Marie Sabine ROGER (France)
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Marie Sabine ROGER (France)
La tête en friche
RÉSUMÉ:
Le livre début comme ceci: " J’ai décidé d’adopter Marguerite. Elle va bientôt fêter ses quatre vingt six ans, il valait mieux pas trop attendre. Les vieux ont tendance à mourir"
Un roman qui commence d’une telle façon ne peut faire autrement que vous happer.
Germain 45 ans, analphabète mais tout de même pas un idiot. Il travaille à la petite semaine, habile de ses mains, il fait des petites sculptures en bois. Vit dans une caravane au fond du jardin de sa mère où il cultive ses légumes. Il demeure là pour avoir l’œil sur sa mère. Même si cette dernière ne lui a jamais manifesté de l’affection, on n’en a qu’une mère après tout.
Citation : " Ma mère était comme un caillou pointu dans ma chaussure. Une chose pas vraiment grave, mais qui suffit quand même à vous pourrir la vie. "
Un jour au parc, il rencontre Marguerite avec laquelle il compte les pigeons. C'est la première personne qui l’écoute, le respecte, lui manifeste une tendresse. Il s’attache de plus en plus à elle. Une amitié profonde se tisse entre eux.
Citation:" Va falloir que j’en prenne soin, si je veux vraiment qu’elle me dure. Elle a beau faire sa maligne, elle et fragile. Elle a des petits os de piaf, je pourrais les casser entre deux doigts, facile. Bien sûr, Je ne le ferai pas. Casser les os de sa grand-mère, faudrait être taré."
Elle lui fait la lecture. Elle lui lit des extraits de La peste de Camus, et de La promesse de l’aube de Romain Garry. Et lui, il lui apprend ses expressions et sa façon d’interpréter la vie .
Citation :"J’ai trouvé ça compliqué, d’apprendre le savoir. Ensuite, intéressant. Et puis flippant parce que se mettre à réfléchir, revient à mettre des lunettes à un myope".
Un jour lorsqu’elle lui dira qu’elle l’aime, il sera chamboulé. Encore une fois, il dira : " Aimer est un mot violent. Il faut y être habitué."
Points positifs : Savoureux d’un couvert à l’autre. Histoire simple, joliment racontée.
Drôle, toute en tendresse et pleine d’émotions.
Évaluation globale :
Marie Sabine Roger a de l’expérience. Elle sait raconter. Elle a écrit beaucoup pour la jeunesse.
La jaquette est inspirante, on se dit ça doit être bon, beau et drôle.
L’histoire, la façon de nous présenter ses personnages et le style littéraire m’ont conquise complètement. L’auteure est intelligente, sait jouer avec les mots, l’humour et l’émotion.
Ah ! Que j’ai aimé, un véritable régal de simplicité, du pur bonheur.
Cote : 5/5
[u]
RÉSUMÉ:
Le livre début comme ceci: " J’ai décidé d’adopter Marguerite. Elle va bientôt fêter ses quatre vingt six ans, il valait mieux pas trop attendre. Les vieux ont tendance à mourir"
Un roman qui commence d’une telle façon ne peut faire autrement que vous happer.
Germain 45 ans, analphabète mais tout de même pas un idiot. Il travaille à la petite semaine, habile de ses mains, il fait des petites sculptures en bois. Vit dans une caravane au fond du jardin de sa mère où il cultive ses légumes. Il demeure là pour avoir l’œil sur sa mère. Même si cette dernière ne lui a jamais manifesté de l’affection, on n’en a qu’une mère après tout.
Citation : " Ma mère était comme un caillou pointu dans ma chaussure. Une chose pas vraiment grave, mais qui suffit quand même à vous pourrir la vie. "
Un jour au parc, il rencontre Marguerite avec laquelle il compte les pigeons. C'est la première personne qui l’écoute, le respecte, lui manifeste une tendresse. Il s’attache de plus en plus à elle. Une amitié profonde se tisse entre eux.
Citation:" Va falloir que j’en prenne soin, si je veux vraiment qu’elle me dure. Elle a beau faire sa maligne, elle et fragile. Elle a des petits os de piaf, je pourrais les casser entre deux doigts, facile. Bien sûr, Je ne le ferai pas. Casser les os de sa grand-mère, faudrait être taré."
Elle lui fait la lecture. Elle lui lit des extraits de La peste de Camus, et de La promesse de l’aube de Romain Garry. Et lui, il lui apprend ses expressions et sa façon d’interpréter la vie .
Citation :"J’ai trouvé ça compliqué, d’apprendre le savoir. Ensuite, intéressant. Et puis flippant parce que se mettre à réfléchir, revient à mettre des lunettes à un myope".
Un jour lorsqu’elle lui dira qu’elle l’aime, il sera chamboulé. Encore une fois, il dira : " Aimer est un mot violent. Il faut y être habitué."
Points positifs : Savoureux d’un couvert à l’autre. Histoire simple, joliment racontée.
Drôle, toute en tendresse et pleine d’émotions.
Évaluation globale :
Marie Sabine Roger a de l’expérience. Elle sait raconter. Elle a écrit beaucoup pour la jeunesse.
La jaquette est inspirante, on se dit ça doit être bon, beau et drôle.
L’histoire, la façon de nous présenter ses personnages et le style littéraire m’ont conquise complètement. L’auteure est intelligente, sait jouer avec les mots, l’humour et l’émotion.
Ah ! Que j’ai aimé, un véritable régal de simplicité, du pur bonheur.
Cote : 5/5
[u]
Invité- Invité
Re: Marie Sabine ROGER (France)
De Marie-Sabine ROGER, j'ai lu quelques livres écrits pour la jeunesse, et ils étaient très bons, très humains et traitant de problème actuels avec pudeur et pertinence (la maladie d'un enfant, les sdf, les enfants battus). Ce titre devrait me plaire, merci Louise !
