se demander lesquelles, lorsqu'on a lu une biographie de Rimbaud. Tout semble avoir été dit, du pire au meilleur. Est-ce réellement la vie de Rimbaud qu'elle a voulu maquiller ? Ne serait-ce pas plutôt ses propres turpitudes ? Il me semble que oui et c'est cette voie que Philippe Besson privilégie, en lui donnant le rôle de gardienne de la mémoire dans son texte, une femme qui recueille les souffrances en demeurant muette et qui sait que "ce qui l'attend désormais, ce n'est rien d'autre qu'une existence d'éclopée, de convalescente irréparable" (p.158). Magnifique récit qui raconte les non-dits et offre au lecteur le parcours d'une femme déchirée par la vie.
Ma note: 4,5/5
De : Sahkti1 Envoyé : 04/04/2006 10:25
Philippe BESSON, L'arrière-saison
Philippe Besson est tombé en admiration devant un tableau d’Edward Hopper, « Les rôdeurs de la nuit », peint en 1942. A force de le contempler, il décida un jour de raconter l’histoire des personnages du tableau. On plonge dans l’imaginaire d’une femme vêtue de rouge et de deux hommes accoudés à un comptoir, celui du bar Phillies.
Sur le tableau, on dirait que la femme en rouge esquisse un sourire. Alors Besson imagine qu’elle sourit et raconte pourquoi. Louise est auteur de théâtre, elle termine souvent ses journées de travail dans ce troquet, à l’ombre de Ben le serveur, qui lui sert chaque fois invariablement et silencieusement le Martini qu’elle commande. Nous voici plongés dans l’univers des habitués du Phillies pénétrant leurs pensées les plus secrètes, devinant leurs silences, imaginant leurs vies.
Besson permet à chaque esprit de travailler le tableau de Hopper comme il entend. Il nous donne les pistes, à nous de les emprunter. Mais il me semble que ça ne va pas beaucoup plus loin de la part de l'auteur. Dommage.
Ma note: 3/5
Philippe BESSON - En l'absence des hommes
Pocket - 215 pages
En juillet 1916, Vincent a seize ans. Il semble intouchable, indifférent à ce qui peut se produire autour de lui : il vit une existence dorée dans l'hôtel particulier familial, bien à l'écart des tourments provoqués par la Grande Guerre.
Cet été 1916 aurait du être celui de l'insouciance, mais il ne le sera pas : il sera au contraire intense et meurtrier.
Intense parce que Vincent va croiser en l'espace de quelques jours les deux hommes qui vont bouleverser sa vie ou plutôt la lui révéler : Marcel et Arthur. Marcel est l'homme d'âge mur, l'écrivain célèbre avec lequel Vincent va nouer une relation amicale bien qu'ambigüe mais ô combien essentielle. Arthur est ce soldat de 21 ans qui, profitant d'une permission pour rendre visite à Blanche, sa mère, avant de rejoindre le front à Verdun, va faire entrer dans la vie bien tranquille de Vincent et l'amour et la guerre.
Meurtrier parce que le spectre de la Mort se rapproche de plus en plus des protagonistes à mesure que leurs liens se tissent et s'intensifient.
C'est pas le biais des écrits de Vincent consignés dans des cahiers d'écoliers que
l'histoire de ces trois hommes est relatée. L'extrait ci-dessous vous éclairera mieux que je ne pourrai le faire....
" Et, d'ailleurs, pourquoi écrire plutôt que rien ? Pourquoi cette manière de témoignage muet ? Mais parce que c'est la plus grande des aventures. Parce que la vie commence à seize ans, et j'ai seize ans. Parce que l'amour d'Arthur est la plus belle des offrandes, le bouleversement le plus décisif. Parce que l'amitié de Marcel est un don du ciel, un évènement qui n'aurait pas dû se produire, dont la probabilité de survenance était infime. Parce que cette histoire relève de l'exception. Je suis l'amant d'un soldat de 21 ans, je puis être l'ami d'un des plus grands romanciers vivants, je n'en retire ni honte ni gloire, juste un immense, un indépassable bonheur. C'est ce bonheur que je veux écrire. "
La guerre est omniprésente, les détails précis et bouleversants qui sortent de la bouche d'Arthur ou transparaissent dans ses lettres sont là pour témoigner de ce qui a été une immense boucherie.
La misère et la souffrance sont également incarnées dans le récit : elles ont les traits de Blanche, unique personnage féminin, qui n'en est pas moins important dans la mesure où,en dehors de la révélation sur la paternité d'Arthur qu'elle assène de manière tranchante et inattendue, Blanche est tout simplement admirable en ce qu'elle a connu la pauvreté en tant que fille, l'humiliation en tant que femme et la résignation en tant que mère. Malgré tout cela, cette femme trouve encore le moyen de faire preuve de tolérance et de compassion : en effet, il lui aurait été si simple de tourner le dos à son fils, de rejeter sa différence au lieu de l'accepter, simplement.
Mais il est aussi et surtout question d'amour, et peu importe si,en l'espèce,il lie deux hommes : certes on ne peut en faire totalement abstraction...et pourtant, les mots employés pour dépeindre cette relation amoureuse font passer cette "particularité" pour un détail finalement anodin tant le sentiment décrit est fort.
"En l'absence des hommes" est donc une histoire à la fois intime et pudique, racontée avec une très grande sensibilité, mais sans mièvrerie, simplement avec réalisme. C'est aussi un témoignage-hommage émouvant envers ces Poilus qui ne sont plus si nombreux...
C'était mon premier livre de Philippe Besson : je sais d'ores et déjà qu'il ne sera pas le dernier.
Pour conclure, ces quelques mots de Vincent...que je me suis appropriés ces dernières semaines, vu mon vécu, parce qu'ils sont tellement justes et que....
" Comment on résiste à cette folie, je l'ignore.
Comment on surmonte ce genre d'épreuve, je l'ignore.
Je suis dans l'ignorance intégrale, indépassable.
Ta perte, c'est ma perte.
Comment on continue, je l'ignore. Et pourtant, il faut vivre. "
Note : 5 / 5
Réponse
De : guillemette24 Envoyé : 05/03/2006 16:35
Aprsè la lecture de ce livre je n'ai plus jamais lâché besson qui ne m'a pas
déçue sauf sur le dernier que j'ai trouvé assez moyen !
Dans l'abscence des hommes il y a une dimension proustienne (si tant est que
cela se dise !)
De : laureline45 Envoyé : 05/03/2006 22:19
Philippe Besson - Un garçon d'Italie
Pocket - 221 pages
Luca Salieri avait 29 ans. Il vivait à Florence.
Il est retrouvé mort, noyé : mais quelle est donc la cause réelle de cette noyade ? Un accident ? Un meurtre ? Un suicide ?
Luca ne vivait pas seul. Il ne vivait pas non plus avec quelqu'un : il partageait son existence entre Anna Morante, sa compagne depuis 5 ans, et Leo Bertina, jeune prostitué d'une vingtaine d'année, son amant depuis quelques temps. Ce n'est pas qu'il n'aimait pas Anna, mais... "J'ai vécu des années heureux. Et, un jour, j'ai été plus heureux encore."
Anna était dans la lumière, Leo était dans l'ombre. Et c'est cette part d'ombre, ce secret si bien caché, que le décès de Luca va finalement révéler, au terme d'une quête dont aucun des deux personnages survivants ne sortira indemne.
Pour Anna, la révélation sera rude. "Lorsqu'on jette une lumière crue sur la partie du visage demeurée dans l'ombre, peut-il apparaître une difformité inquiétante, une laideur que vous n'aviez jamais aperçue jusque là ? Les adjectifs que vous employiez pour le qualifier peuvent-ils prendre un double sens ?"
Dans ce récit, chaque chapitre, bref et concis, est dévolu à un unique personnage, chacun s'exprimant à tour de rôle et chacun nous apostrophant successivement avec ses interrogations, ses doutes, ses illusions ou ses désillusions.
Le point de départ de l'histoire est identique ( la mort de Luca ), et pourtant, il existe des variantes selon que l'on suive le point de vue du mort, celui de la femme trompée ou celui de l'amant caché. Luca, Anna et Leo sont donc amenés à se dévoiler dans les moindres détails, et souvent très intimement, et, cependant, on ne peut déceler dans aucun des propos qui sont transcrits la moindre trace de vulgarité.
L'écriture de Philippe BESSON me plaît toujours autant...pourtant, il me manque ce "petit plus" que j'ai trouvé dans "En l'absence des hommes" et qui fait toute la différence. Peut être ai-je trouvé trop de similitudes entre ces deux histoires et enchaîné trop rapidement les deux romans pour pouvoir apprécier à sa juste valeur le second alors que je suis encore sous le charme du premier.
Une excellente lecture toutefois !
Note 4 / 5
De : odilette84 Envoyé : 29/03/2006 20:48
Un instant d'abandon
je ne refais pas le résumé.
allez autant le dire tout de suite je suis déçue, j'ai lu beaucoup de livres de Besson (tous en fait sauf "son frère").
Et là, je reste sur ma faim, c'est du Besson, d'accord, mais justement, il n'y a plus rien d'original. C'est bien écrit, mais très attendu, la fin est trop facile...
Je rejoins entièrement l'avis de Clarabel, donc je n'ajoute rien.
ma note : 3/5
mon préféré reste : "en l'absence des hommes"
De : Sahkti1 Envoyé : 04/04/2006 10:20
Philippe BESSON, Un garçon d'Italie
Le récit par plusieurs personnes m'a tout d'abord fait songer, pour l'idée, au Cercle de la Croix, de Iain Pears, récit dans lequel plusieurs voix racontaient à leur façon la même histoire, une intrigue criminelle.
Tout comme dans le livre de Besson, la voix était donnée, entre autres, à un mort. Original, intéressant, amusant à certains moments surtout que les vivants ne savent pas de quoi est mort le défunt, un beau mystère à la clé que chacun va tenter de dénouer. Pas facile. Nous voici donc avec trois narrateurs (sans compter, en effet, le charme ajouté par les épigraphes du Métier de vivre de Pavese).
Le tout commence par une présentation succincte des faits : "Le cadavre de Luca Salieri a été retrouvé aux premières heures de la matinée, ce 23 septembre, échoué sur la rive gauche de l'Arno, en contrebas du ponte Santa Trinita. Le corps était aux trois quarts immergé dans les eaux boueuses du fleuve, calmes à cet endroit, de sorte qu'il n'était que légèrement ballotté. Le visage reposait contre la terre ocre et sablonneuse, la joue exposée à la vue était dissimulée par la chevelure humide. Lorsque les carabiniers ont retourné la carcasse du mort, ils ont constaté qu'une pourriture verdâtre recouvrait la partie droite de la face. Luca Salieri avait vingt-neuf ans. Sa disparition avait été signalée deux jours plus tôt par sa compagne, Anna Morante."
La parole est ensuite donnée à Luca, Léo et Anna ; l’histoire commence véritablement à prendre vie.
Le témoignage de Luca est impressionnant, il raconte son décès, les sensations éprouvées par l’âme et par le corps, l’évolution de son enveloppe corporelle vers la pourriture. Le tout sans amertume ou colère, bien au contraire, c’est empreint de sang-froid. Luca ira jusqu’au bout de son histoire, dévoilant en fin de parcours comment il est mort.
Anna, c’est sa fiancée, elle se pose beaucoup de questions, elle pleure l’amour et l’absence, elle souffre.
De son côté, Léo attend aussi, mais plus discrètement qu’Anna, il attend tout simplement. Léo qui a rencontré Luca dans des toilettes glauques de gare. Un lien est né entre les deux, étrange et intense.
Magie contagieuse de l’écriture qui nous fait croire et deviner en même temps que les trois héros, nous sommes dans chacun d’eux, on suit l’histoire en s’y intégrant, en recollant les morceaux, en tentant nous aussi de comprendre. Un chassé-croisé de sentiments et de scènes hétéroclites.
Ma note: 4/5
De : Sahkti1 Envoyé : 04/04/2006 10:22
Philippe BESSON, Son frère
Thomas est atteint d'une maladie incurable. Face à l'issue dramatique, il ressent le besoin d'avoir son frère Lucas à ses côtés, il lui fait signe après une longue période de silence. Suivent de longs mois de maladie et de souffrance que Lucas raconte, il assiste son frère jusqu'au bout et nous fait partager cette épreuve.
