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William FAULKNER (Etats-Unis)

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Message  gallo Dim 2 Nov 2008 - 15:35

De : -Iliade- (Message d'origine) Envoyé : 12/03/2005 11:44
Un lien pour une petite biographie de ce célèbre auteur américain : http://www.evene.fr/celebre/fiche.php?id_auteur=111

Le Bruit et la Fureur - William Faulkner
Le livre de poche, 435 pages, traduction de M.E Coindreau (édition de 1949, ça a peut être changé depuis...)

L’histoire se déroule aux Etats-Unis, dans l’état du Mississippi. La famille Compson, vieille et autrefois riche et puissante famille du Sud du pays, est aujourd’hui tombée dans la misère et le malheur. Autour d’elle, plusieurs générations de domestiques noirs. Je n’en dirai pas plus, cela risquerait de gâcher le plaisir de la lecture.

L’auteur a divisé son livre en quatre parties et joue avec la chronologie (et cela même à l’intérieur des parties) et avec les narrateurs, différents à chaque partie. Les trois premiers narrateurs sont les fils Compson, on est donc plongé dans leurs (très) différentes visions. Faulkner retranscrit admirablement bien leurs pensées. On se croirait dans un cerveau humain, avec ses digressions, ses sensations, ses émotions…(et c’est pour ça que c’est parfois difficile à suivre, car untel narrateur ne nous donnera aucune explication à nous lecteur)

Au début de la première partie, j’étais complètement perdue, le narrateur, Benjamin, est malade mental et a donc l’esprit très embrouillé et passe sans logique apparente mais au hasard de ses sensations de l’action présente à une action parfois beaucoup plus lointaine. Par exemple, le mot « caddie » prononcé par des joueurs de golf réveille en lui le souvenir de sa sœur partie (nommée Caddy) et nous entraîne dans un épisode de leur enfance.
Le style de Faulkner est volontairement embrouillé (il y a par exemple des pages sans aucune ponctuation, ou bien les pronoms ne sont pas rattachés à des antécédents, à nous de deviner), et c’est cet état d’obscurité et de confusion dans lequel il nous tient qui est passionnant, on a vraiment envie d’en savoir plus, de voir se confirmer nos soupçons…
Il faut attendre la dernière partie pour avoir une description physique des personnages et j’ai été étonnée de les avoir imaginés précisément avant (et ma description concordait bien avec celle de l’auteur), alors qu’il n’y a pas de description physique dans les pages précédentes.

Waouu, j’ai adoré ce livre, il est bouleversant, tragique, grandiose, et le style très allusif en même temps piquait ma curiosité et me maintenait dans un état d’angoisse et d’anxiété devant les souffrances de la famille Compson. Autant comme au tout début j’ai eu un peu de mal à rentrer dedans (les procédés de l’auteur m’ont tout d’abord surprise) autant comme une fois rentrée j’ai été très accrochée et fascinée par l’histoire. Un vrai chef d’œuvre ! Je pense que je le relirai, cette seconde lecture sera différente, évidemment la curiosité et le suspens ne seront pas les mêmes, mais ça me permettra de saisir pleinement les allusions de Faulkner, d’y voir des choses cachées que je n’ai peut être pas vue lors de ma première lecture.

A ceux que cette confusion, le fait de ne pas tout comprendre du premier coup, rebuteraient je vous cite un passage de la préface de mon livre écrite par le traducteur avec lequel je suis complètement d’accord :

« Je ne crains pas, du reste, d’affirmer que la compréhension absolue de chaque phrase n’est nullement nécessaire pour goûter le Bruit et la Fureur. Je comparerais volontiers ce roman à ces paysages qui gagnent à être vus quand la brume les enveloppe. La beauté tragique s’en accroît et le mystère en voile les horreurs qui perdraient en force sous des lumières trop crues. L’esprit assez réfléchi pour saisir, à une première lecture, le sens de toutes les énigmes que nous propose M.Faulkner, n’éprouverait sans doute pas cette impression d’envoûtement qui donne à cet ouvrage unique son plus grand charme et son originalité. »

5/5



De : Mousseliine Envoyé : 18/05/2005 22:31
William FAULKNER - Tandis que j'agonise
(Gallimard/folio, 1973, 254 pages)

La mère est en train de mourir. Le père lui a promis de l'enterrer à Jefferson, situé à une quarantaine de milles de la ferme. 5 enfants, 4 garçons et une fille. Ils sont tous là dans la charrette à trimballer le cercueil de la mère mais tout joue contre eux. Et ça commence à sentir, de plus en plus, et les vautours qui rôdent autour...

Brrr... Cela fait froid dans le dos. Une famille des plus pathétique. L'ambiance est lugubre, macabre. Les personnages tour à tour prennent la parole ce qui permet de tous les connaître et ce n'est pas joli. La folie, la misère, la pauvreté, la violence, la maladie, l'apathie...

Faulkner va très loin dans le sordide et ce roman est tellement fort, tellement puissant qu'on y est enchaîné. Et la puanteur du cadavre qui ne nous lâche pas.

Un très très grand roman, on n'en sort pas indemne, ça claque fort! A lire à tout prix, en tout cas pour moi c'est un coup de coeur phénoménal, une expérience littéraire unique.

Un extrait: "Des fois comme ça, on se met à penser. Pas trop souvent pourtant. Et c'est bien heureux, parce que la volonté du Seigneur est qu'on agisse au lieu de passer son temps à penser, parce que le cerveau c'est comme un mécanisme. Ça ne lui vaut rien qu'on soit toujours après lui. Le mieux, c'est de le laisser aller toujours pareil, avec sa petite besogne de chaque jour, et sans l'employer plus qu'il ne faut."

Note : 5/5



De : -Iliade- Envoyé : 13/06/2005 13:54
William FAULKNER - Tandis que j'agonise

Une famille de fermiers pauvres du Mississippi au début du XXème siècle. La femme est en train de mourir, son fils travaille déjà à la construction de son cercueil, cercueil dont elle suit d’ailleurs la fabrication depusi sa fenêtre. A sa mort, le long périple pour l’enterrer dans la ville de ses ancêtres, Jefferson, débute. Parcours sans cesse retardé. Dans cette charette avec ses cinq enfants, le cadavre commence à être putréfié...

Rythmé par les coups de marteau de Cash construisant le cercueil, puis par l’apparition des vautours autour de la charrette, ce livre dégage une atmosphère morbide et pathétique. Faulkner joue avec différents narrateurs, on se retrouve successivement dans les pensées de chaque personnage. Comme dans le Bruit et la fureur, c’est merveilleusement réussit. L’auteur a vraiment le don de retranscrire l’âme humaine : l’avarice, la folie, la cupidité, l’égoïsme, la douleur… tout ces sentiments terribles y passent.
Il y a une espèce d’ironie macabre qui se dégage de ce roman, une beauté tragique. Un livre bouleversant, d’une beauté saisissante rare. Comment dire, à sa lecture j'ai été traversée, vraiment traversée, par une série d’émotions profondes qui m'ont bouleversée jusqu’à la moelle des os, un frisson le long de la colonne vertébrale. Et ressentir ainsi des émotions si fortes à la lecture d’un roman, ce n’est pas si fréquent et, pour moi, c’est le propre d’un roman
sublimement réussit. Celui là atteint la perfection.
Faulkner est un écrivain de génie, j’ai véritablement adoré ses deux livres que j’ai lus, autant Tandis que j'agonise que le Bruit et la fureur et je ne vais pas en rester là avec lui.

Un extrait : " Je lui avais dit de ne pas amener ce cheval, par respect pour sa défunte mère, parce que ça n'a pas bonne façon de le voir caracoler ainsi sur ce sacré cheval de cirque, alors qu'elle voulait que nous soyons tous avec elle dans la charrette, tous ceux de sa chair et de son sang ; mais, nous n'avions pas plus tôt dépassé le chemin de Tull que Darl s'est mis à rire. Assis sur la banquette avec Cash, avec sa mère couchée sous ses pieds, dans son cercueil, il a eu l'effronterie de rire ! "

5/5

PS Pour Mousseline : Si tu as aimé Tandis que j'agonise, n'hésite pas, c'est sur, tu ne peux qu'aimer le Bruit et la fureur, ce serait dommage de passer à côté de ça En tout cas j'ai bien hate que tu lises un autre Faulkner pour voir ce que tu en penseras!



Reponse
De : Thomthom1293 Envoyé : 24/06/2005 14:23
En rédigeant mon mémoire sur Faulkner, j'ai relu "Ardoise", de Philippe Djian, dans lequel il déclare, en substance, que Faulkner n'a pas sorti LE livre qui aurait fait de lui un incontournable...bref, qu'il n'a pas écrit ses raisins de la colère ou son adieu aux armes, mais des tas de chef d'oeuvre qui rendent totalement impossible le choix d'UNE SEULE référence.
Je vous convie donc à citer, chacun à votre, VOTRE Faulkner.
Comme je suis sympa, je vous autorise un second choix !



De : cuné Envoyé : 29/06/2005 15:53
William Faulkner : L'intrus
Folio 307 p. Traduit de l'anglais par RN Raimbault et revu par Michel Gresset

Homme noir accusé d'en avoir tué un blanc, jeune blanc de 16 ans agissant au nom de la vérité, aidé d'une vieille dame blanche, d'un serviteur noir de son âge, et sous la houlette d'un oncle avocat volontiers disert sur les questions philosophiques, le tout dans un état du sud américain, voilà pour planter grosso-modo l'histoire de L'intrus. Mais elle n'est en fait que tout à fait secondaire, et dans l'intérêt du roman, et dans l'univers de Faulkner, où je mets les pieds pour la toute première fois.

Secondaire car elle avance à pas de plombs, et si on veut considérer l'intrigue on est très certainement totalement perdus dans les incessantes digressions à chaque phrase. Mais comme effectivement, elles durent en moyenne 20 lignes, avec bien entendu quelques une très courtes mais aussi de nombreuses sur plusieurs pages... Il faut lire avant tout ces à-côté, s'y plonger, les méditer, et être surpris - heureusement- par un retour à l'histoire qui nous permet de faire le point sur l'assassin, de temps à autre...

Vous dire que j'ai aimé, non, ce serait mentir. Ce n'est pas du tout, du tout, ce que j'aime chez un auteur.

Par contre, j'ai noirci 4 pages de notes, j'ai lu à haute voix certains passages, j'ai appris une construction littéraire et une sonorité réellement différente, et pour ça, j'ai apprécié ma lecture. Par exemple les pages 191 à 198 où l'oncle explique sa vision des Etats-Unis, de l'homme américain, de l'homogénéité comme absolu fondateur d'une nation.

Pour la beauté des mots décrivant du banal :
" Eux disparus, la Place et la rue furent de nouveau désertes bien que pendant un moment encore continuassent de sonner les cloches habitantes du ciel citoyennes dépossédées de l'air sans limite trop hautaines trop sereines pour la terre rampante cédant sans hâte coup par coup au frémissement souterrain des orgues et à la ronde imperturbable et frénétique des pigeons persévérants."

Ou celle des idées aussi :
" Souviens-toi seulement qu'on peut supporter n'importe quoi, accepter n'importe quel fait (il n'y a que les hommes qui escamotent les faits) pourvu qu'on n'ait pas besoin de les regarder en face; qu'on peut l'assimiler en détournant la tête et en tendant la main derrière-soi, comme le politicien accepte le pot de vin."

Et puis un chapitre 11, le dernier, tout à coup extrêmement drôle, (non pas que l'humour soit absent du reste du roman, la causticité est présente à plusieurs endroits), avec une chute pour refermer la dernière page en souriant....

J'ai souri, donc, mais j'ai surtout été contente d'être arrivée au bout, laborieuse et appliquée, rendez-vous dans plusieurs longs, longs mois pour le second, Mister Faulkner !

3,5/5

Réponse
De : Thomthom1293 Envoyé : 01/07/2005 15:46
Chère Cuné, ta critique est tellement juste que tu m'évites d'en écrire. Effectivement, "L'Intrus / "Intruder in the dust" n'est pas le meilleur Faulkner...Mousseliine, "Tandis que j'agonise" n'est tout de même pas super super simple ! Il faut rentrer dedans. C'est pas compliqué, les plus simples sont les premiers: "Soldier's pay / Monnaie de singe", "Sartoris" ; et les derniers : "The Town", "The Mansion", "The Reivers" (désolé mais je ne connais pas les titres français pour ces trois là). Ceux là ont une structure presque classique.

Réponse
De : cuné Envoyé : 01/07/2005 16:04
Je me suis - bêtement - fiée à ce que j'ai lu sur un site (Celui-là) pour choisir mon premier Faulkner, à savoir :

Les romans les plus lus de Faulkner sont probablement Le Bruit et la fureur (1929), Tandis que j'agonise (1930), Lumière d'août (1938), et Absalon, Absalon ! (1936), ce dernier étant volontiers considéré comme son chef-d'œuvre, qui dépeint la réussite d'un planteur et sa tragique déconfiture provoquée par les préjugés raciaux et le manque d'amour. Mais le plus abordable, le plus représentatif de son style est "l'intrus" ; une histoire digne d'un western du grand John Ford. Une enquête policière, menée par des gamins avant tout, une dame âgée, et des adultes dont le fameux oncle Gavin que l'on retrouvera dans d'autres romans. Une histoire, grave (il s'agit de sauver la vie d'un noir ce qui dans le Sud n'est pas le mieux vu)et truculente. On sent Faulkner à son aise dans ce type d'histoire, sombre et pleine d'humour, oui.