Ysla- Nombre de messages : 1800
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Date d'inscription : 23/12/2008
La tête en friche
Germain Chazes est « brut de décoffrage », il passe ses soirées au café avec ses copains ou à traînouiller dans le jardin public où il y compte les pigeons. Là-bas, il rencontre Margueritte, vieille dame attendrissante :
Elle a beau faire sa maligne, elle est fragile. Elle a de petits os de piaf, je pourrais les casser entre deux doigts, facile. Je dis ça comme ça, c’est pour dire. Bien sûr, je ne le ferai pas. Casser les os de sa grand-mère, faudrait être taré ! C’est seulement pour montrer comme elle est délicate.
La vieille dame a une passion : les livres. Bientôt, elle fait la lecture à voix haute pour Germain, et lui, qui se croyait hermétique aux livres se met à aimer ce qu’il y trouve !
Les mots, ce sont des boîtes qui servent à ranger les pensées, pour mieux les présenter aux autres et leur faire l’article. Par exemple, les jours où on aurait l’envie de frapper sur tout ce qui bouge, on peut juste faire la gueule. Mais du coup, les autres peuvent croire qu’on est malade, ou malheureux. Alors que si on dit d’une façon verbale, Faites pas chier, c’est pas le jour ! ça évite les confusions.
Tentée par la bande-annonce du film sorti récemment au ciné, je suis allée voir le film avant de lire le livre. Je n’aime pas beaucoup Depardieu mais je l’ai trouvé excellent dans le rôle de ce gros balourd moins bête qu’il n’en a l’air, j’ai été un peu « choquée » par l’âge de sa compagne dans le film (au début, je croyais que c’était sa fille), par contre, comme Germain Chazes, je suis tombée sous le charme de Gisèle Casadesus qui campe à merveille cette vieille dame fragile. Les seconds rôles sont tout aussi bien distribués, mention particulière à Maurane qui est aussi bonne comédienne que chanteuse !
Des amies m’ont offert le livre, merci à elles. J’ai eu l’impression d’une lecture « doudou », un peu comme « ensemble c’est tout », peut-être dégoûlinante de bons sentiments mais les personnages sont attachants, le livre se savoure comme un bonbon ! Une très belle découverte !
4/5
Elle a beau faire sa maligne, elle est fragile. Elle a de petits os de piaf, je pourrais les casser entre deux doigts, facile. Je dis ça comme ça, c’est pour dire. Bien sûr, je ne le ferai pas. Casser les os de sa grand-mère, faudrait être taré ! C’est seulement pour montrer comme elle est délicate.
La vieille dame a une passion : les livres. Bientôt, elle fait la lecture à voix haute pour Germain, et lui, qui se croyait hermétique aux livres se met à aimer ce qu’il y trouve !
Les mots, ce sont des boîtes qui servent à ranger les pensées, pour mieux les présenter aux autres et leur faire l’article. Par exemple, les jours où on aurait l’envie de frapper sur tout ce qui bouge, on peut juste faire la gueule. Mais du coup, les autres peuvent croire qu’on est malade, ou malheureux. Alors que si on dit d’une façon verbale, Faites pas chier, c’est pas le jour ! ça évite les confusions.
Tentée par la bande-annonce du film sorti récemment au ciné, je suis allée voir le film avant de lire le livre. Je n’aime pas beaucoup Depardieu mais je l’ai trouvé excellent dans le rôle de ce gros balourd moins bête qu’il n’en a l’air, j’ai été un peu « choquée » par l’âge de sa compagne dans le film (au début, je croyais que c’était sa fille), par contre, comme Germain Chazes, je suis tombée sous le charme de Gisèle Casadesus qui campe à merveille cette vieille dame fragile. Les seconds rôles sont tout aussi bien distribués, mention particulière à Maurane qui est aussi bonne comédienne que chanteuse !
Des amies m’ont offert le livre, merci à elles. J’ai eu l’impression d’une lecture « doudou », un peu comme « ensemble c’est tout », peut-être dégoûlinante de bons sentiments mais les personnages sont attachants, le livre se savoure comme un bonbon ! Une très belle découverte !
4/5
Re: Marie Sabine ROGER (France)
J'ai envie de lire ce livre depuis sa sortie, j'attendais l'édition poche qui tarde un peu, si c'est bien écrit et pas trop culcul j'adore ces histoires qui nous réjouissent et sont propices à l'euphorie ! Ta critique m'a fait rappeler de surveiller la parution de l'édition "pas chère".
zeta- Admin
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Date d'inscription : 25/12/2008
Re: Marie Sabine ROGER (France)
Vivement l'avenir
La vie semble bien
triste pour Alex, jeune trentenaire, travaillant au poulailler
industriel d'une ville sombre et triste. Elle loue une chambre chez
Marlène, jeune femme acariatre qui malmène son beau frère Gérard,
handicapé. Très vite, Alex va rompre sa carapace et s'occuper de Gérard
qu'elle appelle affectueusement Roswell. Un rayon de lumière semble
alors poindre dans sa vie.
Elle fera ensuite
la connaissance de Cédric et Olivier, dit le Mérou, tout deux aussi
désabusé de la vie. Tous les 4 vont alors apprendre à se connaître et à
voir la vie autrement.
Voilà une lecture
qui fait du bien. Certes le sujet du handicap pouvait être lourd et
oppressant, mais l'auteur a su le détourner pour lui apporter une force
de vie. C'est un roman qui m'a beaucoup touché. Marie Sabine Roger fait
preuve de beaucoup de gouaille et de franc-parler et ne nous épargne
rien sur la misère que vivent ces familles. Elle en tire toute la force
et la sensibilité de son roman. Et même si la fin est peut-être un peu
trop édulcorée, elle fait beaucoup de bien.
Ma note: 5/5
La vie semble bien
triste pour Alex, jeune trentenaire, travaillant au poulailler
industriel d'une ville sombre et triste. Elle loue une chambre chez
Marlène, jeune femme acariatre qui malmène son beau frère Gérard,
handicapé. Très vite, Alex va rompre sa carapace et s'occuper de Gérard
qu'elle appelle affectueusement Roswell. Un rayon de lumière semble
alors poindre dans sa vie.