Ce qui m'a énormément frappée (et touchée) dans ce texte de Besson, c'est la rage qui en ressort. Un homme se meurt, son frère le soutient. Cela semble naturel, cela relève de la logique humaine et pourtant...assister Thomas de la sorte demande de nombreux efforts et cela fait naître de la colère, de la révolte. Face à la mort bien sûr mais aussi face à ce poids trop lourd à porter, face à ces responsabilités à assumer, face à l'inéluctable qu'on ne peut repousser.
Les aller-retours entre l'hôpital et l'île des jours heureux, entre l'étouffement et l'air marin, entre le soleil et la grisaille n'enlèvent rien à la sensation de pesanteur qui augmente au fil des pages. C'est une situation désespérée contre laquelle il est impossible de se battre et cette impuissance peut rendre fou.
Le processus narratif emploué, ce journal d'un frère, aide à prendre une certaine distance mais en même temps l'intimité est tellement proche et palpable qu'on ne peut que s'engouffrer avec Lucas dans cette spirale sans retour. C'est éprouvant, Besson ne ménage pas ses lecteurs, il les embarque avec lui vers ce naufrage et c'est très bien. Cette implication "forcée" vaut bien mieux que tous les cocons d'ouate présentés par d'autres écrivains ou metteurs en scène pour décrire la mort. Car la mort ne se décrit pas, elle se vit.
L'engrenage est ici fatal pour tout le monde, cela se fait sans pathétisme à outrance ou effets de manche, tout y est montré et raconté avec réalisme et c'est sans doute un des aspects qui donne au livre toute sa force.
Ma note: 3,5/5
De : Sahkti1 Envoyé : 04/04/2006 10:23
Philippe BESSON, Les jours fragiles
Y a-t-il déballage entre Arthur et Isabelle ? Je ne le pense pas. Il y a surtout des non-dits, des histoires qu'on s'invente, des faits que l'on devine. Ces deux-là vivent dans la religion de la pudeur. De temps en temps quelques mots fusent, cruels et douloureux mais pour l'essentiel, ils se taisent et savent. Cela donne une relation forte qui est également très ambigüe. Isabelle est jalouse et possessive, elle en veut à ce frère de l'avoir abandonnée et de préféré l'Afrique à sa famille. Elle lui en veut de ne pas lui témoignager davantage de respect et de reconnaissance.
Elle s'en veut à elle aussi, se reproche son immobilisme, sa peur du monde et cet enfermement dans lequel la tient prisonnière une mère insensible et dure. Une mère à laquelle elle voudrait clamer son chagrin et ses rancoeurs mais à quoi bon, celle-ci ne pense qu'à elle.
Etrange relation entre un frère et une soeur que Philippe Besson invente avec tendresse et talent. Son écriture légère et élégante donne beaucoup de poids à ce faux journal intime, le lecteur pense lire une réelle biographie, un véritable carnet personnel. Beaucoup ont reproché à Isabelle Rimbaud d'avoir travesti l'image de son frère et d'avoir tu d'ignobles vérités. On peut se demander lesquelles, lorsqu'on a lu une biographie de Rimbaud. Tout semble avoir été dit, du pire au meilleur. Est-ce réellement la vie de Rimbaud qu'elle a voulu maquiller ? Ne serait-ce pas plutôt ses propres turpitudes ? Il me semble que oui et c'est cette voie que Philippe Besson privilégie, en lui donnant le rôle de gardienne de la mémoire dans son texte, une femme qui recueille les souffrances en demeurant muette et qui sait que "ce qui l'attend désormais, ce n'est rien d'autre qu'une existence d'éclopée, de convalescente irréparable" (p.158). Magnifique récit qui raconte les non-dits et offre au lecteur le parcours d'une femme déchirée par la vie.
Ma note: 4,5/5
De : Sahkti1 Envoyé : 04/04/2006 10:25
Philippe BESSON, L'arrière-saison
Philippe Besson est tombé en admiration devant un tableau d’Edward Hopper, « Les rôdeurs de la nuit », peint en 1942. A force de le contempler, il décida un jour de raconter l’histoire des personnages du tableau. On plonge dans l’imaginaire d’une femme vêtue de rouge et de deux hommes accoudés à un comptoir, celui du bar Phillies.
Sur le tableau, on dirait que la femme en rouge esquisse un sourire. Alors Besson imagine qu’elle sourit et raconte pourquoi. Louise est auteur de théâtre, elle termine souvent ses journées de travail dans ce troquet, à l’ombre de Ben le serveur, qui lui sert chaque fois invariablement et silencieusement le Martini qu’elle commande. Nous voici plongés dans l’univers des habitués du Phillies pénétrant leurs pensées les plus secrètes, devinant leurs silences, imaginant leurs vies.
Besson permet à chaque esprit de travailler le tableau de Hopper comme il entend. Il nous donne les pistes, à nous de les emprunter. Mais il me semble que ça ne va pas beaucoup plus loin de la part de l'auteur. Dommage.
Ma note: 3/5
gallo- Nombre de messages : 2598
Location : Pays-Bas
Date d'inscription : 29/10/2008
Re: Philippe BESSON (France)
De : Sahkti1 Envoyé : 04/04/2006 10:28
Philippe BESSON, En l'absence des hommes
Beaucoup de choses déjà formulées autour de cet ouvrage.
A mes yeux, il s'agit plus que d'une amitié, il s'agit d'une échappatoire, d'une véritable délivrance. Vincent ne veut pas mourir, les tranchées de Verdun très peu pour lui et comme on le comprend ! Il est plein de vie et de fougue, il veut vivre avec passion et c'est ce qu'il fera. En plongeant à corps perdu dans l'oeuvre de Proust qui lui permet d'oublier la guerre et ses horreurs. Une liberté d'esprit qui lui offrira, le temps d'une trop courte permission, les plaisirs d'une relation amoureuse interdite avec un autre militaire prénommé Arthur.
Il se dégage une telle hargne et une telle envie de vivre de ce roman, un tel appétit d'amour et aussi beaucoup de désillusions.
Ma note: 3,5/5
De : clochette Envoyé : 26/04/2006 08:02
Philippe Besson - Les jours fragiles
Pocket _ 152 pages
Lors de ces jours fragiles, Isabelle a accompagné son frère, Arthur Rimbaud, jusqu’à sa fin. Il l’avait laissée encore jeune fille quand il était encore lui-même un jeune homme, mais vieilli prématurément par sa folle vie de poète et ses aventures contre-natures. Lors de ce départ, il avait décidé de laisser derrière lui sa sensibilité adolescente pour aller s’endurcir sous le dur soleil de l’Afrique. Il revient aujourd’hui, malade, amputé d’une jambe. Isabelle le soigne dans la maison de leur enfance. Mais la gangrène continue son œuvre et chacun sait que ces jours sont comptés. Isabelle devient le réceptacle des derniers jours d’Arthur, de ses souvenirs heureux ou maheureux, des événements qui ont marqués sa vie, de son enfance à jamais envolée.
C’est un très beau texte que celui-ci. Philippe Besson sait manier les mots. Certains passages ont une force émotionnelle très forte.
J’avais déjà beaucoup aimé l’Arrière-saison. Ce livre ne fait que confirmer ma première impression.
Extrait p.124 :
« C’est quoi, être un homme, Arthur ? Que me répondrait-il (…) Evoquerait-il la figure triomphante de l’adolescent, cette grâce tranquille et magnifique, cette assurance sans arrogance, l’éclat de ses seize ans ? Devient-on un homme lorsque l’aramature se déploie, et que la sensualité soudain déborde ?
Me dirait-il les torses qui s’emboîtent, les mains qui effleurent les paupières closes, les doigts qui se nouent, les jambes de l’un qui s’enroulent autour de la taille de l’autre ? Est-on un homme quand on fait l’épreuve de la chair ?
Accepterait-il de parler de sa poéise, de ses vers qui éclaireront les siècles à venir, de ses mots si bien trouvés, si bien pensés qui aveuglaient les bien-pensants, qui stupéfiaient les voyants ? Un homme, est-ce son œuvre ?
Raconterait-il la peau qui affronte le soleil, les muscles dans l’effort, la carcasse qui résiste, les bras qui cognent contre la pierre ? Oui, faut-il avoir surmonté l’adversité ? (…) »
Note : 4 / 5
Clochette
De : lalyre7032 Envoyé : 24/12/2006 11:28
Les jours fragiles - Philippe Besson
Pocket
C'est Isabelle ,la soeur de Rimbauld qui écrit dans le journal qui compose ce livre,parle tout d'abord de la composition de la famille ,un père qui les a abandonné,deux soeurs mortes très jeunes,un frère Frédéric,exclu de la famille par la mère,personne au coeur sec,un monstre de froideur et enfin Arthur,un être hors du commun, qui après avoir vagabondé par monts et par vaux,après l'amputation d'une jambe,revient chez sa mère et sa soeur,dans son Ardennes natale,il a trente sept ans mais c'est déja un vieillard,gangrené,malade,à bout de forces et saignant de son moignon purulent,c'est donc Isabelle,vieille fille de trente ans pucelle et bigote qui va être sa confidente,l'accompagnatrice de ce poète voyageur,homosexuel,elle sera le témoin du récit de sa splendeur passée et de ses tourments.Les derniers jours du poète s'effacent à chaque page du journal jusqu'à ce qu'il expire à ses côtés.
Mon avis : Ce n'est pas une biographie c'est un journal intime fictif d'un personnage réel,bien que l'on apprenne beaucoup de choses sur la vie de ce poète.C'est surtout une belle leçon sur l'amour fraternelle et le dévouement.C'est un très beau livre écrit avec beaucoup de maîtrise.
Pour moi c'est un bijou..... 5/5
De : doriane99 Envoyé : 20/01/2007 15:33
Les jours fragiles
Isabelle Rimbaud, soeur cadette du grand poète, nous confie ses pensées intimes dans ce journal (fictif), elle nous relate les derniers mois et l'agonie de son frère.
Un sujet qui ne m'emballait pas particulièrement au début, Rimbaud n'est pas mon poète préféré et j'ignorais absolument tout de sa vie... L'écriture tout en nuance de Besson m'a scotchée au livre ! L'histoire d'une famille où l'on ne se parle pas, d'où l'affection est sinon absente du moins tue... On n'arrive pas à comprendre cette mère d'une froideur de glace, on est émus par la dévotion d'Isabelle envers son frère et on ne peut s'empêcher de plaindre ce pauvre Rimbaud qui aura fui toute sa vie pour chercher un bonheur qu'il ne trouvera jamais...
Ce livre m'a donné l'envie de me renseigner plus avant sur Rimbaud, son oeuvre mais aussi l'envie de lire d'autres livres de Besson... Une belle réussite !
4/5
De : lalyre7032 Envoyé : 14/04/2007 18:55
L'arrière-saison - Philippe Besson
Pocket
A Cap Code,petite ville sur le littoral,au sud de Boston,c'est l'automne,il fait beau.Au café chez Phillies,c'est le nom de la patronne ou Louise se rend chaque jour pour prendre son Martini blanc.Il n'y a personne sauf le barman Ben qui est le seul à connaître les problèmes de Louise et à la comprendre à mi-mots.Elle attend son ami Norman,comédien,qui n'arrivera jamais.Pourtant ce dimanche matin,un événement va se produire,voici quelqu'un qui entre ,c'est Stephen qu'elle n'a plus vu depuis cinq ans.Elle et lui ont formé autrefois un des couples les plus en vue de Boston,elle,jeune comédienne ,devenue auteur de pièces à succès.Lui jeune homme diplômé de Harvard,descendant d'une vieille famille fortunée,ils se sont aimé pendant quelques années jusqu'au jour ou il la trompe avec leur amie Rachel.Ce fut la rupture et Louise s'était juré de ne plus revoir.Ces retrouvailles semblent n'être que l'occasion de faire renaître le passé,il se quitte et partent chacun de leur côté.