On ne m'y reprendra plus

Réponse
De : Thomthom1293 Envoyé : 01/07/2005 17:53

Je ne suis jamais tombé sur ce site au cours de mes recherches mais je peux te dire que :
1/ "L'Intrus" n'est assurément pas le plus simple, et en plus c'est loin d'être le meilleur (comme la plupart de ceux écrits durant la seconde moitité de sa carrière)
2/ Je n'ai pas encore lu "Absalom !" (ce qui sera sans doute fait d'ici une semaine ou deux), mais en revanche je peux t'affirmer qu'au cours de mes nombreuses recherches pour écrire cette thèse je n'ai jamais lu ou entendu ce roman cité comme LA référence ultime...la suite ds qqs jours quand je l'aurais avalé.
Puisque mon petit sondage sur Faulkner est tombé à l'eau, et puisque c'est également ton commentaire, Cuné, sur ma critique de "Sanctuary", qui m'amener sur ce forum...je me dois donc de vous filer un coup de main...alors voici mon top 10 des romans de Faulkner. Il vaut ce qu'il vaut, mais ca peut aider les Faulkneriens débutants :

1. "As I Lay Dying" ("Tandis que j'agonise", 1930)
2. "Sanctuary" ("Sanctuaire", 1931)
3. "The Wild Palms" ("Les palmiers sauvages", 1939)
4. "The Sound & The Fury" ("Le Bruit & La Fureur", 1929)
5. "Light In August" ("Lumière d'août", 1932)
6. "Requiem for a nun" ("Requiem pour une nonne", 1951)
7. "The Hamlet" ("Le Hameau", 1940)
8. "Pylon" ("Pylône", 1935)
9. "Soldier's pay" ("Monnaie de singe", 1926)
10. "Dry September" ("Semptembre ardent", recueil de nouvelles)
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Message  gallo Dim 2 Nov 2008 - 15:42

De : Thomthom1293 Envoyé : 27/07/2005 20:04
Bon, je continue mon exploration de l'oeuvre de Faulkner, et ma mégalomanie bien connue m'incite à vous offrir la critique de "Light In August" (mon édition à moi c'est "Vintage Classics", mais je crois qu'il est en Folio tout betement). Que je viens de relire, en l'appréhendant de manière très différente...
William FAULKNER - "LIGHT IN AUGUST / LUMIERE D'AOUT" - (1932)

Comme souvent chez Faulkner, tout n'est qu'une histoire de destin croisés.
Ici, une jeune fille enceinte traverse tous les Etats-Unis et atteri à Jefferson afin de retrouver le père de son enfant, un certain "Lucas Burch" dont personne n'a jamais entendu parlé. Et comme souvent avec Faulkner, le destin se joue des personnages. La jeune femme débarque le jour même où ce petit patelin loin d'être tranquille est en ébullition suite au meurtre d'une des notables locales. Comme dans la fable de La Fontaine, on va vite crier harro sur le baudet, et en l'occurence le baudet est le brave Joe Christmas (déjà rencontré dans "SOLDIER's PAY"), un
marginal refusant de s'insérer dans les commérages locaux, et qui plus est doté de la pire des tares aux yeux d'un cul-terreux du Mississipi: du sang noir coule dans ses veines...

"LIGHT IN AUGUST" est probablement de tous les romans de Faulkner celui qui est le mieux construit, en cela justement qu'il n'a pas l'air du tout d'être construit (vous me suivez ?). Tout semble partir dans tous les sens, avec des chapitres entiers où rien ne se passe et d'autres où l'on croule sous les évènements, et finalement, arrivé à la moitié du livre, tout s'emboite miraculeusement ! C'est la magie de Faulkner, dont on dit qu'il a réécri ce livre plus de 40 fois (personnellement je veux bien le croire!). Pour une fois, il ne nous triture pas trop la chronologie (ce qu'on ne peut qu'apprécier) et se contente de quelques flashbacks explicatifs. Surtout, il brosse ici le portrait de Joe Christmas, assurément son personnage le plus incroyable, inoubliable...le plus drôle, le plus attachant et par conséquent le plus humain. Alors qu'on se fout éperdument de ce qui va arriver aux autres, on est totalement happé par le destin (forcément tragique de Joe).

Il est rare que Faulkner centre un de ces romans sur un caractère précis, ce qui rend "LIGHT IN AUGUST" d'autant plus charmant qu'il va finalement à contre courant de tout ce que l'auteur à fait auparavant. Ecrit entre "SANCTUARY" et "PYLON", c'est une oeuvre charnière entre ces deux "périodes". De plus en plus, on pense à un pendant agricole et américain de "LA COMEDIE HUMAINE". En plus sombre, en plus désespéré...un long fait divers tragiquement banal, tragiquement humain. (5/5)



De : Thomthom1293 Envoyé : 06/08/2005 15:50
William FAULKNER - ABSALOM ! ABSALOM ! (1936)

...dans lequel nous retrouvons Quentin Compson, le personnage central de "The Sound & The Fury". Il est devenu un jeune homme bien sous tout rapport, et même s'il a toujours une petite pulsion meurtrière de temps à autre, il est tout de même nettement plus fréquentable que dans le roman suscité (où son plus grand fantasme était d'éventrer son père et de retourner dans le ventre de sa mère, pour ceux qui ne l'auraient pas lu). Il a même un pote, Thomas Sutpen, autre charmant jeune homme, le planteur le plus en vue de la région...enfin pas pour longtemps, puisqu'un roman de Faulkner ne saurait montrer des héros parvenant à leur fin...

Dire qu' "Absalom" est mon Faulkner préféré serait un énorme mensonge, car je n'ai pas accroché plus que ça. C'est vraiment du pur Faulkner, Willy le brouilleur de chronologie au sommet de son art. Tout billingue que je soit, je dois reconnaître que j'ai jeté un coup d'oeil à la version traduite vers la moitié du bouquin, histoire d'être sûr de comprendre ce qu'il s'y passait. las ! je n'ai pas compris grand chose de plus !

Ce roman clôt la période faste de l'auteur (qui jusqu'alors en écrit au moins trois par an), et entame la période la plus méconnue de son oeuvre. Une période plus appliquée qui le voit radicalement changer de méthode de travail. Plutôt que décrire d'une traite ses textes et de les mélanger dans un second temps, il commence désormais à s'appliquer de manière tangible. Le problème, c'est que, par moment, c'est trop : trop de personnages, trop d'intrigues entremêlées, trop de digression et même parfois trop de mots dans la même phrase. C'est à ma connaissance le seul livre où Faulkner pèche par excès. On sent bien où il veut en venir (pour faire court : il veut en venir à "The Wild Palms", son chef d'oeuvre absolu, tout bêtement)...mais en 1936, il lui manque encore un petit quelque chose...peut-être bien un sens de l'épuration qui fera merveille dans ses toutes dernières oeuvres...

2,5 / 5


De : Thomthom1293 Envoyé : 29/08/2005 15:41
William FAULKNER - "GO DOWN, MOSES" (1942)

C'est le troisième recueil de nouvelles de Faulkner, mais il est le seul à figurer officiellement dans les bibliographie (parfois même dans la catégorie romans, vous allez comprendre pourquoi). Les autres, en effet, sont tous, sans exception, des "collections" (en anglais), à savoir des compiles pures et simples, là où "...Moses" a été envisagé de manière globale...d'ailleurs, s'agit-il réellement de nouvelles ?

Quelle différence structurelle fondamentale y a t'il entre les précédents livres de l'auteur, qui contiennent tous de petites histoires imbriquée dans la grande, et celui-ci, collection de nouvelles, certes, mais mettant en scène les mêmes personnages, à la même époque de leur vie, et constituant en elles-mêmes une suite romanesque - sinon une différence de pagination ?

Tout cela, bien sûr, est finalement assez secondaire. Seul compte, au final, le texte. Un texte d'une qualité exceptionnelle. Plus léger qu'à l'acoutumée, voir même parfois drôle, il relate l'histoire d'une famille paumée au fin fond d'une Amérique (qu'on imagine volontiers etre la future Amérique de Bush). On y retrouve bien sûr les obsessions faulneriennes - fatalité - inceste - racisme, mais elles sont cette fois-ci traitées sur le mode de la dérision et de l'ironie...surtout dans "Was", la première nouvelle, proprement hilarante.

Ce qui, au final, m'incite à mettre une excellente à un Faulkner dont la lecture ne m'emballait pas au départ (après avoir mal noté "Absalom!" que j'avais hate de lire). Je vous jure !

4/5

Au fait : le titre français, Mousseline, c'est une traduction littérale très moche : "Descends, Moïse". Pour le titre français de "Was", je ne l'ai pas trouvé (j'ai déjà galéré une heure sur google pour trouver une traduction française du recueil...).

NB : plus j'avance dans la rédaction de ma thèse, plus j'ai l'impression de pataugé...au départ je n'avais lu que cinq ou six romans, et maintenant que je m'approche du nombre fatidique de 20 (à savoir l'intégralité de sa biblio, plus trois recueils de nouvelles et un de poésie), je me rends qu'il y a finalement beaucoup moins de généralités que je le croyais...


De : Thomthom1293 Envoyé : 18/09/2005 21:17
William FAULKNER - "INTRUDER IN THE DUST / L'INTRUS" (Vintage, 1948)

Bon j'achève la relecture de "Intruder in the dust", livre dont Cuné a déjà abondamment traité et c'est pourquoi je serai succint, d'autant que ton point vue, Cuné est à mon sens le seul qu'on puisse avoir au terme de cette lecture !

"Intruder..." est construit comme un polar...mais un polar très très lent, et très très ennuyeux. Je comprends pourquoi on le conseillait sur le site que tu avais consulté, car il est plus court que la plupart des autres...mais court ne veut pas dire accessible...

C'est de loin lu plus embrouillé de tous les Faulkner que j'ai lu...il y a vraiment des moments où j'ai décroché - j'avais l'impression du style pour le style. J'admire la rythmique, la musicalité des mots de Faulkner, qui voulait être poète avant de devenir romancier mais n'a jamais réussi à percer...ce n'est pas un mauvais lire, pas du tout, mais c'est un livre lourd. Massif. Et quand Cuné tu utilisais le terme "laborieuse et appliquée"...c'était exactement ça ; franchement, si je n'avais pas du écrire cette foutue thèse, je ne pense pas que je m'en serais infliger la relecture intégrale...

2/5

Enfin bon ! J'ai fait ma béa.

Ce qui me donne l'occasion de rectifier la grosse bêtise sortie par Josianne Savigneau dans Campus jeudi dernier. A propos de "The Wild Palms". Alors non , chère Josy, le titre original n'était pas "Si je t'aimais Jérusalem" mais bien "The Wild Palms / Les Palmiers Sauvages"...c'est en revanche le titre sous lequel il est sorti à la fin des années 30, suite à une pression de l'éditeur. Et dès le début des années 40, il a reprit son titre initial.
Ensuite, chère, chère Josy (c'est vrai que je l'adore Josy, en plus), réduire ce livre à la Grande Crue à la Nouvelle Orléans c'est vraiment prendre le texte par le tout petit bout de la lorgnette. Faulkner y évoque en effet la crue du Mississipi, dans un chapitre sur deux pour être précis. Fleuve qu'il nomme "the old man" (et je peux vous assurer qu'à la première lecture de la vo, je n'avais franchement pas compris que c'était un fleuve ! )...de là à dire que c'est le sujet du livre, il y a tout de même une marge, car c'est avant tout un roman sur l'amour, la liberté individuel opposée aux libertés collectives...
Enfin bon, c'etait l'occasion de le dire car je sais que je ne suis pas le seul à regarder cette émission, mais qu'en revanche on n'est pas nombreux ici à avoir lu "The Wild Palms"...sur ce, bonne fin de soirée à tous !
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Message  gallo Dim 2 Nov 2008 - 15:52

De : Thomthom1293 Envoyé : 24/09/2005 11:43
William FAULKNER - "THESE THIRTEEN" (Penguin Books, 1931)

Treize nouvelles de Faulkner, plutôt difficiles à dater. Je dirais qu'elles ont été écrites à ses tous débuts, peut être même avant "Soldier's pay"...
Si Faulkner avait sans doute déjà en tête le Comté de Yopnapatawpha, je ne crois pas en revanche qu'il avait déjà prévu que certains de ses personnages hanteraient son oeuvre jusqu'à sa mort. C'est le cas, par exemple, de Miss Emily et du Colonel Sartoris (Cf son second roman, "Sartoris") dans "A rose for Emily", nouvelle montrant l'auteur sous un jour innattendu - une authentique histoire d'amour, pleine de tendresse et de délicatesse.
Mais la nouvelle la plus fantastique du recueil demeure tout de même "Dry september". Une nouvelle ? Pas vraiment en fait. Il faut bien garder à l'esprit qu'à cette époque de sa vie, Faulkner nourrit encore l'espoir d'être un grand poète. C'était d'ailleurs sa vocation première, mais ses éditeurs successifs dans un premier temps, puis les critiques dans un second, ont fini par totalement le décourager de publier ni même d'écrire de la poésie (et sans doute à raison, vu la médiocrité de ses vers). Alors Faulkner s'est lentement métamorphosé en une sorte de "poète du roman / de la nouvelle".
"Dry september" est l'accomplissement de cet objectif...on y parle d'amour, de mort et de racisme, comme dans beaucoup d'autres textes de l'auteur, mais ici le fond est relégué au second plan. Seul compte le texte, les phrases, les mots...Faulkner pourrait bien nous recopier l'annuaire, on serait quand même touchés !

C'est à la fois un texte merveilleux et catastrophique, car il est tellement au dessus des autres qu'il plombe complètement le recueil. Difficile d'enchaîner "Dry september" et le poussif "Mistral" (je ne parle même pas des deux dernières nouvelles, totalement ennuyeuses). C'est dans doute pour cela qu'on trouve un nombre incalculable d'éditions de la seule "DS".

Pour résumer, comme dans tout recueil de nouvelles, on trouve ici à boire et à manger. En l'occurrence, deux textes d'une force incroyable, "A rose for Emily" et "Dry september" (auxquels j'ajouterai "Victory", ouverture grandiose et délicieusement bizarre), quelques récits sympas quoique dispensables ("Red leaves", "That Evenning Sun") , et beaucoup de déchet (mais bon...il faut se souvenir que le début des années trente fut une période difficile pour Faulkner, qui écrivit alors beaucoup de textes sur commande dans le but avoué de payer son loyer).

3/5

NB : pour la traduction française je ne crois pas qu'il existe un recueil réunissant ces treize textes. En revanche il existe de nombreuses éditions individuelles : "Une rose pour Emily" dans la collection Folio à 2 euros (je ne sais plus son nom exact mais je pense vous voyez ce que je veux dire), une édition billingue tout à fait recommandable : "Une rose pour Emily" / "Soleil couchant" / "Septembre ardent" chez Folio (mais bien sûr forcément un peu plus chère) ; et sans doute beaucoup beaucoup d'autres.


Réponse
De : Mousseliine Envoyé : 24/09/2005 16:00
Merci cher Thomas pour toutes ces critiques, j'ai hâte de découvrir davantage ce grand auteur, et là pour choisir mes lectures je te fais entièrement confiance. J'ai déjà achetéà cause de toi Sanctuaire qui m'attends dans ma PAL, et éventuellement ce sera "Lumière d'août."




De : louve-épine Envoyé : 25/10/2005 19:47
Je rougis presque de déposer une critique de Faulkner, alors que le spécialiste de l'écrivain a déjà dit tant de choses, et si bien !
Essayons quand même !


Lumière d'août - W. Faulkner
Folio, 628 pages

J'ai appris que les romans de Faulkner ne se résument pas - et finalement, tant mieux. Quand on essaie de raconter l'histoire, "une fille enceinte arrive dans une ville le jour où une femme y est assassinée", on se rend vite compte que ce n'est pas ça, au final. Faulkner ne se résume pas, parce que l'essentiel n'est pas dans ce qu'il raconte, mais dans sa manière de raconter.

