Eduardo MENDOZA - Le mystère de la crypte ensorcelée
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Eduardo MENDOZA - Le mystère de la crypte ensorcelée
Philcabzi Dim 27 Déc 2009 - 17:53
Le mystère de la crypte ensorcelée
Ed. du Seuil, 1982, c1979, 181 pages, ISBN 2-02-033306-6
Titre original: El misterio de la cripta embrujada (traduit de l'espagnol par Anabel Herbout et Edgardo Cozarinsky)
Ma note: 4/5
Résumé:
Pour pouvoir retrouver sa liberté un pauvre fou devra découvrir ce qu'il est advenu d'une jeune fille disparu de son collège religieux. Il devra d'abord se sortir du pétrin et ensuite revoir le cas d'une autre jeune fille disparu et réapparu de ce même collège.
Mon avis:
Le résumé ne décrit absolument pas le style de roman que Mendoza a écrit! Les personnages, en particulier le "héro", sont tous caricaturaux et plutôt loufoques. L'histoire en soi, la disparition de la jeune fille, n'est pas ce qui retient l'attention mais plutôt les propos et aventures de notre fou pas si fêlé que ça. Bref, une lecture détente qui fait du bien une fois de temps en temps.
Ed. du Seuil, 1982, c1979, 181 pages, ISBN 2-02-033306-6
Titre original: El misterio de la cripta embrujada (traduit de l'espagnol par Anabel Herbout et Edgardo Cozarinsky)
Ma note: 4/5
Résumé:
Pour pouvoir retrouver sa liberté un pauvre fou devra découvrir ce qu'il est advenu d'une jeune fille disparu de son collège religieux. Il devra d'abord se sortir du pétrin et ensuite revoir le cas d'une autre jeune fille disparu et réapparu de ce même collège.
Mon avis:
Le résumé ne décrit absolument pas le style de roman que Mendoza a écrit! Les personnages, en particulier le "héro", sont tous caricaturaux et plutôt loufoques. L'histoire en soi, la disparition de la jeune fille, n'est pas ce qui retient l'attention mais plutôt les propos et aventures de notre fou pas si fêlé que ça. Bref, une lecture détente qui fait du bien une fois de temps en temps.
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Re: Eduardo MENDOZA - Le mystère de la crypte ensorcelée
Bernard Jeu 14 Jan 2010 - 14:49
Merci de ta critique Philcabzi.
J'ai choisi ce titre qui devrait me convenir, c'est un polar et 180 pages ce n'est pas la mer à boire.
Je ne suis pas un fan de Mendoza...
B
J'ai choisi ce titre qui devrait me convenir, c'est un polar et 180 pages ce n'est pas la mer à boire.
Je ne suis pas un fan de Mendoza...
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Bernard- Nombre de messages : 3697
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Re: Eduardo MENDOZA - Le mystère de la crypte ensorcelée
petitemartine Dim 24 Jan 2010 - 18:36
Un commissaire promet la liberté à un fou qu'il sort de l'asile, si ce dernier réussi à élucider la mystérieuse disparition d'une jeune fille du couvent.... Une histoire assez délirante, loufoque, ma foi un peu tirée par les cheveux mais c'est très drôle !
L'intrigue policière est assez légère et c'est surtout un prétexte pour suivre ce détective/fou- fan de pepsi-cola- déambuler dans Barcelone. Il n'a pas la langue dans sa poche, quel baratineur ! il réussi toujours à s'extraire de situations plus farfelues et invraisemblables les unes que les autres ! Mieux que macGyver et Gaston Lagaffe réunis
Par contre, je n'aurais pas très envie de le croiser ce fou qui tombe et/ou farfouille dans les détritus, n'ose pas lever les bras à cause d'aisselles légèrement nauséabondes ( du début à la fin du livre ! ), l'avantage c'est qu'on lui laisse plein de place dans le métro bondé ! S'oublie dans les draps etc !!!