Elle fera ensuite
la connaissance de Cédric et Olivier, dit le Mérou, tout deux aussi
désabusé de la vie. Tous les 4 vont alors apprendre à se connaître et à
voir la vie autrement.
Voilà une lecture
qui fait du bien. Certes le sujet du handicap pouvait être lourd et
oppressant, mais l'auteur a su le détourner pour lui apporter une force
de vie. C'est un roman qui m'a beaucoup touché. Marie Sabine Roger fait
preuve de beaucoup de gouaille et de franc-parler et ne nous épargne
rien sur la misère que vivent ces familles. Elle en tire toute la force
et la sensibilité de son roman. Et même si la fin est peut-être un peu
trop édulcorée, elle fait beaucoup de bien.
Ma note: 5/5
Re: Marie Sabine ROGER (France)
Les encombrants est un recueil de sept nouvelles sur le thème de la vieillesse.
Eliette et Léonard : une vieille dame se réjouit de la venue de ses petits enfants et se démène pour les accueillir de la plus belle manière. Son compagnon, lucide, nous fait part de son avis sur l’événement, sans détour, et dans un langage très imagé.
Une garde de nuit : le portrait d’une auxiliaire de vie, hantée par la peur de vieillir, qui maltraite les pensionnaires de la maison de retraite qui l’emploie sans laisser de traces.
Son père : le regard tendre mais désemparé d’une femme sur son père qui change et s’éloigne à mesure qu’il vieillit.
On n’a pas tous les jours cent ans… : le récit d’une fête d’anniversaire en maison de retraite. Le député-maire ne raterait les cent ans de Madame Vivieux pour rien au monde, d’autant plus qu’une équipe télé est présente. « Comme dit Mme Prunier, de l’accueil : le centenaire, c’est vendeur. »
Rose thé : l’histoire d’un vieux monsieur qui, tel un chaton égaré, se perd dans un jardin de roses. Une attitude qui peut avoir de belles conséquences.
Vic : une relation houleuse entre un vieux grognon et son chien.
Comment fait-elle ? : une conversation tendue entre une mère et sa fille révélant à quel point il est difficile de trouver sa place face à l’autre.
La variété de tons de ce recueil en fait un véritable trésor de réflexion sur un sujet sensible de notre société : que faire des vieux ?
Le titre est assez évocateur : les encombrants sont nos proches qui vieillissent et nous volent de l’espace, du temps, de la vie. Alors, le plus souvent, on les case en maison de retraite. On les voit suffisamment pour se donner bonne conscience, mais assez peu pour rester un pied en dehors de cette sphère macabre. C’est qu’on attraperait la mort à trop y être attentif ! C’est en substance, le schéma mis en relief dans ce recueil : lâcheté, abandon, indifférence. Nous n’avons à offrir à nos anciens qu’hypocrisie. Mais, sans le savoir, c’est aussi nous-mêmes que l’on trahit. A-t-on l’illusion d’échapper soi-même à cette étape de la vie ? Notre hantise de la mort, issue d’une immaturité générale devant les questions existentielles, nous fait accepter un monde où la personne âgée n’est plus considérée comme une personne, mais comme une menace, un miroir maudit qui nous renvoie notre avenir terrible. « Vieillir est un trop long chemin. C’est une impasse. » -, lit-on dans la nouvelle Son père. Est-ce la vieillesse en elle-même qui est une impasse ou le jugement que l’on porte sur elle ? Au sein d’une société plus tolérante et moins frileuse, cette étape de la vie ne pourrait-elle compter ses petits bonheurs ?
Et c’est justement la magnifique nouvelle Rose thé qui nous inspire cette vision positive. Car ici, même les défaillances du corps et de l’esprit liées au grand âge ne désarment pas un homme de cœur : « J’ai vu le fils se rapprocher du père, d’un mouvement coulé, pour le rabattre, le forcer à reprendre la bonne direction, en douceur. Chien de berger qui ramène au troupeau la brebis qui s’échappe, sans mordre, d’un jappement léger. » L’attitude du vieux monsieur, s’égarant dans un jardin de roses, est loin de représenter une impasse, elle ouvre au contraire les portes à une relation nouvelle. L’écriture de Marie-Sabine Roger s’y fait plus douce, le récit avance à tâtons, semblant ne pas vouloir effrayer les protagonistes. Une délicatesse réjouissante !
Il y a donc beaucoup de choses dans ce petit recueil de nouvelles. Un sujet d’actualité, sensible, qui mériterait d’être plus souvent traité. Une palette d’histoires nuancée qui permet de mieux penser ce thème de la vieillesse. Une écriture souple, toujours au diapason avec la situation. Des textes travaillés : construction et chute parfaitement maîtrisées. Quelques surprises attendent d’ailleurs le lecteur, notamment sur l’identité de certains personnages. En somme, Les encombrants est un plaisir tant sur le plan de la réflexion que sur le plan littéraire.
Ma note : 4/5
Eliette et Léonard : une vieille dame se réjouit de la venue de ses petits enfants et se démène pour les accueillir de la plus belle manière. Son compagnon, lucide, nous fait part de son avis sur l’événement, sans détour, et dans un langage très imagé.
Une garde de nuit : le portrait d’une auxiliaire de vie, hantée par la peur de vieillir, qui maltraite les pensionnaires de la maison de retraite qui l’emploie sans laisser de traces.
Son père : le regard tendre mais désemparé d’une femme sur son père qui change et s’éloigne à mesure qu’il vieillit.
On n’a pas tous les jours cent ans… : le récit d’une fête d’anniversaire en maison de retraite. Le député-maire ne raterait les cent ans de Madame Vivieux pour rien au monde, d’autant plus qu’une équipe télé est présente. « Comme dit Mme Prunier, de l’accueil : le centenaire, c’est vendeur. »
Rose thé : l’histoire d’un vieux monsieur qui, tel un chaton égaré, se perd dans un jardin de roses. Une attitude qui peut avoir de belles conséquences.