Je peux déjà dire que je suis déçue - pas par le livre, mais par ma façon de le lire. Je l'ai fait trop vite (obligée, pour les études), alors qu'il vaut mieux prendre son temps. Mais, comme je vais de toute façon devoir le relire, mes sentiments évolueront encore.
Le génie de Faulkner, je pense, réside dans le fait qu'il rend ses personnages terriblement attachants.
Nous sommes dans une petite ville du Sud, dans un comté imaginaire. Les Noirs sont des moins que rien. Et les Blancs travaillent, ils n'attendent rien. Il y a très peu d'espoir dans ce livre, dans le sens où les personnages n'ont pas de rêve, ne se rattachent à rien. Ou alors, ils se lancent dans de vaines recherches. Ils attendent quelque chose qui n'existe pas : un peu d'humanité, sans doute.

"Puis ils se turent. Ils étaient là, deux ombres l'une en face de l'autre. Plus d'un an après, se rappelant cette nuit, il dit, comprenant soudain On aurait dit qu'elle attendait que je la frappe "

J'ai été très, très touchée par ce livre. De manière générale, je ressens toujours de drôles de choses quand l'écrivain nous montre la vacuité du monde, son absurdité.
Faulkner ne raconte que des détails.
Des conversations futiles - du moins, c'est ce qu'on se dit. Je ne sais vraiment pas l'expliquer, mais ça fait tellement écho en moi... Tout est surface, superficialité, la vie est triste, mais c'est comme ça. Alors on continue de vivre tranquillement, et on attend.
"Si cette bulle de rien pouvait se crever enfin..." (Noir Désir)
Et finalement, même quand il y a un meurtre, même quand il y a un Noir qui a osé toucher une Blanche, on ne peut rien faire. C'est comme ça.

"Et il pensait Ceci n'est pas ma vie. Je ne suis pas à ma place ici "

Dans ce livre, les gens se parlent, mais souvent, ils ne se comprennent pas.
Ils se regardent très peu, aussi. C'est très troublant, ça : le regard est omniprésent, par son absence.
Il y a de la colère, sans doute, de la tristesse. Peut-être de l'amour, aussi. Mais ce n'est pas écrit. C'est au lecteur de lire entre les lignes, de voir plus loin - de voir derrière les regards.

"Un peu comme s'il s'était dit en lui-même : "Ce ne sont pas des gens comme moi. Je peux les voir, mais je ne sais pas ce qu'ils font, ni pourquoi. Je peux les entendre, mais je ne sais pas ce qu'ils disent, ni pourquoi, ni à qui."

Il fait très chaud, à Jefferson, cet été-là. On sent comme c'est moite.
Et comme on attend, finalement, on se souvient.
Faulkner mélange passé, présent. L'avenir, non - il n'y en a pas. Mais les frontières deviennent flous, de qui parle-t-il ? Il faut accepter d'être dérouté, plusieurs fois, pendant plusieurs pages, avant de comprendre.
On peut aussi s'énerver, se dire que certains chapitres sont inutiles - mais on aurait tort. Car, justement, tout est important, et surtout le minuscule. Et c'est de ce minuscule que Faulkner veut nous parler.

"Mais sa pensée allait trop vite pour qu'il eût le temps de penser. Oui, c'était bien cela. Pensée trop rapide pour qu'il eût le temps de penser."

C'est mon premier livre de Faulkner, je savais que ça n'allait pas me laisser indifférente. Il y a des livres, comme ça, on regrette qu'ils puissent être accessibles à tous, tellement on les trouve précieux... Lumière d'août...

"Mon Dieu, mon Dieu. Comme on peut en faire du chemin tout de même ! Y'a pas deux mois que j'ai quitté l'Alabama et me v'là déjà en Tennessee !"

5 / 5



De : Thomthom1293 Envoyé : 08/11/2005 19:25
William FAULkner - "THE MANSION" ("Le Domaine" ) 1959

Alors là...voilà un Faulkner que je ne connaissais pas du tout, même dans mes recherchers je n'avais rien lu à son sujet. J'en déduisais donc naïvement qu'il s'agissait d'un Faulkner mineur (honte à moi ! William, pardonnez moi !).

On retrouve ici la famille Snopes, et son dernier représentant : Mink. Un éleveur plutôt truqulent et plutôt sympathique (fait rarrissime chez Faulkner), au bord de la faillite . Contraint de vendre ses bêtes, il subit l'humiliation de voir sa plus belle vache rachetée par son voisin pour la somme dérisoire de huit dollars. D'autant que, quelques mois plus tard alors que Mink est parvenu à se refaire, le même voisin lui propose de racheter la même vache le triple. C'en est trop : Mink grille un fusible et l'abat (le voisin pas la vache). Le roman s'ouvre sur son procès : Mink Snopes écope de 25 ans de prison. Il en fera 38 pour avoir tenté de s'évader. Emprisonné durant la Grande Guerre, il sortira quelques mois après Hiroshima. Entre temps, le monde aura bien sûr beaucoup changé.

C'est de loin le Faulkner le plus sombre que j'ai lu à ce jour. Un personnage à fleur de peau baignant dans un univers hostile, une écriture sur le fil du rasoir...on a rarement vu chez Willy des personnages aussi troubles, aussi paumés, aussi rejetés. Amusant : alors que la plupart des grands auteurs aurait plutôt tendance à se ramollir vers la fin, Faulkner, lui, a durci le ton.

Et le fait que ce livre soit un dernier renforce son propos : les problèmes évoqués ici sont des problèmes bien plus proches de nous que les histoires de noirs dans des champs de cotons dépeintes dans les années 30. Les noirs, désormais, sont reclus dans des ghettos misérables et sous pression. Les blancs ne sont pas mieux lotis, la plupart du temps pauvres et livrés à eux-même. Et l'auteur dénonce également ce curieux pays où les armes sont en libre circulation (ici c'est bien une arme, un revolver pour être précis, qui sert de ressort à la tragédie)...quant à la réflexion générale sur la culpabilité, elle file le frisson : Mink est un meurtrier éminemment sympathique qui tue une (deux) pourriture...

Une sorte d'état des lieux de l'Amérique de la fin des années 50. Un excellent livre, que je déconseillerais néanmoins aux âmes sensibles - non qu'il soit violent mais il est surtout passablement plombant !

4/5



De : Thomthom1293 Envoyé : 26/12/2005 14:15
Nom d'une pipe andalouse !!! Il était temps que j'arrive : Willy venait de descendre en deuxième page des auteurs E-H...pfffffiu...il l'a échappé belle ce coup-ci

William Faulkner - "MOSQUITOES" ("Moustiques"), Vintage Classics / 1927

Les moustiques du titre, ce sont les "bourgeois" de Louisanne, une petite caste fermée déjà égratignée par l'auteur dans son premier roman "Soldier's pay". Ici, Faulkner se régale à brocarder la futilité et la médiocrité ordinaire de ces gens pour la plupart racistes et ridicules...

Est-ce que j'ai aimé ? Oui. J'ai bien souvent souri, et même le manichéisme évident des personnages ne m'a pas empêché de passer un très agréable moment en compagnie de la famille Sartoris (récurrente dans les premiers livres de Faulkner - celui-ci est le second).
Est-ce que je le conseillerais ? Non. En tout cas pas dans le cadre de "L'auteur du mois de janvier", et certainement pas à quelqu'un qui n'a jamais lu Faulkner. Il faut bien avouer qu'on a affaire ici à un O.F.N.I. : "Objet Faulknerien Non Indentifié". "Mosquitoes", aussi réussi et amusant soit-il, n'a pas grand chose à voir avec les autres oeuvres de son auteur. Nettement plus léger et surtout (désolé Willy) nettement plus...superficiel ! Comme si la frivolité des personnages mis en scène avait gagné le metteur en scène lui-même.

A part ça, on prend un authentique plaisir à cette satire féroce évoquant plus "Gatsby" que "The Sound & The Fury" ou n'importe quel autre livre de Faulkner. De là à dire, comme dans la préface, que le livre est carrément fascinant...il y a un pas que je me garderai de franchir. Sans pour autant perdre de vue qu'il s'agit d'une oeuvre de jeunesse, il est indéniable que Faulkner est bien plus à l'aise dans le registre de la tragédie que dans celui de la comédie.

3/5
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Message  gallo Dim 2 Nov 2008 - 16:15

De : Melisande5505 (Message d'origine) Envoyé : 20/11/2005 17:23
WILLIAM FAULKNER - auteur du mois de janvier 2006
Ecrivain américain. Né à New Albany le 25 septembre 1897. Décédé à Oxford le 06 juillet 1962

BIOGRAPHIE DE WILLIAM FAULKNER

Issu d'une ancienne famille du Mississippi, William Faulkner sert dans l'aviation durant la Première Guerre mondiale. Journaliste à La Nouvelle-Orléans, il est révélé en 1929 au grand public avec la parution de 'Le bruit et la fureur'. Il obtient également la reconnaissance du milieu littéraire en recevant le Prix Pulitzer et le National Book Award à deux reprises, ainsi que le Prix Nobel de littérature en 1949. Son succès réside dans la "déconstruction" qu'il opère sur le tissu narratif traditionnel. A l'instar de Mark Twain, il ancre ses récits dans le Sud des Etats-Unis, dénonçant la décadence de ce terroir depuis la fin de la Guerre de Sécession et les violences raciales qui y sont commises.

Bibliographie française
1936 : Absalon! Absalon!
1965 : Essais, discours et lettres publiques
1942 : Descends Moïse
1931 : Idylle dans le désert
1969: L'arbre aux souhaits
1957 : La ville
1929 : Le bruit et la fureur
1934 : Le docteur Martino et autres histoires
1959 : Le domaine
1944-1962. Le dossier Faulner-Cowley ; lettres et souvenirs
1924 : Le faune de marbre
1949 : Le Gambit du cavalier
1940 : Le hameau
1955 : Les croquis de la Nouvelle-Orléans
1955 : Les grands bois
1962 : Les larrons
1939 : Les palmiers sauvages
1948 : L'intrus
1938 : L'invaincu
1932 : Lumière d'août
1932 : Miss Zilphia Gant
1926 : Monnaie de singe
1927 : Moustiques
1950 : Nouvelles
1954 : Parabole
1935 : Pylône
1951 : Requiem pour une nonne
1931 : Sanctuaire
1929 : Sartoris
1930 : Tandis que j'agonise
1931 : Treize histoires

Pour ceux qui voudraiant découvrir Faulkner en anglais, je vous indique ce lien grâce auquel vous aurez une bibliographie complète (y compris l'ensemble de ses nouvelles):
http://fr.wikipedia.org/wiki/William_Faulkner

Réponse
De : EnglishSummerRain101 Envoyé : 21/12/2005 05:32

Life's but a walking shadow, a poor player
That struts and frets his hour upon the stage
And then is heard no more: it is a tale
Told by an idiot, full of sound and fury
Signifying nothing.

MacBeth, Act 5, Scene 5, William Shakespeare

Voilà l'extrait d'où William Faulkner se serait inspiré pour intituler Le bruit et la fureur

Réponse
De : Thomthom1293 Envoyé : 22/12/2005 22:23
Euh...bon, moi tout le monde sait que je les ai tous lus mais bon...au cas où...question qui me taraude Meli pourquoi dans ta bio les livres sont dans le désordre ?

L'essentiel y est, mais oserais-je donner quelques précisions ? Pour ma thèse je m'étais fait un tableau très pratique contenant la liste de tous les romans par ordre de parution ainsi que leur disponibilité, plus les trois recueils de nouvelles qui aient été compilés par Faulkner lui même, et pas par ses différents éditeurs...je voulais juste savoirs si ça intéressait quelqu'un. Sinon la biblio de Meli, à part qu'elle est dans un ordre bizarre , est nickel, très complète, même beaucoup trop à la limite (dans la mesure où certains de ces textes sont, sinon introuvables, du moins très rares - en français comme en vo)...j'en ai même appris, car je ne savais pas que "Les grands bois" était sorti, en France, dans une version "simple"...

Bon, je vous avais prévenus que je serais pointillieux sur Faulkner, du genre à couper les cheveux en quatre.... (tu te plaignais que je n'ai pas voté pour lui...tu va comprendre ta douleur à présent gnarfgnarfgnarf...).
Allez, je cesse de chercher la petite bête ! j'en ai encore quelques uns à relire, je vais donc m'y remettre histoire de participer de manière un peu plus constructive !

ps : ESR, tu peux oublier le conditionnel, Willy s'est bel et bien inspiré de ce texte, qu'il avait placé en exergue de la première édition du roman dans une version raccourcie : "Life [...] is a tale told by an idiot, full of sound & fury, signifyins nothing"

Réponse
De : Melisande5505 Envoyé : 23/12/2005 20:06
Thom, je ne me plaignais pas que tu n'ait pas voté pour Faulkner, je te taquinais juste un peu (et ton fameux sens de l'humour il est où ?).
Au sujet de la bibliographie de Faulkner, j'ai eu plusieurs sources qui ne donnaient pas toutes la même liste, donc j'ai pris celle qui avait la meilleure présentation et j'ai ajouté ce qui manquait, si tu lis attentivemant la liste fournie, il s'agit d'un classement alphabétique et non pas chronologique (c'est ce que tu appeles en désordre je pense). Et je n'ai effectivement pas vérifié si tous les livres étaient disponibles, mais bon, je ne faisait pas un travail de recherche universitaire.
Et je trouve que tu coupes les cheveux en quatre, en effet.

Réponse
De : Thomthom1293 Envoyé : 23/12/2005 22:01
j'avais bien compris que c'était pour me taquiner, et d'ailleurs là je te taquinais aussi ...non sérieusement, ta liste est exhaustive, y a pas de probleme.

Quant à la disponibilité, c'est vrai qu'il y a une bonne moitié des livres cités qui sont quasiment introuvables, ne fut-ce qu'en version originale...le fait est que Faulkner n'est pas un auteur si étudié que ça. En fait il y a eu une grosse "mode Faulkner" dans les années 50 en France et dans les pays francophones plus généralement, et c'est totalement retombé par la suite...aux Etats Unis c'est exactement l'inverse : ils ont redécouvert Faulkner il y a une quinzaine d'année. Le plus amusant c'est que certains bouquins, comme "Sartoris", sont plus faciles à trouver en France !!! C'est quand même un comble...
Je ne voudrais surtout pas que ma boutade sur "Knight's Gambit" soit mal interprêtée, ce serait super si ce livre plutôt rare était critiqué par un raton. Ce que je ne voudrais pas ce serait qu'un raton qui ne connaisse pas (ou peu) l'auteur lise celui-ci (ou "L'invaincu" ou "Les larrons") et se fasse une mauvaise opinion de Willy - il faut bien avouer que ceux de la fin de sa vie sont assez mauvais - ça m'attristerait beaucoup car il y a quand même une sacrée tripotée de chefs d'oeuvre là dedans non ?
Bref : ce que je voulais dire c'est que les romans, comme tu t'en es sûrement rendue compte, sont vraiment différents selons les périodes : 1926-28, 1929-32, 1933-39 et 1940-62...

Enfin bon, j'espère que tu ne l'as pas mal pris il ne fallait pas .

