Pedro Juan GUTIERREZ (Cuba)

Cyrielle a écrit:

sans véritable fil conducteur à part suivre un obsédé sexuel dans ses aventures dégoutantes et l'horrible pauvreté du pays.

Hihihi!

C'est vrai que Guttiérez pense avec et en fonction de sa queue, mais il faut le dire que si on tient compte de ça, le portrait de Cuba est intéressant. Je suis contente de lire ta critique et je suis plutôt d'accord avec elle sauf pour la note: moi j'avais bien aimé ce bouquin et j'en garde un bon souvenir. Mais bon, ça fait un bail que je l'ai lu, j'ai peut-être la mémoire défaillante!

@+ Prospéryne

LOL!

"L'insatiable homme-araignée"   10/18  2015      235 pages

                                                                                            
                      Cuba, années 80. 
                       4e de couv: Ecrivain marié, le nouveau héros de Gutiérrez est à l'image de son auteur: assoiffé, inclassable et explosif! Naviguant à La Havane entre crasse, misère et touffeur, il nous emporte par de courtes chroniques dans une faune sonore et brûlante, engluée dans le quotidien, les rapports de force et le mauvais rhum... Une vie dont il faut savoir voler les instants de grâce sur les corps des femmes, avidement.

                       Je cherchais un livre qui parle de Cuba, de ses bas-fonds et des laissés-pour-compte, loin des cartes postales et des dépliants touristiques. Ce 4e de couverture a attiré mon attention. L'auteur ne me disait rien; renseignements pris, on le comparerait à un certain Bukowski, connu pour sa verve décomplexée et pas qu'un peu ordurière. Pas forcément ma tasse de thé... Bon, on verra bien.
                       La première histoire (il y en a dix-neuf) met en scène Silvia, une jeune peintre originaire de La Havane, qui se fait violer à Central Park. C'est raconté avec force détails salaces et illustratifs; effectivement, c'est cru, et passablement ordurier. Puis Gutiérrez se calme un peu, mais pour revenir tôt ou tard à ses obsessions de sexe jamais satisfaites... Ce qu'il décrit dans ces sortes de chroniques de "la misère, de l'alcoolisme et de la crasse à La Havane", c'est le quotidien de pauvres gens soumis à des restrictions terribles, qui ne leur permettent que de survivre dans un pays à l'abandon. Ses personnages, résignés, sombrent dans le mauvais rhum (qui lui n'est pas soumis à la pénurie!), la drogue et la prostitution. Sexe et crasse miséreuse à toutes les pages. 
   
            "... Je prends une aspirine, je descends les étages, je déambule dans le quartier, monte par Belascoain. J'aime bien les bars crades qui se trouvent dans cette rue. Il y a toujours beaucoup de monde: des vendeurs ambulants, des vagabonds, de très jeunes putes pas chères, de grosses vieilles en quête de sexe. Celles-là sont gratuites, mais répugnantes. Des vieux crasseux, des mendiants qui tendent la main, des invalides, des aveugles et des sourds-muets qui vendent des babioles, de vieilles folles, de vieux ivrognes. Bref, un ramassis de gens sales. Il y a dans le coin des dizaines de terrains vagues où des Noirs se promènent, sans but, histoire de voir ce qui se passe. Il ne se passe jamais rien. Ils marchent quand même, histoire de voir ce qui se passe."
                        
                        Avec un peu moins de grossièretés, un peu moins de provocations obscènes, le livre serait parfait pour décrire l'atmosphère d'une société cubaine délabrée. Mais Gutiérrez utilise ces ingrédients jusqu'à l'écoeurement. Un style qui a ses limites; enfin, pour moi.


Note: 3/5 

Cet auteur n'est pas pour moi !