Vic : une relation houleuse entre un vieux grognon et son chien.
Comment fait-elle ? : une conversation tendue entre une mère et sa fille révélant à quel point il est difficile de trouver sa place face à l’autre.
La variété de tons de ce recueil en fait un véritable trésor de réflexion sur un sujet sensible de notre société : que faire des vieux ?
Le titre est assez évocateur : les encombrants sont nos proches qui vieillissent et nous volent de l’espace, du temps, de la vie. Alors, le plus souvent, on les case en maison de retraite. On les voit suffisamment pour se donner bonne conscience, mais assez peu pour rester un pied en dehors de cette sphère macabre. C’est qu’on attraperait la mort à trop y être attentif ! C’est en substance, le schéma mis en relief dans ce recueil : lâcheté, abandon, indifférence. Nous n’avons à offrir à nos anciens qu’hypocrisie. Mais, sans le savoir, c’est aussi nous-mêmes que l’on trahit. A-t-on l’illusion d’échapper soi-même à cette étape de la vie ? Notre hantise de la mort, issue d’une immaturité générale devant les questions existentielles, nous fait accepter un monde où la personne âgée n’est plus considérée comme une personne, mais comme une menace, un miroir maudit qui nous renvoie notre avenir terrible. « Vieillir est un trop long chemin. C’est une impasse. » -, lit-on dans la nouvelle Son père. Est-ce la vieillesse en elle-même qui est une impasse ou le jugement que l’on porte sur elle ? Au sein d’une société plus tolérante et moins frileuse, cette étape de la vie ne pourrait-elle compter ses petits bonheurs ?
Et c’est justement la magnifique nouvelle Rose thé qui nous inspire cette vision positive. Car ici, même les défaillances du corps et de l’esprit liées au grand âge ne désarment pas un homme de cœur : « J’ai vu le fils se rapprocher du père, d’un mouvement coulé, pour le rabattre, le forcer à reprendre la bonne direction, en douceur. Chien de berger qui ramène au troupeau la brebis qui s’échappe, sans mordre, d’un jappement léger. » L’attitude du vieux monsieur, s’égarant dans un jardin de roses, est loin de représenter une impasse, elle ouvre au contraire les portes à une relation nouvelle. L’écriture de Marie-Sabine Roger s’y fait plus douce, le récit avance à tâtons, semblant ne pas vouloir effrayer les protagonistes. Une délicatesse réjouissante !
Il y a donc beaucoup de choses dans ce petit recueil de nouvelles. Un sujet d’actualité, sensible, qui mériterait d’être plus souvent traité. Une palette d’histoires nuancée qui permet de mieux penser ce thème de la vieillesse. Une écriture souple, toujours au diapason avec la situation. Des textes travaillés : construction et chute parfaitement maîtrisées. Quelques surprises attendent d’ailleurs le lecteur, notamment sur l’identité de certains personnages. En somme, Les encombrants est un plaisir tant sur le plan de la réflexion que sur le plan littéraire.
Ma note : 4/5
_________________
Louvaluna
« Écrire consiste à rêver avec une intensité telle que nous parvenions à arracher au monde un morceau. » - Pierre Jourde
« J'aime la lecture en général. Celle où il se trouve quelque chose qui peut façonner l'esprit et fortifier l'âme est celle que j'aime le plus. » - La Rochefoucauld
Re: Marie Sabine ROGER (France)
Je note, c'est une auteure que j'ai très envie de découvrir
_________________
Lectures en cours : Indépendance de Richard Ford ([i]Frank Bascombe T2) $
Dernières lectures : L' Intérêt de l' enfant de Ian McEWAN (4/5), Un week-end dans le Michigan de Richard Ford (4,5/5)(Frank Bascombe T1), [/i]L' Homme du verger d' Amanda COPLIN (4/5), La Pyramide de glace J-F Parot (3,75/5)(T12)
Re: Marie Sabine ROGER (France)
Les encombrants
Le résumé a été très bien fait par Louvaluna... C'est d'ailleurs sa critique qui m'a donnée le goût de lire ces nouvelles ! Mon avis
Un petit bijou ! Au début, j'avais pensé noter chacune des nouvelles, mais elles étaient tous des 5/5 !
À travers ces nouvelles, ont rencontre des personnages colorés, mais qui nous font également réfléchir sur la vieillesse... On y voit aussi les vautours qui tournent autour des personnes âgées.
Pour avoir déjà travaillé avec les personnes âgées, la nouvelle Une garde de nuit, m'a principalement fait réagir. C'est triste, mais c'est aussi une réalité. Les gens qui maltraitent les personnes âgées.
À travers cette lecture, je suis passée par toute une gamme d'émotions. Un très beau livre qui se lit très rapidement, peut-être trop rapidement. J'en aurais désiré encore plus !
Ma note
5/5 !
Suzanne-écrivain- Nombre de messages : 847
Age : 51
Location : Saint-Hubert, Québec
Date d'inscription : 25/12/2008
Re: Marie Sabine ROGER (France)
Suzanne, je suis heureuse de découvrir que mon commentaire t'a donné envie de lire ce recueil de nouvelles, et surtout de constater que tu l'as apprécié !
_________________
Louvaluna
« Écrire consiste à rêver avec une intensité telle que nous parvenions à arracher au monde un morceau. » - Pierre Jourde
« J'aime la lecture en général. Celle où il se trouve quelque chose qui peut façonner l'esprit et fortifier l'âme est celle que j'aime le plus. » - La Rochefoucauld
Re: Marie Sabine ROGER (France)
les encombrants
Merci Louvaluna
ton post m'a séduit et j'ai bien fait de me laisser séduire!
viens de reposer ces encombrants: une merveille, un bijou!
bon, pas très remontant: la vieillesse, c'est vraiment triste parfois...
et après avoir lu la garde de nuit, on est pas rassuré du tout...
mais c'est si juste...la maltraitance dans les EMS, je la côtoie de près, Dieu qu'elle est difficile à établir....
vais naturellement lire d'autres Marie Sabine Roger....