Sinon je n'avais pas compris que c'était alphabétique parce que 'Essais' était placé entre "Absalom" et "Descends Moïse"...en fait ce doit juste être une faute de frappe je m'en rends compte à présent le reste est alphabétique ! désolé !!!
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Message  gallo Dim 2 Nov 2008 - 16:26

De : le_roi_pecheur Envoyé : 12/01/2006 18:23
William Faulkner - le bruit et la fureur

Je l’ai lu, je vous jure, jusqu’au bout malgré toutes ces pages qui plongeaient la confusion, le désespoir, le tiraillement des mots qui s’entrechoquaient en se coupant mutuellement la parole. Une gangue, un marais d’où la vie a peine émerge, ou quelques bribes de logique se glissent parfois. Sensations, émotions, mais aussi doute révolte et incompréhension par ce qu’à la limite de l’audible. Le lecteur ici n’existe pas, ce livre n’est pas écrit pour lui, mais autour de lui. Puis, plus loin, tout redevient avec lignes formes et couleurs, et on peut atterrir quelque part. c’est un voyage, une aventure littéraire, qui m’a parfois lassé fatigué, parfois enthousiasmé. Cela creuse toujours plus loin, comme des personnages vides au départ que se remplissent d’humanité à la fin.

Un livre intéressant, dérangeant, ardu où l’auteur s’est laissé entraîné et a été dépassé lui-même par le monde qui sortait de ses mains.

3/5



De : Melisande5505 Envoyé : 12/01/2006 19:10
William Faulkner - Treize histoires
Folio / 371 pages

Comme le titre le suggére, il s'agit d'un recueil de nouvelles, édité en 1931, alors que Faulkner était déjà un auteur connu et discuté, ayant publié 6 romans.

Le recueil est subdivisé en 3 parties, la première a pour thème commun la première guerre mondiale, la deuxième nous amène aux Etats-Unis, dans un univers familier aux lecteurs de Faulkner, dans le Sud profond, et enfin la dernière partie nous ramène en Europe, surtout en Italie.

Il faut reconnaître que ces nouvelles sont d'un intérêt inégal. Les meilleures appartiennent incotestablement à la deuxième partie, lorsque Faulkner évoque l'univers qu'il connaît le mieux, certains personnages sont d'ailleurs des personnages qui reviennent dans son oeuvre (Sartoris, Miss Emily). Certains de ces récits sont véritablement très réussis : Une rose pour Emily, Chevelure, Soleil couchant ou Septembre ardent. D'autres en revanche le sont moins et leur lecture est surtout intéressante pour de grands amateurs de Faulkner voulant se familiariser avec tous les aspects de son oeuvre, je ne conseillerais donc pas la lecture de ce recuil à quelqu'un découvrant cet auteur. Vu l'aspect inégal des nouvelles, il très difficile de donner une note, il faudrait presque noter chaque récit.

3,25 /5


De : Melisande5505 Envoyé : 12/01/2006 19:11
William Faulkner - Le docteur Martino et autres histoires
traduit par R. N Raimbault et Ch.-P. Vorce / Gallimard, 335 pages

Il s'agit d'un recueil de 14 nouvelles paru en 1934 à partir d'une sélection de nouvelles écrites pour la presse. Nous sommes bien dans l'univers faulknerien dans toute sa noirceur mais aussi sa beauté, cette façon chirurgicale de dépeindre les profondeurs de l'âme humaine confrontée aux absurdités d'une societé violente et opressive. Comme dans une tragédie classique les personnages ne peuvent échapper à leur fatalité, plus à ce qu'ils sont qu'à un destin d'ailleurs.

Je trouve ce recueil plus convaincant que "Treize histoires", le niveau d'ensemble est plus satisfaisant, et même si pour moi les nouvelles n'ont pas la même densité que les romans, elles peuvent constituer une bonne initiation à quelqu'un qui ne connaitrait pas encore cet auteur. Et elles sont incontournables pour un passionné de Faulkner: on y retrouve certains de ses personnages récurents comme Miss Jenny (on assiste même à sa mort).

4/5


De : Melisande5505 Envoyé : 12/01/2006 19:13
William Faulkner - SARTORIS
Traduit par R. N. Raimbault et H. Delgove

Il s'agit du troisième roman de Faulkner, qui a vécu sa rédaction comme une grande étape dans sa carrière d'écrivain. Il a eu l'impression de trouver sa voie, il écrit d'ailleurs dans une lettre" ...j'ai écrit LE livre, dont les autres n'étaient que les poulains". Des années après interrogé sur l'ordre éventuel dans lequel il faudrait lire son oeuvre, il indique qu'il faut commencer par Sartoris. Mais malgré l'enthousiasme de l'auteur, le livre a eu du mal à être publié, son éditeur l'a refusé, et Faulkner a du bataille ferme pour imposer cette oeuvre, acceptant de la réduire d'un tiers, cette réduction étant le fait de son ami Ben Wasson.

Bayard Sartoris, le fils du légendaire John Sartoris, héros de la guerre de Sécession, est un homme vieillissant. Son petit fils, aussi prénomé Bayard, revient de la guerre de 14-18 dans laquelle son frère jumeau John a été tué. Ecrasé par la culpabilité, il multiplie les comportements suicidaires, en particulier au volant de sa voiture.

Tout l'univers faulknérien est déjà présent dans ce roman. Bien sûr le fameux comté de Yopnapatawpha, les familles Sartoris, Benbow, Snopes qui vont revenir régulièremnt dans son oeuvre, le souvenir de la guerre de Sécession, le traumatisme de la grande guerre, les domestiques noirs rappel permanent de l'esclavage, les impossibles rapports hommes-femmes, la violence qui couve et qui peut surgir à tout moment.

Sartoris préfigure tous les grands romans à venir, mais en même temps illustre parfaitement cette idée devenue banalité que ce ne pas ce que l'on raconte qui est important mais la façon dont on le dit. Et à mon sens Faulkner n'est pas encore arrivée avec Sartoris à trouver complètement son langage, sa façon d'enfermer la réalité dans des mots, l'intensité et la bouleversante poésie de sa prose ne sont encore qu'en germe dans ce roman. Cela dit venu d'un autre, qui n'aurait pas produit autant de livres remarquables, Sartoris serait un excellent livre. C'est l'exceptionnelle force de certains de romans de Faulkner qui fait paraître Sartoris un peu pâle. Et puis cette lecture permets de connaître un pan de l'histoire de quelques personnages que nous retrouverons dans la suite de l'oeuvre de Faulkner.

3,5 / 5


De : Melisande5505 Envoyé : 12/01/2006 19:15
William Faulkner - De bruit et de fureur
Traduction de M.-E. Coindreau

Suite aux difficultés qu'a connu Faulkner pour faire éditer son troisième roman, Sartoris, dont il pensait pourtant le plus grand bien, il écrit "De bruit et de fureur" "...pour mon plaisir. J'ai crus alors que je ne serais plus jamais publié". D'une certaine façon libéré du soucis commercial, d'écrire un livre qui pourrait se vendre, il s'autorise toutes les libertés et donne "...tout ce que j'avais dans le ventre".

Il s'agit en quelque sorte du récit de la chute de la maison Compson, autrefois riche et puissante famille du Sud, et dont le livre nous laisse deviner la déchéance progressive. Le livre est une suite de 4 récits, les 3 premiers des monologues intérieurs des trois derniers descendants mâles de la lignée Compson et le dernier récit, fait comme de l'extérieur conclu le livre. L'écriture essaye de coller au plus près à la réalité vécue par les personnages, sans forcement se soucier de chronologie, ni d'expliquer ce qui arrive. C'est au lecteur de mettre progressivement de l'ordre, et de reconstituer petit à petit le récit d'après les bribes que nous livre Faulkner.

Je ne sais pas si on peut encore parler de roman s'agissant de ce livre, c'est une sorte d'objet non identifié, dans lequel il faut prendre le temps de rentrer, il faut accepter le rythme, accepter de ne comprendre que progressivement ce que nous raconte l'auteur, voir de ne pas comprendre certaines choses. Mais une fois qu'on a accepté les règles du jeu de Faulkner, on est emporté par son univers, par sa vision tragique, on arrive à rentrer en fusion avec ses personnages et l'on vit une expérience rare, une des plus intenses que la littérature peut procurer à mon sens.

4,5/5


De : Melisande5505 Envoyé : 12/01/2006 19:24
William Faulkner - Tandis que j'agonise
M. - E. Coindreau

La mère agonise pendant q'un de ses fils construit son cercueil puis décède. Le père lui a promis de la faire enterrer à Jefferson d'où elle vient. Une crue survient qui entraîne le pont: la famille au grand complet, le père les 3 fils et la fille amène le cercueil par des voies longues et détournées, suivis progressivement par un nombre croissant de vautours et chassés par les gens à cause de l'odeur du cadavre. <o:p></o:p>

Le livre est constitué de monologues intérieurs des membres de la famille et des gens qu'ils ont l'occasion d'approcher. C'est une équipée tragi-comique, on plonge dans le sordide et dans sublime, on vit cette histoire de l'intérieur des personnages. D'une construction brillante, d'une fine drôlerie de l'absurde parfois j'ai trouvé ce roman moins bouleversant que d'autres livres de Faulkner, qui l'a qualifié d'ailleurs de"tour de force".

4,25 / 5


De : Melisande5505 Envoyé : 12/01/2006 19:28
William Faulkner - Lumière d'août
Traduction de M. - E. Coindreau

C'est le premier livre de Faulkner que j'ai lu, il y a plus de vingt ans de ça, j'en ai gardé un souvenir ébloui, grâce à ce roman je suis devenue une passionnée de cet auteur, et j'avais par conséquence un peu peur d'être déçue , de ne pas retrouver complètement la magie de ma primière lecture.Or il n'en ai rien, je crois que j'ai encore plus apprécié ce merveilleux roman la deuxième fois.

C'est sans doute le roman de Faulkner le plus construit, celui qui se rapproche le plus peut être d'un grand roman classique. Le livre s'ouvre et se ferme sur Lena, jeune femme enceinte au début de l'histoire et qui a traversé plusieurs Etats à la recherche du père de son enfant. Lena, c'est la féminité absolue et sereine, elle me fait penser à ces déesses préhistoriques de la fécodité, rien ne semble troubler sa profonde quiétude. Et entre ce début et cette fin qui irradient cette lumière présene dans le titre, il ya la violence, l'injustice, la bêtise et la souffrance d'êtres qui n'arrivent pas à trouver leur place. Au centre, Joe Christmas, dont on découvre petit à petit la terrible histoire, qui met en évidence toutes les failles et toutes les violences de cette société du Sud, puritaine, raciste, n'acceptant pas l'altérité ni entre les races ni entre les sexes, fondée sur la haine de l'autre et la haine de soi-même en définitif.

C'est pour moi l'un de plus beaux livres qui existent, l'un de ceux qui nous marquent à tout jamais.

4,45 / 5


De : Melisande5505 Envoyé : 12/01/2006 19:29
William Faulkner - Pylône
Traduction de R. -N. Raimbault et G. L. Rousselet

J'ai eu une lecture étrange à la lecture de ce livre, car je l'avais en fait déjà lu il y a très longtemps, mais j'avais complètement oublié de l'avoir fait. Cela dit au début du premier paragraphe tout est revenu, simplement d'une certaine façon je j'associais pas ça à Faulkner.

Il s'agit d'un des récits faulknérien racontant des histoires d'aviateurs, de ces passionnés survivant d'exhibitions et de compétitions, en permanence nomades, jamais sûrs d'avoir un le lendemain un endroit où dormir et quoi manger, mais incapables de faire autre chose malgré le risque de pas revenir vivant de chaque vol.

Dans Pylône, la route d'un reporter croise la route d'un groupe de ces pilotes: deux hommes et une femme, ainsi qu'un enfant (lequel de deux hommes en est le père ?) et d'un mécanicien.

Il s'agit d'un récit sans doute plus court et plus facile à suivre que certains de grands romans faulknérien. C'est néanmoins un livre attachant, plein de personnages touchants et forts, cela peut être une façon intéressante de découvrir l'auteur.

4,25 / 5


De : Melisande5505 Envoyé : 12/01/2006 19:30
William Faulkner - Absalon, Absalon !
traduction de R. - N. Raimbault

Au centre du livre il y a Quentin Compson, personnage important "De bruit et de fureur", il est là comme observateur et miroir réfléchissant de Miss Rosa Coldfield, de son discours et de sa folie. A travers ce double prisme, nous est racontée l'histoire de Thomas Stupen et de sa descendance. Sa tentative de s'élever au dessus de sa condition de petit blanc et de rejoindre la caste des riches planteurs du Sud ainsi que sa chute, de même que les tragédies qui frappent tous ses enfants.

Le livre se présente sous forme de monologues, dialogues de personnes plus ou moins identifiées, où par des phrases longues, de manière extrement discursive, cette histoire nous est peu à peu devoilée.

Ce n'est sans doute pas le livre de Faulkner le plus facile à lire mais à mon sens c'est celui où sa voix est la plus personnelle, la plus originale, j'aurai envie de dire qu'il s'agit d'un très long poème en prose où les obsessions et souffrances de ses personnages s'expriment le mieux.

Il faut se laisser porter par le rythme de la phrase, atteindre presque un état second, vivre une sorte de rêve éveillé.

4,5 / 5
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Message  gallo Dim 2 Nov 2008 - 16:34

De : Thomthom1293 Envoyé : 12/01/2006 19:45
William FAULKNER :"As I Lay Dying"
(Folio Billingue / 1930)

Est-ce bien raisonnable de critiquer c elivre que je connais par coeur, que j'ai évoqué cent fois et qui est à mon un des cinq plus grands romans du XXème siècle ? (loin, très loin devant "TS&TF" et tous les autres chefs d'oeuvres de Faulkner).
Ce livre je l'ai lu quatre foichaque fois je découvre quelque chose de nouveau, qui m'avait échappé ou que je n'avais pas su saisir les fois précédentes de posséder les références adéquats. Parfois c'est une simple phrase, une astuce dans la structure narrative (unique en son genre faut-il le rappeler ?)...plein de petits riens qui forment un immense tout.
Alors non, décidément, je suis incapable de tenir le moindre propos objectif sur ce livre-ci.

"As I Lay Dying", ce n'est pas un roman, c'est une toile de maître où rien n'est laissé au hasard. Une incroyable symphonie dans laquelle chaque personnage (et donc chaque partie du récit) représente un instrument. Un requiem, même, construit avec une précision chirurgicale...un jour, c'est juré, je le relirai une cinquième fois, en ne lisant que les parties vues par Darl, puis celles par Cash...et ainsi de suite...Dès lors, ce sera chaque fois une nouvelle lecture différente de la même histoire, chaque fois un nouveau livre qui s'ouvrira à moi. Car après tout, c'est de cela qu'il s'agit : de six récits cohérents en eux-mêmes mais fusionnés en un seul, lui conférant ainsi l'aspect explosé inhérent à toute production faulknerienne...

...dois-je vraiment ajouter la note ? 6/5



De : 2550Chimère Envoyé : 12/01/2006 21:45
Et bien, pour moi la mayonnaise n'a pas pris.