C'est un bon mixte original entre intrigue policière et de la vraie littérature car je trouve que l'écriture est riche, c'est très bien écrit, plein de finesse, beaucoup d'ironies, de sarcasmes, de clins d'œil corrosifs lancés à la société espagnole ( aussi bien la police, la criminalité, l'enseignement, le pouvoir d'achat, les transports etc.... ).
Le livre est très vite lu, bien rythmé, c'est très plaisant. Mendoza interpelle le lecteur, lui adresse quelques mots.... Il est découpé en petits chapitres ayant chacun un titre à chaque fois très évocateur. Et on avance petit à petit dans l'intrigue jusqu'à une scène très drôle dans cette crypte ensorcelée...
En fait, c'est une délicieuse parodie de policier ! Je comprends que Mendoza fasse partie des grands écrivains espagnols.
Ceci me fait penser à femmes au bord de la crise de nerf d'Almodovar dans sa période burlesque, j'y retrouve la même vivacité et le même humour.
Bref, j'ai aimé et vous le conseille : ça détend et on rit !
J'espère lire les deux autres histoires de ce détective/fou dont on ne connait même pas le nom.
Ma note : 4/5 ( car la fin est un peu tirée par les cheveux ! )
L'intrigue policière est assez légère et c'est surtout un prétexte pour suivre ce détective/fou- fan de pepsi-cola- déambuler dans Barcelone. Il n'a pas la langue dans sa poche, quel baratineur ! il réussi toujours à s'extraire de situations plus farfelues et invraisemblables les unes que les autres ! Mieux que macGyver et Gaston Lagaffe réunis
Par contre, je n'aurais pas très envie de le croiser ce fou qui tombe et/ou farfouille dans les détritus, n'ose pas lever les bras à cause d'aisselles légèrement nauséabondes ( du début à la fin du livre ! ), l'avantage c'est qu'on lui laisse plein de place dans le métro bondé ! S'oublie dans les draps etc !!!
C'est un bon mixte original entre intrigue policière et de la vraie littérature car je trouve que l'écriture est riche, c'est très bien écrit, plein de finesse, beaucoup d'ironies, de sarcasmes, de clins d'œil corrosifs lancés à la société espagnole ( aussi bien la police, la criminalité, l'enseignement, le pouvoir d'achat, les transports etc.... ).
Le livre est très vite lu, bien rythmé, c'est très plaisant. Mendoza interpelle le lecteur, lui adresse quelques mots.... Il est découpé en petits chapitres ayant chacun un titre à chaque fois très évocateur. Et on avance petit à petit dans l'intrigue jusqu'à une scène très drôle dans cette crypte ensorcelée...
En fait, c'est une délicieuse parodie de policier ! Je comprends que Mendoza fasse partie des grands écrivains espagnols.
Ceci me fait penser à femmes au bord de la crise de nerf d'Almodovar dans sa période burlesque, j'y retrouve la même vivacité et le même humour.
Bref, j'ai aimé et vous le conseille : ça détend et on rit !
J'espère lire les deux autres histoires de ce détective/fou dont on ne connait même pas le nom.
Ma note : 4/5 ( car la fin est un peu tirée par les cheveux ! )
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Re: Eduardo MENDOZA - Le mystère de la crypte ensorcelée
Bernard Lun 25 Jan 2010 - 10:51
Alors, pas déçue Petitemartine !
Tant mieux. Je reçois le mien mercredi.
D'après ce que tu écris c'est plutôt sympa...
Nous comparerons nos commentaires.
B
Tant mieux. Je reçois le mien mercredi.
D'après ce que tu écris c'est plutôt sympa...
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Re: Eduardo MENDOZA - Le mystère de la crypte ensorcelée
DM29 Lun 25 Jan 2010 - 14:23
L'histoire a l'air amusante. Rajouté à ma LAL et je vais le chercher à la biblio demain ! 