5/5
Merci Louvaluna
ton post m'a séduit et j'ai bien fait de me laisser séduire!
viens de reposer ces encombrants: une merveille, un bijou!
bon, pas très remontant: la vieillesse, c'est vraiment triste parfois...
et après avoir lu la garde de nuit, on est pas rassuré du tout...
mais c'est si juste...la maltraitance dans les EMS, je la côtoie de près, Dieu qu'elle est difficile à établir....
vais naturellement lire d'autres Marie Sabine Roger....
5/5
noemiejardine- Nombre de messages : 604
Date d'inscription : 05/08/2009
Re: Marie Sabine ROGER (France)
Quel succès pour ce petit bouquin ! Je suis ravie ! C'est un sujet important et je suis contente de voir que certains rats osent s'y plonger !
Noemiejardine, je ne sais pas ce que valent ses autres livres, sauf en jeunesse, je sais qu'elle se débrouille bien car j'ai lu tout récemment Les tartines au kétcheupe (sur les bons conseils d'Ysla) où il est question de la maltraitance des enfants. Pas facile non plus ça, et un vrai tabou !
Pour ceux qui seraient en phase d'hésitation, j'ai prêté Les encombrants à ma belle-mère et elle a aussi beaucoup aimé. Et encore une !
Noemiejardine, je ne sais pas ce que valent ses autres livres, sauf en jeunesse, je sais qu'elle se débrouille bien car j'ai lu tout récemment Les tartines au kétcheupe (sur les bons conseils d'Ysla) où il est question de la maltraitance des enfants. Pas facile non plus ça, et un vrai tabou !
Pour ceux qui seraient en phase d'hésitation, j'ai prêté Les encombrants à ma belle-mère et elle a aussi beaucoup aimé. Et encore une !
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Louvaluna
« Écrire consiste à rêver avec une intensité telle que nous parvenions à arracher au monde un morceau. » - Pierre Jourde
« J'aime la lecture en général. Celle où il se trouve quelque chose qui peut façonner l'esprit et fortifier l'âme est celle que j'aime le plus. » - La Rochefoucauld
Re: Marie Sabine ROGER (France)
J'ai acheté Les encombrants pour l'offrir mais je compte bien le lire avant , donc mon avis prochainement ici !
Un autre livre de Marie-Sabine Roger que j'avais bien aimé : Attention fragiles, qui s'adresse à un public ado je crois, mais peut être lu et apprécié par les adultes de la même façon. Sur les sans abris et plus particulièrement une jeune femme avec un enfant. Je vous le conseille !
Un autre livre de Marie-Sabine Roger que j'avais bien aimé : Attention fragiles, qui s'adresse à un public ado je crois, mais peut être lu et apprécié par les adultes de la même façon. Sur les sans abris et plus particulièrement une jeune femme avec un enfant. Je vous le conseille !
Ysla- Nombre de messages : 1800
Location : France
Date d'inscription : 23/12/2008
Re: Marie Sabine ROGER (France)
Bonne lecture Ysla ! J'espère sincèrement que tu ne seras pas déçue.
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Louvaluna
« Écrire consiste à rêver avec une intensité telle que nous parvenions à arracher au monde un morceau. » - Pierre Jourde
« J'aime la lecture en général. Celle où il se trouve quelque chose qui peut façonner l'esprit et fortifier l'âme est celle que j'aime le plus. » - La Rochefoucauld
La tête en friche - ed. la Brune -Au Rouergue - 4/5
En lieu et place du résumé, je dirai très peu de chose. L'histoire est simple mais il faut la découvrir entièrement et se laisser toucher. Je regrette d'avoir vu auparavant le film. Il m'avait cependant plû, mais j'aurais préféré lire le livre en premier. L'histoire est douce, les personnages sont émouvants et la première bonne idée c'est le titre : "La tête en friche" est celle du héros Germain. Le dictionnaire indique qu'un terrain en friche est une terre non cultivée. Et cela définit parfaitement le personnage à qui personne ne s'est suffisamment intéressé pour lui apporter culture et vocabulaire. Mais une terre en friche n'est pas forcément une terre aride, qui ne peut rien donner. Il suffit de semer quelques graines de savoir, arroser d'un peu de tendresse, enrichir de curiosité, de retourner le sol pour faire resurgir la réflexion, le raisonnement, et parfois les friches peuvent donner une magnifique récolte.
C'est un joli roman, j'ai dû me débarrasser de l'image persistante de Depardieu dans le rôle principal pour imaginer un autre Germain plus conforme à mes goûts (et au personnage tel que le décrit l'auteure). Mais mon seul vrai petit bémol vient du fait que le narrateur de cette histoire est Germain, et il la raconte avec ses mots, son style, son absence de style devrais-je dire, en langage parlé. Si les idées sont belles, la façon de les dire sont celle d'un homme inculte. Pour la crédibilité c'est important et nécessaire, pour le plaisir de lire, il m'a manqué quelque chose. J'aurais préféré un narrateur extérieur qui aurait pu saupoudrer cette histoire d'un peu plus de recherche, de poésie, de la magie du langage quand il est riche, ample, mélodieux.
C'est un joli roman, j'ai dû me débarrasser de l'image persistante de Depardieu dans le rôle principal pour imaginer un autre Germain plus conforme à mes goûts (et au personnage tel que le décrit l'auteure). Mais mon seul vrai petit bémol vient du fait que le narrateur de cette histoire est Germain, et il la raconte avec ses mots, son style, son absence de style devrais-je dire, en langage parlé. Si les idées sont belles, la façon de les dire sont celle d'un homme inculte. Pour la crédibilité c'est important et nécessaire, pour le plaisir de lire, il m'a manqué quelque chose. J'aurais préféré un narrateur extérieur qui aurait pu saupoudrer cette histoire d'un peu plus de recherche, de poésie, de la magie du langage quand il est riche, ample, mélodieux.
zeta- Admin
- Nombre de messages : 4465
Location : Gironde - France
Date d'inscription : 25/12/2008
Re: Marie Sabine ROGER (France)
Belle critique Zeta ! J'aime beaucoup ta comparaison entre l'esprit à enrichir et la terre à cultiver. Il est aussi intéressant de connaître cette spécificité que tu évoques au sujet de la narration. Je vais voir s'ils ont ce titre à la bibliothèque.
