Lisons ensemble - Guerre et paix

Toujours aussi ébahie par les motivations personnelles de ces généraux et différents chefs de guerre pour lesquels l'amour propre est plus important que la stratégie... Quelle guerre. J'ai été ébahie par la confusion pour incendier un pont sous la mitraille!

Dures, dures ces batailles et le pauvre prince André est accueilli comme un empêcheur de s'amuser en rond par ces diplomates d'opérette. Pour fixer mes idées j'ai cherché à quoi ressemblaient ces généraux.

Au beau milieu de la bataille de Borodino - c'est vraiment excitant! Incroyable comment la guerre est décrite comme étant complètement aléatoire... avec Pierre au beau milieu de tout ça, en tant que curieux... j'adore!!!

Plutot que de s'organiser contre l'armée française, c'est la bataille des petits chefs -- qui sont en fait colonel ou général -- dans l'armée russe, tel deux coqs avant le combat, dit Tolstoï. "Le général et le colonel se regardaient d'un air sévère et plein d'importance, chacun guettant chez l'autre quelque indice de poltronerie". C'est ainsi que l'armée française va affronter des soldats qui ramassent du bois au lieu de se préparer au combat!

Je suis sensible à l'amertume du prince André devant l'incurie des militaires alors qu'il a été bercé par les vertus de courage et de l'organisation par son père.

Quant à Pierre Bezoukhov, on a du mal a saisir comment il peut se laisser berner par le changement de comportement de ses connaissances depuis qu'il a été le bénéficiaire du fabuleux héritage de son père

Beaucoup de destins se croisent et se recroisent, et j'aime ça! Les retrouvailles de Natacha et André, le désespoir de la pauvre Sonia, l'indécision de Nicolas... la mort d'Hélène!!! Et le tout, avec l'incendie de Moscou en arrière plan. Et le tout toujours aussi bien narré, je continue à me régaler.

Le vieux prince Bolkonski qui passe pour un homme autoritaire et original, me semble surtout un sacré manipulateur... Je plains la pauvre princesse Marie peu ménagée par son entourage

Je suis en plein dans les passages où Nicolas Rostov est complètement sous le charme du tsar Alexandre 1er. J'ai voulu me rendre comte de son charme et de ses petites bouclettes dorées...

Les russes sont maintenant à la poursuite des français... dans le tome 2, Tolstoï donne beaucoup de commentaire sur les analyses des historiens de l'époque, j'aime bien son sens critique. Je n'ai pas lu beaucoup d'ouvrages d'historiens, mais j'ose supposer que le sens critique est plus grand maintenant, bien qu'il doit toujours y avoir du biais, on ne peut s'en sauver totalement... Il y en a aussi c'est certain dans l'analyse de Tolstoï, qui met beaucoup d'emphase sur le fait que chaque individu a peu d'emprise sur les événements et ne font qui suivre les grands mouvements. La vérité est probablement plus proche de cette affirmation que de celle que les grands hommes ont tout le mérite ou tout le blâme, mais ils en ont certainement un peu...

On retrouve dans cette chasse au français certains personnages qu'on avait perdu de vue... Dénissov, Dolokhov et ils sont sur le point de retrouver Pierre parmi les prisonniers français. Bien hâte de voir comment va se passer ces retrouvailles...

Et oui, j'achève...

Je continue ma réflexion sur le point de vue de Tolstoï, et sur quoi je ne suis pas d'accord est que selon lui, c'est la Providence qui dicte les choses. Ne croyant pas en dieu, je trouve un peu naïf cette version des faits, mais je crois que les événements sont plutôt dictés par les mouvements de société. Un Napoléon n'aurait pas pu faire ce qu'il a fait à une autre époque... et je crois qu'il a probablement un peu influencé les choses, qu'un autre aurait fait un peu différemment... mais pas trop.

Et les commentaires misogynes me font rire (ou sourciller?)... ceux que je viens de lire à propos de la joie qu'un homme peut avoir lorsqu'une femme l'écoute, non pas pour se former sa propre opinion, mais pour 'choisir le meilleur de tout ce que dit et fait l'homme, et de s'en imprégner'.

La finale de la 4e partie est trop teintée de religion à mon goût, je n'aime pas cette morale et cette analyse des événements. Mais bien qu'en désaccord, je continue de lire avec intérêt. L'épilogue commence en disant que 7 ans ont passé... je suis déjà curieuse de lire la suite et m'attriste déjà de la fin qui s'approche.

Je joins en terminant une carte de la campagne napoléonienne... incroyable quand même comme atrocité. L'image est trop grosse, à droite ça continue jusqu'à Moscou...

Très intéresaante cette carte, Catherine. Un de mes arrières............grands-pères a participé à cette campagne de Russie et a tenu un journal. Difficile à lire, parce que le graphisme diffère de celui que nous avons l'habitude d'utiliser, mais je vais essayer de le déchiffrer maintenant. Sinon, j'avais regardé les portraits de certains militaires pour m'ensouvenir, j'ai tendance à les mélanger. En revanche, j'ai voulu voir ce qui pouvait susciter cette admiration amoureuse de Nicolas...

La fin est très philisophique, je veux me faire une tête là-dessus avant de laisser mes impressions finales. Très contente de la tournure de sa pensée qui va plus loin que la pensée magique religieuse, et j'en suis très contente donc. J'ai peut-être lu rapidement la fin à cause d'où je pensais que Tolstoï nous emmenait... ça vaudrait peut-être la peine que je retourne lire quelques pages.

Ces jeunes nobles russes semblent plus préoccupé à se faire valoir qu'à adopter une stratégie militaire

Merci Catherine pour cette carte qui m'a permis de suivre la bataille d'Austerlitz. La relation qu'en fait Tolstoï laisse rêveur sur le comportement des miltaires russes... Retour à Moscou et reprise de la vie de salon comme si rien n'avait changé après cette défaite. La fin d'un monde?

Je comprends maintenant davantage son propos, son fatalisme et son débat sur la liberté. Je dois avouer que je n'aime pas trop ce débat, ayant besoin de mon sentiment de liberté pour que la vie en vaille la peine... je suis bien consciente des grandes influences qui me gouvernent, mais de là à conclure sur l'absence de libre-arbitre (ou, comme il le dit, en proportion infiniment petite)... mais la théorie vaut la peine d'être lue, et je vais certainement approfondir les lectures à ce sujet pour me faire une tête. Mais je trouve cela profondément déprimant comme théorie...

Mais tout de même, quel livre!