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Re: Eduardo MENDOZA - Le mystère de la crypte ensorcelée
petitemartine Lun 25 Jan 2010 - 21:10
Très bien DM29 et Bernard, on pourra en effet comparer nos avis ! Dépêchez vous de le lire ! 
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Re: Eduardo MENDOZA - Le mystère de la crypte ensorcelée
Clochette Lun 25 Jan 2010 - 21:13
La suite n'est-elle pas justement "Le labyrinthe aux olives" que je crois avoir vu dans une des librairies d'occas' à Nantes ?
Ta critique, Petitemartine, ne fait que renforcer mon envie de faire un peu plus connaissance avec cet auteur. Merci !
Ta critique, Petitemartine, ne fait que renforcer mon envie de faire un peu plus connaissance avec cet auteur. Merci !
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Re: Eduardo MENDOZA - Le mystère de la crypte ensorcelée
DM29 Sam 30 Jan 2010 - 13:15
Le résumé a déjà été fait !
mon avis : J'ai passé un très bon moment en lisant ce livre. Certaines scènes et répliques sont très drôles, et j'ai pouffé de rire plusieurs fois. C'est sur que l'histoire en elle même est un peu tirée par les cheveux, mais le plus important reste le récit qu' en fait Autantenemportelevent .
Cependant, je trouve qu'il manque un petit quelque chose dans ses livres, une sorte de flamme qui fait qu'on est captivé par le livre, et qu'on n'en sort pas. La, et ce ne fut pas le cas. Mais ça reste très amusant.
(Bien mieux que Sans nouvelles de Gurb qui m'avait franchement décu!)
note : 3,5/5
mon avis : J'ai passé un très bon moment en lisant ce livre. Certaines scènes et répliques sont très drôles, et j'ai pouffé de rire plusieurs fois. C'est sur que l'histoire en elle même est un peu tirée par les cheveux, mais le plus important reste le récit qu' en fait Autantenemportelevent .
Cependant, je trouve qu'il manque un petit quelque chose dans ses livres, une sorte de flamme qui fait qu'on est captivé par le livre, et qu'on n'en sort pas. La, et ce ne fut pas le cas. Mais ça reste très amusant.
(Bien mieux que Sans nouvelles de Gurb qui m'avait franchement décu!)
note : 3,5/5
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DM29- Nombre de messages : 675
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Re: Eduardo MENDOZA - Le mystère de la crypte ensorcelée
Bernard Dim 31 Jan 2010 - 17:37
Pour le résumé, voir ci-dessus;
Comme le dit DM29, on reste sur sa faim. C'est vrai, les dialogues sont croustillants, j'ai ri parfois, souri souvent de ces envolées lyriques dont je me demandais où elles mèneraient. C'est rocambolesque et parfois on dirait du San-Antonio, dans la bouche de Bérurier avec, à la place de l'argot, des mots alambiqués. Le mot "prépostfranquiste" est fabuleux, comme ubiquiste et d'autres, comme le leitmotiv : c'était mieux avant, soit du temps de Franco. Oui, Mendoza se paie la tête de ses concitoyens avec malice et humour décalé, impitoyable et absurde.
Je pense que le livre en version originale doit dire et révéler beaucoup plus que sa traduction que j'ai trouvé mauvaise, trop proche du dictionnaire, pas assez interprétée, exemple : cafetière pour voiture, j'aurais traduit, bagnole ou tire ou char ou charrette mais pas cafetière, idem melonnière pour poitrine, jamais entendu. Il doit y avoir des calembours et des jeux de mots un peu partout et, notamment avec les noms des personnages, qui nous échappent. Dommage !
L'intrigue policière est mièvre mais ce n'est pas un polar, quant à autantenemportelevent, le principal protagoniste, il s'exprime remarquablement pour quelqu'un ayant grandi dans la rue, sans instruction.