J'avais commencé avec Les larrons comme Vénusia et j'ai tenu une centaire de pages avant de me rendre compte que je ne retenais rien de l'histoire, pire que je n'avais aucun intérêt pour rien dans ce livre. Qu'à cela ne tienne, j'ai donc changé pour Le bruit et la fureur me disant que ce n'était peut-être pas le bon livre pour découvrir l'auteur et là pareil, rien à faire, une lassitude, un manque d'intérêt évident et pour l'histoire, les personnages et pour l'écriture bref, Faulkner ne me parle pas du tout.
Tant pis j'aurai au moins essayé .



De : Cocotte8017 Envoyé : 13/01/2006 00:06
William Faulkner - Tandis que j'agonise
(Gallimard / Folio, 1973, 254 pages)

L'histoire consiste en un voyage funéraire entreprit par Anse Bundren et ses enfants. Addie Bundren a demandé d'être enterré à Jefferson avec sa famille. Plusieurs jours seront nécessaires pour amener le cercueil à destination. Les mésaventures seront au rendez-vous tout au long du périple tout comme l'odeur du cadavre qui se décompose...

Une belle découverte que cet auteur américain du début du siècle. J'avais quelques appréhensions, car les classiques ne sont pas mon genre de prédilection, mais j'ai été touché par cette histoire étrange et dérangeante d'une famille misérable. Tout au long du récit règne une ambiance des plus morbide. Ce n'est pas ce que j'appelle une lecture agréable, mais c'est un récit d'une grande puissance qui m'a secoué.

Le livre est présenté sous forme de monologues intérieurs, les personnages se succèdent d'un chapitre à l'autre. J'aime bien ce procédé qui nous montre ce que chacun pense de cette situation. L'écriture de Faulkner est très belle, j'ai bien apprécié découvrir le langage particulier de l'époque. Il décrit d'une façon remarquable la folie, la pauvreté, la misère qui habitent ses personnages.

Un auteur de grand talent!

Ma note : 4,25/5



De : doriane99 Envoyé : 13/01/2006 07:59
William Faulkner - Lumière d'Août

Fini cette nuit au boulot les critiques ci-dessous sont si complètes que je n'ai plus rien à dire... Un récit dur, des personnages torturés -sauf cette jeune femme si attendrissante- des allers-retours dans le passé parfois un peu difficiles à suivre...
Globalement j'ai bien aimé mais c'est une lecture qui "ne coule pas de source" et j'étais bien contente del'avoir fini !!!
3.5/5

J'ai tenté le gambit du cavalier et là, l'horreur obligée de lire plusieurs fois certaines phrases que je ne comprenais pas (avec des non-sens, je me suis demandée si j'avais une traduction correcte...) Sur les conseils de Thomthom je l'ai laissé de côté...

Doriane


De : Melisande5505 Envoyé : 13/01/2006 17:05
William Faulkner - Les invaincus
Traduction de R. - N. Raimbault et Ch. - P. Vorce

Ce livre en 7 parties connu une conception étrange.En effet les 6 premières parties ont été écrites comme des nouvelles, et publiées comme telles par The Saturday Evening Post entre 1934 et 1936. Lors de la publication en volume, Faulkner revisa ces textes auquel il en ajouta un septième.

Malgré cela Les invaincus se lisent comme un roman, le roman de formation du jeune Bayard Sartoris, le fils du légendaire John. Il s'agit des chroniques de temps de guerre, cette fameuse guerre de Sécession dont l'ombre plane sur presque tous les livres de Faulkner. Mais cette guerre est vue ici par les yeux d'un très jeune adolescent, trop jeune pour pouvoir y prendre part. Du coup ce n'est pas l'aspect héroïque ou vraiment guerrier auquel nous sommes confrontés, mais plutôt aux dommages collatéraux: la faim, les destructions matériels, la mort d'être chers qui se passent surtout au loin et qu'on aprrend bien après. Et ce sont les femmes qui sont les personnages forts de ces récits, Drusilla, tante Louisa et surtout Rosa Millard ou Granny. Cette chronique de temps de guerre loin des champs de bataille est pourtant une subtile et impitoyable condamnation de la violence et folie des hommes indifférents à la souffrance qu'il peuvent infliger.

C'est aussi un roman bien moins difficile d'accès que certains de ses oeuvres plus connues, il peut être conseillé pour découvrir l'univers de Faulkner.

4,25 / 5

De : Melisande5505 Envoyé : 13/01/2006 17:09
William FAULKNER - Sanctuaire
Traduction de R. - N. Raimbault

Faulkner écrit Sanctuaire en 1929, dans le but avoué de gagner de l'argent, et en écrivant donc une histoire dont il pensait qu'elle se vendrait bien. La publication du livre traîne, et à la relecture Faulkner est si peu satisfait du résultat qu'il se décide à reécrire son roman, acceptant de prendre même en charge partiellement les frais financiers entraînés par de si importantes modifications. Le livre connaît un certain succès commercial aux Etats-Unis et c'est le seul roman de Faulkner à rester en permanence disponible de 1932 à 1960.

Je serais brève dans mon commentaire car malgré ma passion pour Faulkner j'ai eu beaucoup de mal à lire ce livre. C'est tout simplement trop violent pour moi, certains passages sont à la limite du soutenable. Je ne conteste pas les qualités littéraires du livre, mais j'ai du mal à supporter son contenu.

2,75 / 5



De : 2186Elfe Envoyé : 13/01/2006 20:59
William Faulkner - Le bruit et la fureur

Très belle découverte pour ma part! Très beau livre, et une écriture très fine! J'adore!
Et pourtant ce n'était pas gagné!
Dès les premières lignes, j'étais perdue, j'ai dû aller consulter des critiques sur le net, pour voir comment d'autres lecteurs l'avaient abordé! Et constatant qu'ils étaient comme moi, j'ai perséveré, et je n'ai pas eu tort!
L'histoire se dévoile peu à peu,les personnages nous apporte les éléments au fur et à mesure. On avance progressivement!
Et l'écriture dégage une telle force, que l'on reste scotché!
Les personnages sont attachants et déroutants!
La narration est parfois déroutante et nous remet sur le chemin au moment où il le faut!
Bref je ne pense pas retranscrire ce que j'ai ressenti en lisant ce livre, les mots me manquent, mais je crois que Faulkner est définitevement entré dans mon coeur et que je relirais ce livre avec plaisir!
ma note: 5/5


De : odilette84 Envoyé : 13/01/2006 21:15
Bravo pour toutes vos belles critiques, elles me donnent envie de me remettre à cet auteur,

Le bruit et la fureur - William Faulkner

Autant le dire tout de suite, j’ai été très dérouté par le style de l’auteur, qui brouille la chronologie du roman, et les points de vue.
Il m’a fallu lire la préface (ce que je fais pas systématiquement), pour mettre toutes les pièces du puzzle en place.
J’ai lu avec plaisir la première partie du livre (une journée).
Une fois installée dans ce principe, il m’a été très difficile de m’adapter à la technique employée dans la deuxième partie du roman.
Je me perdais, il n’y avait plus la même efficacité.
J’ai donc baissé les bras.
Pourtant, l’histoire était intéressante, une fois accoutumée, je me laissais bercer par le rythme particulier du livre, la confusion des prénoms de personnages, les sensations , les pièces du puzzle qui se mettent en place tout doucement.
Je reviendrai à cet auteur une autre fois.
Je ne me permets pas de noter ce livre.


Dernière édition par Gallo le Lun 24 Nov 2008 - 7:51, édité 1 fois
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Message  gallo Dim 2 Nov 2008 - 16:45

Réponse
De : Laure Envoyé : 14/01/2006 15:03
Après avoir lu150 pages, j'ai fini par abandonner Les larrons.J'ai trouvé le style tarabiscoté de Faulkner, rébarbatif et l'histoire en elle-même m'a paru dénuée d'intérêt. C'était ma première approche de cet auteur. Sans doute me suis-je trompée en voulant lire son dernier roman qui met en scène des personnages évoqués dans ses livres précédents.

Réponse
De: Muriel13B Envoyé : 14/01/2006 21:08
Tant pis, j'abandonne... J'ai pourtant vraiment essayé de lire Le bruit et la fureur. J'ai essayé la 1ère partie puis la 2ème...Rien à faire, je n'accroche pas. Je crois que ce n'est pas un livre ni un auteur pour moi...Trop compliqué..


De : didie152 Envoyé : 15/01/2006 07:39
William Faualkner : Le bruit et la fureur

Que dire de ce roman sinon qu'à mes yeux il est un chef d'oeuvre. Un style dérouant qui m'a fait développé encore plus mon goût pour la lecture. Même si dès le début je me suis sentie perdue, j'ai eu envie de persévérer et je ne le regrette pas, la difficulté donne du brio à ce roman. Ma note: 4.95/5

William Faulkner - Une rose pour Emily et autres nouvelles

Alors là franchement les mots ne me viennent pas facilement même si cette lecture fut très facile, on entre avec curiosité dans chaque nouvelle et parfois on reste surpris à la fin de la petite histoire et on en veut toujours plus. Un style relativement classique à conseiller pour débuter Faulkner. Ma note: 3.5/5

William Faulkner - Le caïd et autres nouvelles

Recueil plus sombre que le précédent mais qui m'a plu tout autant, on y aborde le racisme et la lâcheté humaine. Ma note : 3/5

William Faulkner - Sanctuaire

Vu que je ne sais pas quoi dire sur ce roman (mis à part que ça fait longtemps que je n'ai pas mangé de maïs), je me contenterai de dire que je n'ai pas été déçue par le contenu même si la violence peut être rédibitoire.Dès que je commence un roman de Faulkner, je n'ai qu'une envie, le dévorer. Ma note : 4/5

Réponse
De : grenouille Envoyé : 15/01/2006 13:28
Et bien!! Que de contrastes!!!!!
ça fait peur car cette oeuvre a l'air complexe : pas du genre à lire en vacances sur la plage.... Mais ça donne quand même envie de tenter l'aventure....
Merci à tous pour vos critiques!! Merci à Thom et à Méli pour leur considérable participation!
Elfe et le roi-pécheur : j'aime particulièrement vos critiques!!!!



De : clochette Envoyé : 15/01/2006 22:51
William Faulkner - LE BRUIT ET LA FUREUR

C’est un livre dans lequel j’ai eu bien du mal à entrer. Car William Faulkner ne fait aucune concession au lecteur. On entre de plein pied dans l’histoire, sans introduction ni même présentation du lieu, de l’époque ou des personnages. Il faut donc être bien concentrée pour saisir l’intrigue et plonger dans le livre. Or malheureusement au moment où je l’ai commencé, je n’avais guère que quelques moments le soir avant de dormir pour m’y plonger. Et comme ce début est assez difficile, je ne manquais pas de m’endormir dessus !

Mais j’ai persévéré, j’ai profité des vacances de Noël pour avoir de longues plages de lectures et là je suis enfin entrée dans le livre. Et là j’ai pu vraiment apprécier ce monde de sensations, d’émotions car plutôt qu’une succession d’événements, c’est dans une ambiance que nous entraîne Faulkner, dans les pensées de ses personnages et nous fait voir leur monde par leur prisme.

Au final j’ai beaucoup beaucoup aimé ce livre. C’est très différent de tout ce que j’avais lu jusqu’à aujourd’hui et cela ne m’a pas laissée indifférente.

Note : 5/5



De : lassy Envoyé : 18/01/2006 18:26
William Faulkner - Le Bruit et la Fureur

J'ai d'abord lu trois fois la première partie, et puis j'ai relu tout le roman dans la foulée, et même dans ma relecture, j'ai eu cette sensation pénible de ne pas tout saisir, que des détails importants m'échappaient... jusqu'à ce que je lise la préface ! je voulais aborder Willy comme une grande, toute seule, mais j'ai eu tort.
Je conseille donc de lire la préface avant d'aborder ce roman, tant il est vrai que ce n'est pas l'histoire qui importe ici, mais l'ambiance, la construction et le style si particuliers.
On l'a dit, ce roman tient de la poésie symboliste, avec ses associations d'idées, phrases souvent interrompues, qui se chevauchent comme au fil de la pensée . Et puis tout n'est pas dit et cela me frustre.

Mais finalement, j'ai le sentiment d'avoir "vu" un tableau, une peinture impressionniste, quoique sombre : un ensemble de sensations fugitives, d'images vibrantes en touches juxtaposées, qui se révèlent et donnent tout leur éclat avec le recul.

4,5 / 5



De : Thomthom1293 Envoyé : 18/01/2006 23:51
William Faulkner - "Pylon" /"Pylône" (Vintage Classics, 1935)

"Pylon" est un genre de faille dans la bibliographie de Faulkner. Publié entre deux de ses plus grands classiques ("Light In August" & "Absalom !"), il est désigné par l'auteur lui-même dans ses notes comme "an un-faulknerian novel"...

...et effectivement...tout cela n'est pas très Faulknerien.

Déjà, l'univers global du roman, où l'auteur cède à la passion de l'époque pour l'aviation, c'est très déroutant pour quelqu'un qui est habitué à des thèmes universels et des atmosphères totalement intemporelle. Autant lâché le mot : "Pylon" a pris un coup de vieux.
On y croise des personnages terriblement attachants, comme Jiggs le mécano, Schuman, son patron, l'un des grands géants de l'aviation, et son rival Burnham...et cette femme étrange, mystérieuse...(je suis moins convaincu par le journaliste, je le trouve très falot)...

Mais je suis resté assez hermétique à tout ça : les courses d'aviations, la fascination pour les gros machines qui volent (jamais été mon truc) - tout en ne doutant pas que l'euphorie populaire entourant la course soit le parfait reflet des phénomènes de masses déclenchés par ce genre d'évènement en 1935.

Pas un mauvais roman, attention ! mais disons que...enfin voilà, je n'ai pas accroché à celui-là. Très bien écrit mais l'histoire ne m'a pas intéressé plus que ça, malgré tout l'amour que je porte à Willy.

Un bouquin sympa, quoi. Gentil. Mais pour du Faulkner, c'est quand même très léger...

2,5/5


De : ThomThom12932 Envoyé : 30/01/2006 10:18
"The Wishing Tree" [L'arbre aux souhaits] (Penguin, 1954)

Un joli petit conte, racontant l'histoire d'une jolie petite fille qui découvre un arbre magique, capable de réaliser n'importe quel souhait.
80 pages à peine, certes, mais 80 pages de bonheur et d'émerveillement, au travers desquelles on découvre un Faulkner capable de fantaisie, de poésie et de légèreté. On pense bien évidemment à Lewis Caroll, et à tous ces contes qui ont bercé notre enfance...mais on retrouve le style de l'auteur (certes en pointillé) et certaines de ses obsessions (bestiaire, personnages marginaux).

L'édition française est disponible en Folio Jeunesse et, effectivement, c'est une lecture simple mais jamais niaise à recommander à nos enfants !