L'auteur a écrit ce livre inspiré par une peinture de Edward Hopper ou il y a une femme en robe rouge accoudée au comptoir en compagnie de deux hommes.Un roman très lent ou je n'ai pas vraiment accroché malgré le style très beau. 4/5
Lalyre
De : lalyre7032 Envoyé : 25/04/2007 18:55
En l'absence des hommes - Philippe Besson
Pocket 215 P.
Eté 1916,le narrateur Vincent,un jeune adolescent de 16 ans,nous fait le récit de ses premiers émois amoureux avec un jeune soldat Arthur,âgé de 21 ans revenu en permission et de Marcel,un homme de 45 ans,écrivain-poète.il nous décrit sa première rencontre avec Arthur,ses premiers émois et leurs ébats sexuels,de leur découverte de l'amour.Avec Marcel c'est surtout de l'amitié qu'il s'agit,bien que Marcel aime les jeunes garçons.
Ensuite,ce sont surtout les échages épistolaires entre les amoureux et entre Vincent et Marcel,à qui il avoue son amour pour Vincent,jusqu'à ce que la mère d'Arthur recoive une lettre du commandant de la compagnie du jeune soldat.
Mais surtout l'échange déchirant entre la mère d,Arthur et Vincent ou la mère dévoile un terrible secret qu'elle garde en elle depuis vingt ans,un coup de théâtre qui m'a fait boum au coeur.....
Oups !! Quel livre magnifique avec un début troublant et parfois choquant,vu l'âge de Vincent,mais on s'attache à ces jeunes gens et j'ai eu bien du mal à quitter ce livre,il est certain que j'aurais aimé quelques pages de plus,ne serait-ce que pour ne pas le quitter le coeur lourd.C'est en tout cas,ce que j'ai ressenti......
5/5
Lalyre
De : lalyre7032 Envoyé : 22/05/2007 18:56
L'enfant d'octobre - Philippe Besson
Grasset 190 P.
Ce roman est l'évocation de l'assassinat du petit Grégory Villemin,que le criminel a jeté dans les eaux de la Vologne ,dans les Vosges.Il nous parle du procès,de tout ce qui a déja été dit,les menaces du corbeau,l'innocence ou la culpabilité de la mère, Christine,les dérapages des gendarmes,les errements de la justice, la mort de Bernard Laroche abattu par le père de l'enfant,Jean-Marie Villemin.L'auteur se met à la place de Christine en prenant la parole à sa place,nous faisant ressentir la souffrance de cette femme face à l'atroce,à l'inconcevable perte de son enfant,une mère qui restera à jamais meurtrie,devant faire face aux calomnies et supporter pendant tant d'années les dérives et les erreurs des procédures même après avoir été déclarée innocente.
Un roman par endroit fictif,car l'auteur a écrit ce livre romanesque en livrant des propos de certains des protagonistes,qui ne sont que purs fruits de son imagination mais à l'évidence ce roman est tiré de faits réels.Mais quelle intensité dramatique ,que de mots qui sonnent tellement justes et qui donnent à réfléchir sur la justice qui est et restera telle.Cela me rappelle les petites filles Julie et Melissa et bien d'autres.......
5/5
Lalyre
De : Mousseliine Envoyé : 07/06/2007 03:08
Un commentaire reçu par courriel : L'enfant d'octobre
Voici mes commentaires sur ce livre de Philippe Besson
Il y a eu la Révolution d’octobre 1917 qui occasionna un bouleversement de société en Russie. Il y a eu octobre 1984 et la mort violente de Grégory Villemin qui bouleversa notre société.
L’auteur nous propose un découpage somme toute classique puisqu’il relate les faits dans une ordre chronologique en partant de la jeunesse des parents de Grégory. Cela nous permet de mieux comprendre leur comportement.
Il cerne avec soin la personnalité du juge et nous fait découvrir les difficultés d’un dossier pourri de maladresses, d’hésitations face à une incapacité de trouver le corbeau malgré les études graphologiques successives. Toutes ces tergiversations amènent des arrestations où les victimes deviennent les accusés.
Philippe Besson dénonce également le rôle équivoque des médias qui outrepassent leur rôle d’information pour se placer comme juges.
Au fil des pages, Philippe Besson insère des textes en caractère italique ; ce sont les commentaires de Christine, la maman de Grégory et cela donne une « image vérité » que l’on rencontre actuellement dans pas mal d’émissions télévisées style « reality show, confessions intimes » ! Ce procédé rend encore plus crédibles et dignes de foi tous les éléments qui se trouvent dans ce livre.
La langue de Philippe Besson est pure, très agréable à lire et son vocabulaire nullement pédant nous touche par sa justesse de ton : pour les « confessions » de Christine placées en italique, l’auteur utilise les mots qu’aurait pu prononcer Christine. Par ailleurs, pour la relation des événements, Philippe Besson recherche la beauté de la phrase mais sans excès pour garder un naturel vé! ridique. Il est aussi un maître de la conjugaison et de la concordance des temps quand il introduit un passé surcomposé que peu d’auteurs risquent à utiliser : « dès qu’ils ont eu remballé leur bonheur et tourné les talons, on s’est demandé où ils avaient trouvé l’argent… »
Didier D'HALLUIN
De : Myanka_K9 Envoyé : 2007-11-05 08:54
Les jours fragiles
Julliard (188 pages)
Arthur Rimbaud revient en invalide mourir parmi les siens. Sa soeur Isabelle l’accompagne vers la mort et c’est sous la forme du journal intime qu’elle nous livre ses pensées et relate l’agonie de son frère.
Ce live m’a plutôt accablée par l’absence d’amour ou d’affection même à l’approche de la mort. Dans ce sens le texte est très efficace. Les membres de cette famille n’ont pas d’amour les uns pour les autres. Ces ultimes moments partagés dans le cheminement vers la mort et qui devraient être si précieux, on sent qu’ils les subissent beaucoup plus qu’ils ne les souhaitent parce qu’en vérité tout sépare les personnages, ils n’ont rien en commun sauf le même sang qui coule dans leurs veines, et qu’ils n’ont nul part ailleurs où se trouver.
L’écriture est fine et le ton personnel bien sûr comme on s’y attendrait en lisant un journal. Un certain intérêt réside aussi dans le fait qu’il pourrait s’agir du journal de deux personnes plutôt que d’une seule puisque la soeur y rapporte les faits et gestes, les souvenirs relatés et les états d’âme (supposés) du frère. Il y a de beaux passages et d’autres qui frappent en plein visage.
Pourtant les cris du coeur de la narratrice n’ont pas atteint le mien. Les personnages, leurs sorts, leurs peines, leurs interrogations m’ont laissée indifférente et le texte n’a complètement capté mon attention qu’à certains moments forts.
3.75/5
Extraits:
Il ne répond pas aux questions que je ne lui pose pas. Il est une énigme et je suis une ignare.
J’écris cela dans la terreur. Car certaines vérités, évidemment, ne sont pas bonnes à dire. Plus tard, il me faudra tout détruire. Et tout réécrire. Je mentirai à son propos car il y a tant à cacher. Je mentirai dans le seul but d’éviter que l’opprobre et la honte ne fondent sur notre famille, sur notre nom. Je mentirai pour que le légitime courroux du Tout-Puissant ne s’exerce pas contre nous. J’arrangerai son histoire, afin qu’il entre pur et sans taches dans la postérité que sa poésie lui assure. Je nous sauverai de ses turpitudes.
De : ithys13 Envoyé : 2008-03-06 10:15
Philippe Besson - l'Homme Acidentel
Une écriture fluide et légère propre à l'auteur, le sujet bien que proche du film " rockeback mountain" n'a malheureusement pas réussi à m' émouvoir.
ce qui était bouleversant dans le film, la virilité , l'interdit d'un amour qui étaient abordés avec tact et subtilité, devient un romantisme mielleux accopagné de scènes à type porno.
l'histoire se passe en Californie, tous les ingrédients, lui jeune star rebelle à la James Dean, l'autre jeune flic viril(qui a subit des attouchements dans son enfance) , va bientôt être père, belle voiture, belle maison, cadre de Beverly Hills.
Une histoire d'amour, faut aimer!
moi j'ai été déçue
2,5/5
Philippe BESSON, En l'absence des hommes
Beaucoup de choses déjà formulées autour de cet ouvrage.
A mes yeux, il s'agit plus que d'une amitié, il s'agit d'une échappatoire, d'une véritable délivrance. Vincent ne veut pas mourir, les tranchées de Verdun très peu pour lui et comme on le comprend ! Il est plein de vie et de fougue, il veut vivre avec passion et c'est ce qu'il fera. En plongeant à corps perdu dans l'oeuvre de Proust qui lui permet d'oublier la guerre et ses horreurs. Une liberté d'esprit qui lui offrira, le temps d'une trop courte permission, les plaisirs d'une relation amoureuse interdite avec un autre militaire prénommé Arthur.
Il se dégage une telle hargne et une telle envie de vivre de ce roman, un tel appétit d'amour et aussi beaucoup de désillusions.
Ma note: 3,5/5
De : clochette Envoyé : 26/04/2006 08:02
Philippe Besson - Les jours fragiles
Pocket _ 152 pages
Lors de ces jours fragiles, Isabelle a accompagné son frère, Arthur Rimbaud, jusqu’à sa fin. Il l’avait laissée encore jeune fille quand il était encore lui-même un jeune homme, mais vieilli prématurément par sa folle vie de poète et ses aventures contre-natures. Lors de ce départ, il avait décidé de laisser derrière lui sa sensibilité adolescente pour aller s’endurcir sous le dur soleil de l’Afrique. Il revient aujourd’hui, malade, amputé d’une jambe. Isabelle le soigne dans la maison de leur enfance. Mais la gangrène continue son œuvre et chacun sait que ces jours sont comptés. Isabelle devient le réceptacle des derniers jours d’Arthur, de ses souvenirs heureux ou maheureux, des événements qui ont marqués sa vie, de son enfance à jamais envolée.
C’est un très beau texte que celui-ci. Philippe Besson sait manier les mots. Certains passages ont une force émotionnelle très forte.
J’avais déjà beaucoup aimé l’Arrière-saison. Ce livre ne fait que confirmer ma première impression.
Extrait p.124 :
« C’est quoi, être un homme, Arthur ? Que me répondrait-il (…) Evoquerait-il la figure triomphante de l’adolescent, cette grâce tranquille et magnifique, cette assurance sans arrogance, l’éclat de ses seize ans ? Devient-on un homme lorsque l’aramature se déploie, et que la sensualité soudain déborde ?
Me dirait-il les torses qui s’emboîtent, les mains qui effleurent les paupières closes, les doigts qui se nouent, les jambes de l’un qui s’enroulent autour de la taille de l’autre ? Est-on un homme quand on fait l’épreuve de la chair ?
Accepterait-il de parler de sa poéise, de ses vers qui éclaireront les siècles à venir, de ses mots si bien trouvés, si bien pensés qui aveuglaient les bien-pensants, qui stupéfiaient les voyants ? Un homme, est-ce son œuvre ?
Raconterait-il la peau qui affronte le soleil, les muscles dans l’effort, la carcasse qui résiste, les bras qui cognent contre la pierre ? Oui, faut-il avoir surmonté l’adversité ? (…) »
Note : 4 / 5
Clochette
De : lalyre7032 Envoyé : 24/12/2006 11:28
Les jours fragiles - Philippe Besson
C'est Isabelle ,la soeur de Rimbauld qui écrit dans le journal qui compose ce livre,parle tout d'abord de la composition de la famille ,un père qui les a abandonné,deux soeurs mortes très jeunes,un frère Frédéric,exclu de la famille par la mère,personne au coeur sec,un monstre de froideur et enfin Arthur,un être hors du commun, qui après avoir vagabondé par monts et par vaux,après l'amputation d'une jambe,revient chez sa mère et sa soeur,dans son Ardennes natale,il a trente sept ans mais c'est déja un vieillard,gangrené,malade,à bout de forces et saignant de son moignon purulent,c'est donc Isabelle,vieille fille de trente ans pucelle et bigote qui va être sa confidente,l'accompagnatrice de ce poète voyageur,homosexuel,elle sera le témoin du récit de sa splendeur passée et de ses tourments.Les derniers jours du poète s'effacent à chaque page du journal jusqu'à ce qu'il expire à ses côtés.