Note : 3/5
B
Comme le dit DM29, on reste sur sa faim. C'est vrai, les dialogues sont croustillants, j'ai ri parfois, souri souvent de ces envolées lyriques dont je me demandais où elles mèneraient. C'est rocambolesque et parfois on dirait du San-Antonio, dans la bouche de Bérurier avec, à la place de l'argot, des mots alambiqués. Le mot "prépostfranquiste" est fabuleux, comme ubiquiste et d'autres, comme le leitmotiv : c'était mieux avant, soit du temps de Franco. Oui, Mendoza se paie la tête de ses concitoyens avec malice et humour décalé, impitoyable et absurde.
Je pense que le livre en version originale doit dire et révéler beaucoup plus que sa traduction que j'ai trouvé mauvaise, trop proche du dictionnaire, pas assez interprétée, exemple : cafetière pour voiture, j'aurais traduit, bagnole ou tire ou char ou charrette mais pas cafetière, idem melonnière pour poitrine, jamais entendu. Il doit y avoir des calembours et des jeux de mots un peu partout et, notamment avec les noms des personnages, qui nous échappent. Dommage !
L'intrigue policière est mièvre mais ce n'est pas un polar, quant à autantenemportelevent, le principal protagoniste, il s'exprime remarquablement pour quelqu'un ayant grandi dans la rue, sans instruction.
Note : 3/5
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Bernard- Nombre de messages : 3697
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Re: Eduardo MENDOZA - Le mystère de la crypte ensorcelée
petitemartine Lun 1 Fév 2010 - 17:18
Peut-être faut-il donc lire la suite des aventures de ce détective/fou pour ne pas rester sur sa fin alors
En effet Clochette, le labyrinthe aux olives doit être la suite et il y en a une 3ème dont j'ai oublié le nom mais je crois qu'Ysla l'avait indiqué quelque part...
En effet Clochette, le labyrinthe aux olives doit être la suite et il y en a une 3ème dont j'ai oublié le nom mais je crois qu'Ysla l'avait indiqué quelque part...
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Re: Eduardo MENDOZA - Le mystère de la crypte ensorcelée
Ysla Lun 1 Fév 2010 - 18:50
Le labyrinthe aux olives et une suite sans en être une, disons qu'on retrouve le même personnage principal ainsi que le commissaire Flores dans une nouvelle aventure tout aussi loufoque. Pour le plaisir de retrouver son style et ses réflexions très drôles sur le monde qui l'entoure 
Le troisième volet s'appelle L'artiste des dames, je prévois de le lire cette année. Shan_Ze l'a lu, il me semble.
Le troisième volet s'appelle L'artiste des dames, je prévois de le lire cette année. Shan_Ze l'a lu, il me semble.
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Re: Eduardo MENDOZA - Le mystère de la crypte ensorcelée
Bernard Lun 1 Fév 2010 - 18:53
Personnellement, je ne suis pas contre, cependant, en ce moment, les lectures, c'est surbookage de première... Je vois plein de bonnes critiques de livres que je ne sais même pas si je les lirais un jour;
D'accord pour tenter le coup, mais pas avant avril.
Merci
B
D'accord pour tenter le coup, mais pas avant avril.
Merci
B
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Re: Eduardo MENDOZA - Le mystère de la crypte ensorcelée
Louvaluna Mer 3 Fév 2010 - 21:06
Le mystère de la crypte ensorcelée
Auteur : Eduardo MENDOZA
Titre original : El misterio de la cripta embrujada (1979), traduit de l’espagnol par Anabel Herbout et Edgardo Cozarinsky
Publication : Seuil (1982), Points (1998), 192 pages
A six ans d’intervalle, les disparitions de deux pensionnaires créent des émules au sein d’un collège religieux de Barcelone. Le commissaire Flores, aux méthodes plus que douteuses, accompagné d’une nonne, propose à un délinquant psychotique de résoudre cette mystérieuse affaire en échange de sa liberté.