_________________
Louvaluna
« Écrire consiste à rêver avec une intensité telle que nous parvenions à arracher au monde un morceau. » - Pierre Jourde
« J'aime la lecture en général. Celle où il se trouve quelque chose qui peut façonner l'esprit et fortifier l'âme est celle que j'aime le plus. » - La Rochefoucauld
Re: Marie Sabine ROGER (France)
Bon rétablissement
Marie-Sabine Roger
Editions du Rouergue mars 2012
205 pages
Quatrième de couverture
Depuis que je suis là, le monde entier me souhaite bon rétablissement, par téléphone, mails, courrier, personnes interposées. Par pigeons voyageurs, ça ne saurait tarder. Bon rétablissement. Quelle formule à la con ! Veuf sans enfants ni chien, Jean- Pierre est un vieil ours bourru et solitaire, à la retraite depuis sept ans. Suite à un accident bien étrange, le voila immobilisé pendant des semaines à l’hôpital. Il ne pouvait pas imaginer pire. Et portant, depuis son lit, il va faire des rencontres inattendues qui bousculeront son égoïsme….
Mon avis
Un petit roman empli de sensibilité ou l’auteure avec beaucoup d’humour et de tendresse nous raconte ce que sont les jours d’immobilité de Jean-Pierre avec sa gouaille et son fichu caractère, j’y ai retrouvé beaucoup de moments vécus lors d’hospitalisation .Mais ce fichu bonhomme m’a beaucoup fait rire avec ses réflexions ce qui se passe autour de lui, il y a des visites insolites, des infirmières adorables comme j’en ai connues, un chirurgien pressé, mais malgré ses rouspétances, Jean-Pierre est un personnage sympathique. Il est vrai que lors de son hospitalisation, il subit des choses moches et exaspérantes. Notre héros est bien seul mais malgré lui il sortira de l’hôpital moins solitaire…Pas de larmoiements ni de tristesse. Tout un générique sur ses douleurs et celles des autres m’a bien fait rire. Des thèmes tels que l’humanité, l’humour, l’optimisme, la tendresse et la solitude font de ce livre un petit chef-d’œuvre qui fait du bien et que je recommande vivement….Lisez-le vous ne serez pas déçu…5/5
Des passages que j’ai aimé : Le temps perdu dans une vie, c’est de la matière noire, un rien omniprésent, un immense néant qui prend toute la place, ou presque.
Une fois mon histoire compactée, une fois le vide évacué, mes soixante-sept ans tiennent dans un mouchoir jetable.
Il compatit à mes misères, je lui dis d’arrêter, ça me pousse au tombeau
Marie-Sabine Roger
Editions du Rouergue mars 2012
205 pages
Quatrième de couverture
Depuis que je suis là, le monde entier me souhaite bon rétablissement, par téléphone, mails, courrier, personnes interposées. Par pigeons voyageurs, ça ne saurait tarder. Bon rétablissement. Quelle formule à la con ! Veuf sans enfants ni chien, Jean- Pierre est un vieil ours bourru et solitaire, à la retraite depuis sept ans. Suite à un accident bien étrange, le voila immobilisé pendant des semaines à l’hôpital. Il ne pouvait pas imaginer pire. Et portant, depuis son lit, il va faire des rencontres inattendues qui bousculeront son égoïsme….
Mon avis
Un petit roman empli de sensibilité ou l’auteure avec beaucoup d’humour et de tendresse nous raconte ce que sont les jours d’immobilité de Jean-Pierre avec sa gouaille et son fichu caractère, j’y ai retrouvé beaucoup de moments vécus lors d’hospitalisation .Mais ce fichu bonhomme m’a beaucoup fait rire avec ses réflexions ce qui se passe autour de lui, il y a des visites insolites, des infirmières adorables comme j’en ai connues, un chirurgien pressé, mais malgré ses rouspétances, Jean-Pierre est un personnage sympathique. Il est vrai que lors de son hospitalisation, il subit des choses moches et exaspérantes. Notre héros est bien seul mais malgré lui il sortira de l’hôpital moins solitaire…Pas de larmoiements ni de tristesse. Tout un générique sur ses douleurs et celles des autres m’a bien fait rire. Des thèmes tels que l’humanité, l’humour, l’optimisme, la tendresse et la solitude font de ce livre un petit chef-d’œuvre qui fait du bien et que je recommande vivement….Lisez-le vous ne serez pas déçu…5/5
Des passages que j’ai aimé : Le temps perdu dans une vie, c’est de la matière noire, un rien omniprésent, un immense néant qui prend toute la place, ou presque.
Une fois mon histoire compactée, une fois le vide évacué, mes soixante-sept ans tiennent dans un mouchoir jetable.
Il compatit à mes misères, je lui dis d’arrêter, ça me pousse au tombeau
lalyre- Nombre de messages : 5800
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Location : Belgique
Date d'inscription : 01/03/2009
Re: Marie Sabine ROGER (France)
Ouah. J'ai eu tout à l'heure ce livre dédicacé par l'auteur elle-même. Vous m'auriez vu, une vraiegroupie, mais j'ai tellement aimé "La tête en friche" ( c'à maintenant, je crois.que tout le monde le sait) que j'ai eu l'impression de rencontrer Dieu le Père
Clochette- Nombre de messages : 2135
Age : 50
Location : Nantes Bretagne
Date d'inscription : 25/10/2008
Re: Marie Sabine ROGER (France)
La tête en friche
Rouergue 2010
218 pages
Quatrième de couverture
Ce qu'ils mettent au dos des romans, je vais vous dire, c'est à se demander si c'est vraiment écrit pour vous donner l'envie. En tout cas, c'est sûr, c'est pas fait pour les gens comme moi. Que des mots à coucher dehors - inéluctable, quête fertile, admirable concision, roman polyphonique... - et pas un seul bouquin où je trouve écrit simplement : c'est une histoire qui parle d'aventures ou d'amour - ou d'Indiens. Et point barre, c'est tout.