Mon avis : Ce n'est pas une biographie c'est un journal intime fictif d'un personnage réel,bien que l'on apprenne beaucoup de choses sur la vie de ce poète.C'est surtout une belle leçon sur l'amour fraternelle et le dévouement.C'est un très beau livre écrit avec beaucoup de maîtrise.
Pour moi c'est un bijou..... 5/5
De : doriane99 Envoyé : 20/01/2007 15:33
Les jours fragiles
Isabelle Rimbaud, soeur cadette du grand poète, nous confie ses pensées intimes dans ce journal (fictif), elle nous relate les derniers mois et l'agonie de son frère.
Un sujet qui ne m'emballait pas particulièrement au début, Rimbaud n'est pas mon poète préféré et j'ignorais absolument tout de sa vie... L'écriture tout en nuance de Besson m'a scotchée au livre ! L'histoire d'une famille où l'on ne se parle pas, d'où l'affection est sinon absente du moins tue... On n'arrive pas à comprendre cette mère d'une froideur de glace, on est émus par la dévotion d'Isabelle envers son frère et on ne peut s'empêcher de plaindre ce pauvre Rimbaud qui aura fui toute sa vie pour chercher un bonheur qu'il ne trouvera jamais...
Ce livre m'a donné l'envie de me renseigner plus avant sur Rimbaud, son oeuvre mais aussi l'envie de lire d'autres livres de Besson... Une belle réussite !
4/5
De : lalyre7032 Envoyé : 14/04/2007 18:55
L'arrière-saison - Philippe Besson
A Cap Code,petite ville sur le littoral,au sud de Boston,c'est l'automne,il fait beau.Au café chez Phillies,c'est le nom de la patronne ou Louise se rend chaque jour pour prendre son Martini blanc.Il n'y a personne sauf le barman Ben qui est le seul à connaître les problèmes de Louise et à la comprendre à mi-mots.Elle attend son ami Norman,comédien,qui n'arrivera jamais.Pourtant ce dimanche matin,un événement va se produire,voici quelqu'un qui entre ,c'est Stephen qu'elle n'a plus vu depuis cinq ans.Elle et lui ont formé autrefois un des couples les plus en vue de Boston,elle,jeune comédienne ,devenue auteur de pièces à succès.Lui jeune homme diplômé de Harvard,descendant d'une vieille famille fortunée,ils se sont aimé pendant quelques années jusqu'au jour ou il la trompe avec leur amie Rachel.Ce fut la rupture et Louise s'était juré de ne plus revoir.Ces retrouvailles semblent n'être que l'occasion de faire renaître le passé,il se quitte et partent chacun de leur côté.
L'auteur a écrit ce livre inspiré par une peinture de Edward Hopper ou il y a une femme en robe rouge accoudée au comptoir en compagnie de deux hommes.Un roman très lent ou je n'ai pas vraiment accroché malgré le style très beau. 4/5
Lalyre
De : lalyre7032 Envoyé : 25/04/2007 18:55
En l'absence des hommes - Philippe Besson
Pocket 215 P.
Eté 1916,le narrateur Vincent,un jeune adolescent de 16 ans,nous fait le récit de ses premiers émois amoureux avec un jeune soldat Arthur,âgé de 21 ans revenu en permission et de Marcel,un homme de 45 ans,écrivain-poète.il nous décrit sa première rencontre avec Arthur,ses premiers émois et leurs ébats sexuels,de leur découverte de l'amour.Avec Marcel c'est surtout de l'amitié qu'il s'agit,bien que Marcel aime les jeunes garçons.
Ensuite,ce sont surtout les échages épistolaires entre les amoureux et entre Vincent et Marcel,à qui il avoue son amour pour Vincent,jusqu'à ce que la mère d'Arthur recoive une lettre du commandant de la compagnie du jeune soldat.
Mais surtout l'échange déchirant entre la mère d,Arthur et Vincent ou la mère dévoile un terrible secret qu'elle garde en elle depuis vingt ans,un coup de théâtre qui m'a fait boum au coeur.....
Oups !! Quel livre magnifique avec un début troublant et parfois choquant,vu l'âge de Vincent,mais on s'attache à ces jeunes gens et j'ai eu bien du mal à quitter ce livre,il est certain que j'aurais aimé quelques pages de plus,ne serait-ce que pour ne pas le quitter le coeur lourd.C'est en tout cas,ce que j'ai ressenti......
5/5
Lalyre
De : lalyre7032 Envoyé : 22/05/2007 18:56
L'enfant d'octobre - Philippe Besson
Grasset 190 P.
Ce roman est l'évocation de l'assassinat du petit Grégory Villemin,que le criminel a jeté dans les eaux de la Vologne ,dans les Vosges.Il nous parle du procès,de tout ce qui a déja été dit,les menaces du corbeau,l'innocence ou la culpabilité de la mère, Christine,les dérapages des gendarmes,les errements de la justice, la mort de Bernard Laroche abattu par le père de l'enfant,Jean-Marie Villemin.L'auteur se met à la place de Christine en prenant la parole à sa place,nous faisant ressentir la souffrance de cette femme face à l'atroce,à l'inconcevable perte de son enfant,une mère qui restera à jamais meurtrie,devant faire face aux calomnies et supporter pendant tant d'années les dérives et les erreurs des procédures même après avoir été déclarée innocente.
Un roman par endroit fictif,car l'auteur a écrit ce livre romanesque en livrant des propos de certains des protagonistes,qui ne sont que purs fruits de son imagination mais à l'évidence ce roman est tiré de faits réels.Mais quelle intensité dramatique ,que de mots qui sonnent tellement justes et qui donnent à réfléchir sur la justice qui est et restera telle.Cela me rappelle les petites filles Julie et Melissa et bien d'autres.......
5/5
Lalyre
De : Mousseliine Envoyé : 07/06/2007 03:08
Un commentaire reçu par courriel : L'enfant d'octobre
Voici mes commentaires sur ce livre de Philippe Besson
Il y a eu la Révolution d’octobre 1917 qui occasionna un bouleversement de société en Russie. Il y a eu octobre 1984 et la mort violente de Grégory Villemin qui bouleversa notre société.
L’auteur nous propose un découpage somme toute classique puisqu’il relate les faits dans une ordre chronologique en partant de la jeunesse des parents de Grégory. Cela nous permet de mieux comprendre leur comportement.
Il cerne avec soin la personnalité du juge et nous fait découvrir les difficultés d’un dossier pourri de maladresses, d’hésitations face à une incapacité de trouver le corbeau malgré les études graphologiques successives. Toutes ces tergiversations amènent des arrestations où les victimes deviennent les accusés.
Philippe Besson dénonce également le rôle équivoque des médias qui outrepassent leur rôle d’information pour se placer comme juges.
Au fil des pages, Philippe Besson insère des textes en caractère italique ; ce sont les commentaires de Christine, la maman de Grégory et cela donne une « image vérité » que l’on rencontre actuellement dans pas mal d’émissions télévisées style « reality show, confessions intimes » ! Ce procédé rend encore plus crédibles et dignes de foi tous les éléments qui se trouvent dans ce livre.
La langue de Philippe Besson est pure, très agréable à lire et son vocabulaire nullement pédant nous touche par sa justesse de ton : pour les « confessions » de Christine placées en italique, l’auteur utilise les mots qu’aurait pu prononcer Christine. Par ailleurs, pour la relation des événements, Philippe Besson recherche la beauté de la phrase mais sans excès pour garder un naturel vé! ridique. Il est aussi un maître de la conjugaison et de la concordance des temps quand il introduit un passé surcomposé que peu d’auteurs risquent à utiliser : « dès qu’ils ont eu remballé leur bonheur et tourné les talons, on s’est demandé où ils avaient trouvé l’argent… »
Didier D'HALLUIN
De : Myanka_K9 Envoyé : 2007-11-05 08:54
Les jours fragiles
Julliard (188 pages)
Arthur Rimbaud revient en invalide mourir parmi les siens. Sa soeur Isabelle l’accompagne vers la mort et c’est sous la forme du journal intime qu’elle nous livre ses pensées et relate l’agonie de son frère.
Ce live m’a plutôt accablée par l’absence d’amour ou d’affection même à l’approche de la mort. Dans ce sens le texte est très efficace. Les membres de cette famille n’ont pas d’amour les uns pour les autres. Ces ultimes moments partagés dans le cheminement vers la mort et qui devraient être si précieux, on sent qu’ils les subissent beaucoup plus qu’ils ne les souhaitent parce qu’en vérité tout sépare les personnages, ils n’ont rien en commun sauf le même sang qui coule dans leurs veines, et qu’ils n’ont nul part ailleurs où se trouver.
L’écriture est fine et le ton personnel bien sûr comme on s’y attendrait en lisant un journal. Un certain intérêt réside aussi dans le fait qu’il pourrait s’agir du journal de deux personnes plutôt que d’une seule puisque la soeur y rapporte les faits et gestes, les souvenirs relatés et les états d’âme (supposés) du frère. Il y a de beaux passages et d’autres qui frappent en plein visage.
Pourtant les cris du coeur de la narratrice n’ont pas atteint le mien. Les personnages, leurs sorts, leurs peines, leurs interrogations m’ont laissée indifférente et le texte n’a complètement capté mon attention qu’à certains moments forts.
3.75/5
Extraits:
Il ne répond pas aux questions que je ne lui pose pas. Il est une énigme et je suis une ignare.
J’écris cela dans la terreur. Car certaines vérités, évidemment, ne sont pas bonnes à dire. Plus tard, il me faudra tout détruire. Et tout réécrire. Je mentirai à son propos car il y a tant à cacher. Je mentirai dans le seul but d’éviter que l’opprobre et la honte ne fondent sur notre famille, sur notre nom. Je mentirai pour que le légitime courroux du Tout-Puissant ne s’exerce pas contre nous. J’arrangerai son histoire, afin qu’il entre pur et sans taches dans la postérité que sa poésie lui assure. Je nous sauverai de ses turpitudes.
De : ithys13 Envoyé : 2008-03-06 10:15
Philippe Besson - l'Homme Acidentel
Une écriture fluide et légère propre à l'auteur, le sujet bien que proche du film " rockeback mountain" n'a malheureusement pas réussi à m' émouvoir.
ce qui était bouleversant dans le film, la virilité , l'interdit d'un amour qui étaient abordés avec tact et subtilité, devient un romantisme mielleux accopagné de scènes à type porno.
l'histoire se passe en Californie, tous les ingrédients, lui jeune star rebelle à la James Dean, l'autre jeune flic viril(qui a subit des attouchements dans son enfance) , va bientôt être père, belle voiture, belle maison, cadre de Beverly Hills.
Une histoire d'amour, faut aimer!
moi j'ai été déçue
2,5/5
gallo- Nombre de messages : 2598
Location : Pays-Bas
Date d'inscription : 29/10/2008
Re: Philippe BESSON (France)
Philippe Besson - Les jours fragiles.
Julliard 2004, Pocket 2006, 153 pg.
Le journal fictif de la soeur d'Arthur Rimbaud sur les derniers mois de Rimbaud, à Marseille, Roche et Marseille. Peu de nouvelles informations pour moi. Je me suis demandé "qu'est-ce que l'auteur nous veut dire" et vraiment la réponse n'est pas venu. Le choix de la forme d'un journal m'a rendu la lecture ennuyeuse: j'ai jamais lu plus de 20 pages à la fois, ça a trainé. D'ou ma note 2,5/5.
Julliard 2004, Pocket 2006, 153 pg.
Le journal fictif de la soeur d'Arthur Rimbaud sur les derniers mois de Rimbaud, à Marseille, Roche et Marseille. Peu de nouvelles informations pour moi. Je me suis demandé "qu'est-ce que l'auteur nous veut dire" et vraiment la réponse n'est pas venu. Le choix de la forme d'un journal m'a rendu la lecture ennuyeuse: j'ai jamais lu plus de 20 pages à la fois, ça a trainé. D'ou ma note 2,5/5.