4/5


De : Melisande5505 Envoyé : 30/01/2006 17:21
William Faulkner - Monnaie de singe

Il s'agit du premier roman de Faulkner, publié en 1926. La guerre de 14-18 plane sur tout le roman, pas vraiment évoquée directement mais par l'influence qu'elle a pu avoir sur le destin et le monde intérieur des personnages, que ce soit ceux qui l'ont fait ou les autres, civils ou jeunes gens juste un peu trop jeunes.
Au centre du livre, Donald Mahon aviateur défiguré par une terrible cicatrice, devenant aveugle et se dirigeant petit à petit vers une mort inéluctable. Autour de lui 3 femmes qui d'une façon ou une autre se sont attaché à lui. Et puis tout une série de portraits d'habitants d'une petite ville américaine, anciens soldats démobilisés, parents des disparus.
Il s'agit d'un livre d'une grande richesse, avec des situations complexes, et des personnages attachants, l'écriture est sans aucun doute plus simple que dans les oeuvres ultérieurs. Néamoins, j'ai eu l'impression de quelque chose de pas tout à fait abouti, d'une ébauche de génie, je ne pouvais m'empêcher d'imaginer ce que le Faulkner de la maturité aurait pu faire de ces thèmes et de ces caractères.
Mais cela reste un excellent livre, foisonnant et touchant, même s'il ne s'agit pas du roman le plus marquant de l'auteur.
3,5/5


De : Melisande5505 Envoyé : 30/01/2006 17:31
William Faualkner - Moustiques

Moustiques est le deuxième roman de Faulkner, publié en 1927. Très différent des autres oeuvres de l'auteur, je ne l'aurais très certainement pas attribué à Faulkner si je ne savais pas que c'est lui qui l'avait écrit.
Une femme riche, Mrs Maurier qui se pique d'aimer et de soutenir les arts, invite sur son yacht quelques amis et artistes ainsi que son neveu et sa nièce pour une croisière. Il s'agit d'un sorte de satire d'un milieu de riches oisifs autout duquels papillonnent quelques artistes ou proclamés tels. C'est par moments drôle mais reste superficiel, les personnages sont plutôt caricaturaux.
Hônnetement on peut s'épargner cette lecture sauf si on est un passionné de Faulkner et qu'on a décider de lire tous ses romans.

2,5/5
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Message  gallo Dim 2 Nov 2008 - 16:49

De : Melisande5505 Envoyé : 04/04/2006 15:52
William Faulkner - Si je t'oublie Jérusalem
Gallimard, La Pléiade / traduit par Maurice Edgar Coindreau

Ecrit en 1937-1938, ce livre est constitué de deux récits alternés, Les palmiers sauvages qui nous conte la folle et tragique passion de Harry Wilbourne et de Charlotte Rittenmeyer, et de Vieux père qui décrit les aventures picaresques d'un forçat évadé malgré lui et s'attachant à une femme sur le point d'accoucher.

Dès le début de la composition de son livre Faulkner a conçu son livre comme constitué de ces 2 récits si différents, comme un morceau de musique où deux thèmes alterneraient, s'enrichissant et se complétant l'un l'autre même si en apparence il n'y a rien de commun aux deux histoires. Récit désespéré d'un amour impossible, se heurtant sans cesse au quotidien, aux difficultés matérielles, au risque de l'usure du quotidien, couplé au récit des périgrinations tragi-comique d'un prisonnier ne cherchant qu'à regagner sa cellule tout cela sur fond d'inondations et de bouleversement général. Entre tristesse, lassitude et sourire il s'agit d'un livre d'une grande richesse et humanité dans lequel Faulkner abandonne pour un temps la mythologie du Sud et de son passé pesant sur les personnages, pour aborder dans les Palmiers sauvages une histoire plus contemporaine, mais néanmoins toujours aussi empreinte de pessimisme profond sur la capacité de l'homme à échapper à ses démons, à la malédiction de sa nature en somme.

4,5 / 5


De : Melisande5505 Envoyé : 04/04/2006 21:20
William Faulkner - L'intrus
Folio / traduction de R.-N. Raimbault

Ecrit en 1948 en trois mois, conçu par l'auteur comme un roman policier, l'Intrus fait un certain bruit à sa sortie à cause de la question raciale qu'il aborde de façon beaucoup plus directe que dans la plupart de ses autres livres.

Lucas Beauchamps est supposé d'avoir tué un Blanc. Il est enfermé dans la prison local, pendant que les habitants s'agitent, et qu'un lynchage s'annonce. Mais Lucas trouvera une aide innatendue chez deux adolescents et une vieille fille...

Quels sont finalement les ingrédients qui permettent qu'un livre soit réussi? Le style, l'intrigue, les thèmes abordés par l'auteur ou autre chose de beaucoup plus difficile à définir? Le style de ce roman est indéniablement faulknérien, les thémes abordés les mêmes que dans la plupart de ses autres romans, l'intrigue bien plus consistante que dans beaucoup de ses autres récits. Et pourtant tout cela donne l'impression de tourner à vide, la magie ne prend pas, c'est comme une sorte d'exercice de style brillant mais non pas essentiel. Et le pire c'est que je ne suis pas vraiment capable de dire pourquoi ce roman là je n'y ai pas vraiment trouvé de l'intérêt alors que j'ai tellement aimé les autres livres de Faulkner. Je ne suis sans doute pas capable d'être un véritable critique.

2, 5 / 5



De : Melisande5505 Envoyé : 07/04/2006 16:14
William Faulkner - Le gambit du cavalier
Gallimard / 263 pages /traduit parAndré du Bouchet

Il s'agit d'un livre composé de 5 nouvelles, dont la dernière et la plus longue donne son titre au recueil. Tous ces récits ont une plus ou moins grande composante "policière".

J'avoue très hônnetement ne pas retrouver dans ce livre tout ce que j'aime chez Faulkner, un peu comme dans L'Intrus, on a l'impression que tous les ingrédients sont présents mais que cela ne prend pas. Un deuxième point commune avec L'Intrus, c'est que l'on retrouve certains des personnages, comme par exemple oncle Gavin.

Thom serait sans doute capable de dire à quelle période de l'oeuvre de Faulkner se rattache ce livre et en faire une analyse plus poussée, personnellement je ne suis capable que d'exprimer une incontestable déception; j'ai eu tellement de plaisir à lire une très grande partie de livres de Faulkner que j'ai peut être placé la barre trop haut. En tous les cas je ne vous conseille pas de commencer la lecture de l'auteur par ce livre qui doit être reservé aux passionnés.

2,25 / 5

Réponse
De : ThomThom12932 Envoyé : 07/04/2006 21:32
Oh là... je serais bien en peine de parler de ce livre que j'ai lu il y a très longtemps et que je n'ai pas encore pris le temps de relire...si je ne me trompe pas, il me semble que cela fait partie de ses toutes dernières oeuvres et que l'idée était de réussir à capter le côté "recueil qui n'en est pas un" de "Go Down, Moses"...mais je ne peux rien affirmer, il m'en reste encore quelques uns à relire et j'avoue que celui-ci ne figure pas en tête de liste car il m'a laissé un bien mauvais souvenir.
Cependant dans les différentes études que j'ai parcouru pour la thèse que je ne finirai sans doute jamais, j'ai trouvé beaucoup de gens citant ce livre parmi ce que Faulkner a fait de plus intéressant - ce qui m'a laissé sinon sceptique du mois perplexe.

Pour le reste, je voudrais quand même ajouter à la décharge de l'auteur qu'il a souvent été très mal traduit. En ce qui me concerne, si je devais lire un Faulkner en français je ne me fierais qu'aux traductions de Maurice Coindreau - les seules à mon avis qui ont su capter le verbe faulknerien...


De : Mousseliine Envoyé : 07/12/2006 00:59
William Faulkner - Sanctuaire
(Gallimard/folio, 1972, 384 pages)

J'ai tellement aimé ce livre, l'un des meilleurs que j'ai lus, que c'est difficile d'en parler. Ce n'est pas simple d'expliquer ce que j'ai pu ressentir. Enfin...

On est dans le Mississipi à Jackson et aux alentours. Quelques hommes s'adonnent à l'alcool de contrebande. Ces hommes n'inspirent pas confiance. Ils vivent dans une vieille maison décrépite dans la forêt. Les lieux décrits par Faulkner sont terrifiants. Gowan et Temple, deux jeunes étudiants de l'Université, se retrouvent pris dans ce repaire après un accident de voiture. En fait, Gowan s'y rendait pour se procurer de l'alcool mais impossible de repartir à cause de la voiture cassée. Temple ne se sent pas en sécurité , elle a la frousse, elle a peur que ces hommes s'en prennent à elle, elle maudit Gowan de l'avoir entraînée là, elle fille de juge, et élève d'un collège respectable. Et puis, un homme est tué... Popeys prend la fuite avec Temple.

Bon ça ce n'est que le tout début, bien des événements surviennent à la suite, plusieurs personnages surgissent...

On retrouve, entre autres, le qu'en-dira-t'on au nom de la bonne morale. De l'alcool, beaucoup d'alcool. Un bordel. Un procès. La mentalité de l'époque. Des personnages paumés, colorés, bon vivants ou tristes... C'est un roman très noir, la vie semble des plus pathétiques même pour les mieux nantis.

Et c'est surtout le climat, l'atmosphère qui frappe le lecteur. C'est palpable on y est, on ressent toutes les émotions. On avale chacun des mots de William Faulkner, impossible d'en laisser passer un. Même si le roman est très prenant, c'est impensable de le dévorer, mais on avale tout...

Je le suggère très très fortement. Quoi lire maintenant après Faulkner...

Note : 5/5
(Mousseline)
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Message  gallo Dim 2 Nov 2008 - 16:50

De : Sahkti1 Envoyé : 16/09/2007 16:31
William FAULKNER, L'intrus

Ce que je me suis ennuyée... Je n'aime pas dire cela, surtout à propos d'un auteur encensé comme Faulkner, je me dis que j'ai dû passer à côté de l'essence même de ce livre présenté comme un chef-d'oeuvre mais non, rien à faire, je ne suis pas entrée dans l'histoire. Les digressions multiples, l'avalanche de détails, la lenteur caricaturale, un style que je n'ai pas trouvé très convaincant (écriture bâclée, brouillonne par moments), un sujet difficile mais si souvent traité... bref tout cela a fait que je me suis complètement perdue dès les premières pages. J'ai subi plus qu'autre chose, ressentant rarement de l'empathie pour les personnages.

A suivre avec d'autres titres de l'auteur, histoire de confirmer ou non mes impressions. (1,5/5)



De : Sahkti1 Envoyé : 20/09/2007 07:19
William FAULKNER, le hameau

Que ce soit dans Le hameau, La ville ou Le domaine, les portraits humains que dresse Faulkner semblent noirs et pessimistes (il en va d'ailleurs dans d'autres récits de sa plume, De bruit et de fureur, par exemple).
J'associerais cela à du réalisme, un peu comme le fait, à sa façon, Sam Shepard dans ses pièces de théâtre.
La trilogie des Snopes est misérabiliste par moments, c'est souvent cette image du Sud que les écrivains américains nous livrent, en particulier quand, comme Faulkner, ils y ont vécu. Est-ce que le fait d'avoir grandi au sein d'une famille sudiste ultra traditionaliste a influencé Faulkner dans son travail d'écriture ? Je le pense et étant donné qu'il appartenait au monde de la haute bourgeoise, c'est l'envers du décor qu'il a voulu nous montrer, ce que lui regardait par les fenêtres teintées de la voiture familiale.
A la fois beaucoup de pessimisme et d'attachement aux personnages. On observe les Snopes, on découvre leur univers, avant de le partager (Faulkner a ce talent des ambiances et des détails en apparence anodins et qui pourtant créent l'atmosphère générale) et de constater qu'il est loin d'être gai, même si parfois certains moments d'humour émaillent le récit.
Une belle fresque, à lire ou non dans l'ordre, même si la chronologie a son importance. J'aime l'idée de tableaux qui s'imbriquent mais peuvent aussi se découper les uns des autres. (3,5/5)



De : Sahkti1 Envoyé : 20/09/2007 09:26
William FAULKNER, L'arbre aux souhaits

Un conte, une fable, une histoire magique... au choix. Un William Faulkner destiné à la jeunesse, qui raconte l'histoire d'un arbre merveilleux censé accomplir les souhaits les plus secrets. Un rituel à respecter et hop, le tour est joué.
Ce texte a été écrit par l'auteur en 1967 pour les huit ans de sa belle-fille.
Un texte simple, dans un langage quelque peu différent de ce que l'on connaît de Faulkner, même si on y retrouve son sens du détail et des ambiances. Les amateurs d'histoires sombres et de misère humaine en seront pour leurs frais.
C'est un univers magique qui s'esquisse là sous les yeux du lecteur, empli d'une fantaisie fraîche et légère. Faulkner a réussi à créer une dynamique qui donne le sourire, celle des souhaits qui se réalisent sous nos yeux.
J'ai bien aimé cette histoire, même si je ne la trouve pas exceptionnelle et que l'écriture de Faulkner a connu de meilleurs jours. (2,5/5)




De : Le-réaliste-romantique Envoyé : 08/11/2007 19:33
Tandis que j'agonise - William Faulkner

Toute la famille Burden se prépare à la mort de la mère de famille. Elle agonise encore, mais le fils charpentier lui construit un cercueil, tandis que les autres cherchent des mulets, une charrette et à gagner quelques dollars. Lorsqu'elle sera décédée, ils devront entreprendre un long voyage, car le père a promis de l'enterrer dans sa terre natale, Jefferson, à 40 miles de distance. Le long voyage sera en plus perturbé par de nombreuses péripéties : pluies torrentielles qui gonflent le lit de la rivière et emportent le pont, un garçon qui se brise la jambe, une fille qui se fait charmer, la mort des mulets, un incendie… De plus, avec tous les retards, le cadavre commence à dégager une odeur délétère qui dérange lors de la traversée des agglomérations et qui attire les busards. L'histoire est tellement dramatique qu'elle en devient une farce. On veut savoir jusqu'où l'avidité et l'égoïsme vont mener les personnages, mais pourtant, ils aiment leur mère...

L'écriture de Faulkner est sonore, la construction des phrases est bousculée pour mieux coller aux personnages. Le récit est divisé en grand nombre de petits chapitres, qui présente chacun le point de vue d'un des protagonistes.

4/5

le réaliste-romantique


De : joubjoub Envoyé : 06/12/2007 00:17
.:: Le bruit et la fureur - William FAULKNER ::.

Le bruit et la fureur, un des roman les plus connus de William Faulkner, est le quatrième roman de cet auteur américain, publié en 1929. Le titre du roman est une référence à la pièce de théâtre "Macbeth", de William Shakespeare (acte 5, scène 5).

Life [...]: it is a tale
Told by an idiot, full of sound and fury
Signifying nothing.