Le mystère de la crypte ensorcelée est un pastiche de roman policier très réussi. L’enquête, quelque peu fantaisiste mais corsée, pousse le héros à dévoiler toutes ses capacités, employant des méthodes loufoques mais ingénieuses, pour parvenir à sa résolution. Le langage soutenu du psychotique associé à des propos saugrenus permet également à Mendoza de maintenir son lecteur dans une atmosphère comique tout au long du récit.
L’humour de Mendoza n’est pas sans révéler un regard critique porté sur l’Espagne postfranquiste, les diverses institutions du pays étant traitées avec une ironie certaine. Ici, ce sont surtout l’hypocrisie et la corruption des instances religieuses et des autorités qui sont dénoncées par l’auteur.
Et puis, il y a ce côté cynique qui transparaît à travers ce que nous donne à voir Mendoza de ses semblables. Le choix d’un héros psychotique ne se justifie pas par le simple fait de vouloir amuser la galerie. Ce protagoniste farfelu à souhait est avant tout un être fragilisé, qui dépend d’un traitement psychiatrique et peut être aisément manipulé par un policier véreux par exemple. Il est à plusieurs reprises révélé sous son angle le plus vulnérable et les démonstrations de mépris à son égard sont nombreuses, notamment lorsque le commissaire Flores lui annonce pourquoi il a été choisi pour résoudre l’affaire : « Nous avons besoin pour cela d’une personne qui connaisse les ambiances les moins reluisantes de notre société, une personne dont le nom puisse être éclaboussé sans préjudice pour nulle autre, capable d’effectuer le travail à notre place et de laquelle, le moment venu, nous puissions nous débarrasser sans encombre. » Bref, un choix de personnage judicieux pour dénoncer les abus de la sorte !
Mendoza apparaît donc comme un observateur sensible et lucide de la comédie humaine avant tout, retranscrivant ses sombres observations avec une plume drôle, certes, mais féroce et sans concessions.
Un très bon moment de lecture en somme. Je relirai volontiers Eduardo Mendoza !
4/5
Auteur : Eduardo MENDOZA
Titre original : El misterio de la cripta embrujada (1979), traduit de l’espagnol par Anabel Herbout et Edgardo Cozarinsky
Publication : Seuil (1982), Points (1998), 192 pages
A six ans d’intervalle, les disparitions de deux pensionnaires créent des émules au sein d’un collège religieux de Barcelone. Le commissaire Flores, aux méthodes plus que douteuses, accompagné d’une nonne, propose à un délinquant psychotique de résoudre cette mystérieuse affaire en échange de sa liberté.
Le mystère de la crypte ensorcelée est un pastiche de roman policier très réussi. L’enquête, quelque peu fantaisiste mais corsée, pousse le héros à dévoiler toutes ses capacités, employant des méthodes loufoques mais ingénieuses, pour parvenir à sa résolution. Le langage soutenu du psychotique associé à des propos saugrenus permet également à Mendoza de maintenir son lecteur dans une atmosphère comique tout au long du récit.
L’humour de Mendoza n’est pas sans révéler un regard critique porté sur l’Espagne postfranquiste, les diverses institutions du pays étant traitées avec une ironie certaine. Ici, ce sont surtout l’hypocrisie et la corruption des instances religieuses et des autorités qui sont dénoncées par l’auteur.
Et puis, il y a ce côté cynique qui transparaît à travers ce que nous donne à voir Mendoza de ses semblables. Le choix d’un héros psychotique ne se justifie pas par le simple fait de vouloir amuser la galerie. Ce protagoniste farfelu à souhait est avant tout un être fragilisé, qui dépend d’un traitement psychiatrique et peut être aisément manipulé par un policier véreux par exemple. Il est à plusieurs reprises révélé sous son angle le plus vulnérable et les démonstrations de mépris à son égard sont nombreuses, notamment lorsque le commissaire Flores lui annonce pourquoi il a été choisi pour résoudre l’affaire : « Nous avons besoin pour cela d’une personne qui connaisse les ambiances les moins reluisantes de notre société, une personne dont le nom puisse être éclaboussé sans préjudice pour nulle autre, capable d’effectuer le travail à notre place et de laquelle, le moment venu, nous puissions nous débarrasser sans encombre. » Bref, un choix de personnage judicieux pour dénoncer les abus de la sorte !