Mon avis
Il faut tout d’abord dire que la couverture m’a attirée mais j’avoue que je deviens une fan de cette auteure. J’ai aimé les personnages de Germain et Margueritte, Annette gentiment amoureuse du héros qui tient une grande place dans le roman. Il m’a souvent fait rire par ses réflexions, toutes de simplicité. Je l’ai imaginé, la bonne quarantaine, plus de cent kilos de muscles et la tête en friche comme il dit…..Margueritte , la vieille dame cultivée, lui lisant à haute voix « La peste de Albert Camus « Albert comme son grand-père dit-il….Lui qui passait son temps entre le bistro et le jardin public pour y compter les pigeons, qui n’a jamais reçu de marque d’affection, ne sait lire ni écrire va donner un nouveau sens à sa vie. J’ai adoré ce livre rempli de métaphores, des pages de tendresse, de drôleries, de cette rencontre entre deux êtres que le destin a choisi ou l’auteur….qui nous raconte une belle histoire. Car ce gars nous dit que maintenant avec Annette, il ne baise plus « il fait l’amour « Et se met à lire le dictionnaire, à fréquenter la bibliothèque, à étonner ses comparses de bistro par ses connaissances qu’il commence à acquérir et dont il est très fière… Complicité, naïveté, hommage aux livres, citations, humour, simplicité et amour font de ce roman un petit bijou à lire absolument , détente garantie….Un gros coup de cœur 5/5
Deux citations que j'ai repérées parmi d'autres
Pourtant ce qui devrait compter, ce n’est pas l’emballage, c’est ce qu’on met à l’intérieur.
Il n’empêche – et ça, je l’ai compris depuis Margueritte, je crois – avoir les mots qu’il faut, ça peut rendre service, quand on veut s’exprimer.
Rouergue 2010
218 pages
Quatrième de couverture
Ce qu'ils mettent au dos des romans, je vais vous dire, c'est à se demander si c'est vraiment écrit pour vous donner l'envie. En tout cas, c'est sûr, c'est pas fait pour les gens comme moi. Que des mots à coucher dehors - inéluctable, quête fertile, admirable concision, roman polyphonique... - et pas un seul bouquin où je trouve écrit simplement : c'est une histoire qui parle d'aventures ou d'amour - ou d'Indiens. Et point barre, c'est tout.
Mon avis
Il faut tout d’abord dire que la couverture m’a attirée mais j’avoue que je deviens une fan de cette auteure. J’ai aimé les personnages de Germain et Margueritte, Annette gentiment amoureuse du héros qui tient une grande place dans le roman. Il m’a souvent fait rire par ses réflexions, toutes de simplicité. Je l’ai imaginé, la bonne quarantaine, plus de cent kilos de muscles et la tête en friche comme il dit…..Margueritte , la vieille dame cultivée, lui lisant à haute voix « La peste de Albert Camus « Albert comme son grand-père dit-il….Lui qui passait son temps entre le bistro et le jardin public pour y compter les pigeons, qui n’a jamais reçu de marque d’affection, ne sait lire ni écrire va donner un nouveau sens à sa vie. J’ai adoré ce livre rempli de métaphores, des pages de tendresse, de drôleries, de cette rencontre entre deux êtres que le destin a choisi ou l’auteur….qui nous raconte une belle histoire. Car ce gars nous dit que maintenant avec Annette, il ne baise plus « il fait l’amour « Et se met à lire le dictionnaire, à fréquenter la bibliothèque, à étonner ses comparses de bistro par ses connaissances qu’il commence à acquérir et dont il est très fière… Complicité, naïveté, hommage aux livres, citations, humour, simplicité et amour font de ce roman un petit bijou à lire absolument , détente garantie….Un gros coup de cœur 5/5
Deux citations que j'ai repérées parmi d'autres
Pourtant ce qui devrait compter, ce n’est pas l’emballage, c’est ce qu’on met à l’intérieur.
Il n’empêche – et ça, je l’ai compris depuis Margueritte, je crois – avoir les mots qu’il faut, ça peut rendre service, quand on veut s’exprimer.
lalyre- Nombre de messages : 5800
Age : 92
Location : Belgique
Date d'inscription : 01/03/2009
Re: Marie Sabine ROGER (France)
J'ai vu le film avec Depardieu : pas mal du tout !
Chantal- Nombre de messages : 3226
Location : France
Date d'inscription : 22/12/2008
Re: Marie Sabine ROGER (France)
Très jolie critique Lalyre . Quant aux citations, en ce qui me concerne, j'aurais annoté tout le bouquin. C'est pour moi une merveille de tendresse. (je sais je me répète...).
Chantal, j'ai moyennement aimé la version cinématographique, j'avais franchement du mal avec Depardieu. Mais en discutant avec M.S. Roger, elle m'a dit qu'elle ne s'était pas sentie trahie, mais comme moi aurait préféré un auteur moins connu ! Lalyre, as-tu lu "les encombrants" ?
Chantal, j'ai moyennement aimé la version cinématographique, j'avais franchement du mal avec Depardieu. Mais en discutant avec M.S. Roger, elle m'a dit qu'elle ne s'était pas sentie trahie, mais comme moi aurait préféré un auteur moins connu ! Lalyre, as-tu lu "les encombrants" ?
Clochette- Nombre de messages : 2135
Age : 50
Location : Nantes Bretagne
Date d'inscription : 25/10/2008
Re: Marie Sabine ROGER (France)
Oui Clochette, j'ai lu les encombrants, des petites nouvelles délicieuses mais il me reste à faire ma chronique....