Titre original : "The Sound and the Fury"

Résumé : "oui je le hais je mourrais pour lui je suis déjà morte pour lui je meurs pour lui encore et encore chaque fois que cela se produit...
pauvre Quentin
elle se renversa en arrière appuyée sur ses bras les mains nouées autour des genoux
tu n'as jamais fait cela n'est-ce pas
fait quoi
ce que j'ai fait
si si bien des fois avec bien des femmes
puis je me suis mis à pleurer sa main me toucha de nouveau et je pleurais contre sa blouse humide elle était étendue sur le dos et par-delà ma tête elle regardait le ciel je pouvais voir un cercle blanc sous ses prunelles et j'ouvris mon couteau."

Biographie
William Faulkner est né en 1897 dans l'État du Mississippi. Il appartient à une vieille famille aristocratique ruinée par la guerre de Sécession. Après avoir tâté de différents métiers, vécu à New York et à Paris, il revient habiter dans son pays natal et s'installe à Oxford, Mississippi. Il partage désormais son temps entre la littérature et l'administration de ses terres. William Faulkner a reçu le prix Nobel en 1949 ; il est probablement l'écrivain qui a eu le plus d'influence sur la littérature contemporaine. Il est mort le 6 juillet 1962. (Source : FOLIO)
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Quatre parties, quatre narrateurs dont un narrateur impersonnel, quatre temporalités décousues, des personnages homonymes... Que ce roman est difficile d'accès ! Heureusement, la remarquable préface du traducteur explique clairement les points essentiels de la trame et les quelques difficultés de sens (plusieurs personnages portent le même prénom, chronologie des chapitres...). Elle fournit les indispensables clefs de compréhension qui permettent de se plonger dans cet abrupte récit d'inceste et de suicide, d'une violence inouïe.

La technique de narration est innovante et déroutante : le narrateur change selon les chapitres et le livre ne s'organise pas selon un ordre chronologique rigoureux. Faulkner offre ainsi au lecteur la possibilité de croiser les points de vue des personnages pour confronter les versions différentes d'un même évènement. Les histoires se racontent souvent sans élément temporel et il faut souvent se raccrocher à un indice pour reconstruire le fil.

Faulkner utilise notamment la technique littéraire de "courant de conscience" (forme de monologue intérieur, caractérisé par des sauts associatifs, et parfois dissociatifs, dans la syntaxe et la ponctuation qui peuvent rendre le texte difficile à suivre). Les parties (exceptée la quatrième) sont écrites chacune du point de vue de personnages différents.

Le livre débute avec un monologue intérieur "confié" à un simple d'esprit passablement dépassé par les événements qui se déroulent autour de lui. Confusément, les images qui lui parviennent font remonter ses souvenirs : il brosse de façon impressionniste et chaotique l'histoire douloureuse de sa famille. Vient ensuite le moment d'écouter les confessions de Quentin, son frère, étudiant mélancolique qui expose les raisons qui le pousseront à se donner la mort. D'amours déçues en déchirements, la fratrie (qui compte un troisième membre ayant lui aussi son monologue) se désagrège. Jouant subtilement avec les différences de registres en passant d'un personnage à l'autre, Faulkner conclut en tant que narrateur extérieur ce roman violent, où chacun se débat tant bien que mal sans réellement pouvoir se soustraire à un destin funeste.

Cette pièce maîtresse de la littérature mondiale offre une expérience littéraire unique, mais il faut sacrément s'accrocher !

Note : 3/5


De : Mousseliine Envoyé : 17/12/2007 05:31
William FAUKNER - Le Docteur Martino et autres histoires
(Gallimard/folio, 2003, 425 pages)

Un recueil de quatorze nouvelles, il y a du bon, du moins bon et du très bon, rien de mauvais, dans l'ensemble c'est un bon recueil de nouvelles et comme toujours j'ai été ravie de me plonger dans l'univers de William Faulkner, le Sud de la première moitié du vingtième siècle, les débuts de l'aviation et la Première Guerre Mondiale.

Dans "Le docteur Martino", Louise King fiancée à Hubert Jarrod, semble difficile à saisir. Pourquoi le docteur Martino a autant d'influence sur elle? Depuis toujours, avec sa mère elles passent l'été dans une pension de vacances fréquentée par de vieux et vieilles retraités. Une histoire auréolée d'un mystère... en fait je ne crois pas avoir compris le sens de cette histoire. Mais ce n'est pas grave, ne serait-ce pour l'atmosphère j'aime.

"Le chien", peut-être l'histoire qui m'a la plus captivée, un homme en tue un autre, chaque nuit il entend le chien de l'assassiné hurler et ces aboiements le hantent, il se lève, tente d'abattre le chien, déplace le cadavre...

"La course à la mort", trois hommes parcourent le ciel de l'Amérique afin de se rendre dans de petites villes pour y donner un spectacle pathétique.

"Il était une reine", une très belle histoire, l'une de mes préférées, qui nous fait connaître les membres restants d'une grande famille du Sud, la famille Sartoris. Ils sont tous morts excepté la grande tante, la femme du dernier petit-fils et son fils. On voit comment les domestiques noirs se sentaient concernés, peut-être trop...

"Fumée", une histoire judicaire qui nous tient en haleine. Un vieil homme détestable a été tué, un homme qui s'était brouillé avec ses deux fils. On se plaît à suivre le playdoyer du procureur. Mais c'est surtout la description des personnages qui m'a plu.

"Chacun son tour", encore une très bonne histoire. On est en France durant la Première Guerre Mondiale. Des officiers américains ramassent un jeune marin anglais soul dans un caniveau. Le capitaine américain sympathise avec le jeune Anglais et l'amène dans son avion lors d'une mission afin de lui montrer c'est quoi la vraie guerre. En échange, il va accompagner le jeune marin lors d'une de ses missions en canot. Mal lui en pris... Probablement l'histoire la plus drôle de ce recueil.

Extrait : "Portant les deux bombes qui lui restaient, il avait fait piquer le Handley-Page sur le château où les généraux étaient en train de déjeuner [...] "Bon Dieu de bon Dieu! Si seulement ils étaient tous là, tous les généraux, tous les amiraux, tous les présidents, tous les rois, les leurs, les nôtres, tous!""

"Au-delà", un juge à sa mort se retrouve au paradis et là il rencontrent d'anciennes connaissances dont un écrivain célèbre pour son athéisme dont l'oeuvre a accompagné le juge toute sa vie. Une histoire amusante, agréable à lire.

"Walsh", un vieil homme a servi toute sa vie un autre vieil homme. Ce dernier avant la guerre de Sécession était propriétaire d'un domaine et de plusieurs esclaves. Après la guerre, il s'est retrouvé ruiné mais son serviteur lui a toujours été fidèle jusqu'à ce que... Une histoire très touchante, un fin dramatique, on aurait le goût que ce ne soit pas qu'une nouvelle mais un roman avec plein de pages.

Quelques autres encore que je vous laisse le soin de découvrir.

J'adore Faulkner parce qu'il me fait découvrir la société états-unienne dans la première moitié du vingtième siècle. C'est la mentalité des gens du Sud, une certaine façon de vivre, plus souvent qu'autrement c'est la misère économique et sociale, il y a la misère des pauvres, des noirs, mais aussi celle des riches. Personne ne gagne finalement. J'aime les personnages de Faulkner mais dans ces nouvelles, il ne fait que les esquisser et je suis restée sur ma faim, en fait j'aurais voulu que chaque histoire soit un gros roman.

Pas aussi bien que des romans tels "Tandis que j'agonise" ou encore "Sanctuaire" mais là on parle de chef-d'oeuvres... N'empêche qu'on a beaucoup de plaisir à lire les nouvelles de William Faulker dans "Le Docteur Martino et autres histoires", cet écrivain sait m'accrocher, dès la première phrase de chaque histoire, même les moins réussies, je devais aller jusqu'au bout.

Note : 4/5
(Mousseline)
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Message  gallo Mer 12 Nov 2008 - 16:09

De: Thomthom
William Faulkner - Les palmiers sauvages
(Gallimard/L'Imaginaire, 1977, 348 pages)

Deux destins se croisent: celui du forçat et celui de Wilbourne. Le forçat, libre, ne ressent que de la nostalgie pour le pénitencier. Il se sent littéralement prisonnier de cette liberté nouvelle à laquelle on ne l'a guère habitué. Wilbourne, lui, vient d'être condamné à cinquante ans de détention suite au décès de sa mère.

Comme toujours avec Faulkner, les différentes histoires se succèdent: celle du forçat, celle de Wilbourne, et celle des parents de Wilbourne, Charlotte et Harry, qui sacrifièrent tout pour vivre leur passion, quitte à être poussés à la fuite. A ceci prêt que cette fois, la double narration reste cindée du début à la fin, les personnages se croisent une fois au début du roman pour ne plus jamais se revoir. Plus déroutant encore: après avoir joué avec la chronologie dans ses oeuvres précédentes, Faulkner écrit cette fois-ci non pas par flashback mais par anticipation...!

La tête vous tourne un peu durant quelques pages, ce livre nécessite un réel temps d'adaptation. Paradoxalement, au niveau de l'écriture pure, c'est assurément son livre le plus facile d'accès, le plus lisible. De même, ses thèmes sont autrement plus simple à saisir que par le passé (ils sont en fait bêtement bipolaires: liberté / privation de liberté; amour / négation de l'amour)...

Bref, sous la plume d'un autre, tout cela ne serait qu'une tambouille assez indigeste. Sous la plume de Faulkner, c'est un chef-d'oeuvre (méconnu qui plus est). Un roman fascinant, presque envoûtant... son texte le plus dépouillé, et le plus touchant aussi.

Note : 5/5


De: ThomThom
William Faulkner - Monnaie de singe
(Garnier Flammarion, 1999, 379 pages)
Le premier roman de Faulkner est généralement considéré comme un "roman anti-guerre", ce qui constitue pour moi une faute terminologique grave. Le terme le plus approprié serait "anti-roman de guerre" - sacrée nuance.

Car si dans SOLDIER's PAY la guerre est présente à chaque page, ce n'est que par évocations, flashbacks, sous-entendus... et pour cause: elle est terminée depuis plusieurs années. Au lendemain de la Grande Guerre, les "héros" américains reviennent au bercail. Mais comment recommencer à vivre normalement après des années sur le front européen? Comment se reconstruire, pour tous ces personnages, et notamment Mahon, l'adolescent rêvant d'héroïsme devenu un homme blasé et indifférent au monde qui l'entoure. Et ce haut gradé, habitué à ce que tout le monde lui obéisse, qui se voit de retour chez ses parents! Et Gilligan, bien sûr, qui après avoir tremblé dans l'intensité des batailles peine à s'enthousiasmer (à bander, littéralement) pour le petit univers bourgeois qui constituait sa "vie d'avant".

Pour ce premier roman, Faulkner fait, grande première, dans la simplicité: il décrit un monde bipolaire - les ex-combattants et les civils. Le style est accrocheur (on n'y trouve pas encore les phrases interminables cher à l'auteur), les personnages profonds...

Note : 4/5


De: ThomThom
William Faulkner - Sanctuaire
(Gallimard/folio, 1972, 384 pages)

Ce livre clôt en que quelque sorte le triptyque constitué par THE SOUND & THE FURY (1929) (Le bruit et la fureur) et AS I LAY DYING (1930) (Tandis que j'agonise), soit la seconde "période de Faulkner" - celle où il met au point sa stratégie de brouillage chronologique et son goût pour la tragédie antique.

Petit récapitulatif pour commencer: en 1931, s'il a publié déjà cinq romans dont les deux chefs-d'oeuvre suscités, Faulkner n'en demeure pas moins un inconnu et vit dans la misère. D'où l'idée de composer un roman juste pour l'argent, en réunissant tous les éléments à la mode dans la littérature dite commerciale de l'époque. On passera sur les inombrables réécritures du texte (spécialité de Faulkner et de beaucoup d'autres). L'important est de savoir qu'il le commence en 1929 suite à l'échec cuisant de SARTORIS - soit donc avant les deux autres merveilles (d'où l'impression que la mécanique de SANCTUARY est parfois moins bien huilée).

Il s'agit au départ d'un conte, inspiré d'un fait divers: une sordide histoire de viol d'une collégienne par un adolescent impuissant et pervers. Tous les éditeurs le lui refusent. Trop violent, trop sombre, trop dépressif. Trop sarcastique et décapant, aussi, bien sûr. Trop Faulknerien en somme.

L'auteur range donc SANCTUARY dans un tiroir, le retravaille quelques mois plus tard et en fait son troisième chef-d'oeuvre consécutif. Entre temps, il s'est adonné à son jeu préféré: le brouillage chronologique. Il y a ajouté quatre scènes de voyeurisme. Un meurtre. Une affaire de distillation clandestine. Un justicier pathétique. Et 18 références à MACBETH. Malraux a sans doute fait beaucoup de tort à ce livre, avec sa célèbre "Introduction de la tragédie grecque dans le roman policier". Car s'il y a bien un genre littéraire dont Faulkner se fout, c'est bien le polar... dans la mesure où il est totalement incapable de maîtriser l'élément capital de la mécanique policière: le suspense. Rarement on aura vu un auteur aussi mauvais pour "faire monter la sauce". Et pourquoi le ferait-il d'ailleurs? Quel en serait l'intérêt puisque sur 20 romans qu'il composa entre 1927 et 1962, 14 commencent par la fin.

Le véritable génie de Faulkner dans ce texte, c'est de réussir à écrire sur le Mal sans jamais se poser en moraliste. Il sonde les profondeurs de l'âme humaine, dissèque avec jouissance la médiocrité et la corruption, mais son point de vue est quasiment absent de tout le roman. Il laisse penser les autres, les hommes normaux, les désaxés, les fous, les criminels... tous ceux qui n'ont pas droit à la parole ailleurs. Tous ceux sur qui les autres n'écrivent pas.

Note : 5/5
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Message  géromino Ven 6 Mar 2009 - 15:36

SARTORIS éd.Folio 474 pages

L'histoire en deux mots: Fin 1918, Bayard Sartoris revient chez les siens, près de Jefferson dans le Tenessee. Dans cette maison vivent son grand-père Bayard, sa grand-tante Jenny ainsi que Simon et sa famille, serviteurs noirs. Une sorte de malédiction pèse sur les Sartoris. Comme le dit Tante Jenny "Avez-vous jamais vu un Sartoris mourir de sa mort naturelle comme n'importe quel autre?". En effet, l'un est mort à la guerre de Sécession, l'autre assassiné, un autre emporté par les suite d'une mauvaise blessure par balle. Bayard-le-Vieux mourra dans un accident de voiture conduite par son petit-fils, Bayard. Ce dernier a vu son frère John,sauter de son avion mitraillé par un aviateur Allemand. Il ne s'en remettra pas. Homme solitaire et mélancolique,insensible et brutal, il ouvrira néanmoins son coeur à Narcissa. Pourtant, il ira lui-même au devant de son destin; ce jour-là naîtra son fils...

