Lisons ensemble: Avril 2010: Chroniques du pays des mères d'

Je ne suis pas trop perturbé par les pronoms étranges. il y a aussi certains autres genres qui changent: les chevales.

Ce doit être un bon livre à mettre dans les mains d'une jeune fille: la découverte du monde, l'apprentissage sur soi-même, l'aventure... Pour découvrir la SF (et qui n'est pas "hard" full technologie, ce qui rebutte certains lecteurs

Oh, un saut dans le temps de 6 années! Tant mieux, ça permet de bien se concentrer sur les étapes charnières, plutôt que tout survoler.

J'aime bien l'inclusion de lettre et de journal pour offrir un point de vue différent

J'imagine que c'est pour faire plus réaliste, mais je n'ai pas aimé que l'auteure laisse trop de questions en suspend. Exemple: Lisbeï se passionne pour l'origine et l'histoire de l'agvite, la drogue utilisé lors de la Cérémonie de la Danse. Elle fait beaucoup de recherche, elle va même jusqu'à explorer Belmont, mais finalement nous n'aurons jamais le fin mot de l'histoire de l'agvite! Et quel est vraiment la faute des hommes pour qu'il naisse moins de garçon que de fille? Comment s'est passé le Déclin? Même chose pour les Grandes Mauterres, quoique le dernier chapitre nous donne un élément de réponse très intéressant. C'est peut-être que je suis trop curieuse, que j'aime trouver des réponses (déformation professionnelle probablement) mais c'est enrageant de rester sur sa faim comme ça!

Le Silence de la cité pourrait répondre à quelques questions, ou du moins te donner quelques pistes de réflexions suppléemtnaires. Le livre se déroule bien avant, probablement quelques générations après le Déclin, car il y a encore des cités souterraines hautement technologiques. Dans ce livre, il y a déjà le problème du débalancement homme-femme. L'héroïne souspçonne que ça pourrait être une maladie ou une mutation suite à de la pollution. Je ne me rappelle plus qu'il est question de l'équivalent des Mauterres. Peut-être le vestige d'un accident/guerre nucléaire? (Je n'ai pas encore lu le dernier chapitre)

Je devrais le lire en effet... en fait le relire! Cette lecture, pas si ancienne pourtant, ne m'est pas du tout resté en mémoire. Je l'ai a la maison, je vais donc le survoler.

Mon rythme ralenti, je me fatigue un peu des ouragans émotifs de Lisbeï, de sa relation amimoureuse avec Tula.

Heureusement elle vient de partir pour Wardenberg, où elle devrait en apprendre plus sur son monde. Je regarde aussi d'un bon oeil le fait qu'elle va devenir exploratrice, ça changera des disputes internes de Béthely

C'est vrai que ça fait du bien quand Lisbeï quitte Béthely et surtout Tula! Mais désolé pour toi, niveau "ouragans émotifs" tu seras servi dans cette section!!

Autre sujet totalement, je me suis posée comme question tout au long de ma lecture qu'elle était le nombre d'habitants du Pays des Mères!! C'est que quelques fois on sent que c'est petit, que tout le monde se connait, qu'il y a peu de rescapés du Déclin, mais d'autres fois ils semblent très nombreux. Je serais curieuse de connaître ton "feeling" sur ce point?

C'est une bonne question (j'ai hâte d'avoir les impressions des autres), j'ai la même interrogation, mais c'était d'abrod du point de vue géographique.

Le Pays ressemble parfois à l'Europe, avec des noms comme la Litanie, la Baltik, la Brethany (pas cet orthographe). Mais les distances sont très courtes. Par exemple, lorsque Kélys va dans les Mauterres avec Lisbeï, elle dit qu'on peut gagner 1 heure pour aller en Litanie en passant par là. Donc ce n'est pas un voyage du genre de France-Italie. Et le voyage vers le nord, jusqu'à la Baltik ne semble pas bien long.

Et en effet, chacun semble se connaître.

Vonarburg aime bien utiliser des mondes qui ressemblent au notre, mais avec des différences. Dans les Voyageurs malgré eux, Montréal est une ville de canaux, mais ils sont presque toujours gelés car le climat est beaucoup plus froid.

Roman très original. Je ne me souviens pas avoir déjà lu un livre qui commence par plusieurs chapitres racontant l'enfance du protagoniste (de la protagoniste !) surtout en essayant de se mettre complétement dans l'esprit d'un tout jeune enfant. Encore moins pour un livre de science fiction.

Ce procédé est ingénieux : on découvre l'univers du roman au même rythme que Lisbeï. J'aime beaucoup les documents insérés en fin de chapitre. Ils permettent de compléter la vision d'enfant par un regard d'adulte et permet d'apporter plus rapidement des éléments de connaissance sur cet univers.

Dans les trois premiers chapitres, l'ambiance est très bien décrite. Un univers quasi-concentrationnaire du point de vue de Lisbeï puis un horizon qui s'élargit progressivement où seules les femmes sont présentes (j'espère que l'auteur nous mènera à la rencontre des mâles). La féminisation n'est pas trop gênante, cela pousse même à réfléchir sur notre propre pratique langagière... Une enfante, une bébé, une médecine... Le plus étrange s'est lorsque les deux garçons sont décrits comme des enfantes : le féminin l'emporte ! Tout cela marche bien en français, je ne sais comment ils ont fait pour traduire le livre en anglais...