Mendoza apparaît donc comme un observateur sensible et lucide de la comédie humaine avant tout, retranscrivant ses sombres observations avec une plume drôle, certes, mais féroce et sans concessions.
Un très bon moment de lecture en somme. Je relirai volontiers Eduardo Mendoza !
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Louvaluna
« Écrire consiste à rêver avec une intensité telle que nous parvenions à arracher au monde un morceau. » - Pierre Jourde
« J'aime la lecture en général. Celle où il se trouve quelque chose qui peut façonner l'esprit et fortifier l'âme est celle que j'aime le plus. » - La Rochefoucauld
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Re: Eduardo MENDOZA - Le mystère de la crypte ensorcelée
Ysla Mer 3 Fév 2010 - 21:18
Très belle critique, Louvaluna ! Et je suis ravie que ce roman de Mendoza t'ait plu et donné envie de poursuivre l'aventure ! Mendoza conserve ce regard critique et cynique dans pratiquement tous ses romans, qu'ils soient humoristiques comme ici ou non. Tout comme toi, c'est un aspect de son écriture auquel je suis très sensible.
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Re: Eduardo MENDOZA - Le mystère de la crypte ensorcelée
Bernard Jeu 4 Fév 2010 - 11:36
Formidable Louvaluna. Belle analyse.
Comme quoi et c'est tant mieux, chacun ne réagit pas de façon similaire à un ouvrage ou à un auteur, d'où l'intérêt d'une lecture thématique.
Ce n'est pas de refus de tenter une nouvelle expérience avec Mendoza sur ce chapitre, en lecture commune, notamment avec celles et ceux ayant lu la crypte, sinon, je ne ferai pas de Mendoza ma tasse de thé;
B
Comme quoi et c'est tant mieux, chacun ne réagit pas de façon similaire à un ouvrage ou à un auteur, d'où l'intérêt d'une lecture thématique.
Ce n'est pas de refus de tenter une nouvelle expérience avec Mendoza sur ce chapitre, en lecture commune, notamment avec celles et ceux ayant lu la crypte, sinon, je ne ferai pas de Mendoza ma tasse de thé;
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Bernard- Nombre de messages : 3697
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Re: Eduardo MENDOZA - Le mystère de la crypte ensorcelée
Louvaluna Jeu 4 Fév 2010 - 18:07
Ysla, il me semble que nous avons pas mal de goûts communs en littérature et en cinéma, en plus de la ville de Besançon ! 
Le dernier voyage d'Horatio II me tente bien pour la suite car je veux absolument croiser le vaisseau "Derrida" ! 
Bernard, en effet, chacun éclaire sa lecture de sa propre histoire, de ses centres d’intérêt, et on accrochera davantage à certains aspects du récit plutôt qu'à d'autres. Moi, j'ai surtout pris en compte l'inversion des rôles, le fait que ce soit le fou qui soit responsable de l'enquête et qui la mène à bien, tandis que sont démasqués des personnes impeccables sous tous rapports.
Le dernier voyage d'Horatio II me tente bien pour la suite car je veux absolument croiser le vaisseau "Derrida" ! Bernard, en effet, chacun éclaire sa lecture de sa propre histoire, de ses centres d’intérêt, et on accrochera davantage à certains aspects du récit plutôt qu'à d'autres. Moi, j'ai surtout pris en compte l'inversion des rôles, le fait que ce soit le fou qui soit responsable de l'enquête et qui la mène à bien, tandis que sont démasqués des personnes impeccables sous tous rapports.
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