Omniprésente dans les souvenirs de Bayard le Vieux et les récits de tante Jenny et du vieux Falls, la guerre de Sécession est une des bornes historiques, avec la guerre de 14/18, où Faulkner situe sa tragique saga. La nostalgie du Sud héroïque, esclavagiste et riche imprègne presque chaque page. Déjà, ce créneau historique m'inspirait et je ne connaissais pas Faulkner : deux bonnes raisons de lire ce livre. Disons le tout net, j'ai été enthousiasmé à sa lecture. La plume est variée et agréable et donne à la lecture une image précise des actions. Parfois des longueurs dans la description ou des phrases un peu longues agacent :on a hâte d'arriver un peu plus loin pour voir de quoi il retourne; mais bon.... Ses personnages sont ténébreux, un rien mystérieux qui incitent au respect. L'atmosphère un peu noirâtre, noyée dans les souvenirs des temps héroïques: un régal.
Si "Sartoris" n'est pas le meilleur de Faulkner (à lire les critiques), il m'a énormément plus et j'ai noté dans ma LAL quelques uns plus connus dont je me promets l'achat :" le bruit et la fureur" "Tandis que j'agonise" ou encore "Sanctuaire".

Coup de coeur, c'est peut-être trop... 4.75/5 c'est mérité!
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Message  Invité Ven 6 Mar 2009 - 18:14

Je note "Tandis que j'agonise" Very Happy

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Message  Mousseline Sam 7 Mar 2009 - 13:05

Très belle critique Géronimo... en te lisant ça me donne le goût de lire toute l'oeuvre de Faulkner... j'ai la nostalgie de son univers. Bon, ça viendra.

Aussi il y a "Lumière d'août" qui parait-il est très très bon, je ne l'ai pas encore lu, je l'ai dans ma PAL.

Pour "Le bruit et la fureur"... ça me semble une oeuvre bien difficile, et je veux la garder pour après d'autres.

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Message  Zorbek Dim 4 Oct 2009 - 17:08

Aux amoureux de Faulkner, cette note d'un cinéphile pour dire de ne pas oublier de se précipiter pour voir ou revoir "La Ronde de l'Aube" tirée du roman, avec les fabuleux Robert Stak et surtout Rock Hudson et Dorthy Malone ! excusez du peu !

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Message  Invité Ven 9 Oct 2009 - 14:15

William Faulkner - SARTORIS

Reponse à géronimo - Je ne m'attarderai pas sur l'histoire car mon collègue géronimo l'a brillamment résumé. Je dirai également que ce n'est sans doute pas le meilleur roman de Faulkner, mais comme le souligne l'auteur c'est par Sartoris qu'il faut commencer. La saga faulklerienne commence dans ce livre et pose les bases d'une œuvre magistrale à venir. Je me suis intéressé à Faulkner car je prépare un mémoire sur le sud des États-Unis. C'est un excellent moyen pour pénétrer dans l'univers ce que l'on appelle le "Deep South" (Sud profond). L'histoire d'une région dévastée par la guerre de sécession , ou subsiste de vieilles familles de notables comme les Sartoris (qui ont la fâcheuse manie de ne jamais mourrir de mort naturelle...)
On retrouve ici la première description du conté imaginaire de Yoknapatawpha (inspiré d'Oxford Mississippi: ou a grandit Faulkner), la description des paysages et du mode de vie du Sud y sont très bien décris (la présence de domestiques noirs nous rappel sans cesse l'organisation sociale post-esclavagiste de cette société). Les Sartoris sont en quelque sorte une personnification de cette région par leur culture et leur mode de vie ,par leur violence qui est omniprésente dans cette région, et la déchéance de cette famille s'apparente a la grande dépression que connais le pays.
De plus ce que j'adore chez Faulkner est qu'il nous présente ici différentes familles (de manière très furtive) comme les Snopes , les Benbow qui seront au centre d'intrigues et de futurs chefs d'œuvres à venir

J'ai donc beaucoup aimé ce livre, malgré quelques longueurs. je ne met que 3.5 ( c'est sévère mais c'est par rapport aux autres romans de l'auteur que l'on peut considérer comme des classiques de la littérature: "Tandis que j'agonise" "Le bruit et la fureur")
3,5/5

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Message  géromino Sam 17 Oct 2009 - 15:56

M@rlon, pour moi Faulkner était une découverte. j'ai beaucoup aimé. Depuis j'ai vu d'autres livres de lui et j'hésite à les acheter -Lumière d'aout-entre autres. J'aurais voulu trouver les 2 dont tu parles,(Tandis que j'agonise et Le bruit et la fureur) mais je ne l'ai pas encore vu d'occasion; ça viendra... Budget lecture serré en ce moment....
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Message  Mousseline Mar 29 Déc 2009 - 17:08

Ta critique est vraiment bien Marlon... Mais pourquoi un mémoire sur le Sud des Etats-Unis ?

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Message  Invité Dim 10 Jan 2010 - 21:10

Salu Mousseline bienvenue3
et tout d'abord merci ..merci (que mon commentaire t'es plu.... ça flatte mon ego Wink ) et désolé pour le retard de ma réponse je n'avais plus d'ordi depuis 3mois... pour répondre a ta question je vais devoir remettre mon mémoire à plus tard.. lorsque j'avais écrit ce commentaire je devais rentrer en master de géopolitique (mais des raisons financiere et personnelles m'ont empêcher de commencer ce master) bref si j'avais choisi le Sud des Etats Unis c'est que comme tu le vois j'aime deja beaucoup la littérature americaine (Faulkner, mais aussi Caldwell, Capote et d'autres). Quand j'était en licence de géographie j'ai eu un cours sur l'histoire des Etats Unis (l'un des cours qui m'a le plus passioné) et l'histoire du sud en particulier (l'esclavagisme,Martin Luther king , lutte des droits civiques...) il faut aussi ajouter à ça des livres comme "les aventures de huckelberry finn" de Mark Twain qui m'ont marqué quand j'était plus petit... Mais je crois que c'est en voyant Mississipi Burning (film d'Alan Parker réalisé en 1988) que ça a vraiment commencé.. le genre de film ou lorsque le générique de fin commence on à le souffle et les jambes coupés et l'on incapable de parler...
Il y a aussi la béauté des paysages typique du vieux sud et mon rêve et de pouvoir aller bientôt en Louisiane et remonter le mississipi (a la nage..... nan je déconne) et tellement d'autres raisons..

A ce propos comment fait on pour commenter un auteur qui n'est n'est pas dans la liste.. Car un autre livre sur le sud (et notamment sur le racisme) m'as bcp marqué, c'est "Black Boy" de Richard Wright (LE et je dit bien LE Chef D'oeuvre de la littérature noire américaine) lecture

J'espere avoir répondu à ta question... Et surtout je te souhaite une très bonne année 2010 rendeer

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Message  Mousseline Dim 10 Jan 2010 - 21:25

Tu ouvres une nouvelle discussion dans W.

C'est une belle passion. Mais pour la nage je te suggère plutôt le canot. Very Happy
Pour ma part, je rêve de faire le parcours des bluesman. Et bien sûr aller visiter le pays de Faulkner.

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Message  revolte Ven 5 Mar 2010 - 19:36

Bon vous venez de me donner une sérieuse envie de découvrir cet auteur. Si je ne devais découvrir qu'une seule oeuvre de Faulkner, lauquelle devrais-je choisir?
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Message  Mousseline Mar 16 Mar 2010 - 13:47

Sanctuaire!

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Message  géromino Sam 26 Juin 2010 - 8:44

"Pylône" Folio 1984 379 p. (Gallimard 1946)

Les années trente, quelque part dans le sud des USA.
Pour gagner leur vie, des casse-cou marginaux se produisent dans des meetings aériens. Roger Shumann, patron et pilote et Jack Holmes, le parachutiste, partagent la même femme, Laverne. Un enfant qu'elle a eu avec Shumann les accompagne. Jiggs fait office de mécano. Un journaliste dont on ne saura pas le nom, en quête d'un article à sensation se lie d'amitié avec le groupe.
Suite à un crash dont il ressort vivant, Shumann dégote un autre appareil afin de participer à la prochaine course. Mais cet avion sera-t-il performant et surtout suffisamment sûr pour courir?...

Faulkner disait: "...Ces gens qui ne demandaient que juste assez d'argent pour vivre et gagner la ville suivante pour voler de nouveau: il y avait quelque chose de frénétique et presque d'immoral..." "...C'étaient des éphémères, des phénomènes sur une scène contemporaine..." "Ils étaient aussi éphémères que le papillon né du matin même, sans estomac et qui mourra demain. Cela m'a paru assez intéressant pour en faire une histoire..."

L'histoire se déroule sur les trois jours que dure le meeting, mais trois jours denses, biens remplis où l'on se rend bien compte de la difficulté qu'ont ces acrobates de survivre grâce aux maigres revenus que rapportent ces exhibitions dangereuses et parfois dramatiques. Les personnages sont attachants, mais teintés de mystère (car finalement on ne sait pas grand-chose de leur vie). Ce sont des passionnés, qui vont au bout de leurs rêves et l'instant tragique se devine au fil du livre. Pas mal de digressions, des grandes phrases où l'on doit revenir en arrière pour tout comprendre.Ca, je n'aime pas trop, mais c'est probablement dû à mon rythme de lecture-lent-. Quand j'y consacrais suffisamment de temps, le livre me paraissait plus digeste, mais il faut bien se concentrer pour tout assimiler. Mélissande, plus haut, disait que "c'est un récit plus court et plus facile à lire que certains des grands romans faulkneriens". Hou là, si tel est le cas, il est sûr que je vais regarder de plus près à mon prochain achat faulknerien...

Note: 3.75/5
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Message  géromino Sam 13 Nov 2010 - 12:53

"Le bruit et la fureur" Le livre de Poche 1959 435 pages

Préface du traducteur Maurice E. Coindreau

"Le bruit et la fureur" est un roman d'atmosphère qui suggère plus qu'il ne dit (...) un atroce poème de haine dont chaque mouvement est nettement caractèrisé. M.E. Coindreau


C'est l'histoire d'une riche famille du sud du Mississipi, les Compson, tombée peu à peu en déchéance, au bord de la misère en ces périodes de crise de la fin des années 20.
Aborder la lecture comme un roman classique est une entreprise vouée à l'échec tellement Faulkner y a mis tout son génie pour embrouiller le lecteur et le perdre dans les retours en arrière, les éllipses, les suggérés , les non-dits.

Chapitre I: 7 avril 1928 Benjamin (Benjy) est handicapé mental, fils de Jason et Caroline Compson. (Il s'appelle en réalité Maury, comme son oncle, frère de Caroline, mais ce dernier en éprouve une telle honte qu'il ne supporte plus que ce nom lui soit attribué). Benjy ne s'exprime que par cris et ou pleurs. Il est le témoin muet d'évènements qui seront partiellement décrits et expliqués dans les chapitres suivants, voire dans les dernières pages. Il faut donc garder en mémoire des situations, des phrases, sans chercher à en saisir le sens: la signification apparaitra plus tard. La lecture du livre est à ce prix.

Pour nous faire travailler les neurones, Faulkner joue avec les prénoms: Jason et Caroline Compson ont 4 enfants; 3 garçons: Quentin, Jason, Maury (Benjy) et une fille Candace (Caddy). Celle-ci aura une fille qu'elle prénommera Quentin en souvenir de son frère avec qui elle entretient une relation quasi incestueuse.
Ne pas perdre de vue qu'il y a donc 2 Quentin (oncle et nièce) et 2 Jason (père et fils). Dans la famille des serviteurs noirs il y aura 2 Frony!

Chapitre II: 2 juin 1910 Monologue de Quentin le jour de son suicide quelques semaines après le mariage de sa soeur. Il n'aura pas réussi à surmonter sa jalousie envers le mari de Caddy.

Chapitre III: 6 avril 1928 C'est au tour de Jason (fils) de prendre la parole. On retrouve Caddy, peu de temps, qui a abandonné sa fille à ses parents. Quentin, qui a 17 ans, mène une vie débridée, ce que ne supporte pas son oncle Jason.

Chapitre IV: 8 avril 1928 C'est l'apothéose. Ici (enfin! pourrait-on dire), le chapitre prend une tournure plus classique; c'est l'auteur qui raconte. Le puzzle s'assemble, les zones d'ombres s'éclaircissent, les portraits des personnages sont pour la première fois esquissés. Quentin s'enfuit avec son amant après avoir volé son oncle Jason.


C'est un livre dont je n'avais pas encore lu d'équivalent. Une lecture déroutante à tel point que au bout de 20 pages j'ai failli laisser tomber. Il m'a fallu revenir à la préface et m'en imprègner pour reprendre ma lecture au début et ainsi mieux assimiler les difficultés mises en place par l'auteur. Car l'excellente préface est incontournable pour qui veut aller au bout du livre. Je suis allé consulter les critiques des rats, qui m'ont été très utiles aussi pour mieux le comprendre, notamment la critique d'Iliade (c'est la toute première). Ainsi prévenu des pièges à éviter et d'une certaine méthode de lecture, j'ai pu apprécier le caractère atypique de l'oeuvre.

Ceci dit, si j'ai dans l'ensemble saisi le déroulement de l'histoire, il reste des passages mal cernés qui demandent à être approfondis. Il faudra que je le relise plus tard. Sauf que l'effet souhaité par l'auteur n'agira plus de la même façon qu'à sa première lecture; forcément.

C'est un livre compliqué, qui oblige à un important travail de concentration et de mémoire, qu'on ne lit pas comme un roman classique (surtout à cause du 1er chapitre), qui plonge le lecteur dans une atmosphère opaque et mystèrieuse. C'est un chef-d'oeuvre à la constuction diaboliquement élaborée! Et tant pis pour la compréhension totale et entière de son livre, là n'est pas l'intérêt premier. Il faut se laisser envouter par ce climat de violence perceptible, cette haine sourde et tue mais palpable de personnages entre eux , ces conflits familiaux cachés qui couvent, cette atmosphère pesante et pleine de mystères non élucidés, seulement évoqués, parfois à peine esquissés. Au lecteur de suivre ou pas la plume de l'auteur.
Faulkner est un génie, mais ne comptez pas sur lui pour vous faciliter la lecture!


Note: 4.5
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Message  dodie Dim 14 Nov 2010 - 16:47

Super ta critique Géronimo! En la lisant je me dis qu'il faudrait que je fasse une autre tentative mais en lisant la préface, chose que je ne fais jamais..........
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Message  Mousseline Dim 14 Nov 2010 - 16:55

Ta critique est tout à fait extraordinaire! Un jour je lirai certainement Le bruit et la fureur.

Dodie, si tu n'as jamais lu Faulkner vaut peut-être mieux commencer par ses autres oeuvres qui sont faciles d'accès ainsi on tombe en amour presque avec Faulker et son oeuvre... alors ça va permettre de persister et insister avec Le bruit et la fureur, du moins c'est ce que j'ai fait. Mais peut-être que tu as déjà lu d'autres de ses livres ?

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