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Gallo
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Re: Philippe BESSON (France)
Philippe Besson - Un instant d'abandon.
Julliard 2005, Pocket 2006, 181 pg.
Le narrateur retourne à son village après avoir passé quelques années en prison pour cause d'abandon de son enfant mort. Le narrateur remâche ses sentiments, raconte les circonstances de l'accident mortel à un homme immigré placide, et raconte les circonstances en prison à une fille-mère; deux personnes qui peuvent comprendre sa ''proscription"; avec presque seul point positif dans tout le récit la rencontre d'un autre homme qui devient son ami. Si les phrases sont bien tournés, le sujet m'était ennuyeux, le texte morose tout au long. Pas mon genre de littérature. Ma note 2,5/5.
Julliard 2005, Pocket 2006, 181 pg.
Le narrateur retourne à son village après avoir passé quelques années en prison pour cause d'abandon de son enfant mort. Le narrateur remâche ses sentiments, raconte les circonstances de l'accident mortel à un homme immigré placide, et raconte les circonstances en prison à une fille-mère; deux personnes qui peuvent comprendre sa ''proscription"; avec presque seul point positif dans tout le récit la rencontre d'un autre homme qui devient son ami. Si les phrases sont bien tournés, le sujet m'était ennuyeux, le texte morose tout au long. Pas mon genre de littérature. Ma note 2,5/5.
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Date d'inscription : 29/10/2008
En l'absence des hommes
En l’absence des hommes
10/18, 2001, 214 pages
Quatrième de couverture : Eté 1916. Vincent découvre la passion dans les bars d’Arthur, jeune soldat qui tente d’échapper pour quelques jours à l’horreur des tranchées. Dans le même temps, il ébauche une affection amoureuse avec l’écrivain mondain et renommé, Marcel Proust. Le temps de ce bel été, l’un va devenir l’amant, l’autre l’ami. Comme deux fragiles éclats de bonheur au milieu de la tragédie.
Critique : A travers ce roman, je découvrais l’œuvre de Besson. Très rapidement j’ai été embarqué par le style somptueux de l’auteur où chaque phrase est ciselée, mais aussi par cette magnifique histoire où le jeune narrateur est bouleversant dans ses premiers émois, mais aussi dans les liens particuliers et uniques qu’il crée avec Marcel, l’auteur. Rien de graveleux, juste la tendresse des corps et des sentiments face à l’horreur de la Grande Guerre, face à la boucherie implacable de Verdun. Chaque phrase, chaque instant a son importance. Et puis l’habile construction du récit nous fait basculer du journal intime au roman épistolaire, puis à nouveau au journal intime. L’horreur prend alors toute sa dimension, l’éloignement forcé des trois protagonistes, les non-dits créent un climat pesant, angoissant, étouffant. Dans la solitude de chacun, la tragédie est palpable, bouleversante. Un très grand roman.
4,75/5
10/18, 2001, 214 pages
Quatrième de couverture : Eté 1916. Vincent découvre la passion dans les bars d’Arthur, jeune soldat qui tente d’échapper pour quelques jours à l’horreur des tranchées. Dans le même temps, il ébauche une affection amoureuse avec l’écrivain mondain et renommé, Marcel Proust. Le temps de ce bel été, l’un va devenir l’amant, l’autre l’ami. Comme deux fragiles éclats de bonheur au milieu de la tragédie.
Critique : A travers ce roman, je découvrais l’œuvre de Besson. Très rapidement j’ai été embarqué par le style somptueux de l’auteur où chaque phrase est ciselée, mais aussi par cette magnifique histoire où le jeune narrateur est bouleversant dans ses premiers émois, mais aussi dans les liens particuliers et uniques qu’il crée avec Marcel, l’auteur. Rien de graveleux, juste la tendresse des corps et des sentiments face à l’horreur de la Grande Guerre, face à la boucherie implacable de Verdun. Chaque phrase, chaque instant a son importance. Et puis l’habile construction du récit nous fait basculer du journal intime au roman épistolaire, puis à nouveau au journal intime. L’horreur prend alors toute sa dimension, l’éloignement forcé des trois protagonistes, les non-dits créent un climat pesant, angoissant, étouffant. Dans la solitude de chacun, la tragédie est palpable, bouleversante. Un très grand roman.
4,75/5
Un garçon d'Italie
Un garçon d’Italie
Pocket, 2003, 221 pages
Résumé : L’été se termine à Florence, un homme Luca a disparu. Deux personnes le recherchent, Anna sa compagne et Leo, jeune homme mystérieux qui drague et se prostitue aux abords de la gare. Luca est mort, mais il se dévoile enfin aux yeux de ceux qui l’aiment…
Critique : Encore un roman de Besson à l’écriture puissante, intelligente et sans fioriture. On suit à tour de rôle les trois personnages Luca, Anna et Leo qui expriment leur vision des événements et lèvent peu à peu le voile sur cet enchaînement qui a conduit à la mort de Luca. Le roman est bouleversant quant à sa capacité à décortiquer, au scalpel, le travail de deuil de ceux qui restent. Il est âpre dans sa façon de décrire la mort dans ses aspects corporels. La construction du récit, où chaque personnage écrit peu à peu sa vérité, donne au roman un rythme et un suspense presque policier. On est pris dès la première page et jusqu’à la dernière ligne. Une superbe réussite, un grand roman à découvrir d’urgence.
4,5/5
Pocket, 2003, 221 pages
Résumé : L’été se termine à Florence, un homme Luca a disparu. Deux personnes le recherchent, Anna sa compagne et Leo, jeune homme mystérieux qui drague et se prostitue aux abords de la gare. Luca est mort, mais il se dévoile enfin aux yeux de ceux qui l’aiment…
Critique : Encore un roman de Besson à l’écriture puissante, intelligente et sans fioriture. On suit à tour de rôle les trois personnages Luca, Anna et Leo qui expriment leur vision des événements et lèvent peu à peu le voile sur cet enchaînement qui a conduit à la mort de Luca. Le roman est bouleversant quant à sa capacité à décortiquer, au scalpel, le travail de deuil de ceux qui restent. Il est âpre dans sa façon de décrire la mort dans ses aspects corporels. La construction du récit, où chaque personnage écrit peu à peu sa vérité, donne au roman un rythme et un suspense presque policier. On est pris dès la première page et jusqu’à la dernière ligne. Une superbe réussite, un grand roman à découvrir d’urgence.
4,5/5
Re: Philippe BESSON (France)
les jours fragiles
En mai 1891, Arthur Rimbaud, surdoué scandaleux, revient en France
après plus de dix ans d'exil en Afrique. Il ne lui reste que six mois à
vivre. Contre toute attente, il choisit de les passer aux côtés
d'Isabelle, sa soeur cadette, âgée de trente ans. Celle-ci va veiller
sur lui, balançant entre l'effroi intime et la folle espérance.
On lit donc le journal d'Isabelle, la soeur d'Arthur,
on est médusé par la froideur et la rigidité de la mère...
c'est vraiment très bien écrit et ne me suis pas ennuyée....
quelques critiques
http://www.suite101.fr/content/les-jours-fragiles-de-philippe-besson-la-biographie-autrement-a10689
http://culture-et-debats.over-blog.com/article-283350.html
vais certainement tenter un autre Philippe Besson
4/5
- Broché: 151 pages
- Editeur : Pocket; Édition : EDITION POCKET N° 12028 (19 août 2005)
- Collection : Littrature
- ISBN-10: 2266136089
- ISBN-13: 978-2266136082
En mai 1891, Arthur Rimbaud, surdoué scandaleux, revient en France
après plus de dix ans d'exil en Afrique. Il ne lui reste que six mois à
vivre. Contre toute attente, il choisit de les passer aux côtés
d'Isabelle, sa soeur cadette, âgée de trente ans. Celle-ci va veiller
sur lui, balançant entre l'effroi intime et la folle espérance.
On lit donc le journal d'Isabelle, la soeur d'Arthur,
on est médusé par la froideur et la rigidité de la mère...
c'est vraiment très bien écrit et ne me suis pas ennuyée....
quelques critiques
http://www.suite101.fr/content/les-jours-fragiles-de-philippe-besson-la-biographie-autrement-a10689
http://culture-et-debats.over-blog.com/article-283350.html
vais certainement tenter un autre Philippe Besson
4/5
noemiejardine- Nombre de messages : 604
Date d'inscription : 05/08/2009
anna44- Nombre de messages : 1736
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Date d'inscription : 01/10/2009
Re: Philippe BESSON (France)
En l'absence des hommes
descriptif d'amazon.fr:
Au début, il est sans doute un peu dérangeant cet amour entre ce vieil
écrivain et ce très jeune homme. Mais très vite on se rend compte qu'il
restera sur un plan purement platonique. Alors s'installe une véritable
fascination pour chacun des mots qu'ils échangent, au cours de
profondes et longues conversations, puis au fil de lettres admirables,
lorsque Marcel doit quitter la ville. Car l'écrivain en question, c'est
Proust bien sûr, même s'il n'est jamais nommé. Exactement au moment où
naît cette passion (qui n'est pas sans évoquer un certain amour
vénitien si bien conté par Thomas Mann), le jeune héros connaît
l'amour, charnel celui-là, avec son beau soldat de voisin. En lieu et
place des mots de la passion platonique, s'échangent ici les gestes,
caresses, regards, silences de l'Amour... puis les mots aussi, lorsque
le soldat regagne le front. Poésie pure, la double correspondance qui
s'installe est d'une beauté fulgurante. Véritable sonate à deux voix, à
la gloire de l'amour sous toutes ses formes. On ressort de cette
lecture bouleversé par la double et précoce découverte – à la fois
tragique et immémoriale – que vit le héros : celle de l'amour et de la
mort. En l'absence des hommes nous met en présence du talent... d'autant plus remarquable que Philippe Besson signe là son premier roman. --Laure Anciel
--
vraiment un très beau livre, le premier écrit de Besson? mais c'est un vrai bijou!
une facture parfaite, et la langue est superbe...
5/5
deux critiques sympas:
http://www.biblioblog.fr/post/2008/06/05/en-l-absence-des-hommes-philippe-besson
http://fibromaman.blogspot.com/2010/08/philippe-besson-en-labsence-des-hommes.html
descriptif d'amazon.fr:
Au début, il est sans doute un peu dérangeant cet amour entre ce vieil
écrivain et ce très jeune homme. Mais très vite on se rend compte qu'il
restera sur un plan purement platonique. Alors s'installe une véritable
fascination pour chacun des mots qu'ils échangent, au cours de
profondes et longues conversations, puis au fil de lettres admirables,
lorsque Marcel doit quitter la ville. Car l'écrivain en question, c'est
Proust bien sûr, même s'il n'est jamais nommé. Exactement au moment où
naît cette passion (qui n'est pas sans évoquer un certain amour
vénitien si bien conté par Thomas Mann), le jeune héros connaît
l'amour, charnel celui-là, avec son beau soldat de voisin. En lieu et
place des mots de la passion platonique, s'échangent ici les gestes,
caresses, regards, silences de l'Amour... puis les mots aussi, lorsque
le soldat regagne le front. Poésie pure, la double correspondance qui
s'installe est d'une beauté fulgurante. Véritable sonate à deux voix, à
la gloire de l'amour sous toutes ses formes. On ressort de cette
lecture bouleversé par la double et précoce découverte – à la fois
tragique et immémoriale – que vit le héros : celle de l'amour et de la
mort. En l'absence des hommes nous met en présence du talent... d'autant plus remarquable que Philippe Besson signe là son premier roman. --Laure Anciel
--
vraiment un très beau livre, le premier écrit de Besson? mais c'est un vrai bijou!
une facture parfaite, et la langue est superbe...
5/5
deux critiques sympas:
http://www.biblioblog.fr/post/2008/06/05/en-l-absence-des-hommes-philippe-besson
http://fibromaman.blogspot.com/2010/08/philippe-besson-en-labsence-des-hommes.html
noemiejardine- Nombre de messages : 604
Date d'inscription : 05/08/2009
Re: Philippe BESSON (France)
son frère
je partage tout à fait l'avis de Felindra 2775
j'ai souffert dans ces chapitres décrivant un médecin chef détestable, plein de morgue et écrasant son patient sans vouloir jamais l'écouter....l'attitude de ces médecins est terrifiante! Heureusement, je sais que les choses ont quand même changé, en France aussi j'imagine...l'autonomie du patient et le respect de sa volonté est aujourd'hui mieux respectée qu'elle ne l'était au début des années 80.....
