Alaa EL ASWANY (Egypte)

J'ai fusionné les sujets. Il ne faut pas mettre de tirets dans la recherche ça la bloque. "-" est exclusif !

En passant, je note cet auteur qui semble intéressant (n'ai-je pas un de ses livres dans ma PAL ?)

Merci Shan_Ze pour la correction et ton bon conseil

Alaa EL ASWANY - L'immeuble Yacoubian

Ce court roman décrit un moment de la vie de plusieurs personnages qui gravitent autour de l'immeuble Yacoubian, dans un quartier populaire du Caire dans les années 1990.

J'ai beaucoup aimé ce court roman, le parcours de chacun des personnages dévoile un pan de la société égyptienne moderne et de ses trés nombreux problèmes : la corruption, la violence policière, les inégalités sociales, l'islamisme. Dépaysement total. Le début, qui présente les personnages, est un peu long, surtout qu'on ne sait pas lesquels vont revenir sur le devant de la scène plus tard. Mais on se laisse porter par la belle écriture de l'auteur.

note 4/5

petit montagnard Je l'ai dans ma PAL je vais profiter du thème pour le lire

Chicago

Aux Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001, nous suivons la vie de plusieurs égpytiens au sein de l'Université de Chicago: quatre étudiants venir finir leur dernier cycle aux Etats-Unis, et deux professeurs installés depuis longtemps en Amérique avec une famille multiculturelle. La visite prochaine du président égyptien à Chicago créé une vive tension entre les défenseurs ardents du régime actuel, et ceux qui aspirent à plus de liberté et à la démocratie.

Comme dans "L'immeuble Yacoubian", on suit plusieurs personnages en même temps. Les histoires de chacun se croisent et se rejoignent parfois. Cette narration "polyphonique" peut dérouter, surtout si en plus on s'emmêle les pinceaux avec les noms égyptiens. Passé cela, on découvre un magnifique roman qui décrit le quotidien de ces émigrés égyptiens partis dans un pays tellement différent du leur.   

Note: 4.5/5

"J'aurais voulu être égyptien" Actes sud  2009   203 pages
                                      -Recueil de nouvelles-
                             Attention, le titre est trompeur! Effectivement, on pourrait s'attendre à ce que l'auteur déroule un tapis d'éloges sur les vertus bienveillantes ou le caractère exceptionnellement gentil, serviable, généreux de ses concitoyens, mais c'est tout le contraire. La préface donne un avant-goût de ce qui nous attend. Il y raconte notamment ses déboires pour faire éditer son tout premier récit: Les feuillets d'Issam Abd el Ati, interdit à la publication durant quelques années, parce que trop clair sur la corruption et l'hypocrisie qui minent la société égyptienne.
                             Les feuillets d'Issam Abd el Ati est repris dans le présent recueil sous le titre Celui qui s'est approché et qui a vu. C'est la première et la plus longue des dix nouvelles. Chaque histoire présente une situation où évoluent principalement des gens du peuple, quelquefois de plus hauts personnages, des enfants à l'école... Tous sont confrontés à la mesquinerie, à la méchanceté, à la jalousie. Tout y est passé à la moulinette de l'ironie: les institutions, l'administration, les notables; même la religion, très présente en Egypte et pourvoyeuse de son lot d'obscurantisme, n'est pas épargnée dans les nouvelles d'El Aswany. 
                              Curieusement, la plupart des nouvelles ont une fin abrupte. Ou plutôt, carrément une absence de fin. Comme si l'auteur voulait signifier que l'important n'était pas dans la logique de l'histoire proprement dite, mais dans le contenu qu'elle nous propose. C'est déconcertant, mais à bien réfléchir, c'est suffisant pour saisir la portée essentielle du texte. 
                             On est loin des dépliants touristiques vantant les attraits du pays. Pourtant, il ne faudrait pas n'y voir seulement qu'une bordée d'insultes jetée à la face de la société égyptienne. J'ai découvert au travers de ces nouvelles, un pays de culture orientale touchant par bien des aspects, avec ses coutumes, ses charmes, son esprit particulier. Une belle immersion. 


Note: 4/5

Quatrième de couverture : A travers les péripéties politiques et intimes d'une palette de personnages liés les uns aux autres, du chauffeur au haut gradé en passant par la domestique musulmane et le bourgeois copte, ce roman évoque la révolution égyptienne à travers une mosaïque de voix dissidentes ou fidèles au régime, de lâchetés et d'engagements héroïques.


Mon avis : 3ème roman que je lis de cet auteur, et la magie continue d'opérer. C'est un roman où se mêlent les histoires personnelles de plusieurs personnages, de tous horizons politiques, religieux, sociaux, sur fond d'évènement politiques, en l’occurrence la révolution égyptienne de 2011.
Chacun des personnages va être touché, à sa façon, par les évènements. Le ton est sarcastique, politiquement et religieusement (très) incorrect (le livre est d'ailleurs toujours interdit de publication en Egypte). C'est drôle, militant. Il y a beaucoup d'humanité dans ces différents portraits d'hommes et de femmes. Et même si j'ai eu l'impression que certains personnages, certains profils, étaient plus soignés que d'autres, j'ai tout de même passé un excellent moment de lecture.
Comme le soulignait Dkois dans l'une de ses critiques, j'ai été gênée par l'aspect romanesque sur fond de faits historiques réels (et qui est plus est récents) Quelle est la part de fiction ? de réalité ? J'ai donc lu pas mal d'articles de presse en parallèle de ma lecture pour me remémorer les évènements et essayer de comprendre la situation actuelle en Egypte. C'est là l'un des aspects que j'aime dans la littérature : nous permettre de nous ouvrir au réel, et nous questionner sur le monde qui nous entoure.