J'ai deviné l'origine du mot dotta (daughter). En revanche le choix de mosta pour les moins de sept ans reste énigmatique.

J'ai beaucoup les livres de science fiction, où l'on ne commence pas directement à tout changer comme si quelques siècles d'évolution pouvait tout changer radicalement et qu'il faut absolument donner un nouveau nom à chaque chose pour créer un sentiment d'altérité...

Sur le chapitre 4 je suis plus partagé... Effectivement, autant le culte d'Elli me paraissait intéressant, autant l'histoire autour de Garde ne m'a pas séduit (où alors il aurait fallut en faire un calme parfaitement féminin des évangiles). Quant à l'histoire des Harems et des Ruches c'est très confus ! Je ne sais si cela est fait exprès (car les femmes de ce monde connaissent mal leur histoire) ou si cela est dû à une précipitation de l'auteur pour avancer un contexte hisstorique à ce moment du roman.

Dernière chose : le chapitre 4 nous laisse entendre que l'action se déroule en Italie (La Litale) et que d'autres régions sont connus...

J'ai parfois l'impression de perdre le fil de certains détails lorsque l'auteur décrit des aspects techniques de cette société ou de celles du passé (Harems, Ruches). J'ai l'impression que les détails servent à nous immerger complètement dans ce monde, à le rendre crédible, sans que leur compréhension ou leur mémorisation soit complètement nécessaire. Néanmoins, je ressents parfois un léger malaise lorsque je sais que je ne me souviendrais pas de la totalité de certains éléments, et je crains qu'ils reviennent par la suite. Ou encore, on aborde un sujet, et j'ai une vague impression que ce n'est pas la première fois, mais le souvenir est trop flou.

Ça doit faire parti du style du livre...ou bien je ne suis pas assez concentré lorsque je lis.

Lisbeï joue les apprenti-archéologues et découvre un grand secret. Il y a une vraie réflexion sur le travail à partir d'un document historique (quel statut lui attribuer ? Est-il authentique ? Comment considérer ce qu'à écrit l'auteur ?). On entre aussi dans les discussions politiques et théologiques poussées. J'imagine que cela a nécessité beaucoup de travail à l'auteure pour rendre cela cohérent. J'avoue que je retiens l'idée générale, mais on voit qu'elle s'est vraiment amusée à créer cette parodie de l'Évangile.

J'aime beaucoup Antoné et son esprit scientifique. Allez, je vais voir ce que Lisbeï va dira à la réunion des mères qui vient de s'ouvrir.

Grand regain d'intérêt : j'aime beaucoup le volet exploration-récupération des vestiges du passé.

Je trouve que l'extrait du Petit Prince qui franchit les siècle et le Déclin est un peu fort. mais c'est vrai que nous lisons toujours la Caverne de Platon...


Phil: une confirmation que le monde est très petit est l'indication, lue à deux reprises, que l'on peut appercevoir la courbure de l'horizon lorsqu'on regarde la mer. Ce n'est pas le cas sur la Terre, et même sur Mars, il faut monter en altitude pour que ça se produise (par exemple sur le mont Olympus qui fait 24000m d'altitude). La planète est donc plus petite que Mars, donc c'est normal que les continents ne soient pas très grands.

Pour l'instant, je suis surtout un peu perturbée par la féminisation de tous les noms, de enfante à vachette. On s'habitue et j'ai fini par comprendre Elli, ça veut dire Elle, contraire de Il dans toutes les prières chrétiennes. Mais disons que c'est perturbant au début!

On commence à y voir clair avec cette fameuse Maladie et j'ai comme l'impression qu'elle va être importante pour la suite des choses, vue tous les détails et l'attention qu'on a mis sur elle. La relation changeante entre Lisbeï et Tula est étrange aussi, je ne comprends pas cette dernière. Elle m'apparaît froide et distante, et j'ai comme l'impression qu'elle se sent supérieure à sa soeur aînée. Bref, je ne la comprends pas du tout. Par contre, d'autres personnages sont fascinants, comme Kélys et Antoné. C'est bizarre de voir si peu d'homme dans une histoire, tout se passe entre les filles.

Je viens de passer le passage avec les pénis en bois pour se préparer à la Célébration et c'est plutôt étrange. Ça me rappelle Reine de Mémoire et sa sexualité rituelle. Ça revient encore dans ce livre-ci, ça doit donc être récurrent dans l'oeuvre de Vonarburg. C'est surtout l'absence d'amour qui me dérange. On s'y habitue, mais au début, ça surprend.

Je rejoins beaucoup des commentaires précédants: j'ai beaucoup aimé cette lecture, malgré quelques irritants. Entre autre, moi aussi je voulais explorer les Mauterres! C'est comme un rêve où on n'arrive jamais à aller voir ce qu'il y a de l'autre côté d'un obstacle.

Le dernier chapitre, l'explication, m'a laissé vraiment perplexe. J'ai eu l'impression de ne pas comprendre, mais que ça ne modifiait en rien (ou presque) ce que je venais de lire. Heureusement que vous êtes là, Parch m'a aidé à relier les fils.