Pour ce qui concerne les citations, j'aurais aimé en mettre plus mais il faut en laisser pour les autres
Pour ce qui concerne les citations, j'aurais aimé en mettre plus mais il faut en laisser pour les autres
lalyre- Nombre de messages : 5800
Age : 92
Location : Belgique
Date d'inscription : 01/03/2009
Re: Marie Sabine ROGER (France)
La tête en friche de Marie Sabine Roger
Je n'aurai jamais lu ce livre si je ne serai pas allée au salon du livre et moi qui n'ose jamais demander de signature je me suis retrouvée avec La tête en friche dédicacée par l'auteur, fallait-il qu'il y eut une fée ( en manteau rouge ).
Donc dimanche dernier j'ai ouvert le livre pour ne plus le refermer qu'à la fin.
C'est une histoire pleine de tendresse , la rencontre improbable une vielle dame cultivée avec un gars grand costaud la tête en friche et ces deux personnes sur leur banc dans un jardin public sont un hommage à la lecture, un hymne à la vie. Très bon moment de lecture.
Merci Clochette.
5/5
Je n'aurai jamais lu ce livre si je ne serai pas allée au salon du livre et moi qui n'ose jamais demander de signature je me suis retrouvée avec La tête en friche dédicacée par l'auteur, fallait-il qu'il y eut une fée ( en manteau rouge ).
Donc dimanche dernier j'ai ouvert le livre pour ne plus le refermer qu'à la fin.
C'est une histoire pleine de tendresse , la rencontre improbable une vielle dame cultivée avec un gars grand costaud la tête en friche et ces deux personnes sur leur banc dans un jardin public sont un hommage à la lecture, un hymne à la vie. Très bon moment de lecture.
Merci Clochette.
5/5
clarize- Nombre de messages : 2594
Location : FRANCE
Date d'inscription : 09/11/2008
Re: Marie Sabine ROGER (France)
. Super contente que cela t'ait plu Clarize
Clochette- Nombre de messages : 2135
Age : 50
Location : Nantes Bretagne
Date d'inscription : 25/10/2008
Re: Marie Sabine ROGER (France)
Les encombrants
Marie-sabine Roger
Mon avis
Bien difficile de dire laquelle de ces sept délicieuses nouvelles j’ai préférées. J’ai adoré la fin de « Eliette et léonard « par contre « Une garde de nuit « m’a dérangée par la brutalité et les réflexions de Mme Lemasson, cette femme je la deteste, j’ai vraiment envie de dire beaucoup sur cette nouvelle qui m’interpelle et me fait peur mais…
« Son père « Il est en maison de retraite, sa fille va souvent le voir, chaque fois, elle est angoissée, comment va-t-elle le trouver ? Car il lutte moins, il renonce, il renonce, il se sent lasse. (Vieillir est un trop long chemin ) Celle-ci « On n’a pas tous les jours cent ans « Ha !! que j’aurais aimé donner une paire de gifles au maire et à la photographe…
Voici « Rose thé « une nouvelle tout en tendresse et gentillesse, une histoire de roses vraiment. Qui est Vic le héros de cette autre nouvelle ? c’est tout simplement un chien épris de liberté que Georges son vieux maître recherche. Et voici la dernière « Comment fait-elle ? l’histoire de deux amies, l’une au physique un peu terne et l’autre toujours pimpante à qui tout réussi… Et voila j’ai adoré ce recueil de nouvelles sur la vieillesse, ces petites histoires que j’ai trouvées réalistes m’ont fait passer un bon moment. Et comme l’héroïne de la dernière je me pose la question, mais comment fait Marie-Sabine pour nous conquérir par ses écrits ? 5/5
Marie-sabine Roger
Mon avis
Bien difficile de dire laquelle de ces sept délicieuses nouvelles j’ai préférées. J’ai adoré la fin de « Eliette et léonard « par contre « Une garde de nuit « m’a dérangée par la brutalité et les réflexions de Mme Lemasson, cette femme je la deteste, j’ai vraiment envie de dire beaucoup sur cette nouvelle qui m’interpelle et me fait peur mais…
« Son père « Il est en maison de retraite, sa fille va souvent le voir, chaque fois, elle est angoissée, comment va-t-elle le trouver ? Car il lutte moins, il renonce, il renonce, il se sent lasse. (Vieillir est un trop long chemin ) Celle-ci « On n’a pas tous les jours cent ans « Ha !! que j’aurais aimé donner une paire de gifles au maire et à la photographe…
Voici « Rose thé « une nouvelle tout en tendresse et gentillesse, une histoire de roses vraiment. Qui est Vic le héros de cette autre nouvelle ? c’est tout simplement un chien épris de liberté que Georges son vieux maître recherche. Et voici la dernière « Comment fait-elle ? l’histoire de deux amies, l’une au physique un peu terne et l’autre toujours pimpante à qui tout réussi… Et voila j’ai adoré ce recueil de nouvelles sur la vieillesse, ces petites histoires que j’ai trouvées réalistes m’ont fait passer un bon moment. Et comme l’héroïne de la dernière je me pose la question, mais comment fait Marie-Sabine pour nous conquérir par ses écrits ? 5/5
lalyre- Nombre de messages : 5800
Age : 92
Location : Belgique
Date d'inscription : 01/03/2009
Re: Marie Sabine ROGER (France)
LA TETE EN FRICHE :
Le Rouergue - La brune - 218 pages.
Il m'afallu une bonne centaine de pages pour oublier un peu le film et surtout Depardieu ! Mais une fois arrivé là, j'ai enfin pu apprécier toutes les profondeurs du livre cachées sous une langue toute simple. Un petit bonheur qui se lit très vite et qui enchante.
(Mais pourquoi Depardieu? )
4,5/5
Le Rouergue - La brune - 218 pages.
Il m'afallu une bonne centaine de pages pour oublier un peu le film et surtout Depardieu ! Mais une fois arrivé là, j'ai enfin pu apprécier toutes les profondeurs du livre cachées sous une langue toute simple. Un petit bonheur qui se lit très vite et qui enchante.
(Mais pourquoi Depardieu? )
4,5/5
Chantal- Nombre de messages : 3226
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