Si vous avez aimé l'Immeuble Yacoubian, ou Chicago, vous devriez aimer ce roman.

Ma note : 4,25/5

Souligné par Dkois dans une critique très récente, Pistoufle !!!  
 J'avoue de mon côté, ne pas avoir fait l'effort de revisiter la période historique de "Au Zénith" (je pense que tu fais référence à ce roman). J'envisage, dans un 1° temps, lire des extraits biographiques de Ho Chi Minh.

J'aurais voulu être égyptien
de Alaa El Aswany



Recueil de nouvelles dont la première est en fait le 1° roman de l'auteur, un court récit de 100 pages qui a été interdit de publication en Egypte. Ce récit décrit un fonctionnaire égyptien qui méprise ses concitoyens et se retrouve embarqué malgré lui dans une machination. 

Je suis pas fan des nouvelles et la première aurait pu être prolongée pour en faire un roman plus long, décrire les joies du système carcéral égyptien par exemple, les procés truqués et arrangés, à la façon un peu du Procès de Kafka. 

Note : 2,5/5

J’avais noté ce roman en ecoutant l’émission coup de cœur des libraires qui l’avaient conseillé à plusieurs reprises. Je n’avais pas vraiment accroché à la lecture de l’immeuble Yacoubian j’étais donc un peu sur la réserve. Quand Mandarine a proposé ce roman c’était donc le moment de la sortir .

Et j’ai aimé du début jusqu’à la fin. L’auteur nous relate les évènements de la place Tahrir à travers plusieurs personnages que l’on aime ou que l’on déteste mais qui ne laissent en tout cas pas indifférent .Chaque chapitre concerne un personnage il utilise la forme de correspondance entre Asma la professeure et Mazen l’ingénieur et les chapitres se terminent de façon a créer un certain suspens qui donne au lecteur l’envie d’aller plus loin . Bon cette technique n’est pas originale mais cela fonctionne .On passe de l’euphorie des premiers jours de la révolution où tout est possible plus de justice et moins de corruption au consternement on change quelques têtes mais finalement ce sont toujours les mêmes qui ont la richesse et certains passages sont révoltants.A noter le poids de la religion qui est partout présent et prétexte à toutes les vilénies et les médias dans leur rôle de fausse information .Je n’ai pas de souvenir de ces évènements c’était donc d’un point de vue historique intéressant et je suis allée sur internet pour en savoir plus .
Un coup de cœur je vous engage vraiment à le lire
5/5

"J'ai couru vers le Nil"  Babel 2021   503 pages  
                      
                     Janvier 2011, au Caire, des milliers de manifestants investissent l'immense place Tahrir pour mettre à bas la dictature de Moubarak. La population, écrasée par les deux forces autoritaires qui gouvernent le pays (l'état et la religion), s'est soulevée en masse. Ces hommes et ces femmes n'aspirent qu'à une chose: la démocratie. Le peuple en a assez de la corruption, de la torture et de la violence en générale perpétrées par la police; il veut du travail et de dignes conditions de vie. 

                      El Aswany met en scène ce grand bouillonnement révolutionnaire en faisant intervenir des personnages clés afin de mieux comprendre la situation. On a ainsi les différentes visions des partisans ou opposants à la révolution. Certains passages sont difficilement soutenables (scènes de tortures, de viol); on se dit qu'il faut un courage énorme pour s'engager dans cette lutte inégale, où la brutalité et la force auront de toute façon le dernier mot. Et si on est fille ou femme (déjà pas gâtées par les "recommandations" imposées par la religion islamiste), ce n'est même plus de courage dont il faut parler, mais de quelque chose de plus admirable encore, car les violences qu'elles subissent dans leur corps, perpétrées par les militaires ou les policiers, n'ont rien d'humain. 
                     Cette lecture est un bon moyen de se rendre compte des aspirations et des déceptions du peuple égyptien, de ses conditions d'existence, de la difficulté (voire l'impossibilité) d'aspirer à un avenir meilleur. Merci Mandarine d'avoir proposé ce livre; pas sûr que je l'aurais lu sinon. Un livre marquant, qui m'a laissé comme groggy!


Note:  5/5 un véritable 

J'ai couru vers le Nil


Mon avis en quelques lignes.
J'avais déjà lu avec plaisir de l'auteur L'immeuble Yacoubian que j'avais trouvé très fort.
J'ai aimé retrouvé l'auteur mais je suis un peu moins enthousiaste.
Bien sûr ce roman est important et permet de ne pas oublier la révolution égyptienne et le soulèvement du peuple en 2011. Il dénonce les tortures, l'autoritarisme du gouvernement , l'aspiration aux pouvoirs des uns et des autres. C'est révoltant.
La construction en roman choral est bien faite et je n'ai trouvé aucun temps mort dans le roman.
Les personnages sont attachants, les témoignages bouleversants.
Ce qui m'a un peu gênée c'est le style qui manque un peu de fluidité. Je trouve certaines phrases un peu maladroites, quelques fautes. J'ai parfois du relire certaines phrases pour les comprendre car la construction était bancale. Alors c'est peut-être due à la traduction ?
Deuxième point qui m'a gênée : ce sont les histoires secondaires un peu trop romanesques - qui certes donnent un peu de légèreté au roman - mais j'ai trouvé quelques ficelles un peu grossières. Donc ce déséquilibre entre témoignage historique et "amourettes" m'a un peu gênée.

Mis à part ces détails ,  j'ai aimé !

Ma note : 3,5/5