Mais ce petit récit, c'est aussi une très belle histoire d'amour fraternel....
Philippe Besson a une écriture tout en finesse, lumineuse, il va par petites touches légères, comme un aquarelliste.....
5/5
- Broché: 151 pages
- Editeur : University of Lagos Press (7 janvier 2010)
- Collection : 10/18
- ISBN-10: 2264049464
- ISBN-13: 978-2264049469
je partage tout à fait l'avis de Felindra 2775
Moi, qui suit contre l'acharnement thérapeutique je peux dire que j'ai
été servie. Ce livre est écrit sous forme de journal et l'on assiste à
cette longue descente aux enfers, à cette longue agonie avec souffrance
et impuissance face à l'inéluctable. Il en ressort beaucoup de colère,
de révolte et de violence. La situation est dédespérée et désespérante.
j'ai souffert dans ces chapitres décrivant un médecin chef détestable, plein de morgue et écrasant son patient sans vouloir jamais l'écouter....l'attitude de ces médecins est terrifiante! Heureusement, je sais que les choses ont quand même changé, en France aussi j'imagine...l'autonomie du patient et le respect de sa volonté est aujourd'hui mieux respectée qu'elle ne l'était au début des années 80.....
Mais ce petit récit, c'est aussi une très belle histoire d'amour fraternel....
Philippe Besson a une écriture tout en finesse, lumineuse, il va par petites touches légères, comme un aquarelliste.....
5/5
noemiejardine- Nombre de messages : 604
Date d'inscription : 05/08/2009
Re: Philippe BESSON (France)
La trahison de Thomas Spencer
présentation de l'éditeur:
Paul Bruder et Thomas Spencer sont nés le même jour. Ce hasard va les
rendre inséparables. Sur les rives du Mississippi, les deux jeunes
Américains liés par une amitié exceptionnelle vivent une jeunesse
insouciante, à l'abri de l'agitation du monde. Jusqu'à ce que
l'effervescence des années 1960 les rattrape. Mais surtout, Paul et
Thomas vont croiser la route de Claire MacMullen, une jeune femme
libre. Donc dangereuse. Dans une période troublée, la part obscure des
individus se révèle. Et peut même les conduire à commettre
l'irréparable.
Il ne se passe pas grand chose: souvenirs d'une enfance à deux, d'une adolescence à deux et des chemins qui peu à peu divergent...
Il y a ce climat du Sud, cette moiteur, cette lenteur, on se sent un peu poisseux rien qu'à lire...vraiment pas un climat pour moi!
et trouve assez juste le ton employé, on se demande, Besson a-t-il vécu un moment aux Amériques?
Mais Besson est un orfèvre, son écriture est limpide, belle et l'on suit avec attention et affection ces 2 garçons...
c'est juste, sans grand drame au fond, l'un paraît solide, l'autre plus louvoyant, l'un parfait et calme, l'autre plus dispersé avec des côtés plus surnois?
pas sûr....
quelques critiques
http://www.biblioblog.fr/post/2009/01/29/La-trahison-de-Thomas-Spencer-Philippe-Besson
http://lireplus.mabulle.com/index.php/2009/02/16/175989-philippe-besson-la-trahison-de-thomas-spencer
Décidément, recommande Philippe Besson, pour l'instant, n'ai pas été déçue...
4/5
- Broché: 265 pages
- Editeur : University of Lagos Press (7 janvier 2010)
- Collection : 10/18
- ISBN-10: 2264050322
- ISBN-13: 978-2264050328
présentation de l'éditeur:
Paul Bruder et Thomas Spencer sont nés le même jour. Ce hasard va les
rendre inséparables. Sur les rives du Mississippi, les deux jeunes
Américains liés par une amitié exceptionnelle vivent une jeunesse
insouciante, à l'abri de l'agitation du monde. Jusqu'à ce que
l'effervescence des années 1960 les rattrape. Mais surtout, Paul et
Thomas vont croiser la route de Claire MacMullen, une jeune femme
libre. Donc dangereuse. Dans une période troublée, la part obscure des
individus se révèle. Et peut même les conduire à commettre
l'irréparable.
Il ne se passe pas grand chose: souvenirs d'une enfance à deux, d'une adolescence à deux et des chemins qui peu à peu divergent...
Il y a ce climat du Sud, cette moiteur, cette lenteur, on se sent un peu poisseux rien qu'à lire...vraiment pas un climat pour moi!
et trouve assez juste le ton employé, on se demande, Besson a-t-il vécu un moment aux Amériques?
Mais Besson est un orfèvre, son écriture est limpide, belle et l'on suit avec attention et affection ces 2 garçons...
c'est juste, sans grand drame au fond, l'un paraît solide, l'autre plus louvoyant, l'un parfait et calme, l'autre plus dispersé avec des côtés plus surnois?
pas sûr....
quelques critiques
http://www.biblioblog.fr/post/2009/01/29/La-trahison-de-Thomas-Spencer-Philippe-Besson
http://lireplus.mabulle.com/index.php/2009/02/16/175989-philippe-besson-la-trahison-de-thomas-spencer
Décidément, recommande Philippe Besson, pour l'instant, n'ai pas été déçue...
4/5
noemiejardine- Nombre de messages : 604
Date d'inscription : 05/08/2009
Re: Philippe BESSON (France)
Une bonne raison de se tuer
A Los Angeles, tandis que l'Amérique s'apprête à élire un nouveau
président, Laura, en proie à une résignation qui semble insurmontable,
et Samuel, dévasté par la douleur et la perte, vacillent au bord du
précipice, insensibles à l'effervescence de leur pays. Ils ne se
connaissent pas. Leurs destins vont se croiser. Pourront-ils se sauver
l'un l'autre ? L'action se déroule le 4 novembre 2008, date de
l'élection de Barack Obama. A Los Angeles comme partout ailleurs, c'est
une journée d'exaltation, d'espoir de renouveau et d'attente fiévreuse.
Mais tandis que l'Amérique semble retenir son souffle, impatiente de
connaître l'issue de ce jour historique, pour Laura et Samuel, cette
journée sera la plus longue et la plus terrible de leur vie. Car
aujourd'hui Samuel doit se rendre aux funérailles de son fils, Paul,
qui vient de se suicider à l'âge de dix-sept ans. Et Laura, femme seule
de quarante-cinq ans, serveuse dans une cafétéria, a décidé de se
donner la mort le soir venu. Pour chacun d'eux, l'enjeu sera le même :
comment échapper au déroulement implacable de cette journée ? Samuel
pourra-t-il surmonter son chagrin, ne serait-ce que le temps de la
cérémonie ? A-t-il même le droit de survivre à l'absence de celui qui
n'aurait jamais dû partir avant lui ? Et quel sens donner au geste de
son fils, un geste d'autant plus révoltant qu'il est inexpliqué ?
Laura, elle, a mûrement réfléchi son choix. Personne ne la regrettera,
ni son fils indifférent ni son ex-mari qui, lui, a su refaire sa vie.
Cette dernière journée aura-t-elle un goût moins fade que toutes celles qu'elle vient de laisser derrière elle ? Un goût
d'exceptionnel qui pourrait la faire changer d'avis ? Samuel et Laura
ne se connaissent pas encore. Pourtant ils ont déjà beaucoup en commun.
Ils vont d'ailleurs se rencontrer... au crépuscule.
deux avis positifs:
http://www.magazine-litteraire.com/content/critique-fiction/article?id=20827
http://www.julliard.fr/site/une_bonne_raison_de_se_tuer_&100&9782260020035.html
vraiment très belle histoire.
Philippe besson sait décortiquer l'intime, rendre palpable les pérégrinations de la pensée.
Vraiment très beau
5/5
- Broché: 321 pages
- Editeur : Julliard (5 janvier 2012)
- Langue : Français
- ISBN-10: 2260020038
- ISBN-13: 978-2260020035
A Los Angeles, tandis que l'Amérique s'apprête à élire un nouveau
président, Laura, en proie à une résignation qui semble insurmontable,
et Samuel, dévasté par la douleur et la perte, vacillent au bord du
précipice, insensibles à l'effervescence de leur pays. Ils ne se
connaissent pas. Leurs destins vont se croiser. Pourront-ils se sauver
l'un l'autre ? L'action se déroule le 4 novembre 2008, date de
l'élection de Barack Obama. A Los Angeles comme partout ailleurs, c'est
une journée d'exaltation, d'espoir de renouveau et d'attente fiévreuse.
Mais tandis que l'Amérique semble retenir son souffle, impatiente de
connaître l'issue de ce jour historique, pour Laura et Samuel, cette
journée sera la plus longue et la plus terrible de leur vie. Car
aujourd'hui Samuel doit se rendre aux funérailles de son fils, Paul,
qui vient de se suicider à l'âge de dix-sept ans. Et Laura, femme seule
de quarante-cinq ans, serveuse dans une cafétéria, a décidé de se
donner la mort le soir venu. Pour chacun d'eux, l'enjeu sera le même :
comment échapper au déroulement implacable de cette journée ? Samuel
pourra-t-il surmonter son chagrin, ne serait-ce que le temps de la
cérémonie ? A-t-il même le droit de survivre à l'absence de celui qui
n'aurait jamais dû partir avant lui ? Et quel sens donner au geste de
son fils, un geste d'autant plus révoltant qu'il est inexpliqué ?
Laura, elle, a mûrement réfléchi son choix. Personne ne la regrettera,
ni son fils indifférent ni son ex-mari qui, lui, a su refaire sa vie.
Cette dernière journée aura-t-elle un goût moins fade que toutes celles qu'elle vient de laisser derrière elle ? Un goût
d'exceptionnel qui pourrait la faire changer d'avis ? Samuel et Laura
ne se connaissent pas encore. Pourtant ils ont déjà beaucoup en commun.
Ils vont d'ailleurs se rencontrer... au crépuscule.
deux avis positifs:
http://www.magazine-litteraire.com/content/critique-fiction/article?id=20827
http://www.julliard.fr/site/une_bonne_raison_de_se_tuer_&100&9782260020035.html
vraiment très belle histoire.
Philippe besson sait décortiquer l'intime, rendre palpable les pérégrinations de la pensée.
Vraiment très beau
5/5
noemiejardine- Nombre de messages : 604
Date d'inscription : 05/08/2009
Re: Philippe BESSON (France)
l'homme accidentel
mais Philippe Besson décortique tout avec tant de finesse...
c'est beau, sans fausses notes,
c'est triste aussi, bien sûr....
du tout bon Besson.
Ici une jolie critique:
http://leslecturesdecachou.over-blog.com/article-un-homme-accidentel-philippe-besson-48573781.html
4.5/5
- Poche: 243 pages
- Editeur : 10 X 18 (8 janvier 2009)
- Collection : Domaine Français
- Langue : Français
- ISBN-10: 2264048514
- ISBN-13: 978-2264048516
mais Philippe Besson décortique tout avec tant de finesse...
c'est beau, sans fausses notes,
c'est triste aussi, bien sûr....
du tout bon Besson.
Ici une jolie critique:
http://leslecturesdecachou.over-blog.com/article-un-homme-accidentel-philippe-besson-48573781.html
4.5/5
noemiejardine- Nombre de messages : 604
Date d'inscription : 05/08/2009
Re: Philippe BESSON (France)
Retour parmi les hommes
En 1923, après des années d'errance, Vincent retrouve à Paris
la compagnie des hommes. Dans cette ambiance "années
folles", difficile de reconnaître la ville de son enfance. Sa
rencontre avec Raymond Radiguet, dandy génial et
noctambule extravagant, donne à sa vie une tournure
inattendue. Mais le malheur guette l'enfant du siècle et ne
tarde pas à frapper de nouveau. Dix ans après En l'absence des
hommes, Philippe Besson signe la suite fiévreuse, lyrique et
nostalgique de ce somptueux premier roman devenu culte.
très beau livre....
Besson décrit tout à merveille, les villes, les paysages, les gens, il sait faire affleurer les sentiments, il a le ton juste, toujours....
en sus, la langue est belle, musicale dépouillée....
l'atmosphère fiévreuse et festive de l'entre-deux guerres est très bien rendue.
le voyage du héros est un moment de pur bonheur...
la traversée et l'arrivée à Ellis Island, les débuts difficiles à New York, tout sonne vrai, comme vécu. Dommage que cette partie soit si courte, elle aurait à mon avis mérité d'être bien plus développée...
Je n'ai pas compris du tout pourquoi le héros accepte de rentrer en France....il avait enfin une nouvelle vie!
Pourquoi n'a-t-il pas accepté de la vivre?
mystère des caractères sombres, certains sont doués pour le malheur, faut croire, enfin, le sais bien,
et Besson est un maître en sentiments complexes et difficiles!
une critique qui me semble fort juste et explique en partie ma frustration:
http://culturopoing.com/Livres/Philippe+Besson+Retour+parmi+les+hommes+-3783
4/5
- Broché: 180 pages
- Editeur : 10 (5 janvier 2012)
- Collection : 10/18
- Langue : Français
- ISBN-10: 2264056843
- ISBN-13: 978-2264056849
En 1923, après des années d'errance, Vincent retrouve à Paris
la compagnie des hommes. Dans cette ambiance "années
folles", difficile de reconnaître la ville de son enfance. Sa
rencontre avec Raymond Radiguet, dandy génial et
noctambule extravagant, donne à sa vie une tournure
inattendue. Mais le malheur guette l'enfant du siècle et ne
tarde pas à frapper de nouveau. Dix ans après En l'absence des
hommes, Philippe Besson signe la suite fiévreuse, lyrique et
nostalgique de ce somptueux premier roman devenu culte.
très beau livre....
Besson décrit tout à merveille, les villes, les paysages, les gens, il sait faire affleurer les sentiments, il a le ton juste, toujours....
en sus, la langue est belle, musicale dépouillée....
l'atmosphère fiévreuse et festive de l'entre-deux guerres est très bien rendue.
le voyage du héros est un moment de pur bonheur...
la traversée et l'arrivée à Ellis Island, les débuts difficiles à New York, tout sonne vrai, comme vécu. Dommage que cette partie soit si courte, elle aurait à mon avis mérité d'être bien plus développée...
Je n'ai pas compris du tout pourquoi le héros accepte de rentrer en France....il avait enfin une nouvelle vie!
Pourquoi n'a-t-il pas accepté de la vivre?
mystère des caractères sombres, certains sont doués pour le malheur, faut croire, enfin, le sais bien,
et Besson est un maître en sentiments complexes et difficiles!
une critique qui me semble fort juste et explique en partie ma frustration:
http://culturopoing.com/Livres/Philippe+Besson+Retour+parmi+les+hommes+-3783
4/5
noemiejardine- Nombre de messages : 604
Date d'inscription : 05/08/2009
Re: Philippe BESSON (France)
de là, on voit la mer
Louise, 40 ans, part s’installer dans une villa en Toscane pour écrire
son roman. Elle abandonne à Paris son mari, François, meurtri mais
résigné. À Livourne, ville portuaire où règne une chaleur écrasante,
tout l’enchante : la qualité du silence, la mer partout présente,
l’incessant ballet des ferries vers les îles. Et cette parfaite solitude
que seule vient déranger la présence discrète et dévouée de Graziella,
la gouvernante qui s’occupe de la maison. Louise n’a jamais connu un tel
sentiment de plénitude. Elle écrit l’histoire d’une femme qui doit
réapprendre à vivre après la disparition de son mari. Les mots viennent à
elle tout naturellement. Un jour, un jeune homme sonne à sa porte.
C’est Luca, le fils de Graziella. Élève à l’Académie navale, il porte
ses vingt et un ans avec une grâce insolente. Jamais Louise n’aurait pu
envisager d’être troublée par un garçon de cet âge. Tenter de résister
au charme de Luca serait pourtant aussi vain que de vouloir échapper à
la moiteur de l’été. Au moment où elle cède à la sensualité de ce corps
qui l’attire, elle apprend qu’un accident de voiture a grièvement blessé
son mari. Fiction, fantasme et réalité se télescopent, mais dans quel
but ? Louise doit se rendre au chevet de François, plus vulnérable que
jamais. Forte de cette ferveur inattendue qui lui a ouvert les yeux,
elle sait que l’instant est venu d’affronter tous les mensonges
accumulés avec les années, quelles qu’en soient les conséquences… Il y a
des paysages dont la simplicité peut éclipser tout ce qu’on avait
contemplé jusque-là, des retranchements volontaires qui vous révèlent à
vous-mêmes, des rencontres qui ne peuvent se produire que lorsqu’on a
fait le vide autour de soi. Roman sur la solitude nécessaire de
l’écrivain, une solitude ni oppressante ni douloureuse, mais
émancipatrice, De là, on voit la mer est une ode à la liberté, celle qui
implique de faire des choix, de sacrifier ce qui n’a plus de raison
d’être, liberté sans concession, qui peut sembler brutale, égoïste et
déterminée, mais qui permet seule de créer, d’aimer à sa guise, de tenir
la barre de son existence sans se soucier des préjugés ni des vents
contraires… Un magnifique portrait de femme, tranchante et résolue,
larguant progressivement les amarres, s’affranchissant de tous ses liens
pour voguer sereinement vers une destination connue d’elle seule.
un tout bon Besson...l'écriture est légère, mesurée, les dialogues intelligents, assez surprenants:
on s'inquiète de constater que nous, enfin moi devrais-je dire, faisons souvent pas très attention à la justesse des mots...cela donne à réfléchir....
Au final, un livre un brin déprimant....mais très beau!
5/5
- Broché: 216 pages
- Editeur : Julliard (3 janvier 2013)
- Langue : Français
- ISBN-10: 2260020704
- ISBN-13: 978-2260020707
Louise, 40 ans, part s’installer dans une villa en Toscane pour écrire
son roman. Elle abandonne à Paris son mari, François, meurtri mais
résigné. À Livourne, ville portuaire où règne une chaleur écrasante,
tout l’enchante : la qualité du silence, la mer partout présente,
l’incessant ballet des ferries vers les îles. Et cette parfaite solitude
que seule vient déranger la présence discrète et dévouée de Graziella,
la gouvernante qui s’occupe de la maison. Louise n’a jamais connu un tel
sentiment de plénitude. Elle écrit l’histoire d’une femme qui doit
réapprendre à vivre après la disparition de son mari. Les mots viennent à
elle tout naturellement. Un jour, un jeune homme sonne à sa porte.
C’est Luca, le fils de Graziella. Élève à l’Académie navale, il porte
ses vingt et un ans avec une grâce insolente. Jamais Louise n’aurait pu
envisager d’être troublée par un garçon de cet âge. Tenter de résister
au charme de Luca serait pourtant aussi vain que de vouloir échapper à
la moiteur de l’été. Au moment où elle cède à la sensualité de ce corps
qui l’attire, elle apprend qu’un accident de voiture a grièvement blessé
son mari. Fiction, fantasme et réalité se télescopent, mais dans quel
but ? Louise doit se rendre au chevet de François, plus vulnérable que
jamais. Forte de cette ferveur inattendue qui lui a ouvert les yeux,
elle sait que l’instant est venu d’affronter tous les mensonges
accumulés avec les années, quelles qu’en soient les conséquences… Il y a
des paysages dont la simplicité peut éclipser tout ce qu’on avait
contemplé jusque-là, des retranchements volontaires qui vous révèlent à
vous-mêmes, des rencontres qui ne peuvent se produire que lorsqu’on a
fait le vide autour de soi. Roman sur la solitude nécessaire de
l’écrivain, une solitude ni oppressante ni douloureuse, mais
émancipatrice, De là, on voit la mer est une ode à la liberté, celle qui
implique de faire des choix, de sacrifier ce qui n’a plus de raison
d’être, liberté sans concession, qui peut sembler brutale, égoïste et
déterminée, mais qui permet seule de créer, d’aimer à sa guise, de tenir
la barre de son existence sans se soucier des préjugés ni des vents
contraires… Un magnifique portrait de femme, tranchante et résolue,
larguant progressivement les amarres, s’affranchissant de tous ses liens
pour voguer sereinement vers une destination connue d’elle seule.
un tout bon Besson...l'écriture est légère, mesurée, les dialogues intelligents, assez surprenants:
on s'inquiète de constater que nous, enfin moi devrais-je dire, faisons souvent pas très attention à la justesse des mots...cela donne à réfléchir....
Au final, un livre un brin déprimant....mais très beau!
5/5
noemiejardine- Nombre de messages : 604
Date d'inscription : 05/08/2009
Re: Philippe BESSON (France)
Noté ! Merci !
Chantal- Nombre de messages : 3226
Location : France
Date d'inscription : 22/12/2008
Re: Philippe BESSON (France)
la maison atlantique
le résumé:
http://www.julliard.fr/site/la_maison_atlantique_&100&9782260019152.html
quatrième de couverture:
«J'ai souvent repensé à la mise en place du piège qui allait se refermer sur nous. À cet étrange ballet à quatre, dans lequel parfois s'immisçait un étranger. À ces va-et-vient d'une maison à l'autre, du jardin à la chambre, de la fraîcheur de la véranda à la chaleur de la plage ; ces déplacements infimes que nous accomplissions et qui tissaient à leur manière une toile où nous allions nous empêtrer. À cette langueur de juillet, lorsqu'on succombe à la paresse et que le désir s'insinue. À ces abandons progressifs : de la morale, du discernement, du sens commun. Nous aurions pu facilement tout empêcher mais aucun d'entre nous n'a pris la décision d'arrêter la machine folle. Aucun d'entre nous n'y a songé.»
un jeune homme de 18 ans vient seul pour les vacances avec son père dans un petite maison au bord de l'Atlantique..
Sa mère est morte il y a quelques années, ce séjour devrait rapprocher père et fils.
le décor est planté: une maison de vacances, la mer, l'été sans nuages, on paresse, on joue un peu au tennis, on se bronze etc....le fils a 18 ans, il fait chaud et les peaux sont douces...
Un roman bien écrit, très aéré, mais je dois dire sans surprise aucune...
une lecture d'été et de farniente....
Après "de là, on voit la mer" petite déception tout de même.
3.5/5
deux critiques:
http://salon-litteraire.com/fr/philippe-besson/review/1860386-philippe-besson-la-maison-atlantique-roman-implacable
http://www.deslivresetmoi.fr/la-maison-atlantique-philippe-besson/
- Broché: 217 pages
- Editeur : Julliard (9 janvier 2014)
- Langue : Français
- ISBN-10: 2260019153
- ISBN-13: 978-2260019152
http://www.julliard.fr/site/la_maison_atlantique_&100&9782260019152.html
quatrième de couverture:
«J'ai souvent repensé à la mise en place du piège qui allait se refermer sur nous. À cet étrange ballet à quatre, dans lequel parfois s'immisçait un étranger. À ces va-et-vient d'une maison à l'autre, du jardin à la chambre, de la fraîcheur de la véranda à la chaleur de la plage ; ces déplacements infimes que nous accomplissions et qui tissaient à leur manière une toile où nous allions nous empêtrer. À cette langueur de juillet, lorsqu'on succombe à la paresse et que le désir s'insinue. À ces abandons progressifs : de la morale, du discernement, du sens commun. Nous aurions pu facilement tout empêcher mais aucun d'entre nous n'a pris la décision d'arrêter la machine folle. Aucun d'entre nous n'y a songé.»
un jeune homme de 18 ans vient seul pour les vacances avec son père dans un petite maison au bord de l'Atlantique..
Sa mère est morte il y a quelques années, ce séjour devrait rapprocher père et fils.
le décor est planté: une maison de vacances, la mer, l'été sans nuages, on paresse, on joue un peu au tennis, on se bronze etc....le fils a 18 ans, il fait chaud et les peaux sont douces...
Un roman bien écrit, très aéré, mais je dois dire sans surprise aucune...
une lecture d'été et de farniente....
Après "de là, on voit la mer" petite déception tout de même.
3.5/5
deux critiques:
http://salon-litteraire.com/fr/philippe-besson/review/1860386-philippe-besson-la-maison-atlantique-roman-implacable
http://www.deslivresetmoi.fr/la-maison-atlantique-philippe-besson/
noemiejardine- Nombre de messages : 604
Date d'inscription : 05/08/2009
Un garçon d'Italie de Philippe BESSON
Un garçon d'Italie
Ce livre a été plusieurs fois critiqué mais je vous remets un petit résumé :
Présentation de l'éditeur
"L'été finit à Florence, ville des princes et des énigmes.Mon histoire, elle, commence.Je m'appelle Luca et j'ai disparu.Deux êtres sont à ma recherche: Anna, ma compagne, tout en courage et en douleur, et Leo, jeune homme mystérieux qu'on voit souvent rôder aux abords des gares. Que je vous dise: Je suis mort. Pourtant c'est bien moi qui parle." Luca a été retrouvé noyé, à Florence, dans les eaux de l'Arno. Anna Morante, sa compagne, cherche à connaître les causes exactes de ce décès: accident, suicide, meurtre ? Pourquoi trouve-t-on des traces de somnifères dans le sang de Luca, lui qui n'en prenait jamais? Au cours de son enquête, Anna découvre l'existence d'un nommé "Leo Bertina"... Une autre voix conduit le roman, celle du disparu. Si Luca est mort, ça ne l'empêche pas de commenter les conséquences de son décès, et de s'apercevoir qu'il n'est peut-être pas si souhaitable de survivre à sa propre mort... Il se désole d'infliger aux survivants une si lourde douleur. Il se désole plus encore de voir Anna se démener pour apprendre un secret qui va l'anéantir.Mon avis :
J'ai lu ce roman il y a maintenant plus d'un mois et j'en garde un formidable souvenir. Je crois avoir tout aimé dans ce roman intimiste.
L'histoire est simple, l'enquête sur la recherche de Luca disparu est pour moi secondaire, ce n'est pas un policier... mais l'écriture, l'originalité de la narration et la finesse des portraits psychologiques des trois personnages m'ont séduits.
De courts chapitres où on suit tour à tour :
Luca- qui vient de mourir de façon mystérieuse- et qui nous raconte avec humour et détachement, ce qu'il ressent physiquement et moralement, qui regarde et commente ce qui se passe autour de lui et de son corps ... qui se rappelle du passé avec Léo, avec Anna... son impossibilité de choisir...
Anna : la compagne de Luca, submergée de douleur, se remémore elle aussi, les moments passés avec Luca, ses désirs , des petits instants du quotidien, elle cherche à comprendre... Luca, sa famille, sa disparition...
Léo : le beau et mystérieux Léo... très attachant, très sensible... souffre lui aussi...
On alterne entre passé et présent et peu à peu on reconstitue l'histoire et les liens qui unissent les trois personnages.
Une simple histoire d'amour, une écriture qui m'a beaucoup touchée, tout en finesse et sans mièvrerie. Et l'air de rien, beaucoup d'interrogations, de réflexions sur le sentiment amoureux et le désir.
Et une chute, ma foi " amusante" ...
Ma note : 5/5
petitemartine- Admin
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Date d'inscription : 04/01/2009
Re: Philippe BESSON (France)
Petitemartine, je l'ai lu il y a quelques années, et vu ta critique, je serai assez tentée par une relecture !
myrtille- Nombre de messages : 325
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Date d'inscription : 28/04/2015
Un homme accidentel
Un homme accidentel
Résumé : L'un est un inspecteur de police de Los Angeles, marié et sans histoires. L'autre est la nouvelle coqueluche d'Hollywood, celui dont les tabloïds s'arrachent les photos. Sans l'assassinat d'un jeune prostitué dans un des quartiers les plus riches de L.A, ils ne se seraient jamais rencontrés... Alors que deux mondes opposés se télescopent dans un jeu de cache-cache mêlé de fascination et de faux-semblants, l'enquête policière va révéler bien plus que l'identité du coupable.
Derrière le cliché d'une existence bien rangée, ou celui des paillettes et du glamour, se cachent la vulnérabilité et la solitude de deux êtres. Aucun n'avait prévu l'attirance violente qui les pousse soudain l'un vers l'autre. Comment ces deux hommes, icônes d'une certaine Amérique et symboles de la virilité, vont-ils faire face à l'inédit ? Et combien de temps un amour, même absolu, peut-il se maintenir en marge de la morale et des lois ?
Tantôt roman noir, tantôt road movie, cet hommage aux films hollywoodiens est aussi le récit d'une ville mythique, Los Angeles, où l'omniprésente lumière californienne irradie tout, des rues aux villas de stars, en passant par les motels de Venice Beach et les rivages du Pacifique. Cette lumière vengeresse semble n'avoir qu'un seul but : révéler le mensonge des apparences, confronter les êtres à leurs secrets enfouis et à leur vérité nue.
source : Google
Mon avis :
Le livre commence comme un polar, une banale enquête policière dans les bas milieux de Los Angeles.
Deux hommes que tout oppose se rencontrent lors d'un interrogatoire : un flic ordinaire, la trentaine, marié et bientôt père de famille et un témoin, un jeune acteur d'Hollywood qui semble tout avoir. Nous sommes à LA au début des années 90 et on ressent l'atmosphère de cette ville, ses brumes matinales et sa chaleur.
Et puis c'est le coup de foudre, c'est chimique, c'est physique, c'est une évidence... Impossible de lutter.
Le livre est surtout une histoire d'amour entre deux êtres qui veulent vivre leur histoire loin des autres, qui veulent oublier leur vie respective et penser à eux, une histoire qui balaie tous les clichés des histoires homosexuelles. On a juste à faire à deux êtres qui tombent éperdument amoureux...disons...au mauvais moment.
J'aime beaucoup l'écriture de l'auteur, quelle délicatesse, quelle finesse, quelle sensibilité, quelle profondeur, quelle analyse des sentiments. Cette écriture me touche beaucoup.
Le livre est court, trop court.... mais superbe plume !
Ma note : 5 / 5
petitemartine- Admin
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Re: Philippe BESSON (France)
Un garçon d'Italie
Luca est retrouvé mort sur les berges de l'Arno à Florence. Accident, suicide ou meurtre? C'est la question que se pose sa compagne Anna et Leo, un jeune homme prostitué qui semblait bien le connaître.
Ce roman fait intervenir à tour de rôle trois narrateurs: Luca qui nous parle par-delà la mort, Anna et Léo. Avec une écriture très incisive, sans fioritures mais sans vulgarité non plus Philippe Besson aborde sans tabou le sujet de la perte de l'être aimé. Comment continuer à vivre après une perte aussi brutale? Connaît-on vraiment la personne qui partage notre vie?
Ce roman est un véritable bijou: ces sujets sont abordés de manière franche mais sans tomber dans la sensiblerie. Le texte est concis, les termes empruntés frappent juste et il n'y a pas un mot de trop.
Ma note 5/5
Luca est retrouvé mort sur les berges de l'Arno à Florence. Accident, suicide ou meurtre? C'est la question que se pose sa compagne Anna et Leo, un jeune homme prostitué qui semblait bien le connaître.
Ce roman fait intervenir à tour de rôle trois narrateurs: Luca qui nous parle par-delà la mort, Anna et Léo. Avec une écriture très incisive, sans fioritures mais sans vulgarité non plus Philippe Besson aborde sans tabou le sujet de la perte de l'être aimé. Comment continuer à vivre après une perte aussi brutale? Connaît-on vraiment la personne qui partage notre vie?
Ce roman est un véritable bijou: ces sujets sont abordés de manière franche mais sans tomber dans la sensiblerie. Le texte est concis, les termes empruntés frappent juste et il n'y a pas un mot de trop.
Ma note 5/5
Re: Philippe BESSON (France)
Ravie Dodie que tu aies aimé autant que moi ! Ce livre est magnifique Tu me donnes envie de poursuivre ma découverte de cet auteur !
petitemartine- Admin
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Re: Philippe BESSON (France)
Les passants de Lisbonne de Philippe Besson
Résumé : ( Babelio )
« On ne renonce jamais vraiment, on a besoin de croire que tout n'est pas perdu, on se rattache à un fil, même le plus ténu, même le plus fragile. On se répète que l'autre va finir par revenir. On l'attend. On se déteste d'attendre mais c'est moins pénible que l'abandon, que la résignation totale. Voilà : on attend quelqu'un qui ne reviendra probablement pas. »
Hélène a vu en direct à la télévision les images d'un tremblement de terre dévastateur dans une ville lointaine ; son mari séjournait là-bas, à ce moment précis.
Mathieu, quant à lui, a trouvé un jour dans un appartement vide une lettre de rupture.
Ces deux-là, qui ne se connaissent pas, vont se rencontrer par hasard à Lisbonne. Et se parler.
Une seule question les taraude : comment affronter la disparition de l'être aimé ? Et le manque ?
Au fil de leurs déambulations dans cette ville mélancolique, dont la fameuse saudade imprègne chacune des ruelles tortueuses, ne cherchent-ils pas à panser leurs blessures et à s'intéresser, de nouveau, aux vivants ?
Mon avis :
Une rencontre entre deux solitudes... a écrit Philippe Besson sur le livre qu'il m'a dédicacé C'est tout à fait cela.
Mathieu et Hélène séjournent tous deux seul dans le même hôtel à Lisbonne. Tous deux doivent affronter la perte d'un être aimé et ne savent pas comment continuer à vivre... Ils se retrouvent chaque jour dans le patio de l'hôtel... Ils vont peu à peu se rapprocher, s'apprivoiser et réapprendre à vivre et à accepter...
J'ai retrouvé dans ce roman la plume de Philippe Besson que j'aime vraiment beaucoup. C'est tout en finesse, très touchant sans en faire trop, les mots sont justes... Deux beaux portraits d'êtres en souffrance, une fine analyse des sentiments, de la perte, du deuil...
Bref, un très beau roman.
Si vous appréciez l'auteur, n'hésitez pas !
Ma note : 4,5 / 5
Résumé : ( Babelio )
« On ne renonce jamais vraiment, on a besoin de croire que tout n'est pas perdu, on se rattache à un fil, même le plus ténu, même le plus fragile. On se répète que l'autre va finir par revenir. On l'attend. On se déteste d'attendre mais c'est moins pénible que l'abandon, que la résignation totale. Voilà : on attend quelqu'un qui ne reviendra probablement pas. »
Hélène a vu en direct à la télévision les images d'un tremblement de terre dévastateur dans une ville lointaine ; son mari séjournait là-bas, à ce moment précis.
Mathieu, quant à lui, a trouvé un jour dans un appartement vide une lettre de rupture.
Ces deux-là, qui ne se connaissent pas, vont se rencontrer par hasard à Lisbonne. Et se parler.
Une seule question les taraude : comment affronter la disparition de l'être aimé ? Et le manque ?
Au fil de leurs déambulations dans cette ville mélancolique, dont la fameuse saudade imprègne chacune des ruelles tortueuses, ne cherchent-ils pas à panser leurs blessures et à s'intéresser, de nouveau, aux vivants ?
Mon avis :
Une rencontre entre deux solitudes... a écrit Philippe Besson sur le livre qu'il m'a dédicacé C'est tout à fait cela.
Mathieu et Hélène séjournent tous deux seul dans le même hôtel à Lisbonne. Tous deux doivent affronter la perte d'un être aimé et ne savent pas comment continuer à vivre... Ils se retrouvent chaque jour dans le patio de l'hôtel... Ils vont peu à peu se rapprocher, s'apprivoiser et réapprendre à vivre et à accepter...
J'ai retrouvé dans ce roman la plume de Philippe Besson que j'aime vraiment beaucoup. C'est tout en finesse, très touchant sans en faire trop, les mots sont justes... Deux beaux portraits d'êtres en souffrance, une fine analyse des sentiments, de la perte, du deuil...
Bref, un très beau roman.
Si vous appréciez l'auteur, n'hésitez pas !
Ma note : 4,5 / 5
petitemartine- Admin
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