Ernest HEMINGWAY - Pour qui sonne le glas

Pour qui sonne le glas d'Ernest Hemingway



L'histoire se situe dans la montagne Castillane durant la guerre d'Espagne. Robert Jordan, jeune professeur Américain et spécialiste en explosif, s'est engagé avec les Républicains Espagnols contre les fascistes de Franco.
Sa mission est de faire sauter un pont à un moment bien précis. Pour cela, il est aidé de Pilar, une femme chef autoritaire, de Pablo un ancien guérillero, de Maria, jeune femme naïve avec qui il aura une liaison...

Hemingway travaille ses personnages en profondeur. Il nous fait une étude extrêmement précise de chacun d'eux même pour les personnages secondaires. En fait, ce roman parle de la guerre, des rapports que les hommes et les femmes peuvent ressentir entre eux et où en sort le meilleur comme le pire.
Le récit de la prise de la petite ville par les rebelles raconté par Pilar et la description des exactions commises est à la limite du soutenable. Hemingway nous fait un sacré plaidoyer contre la guerre et ses atrocités.
C'est aussi un récit sur le dépassement de soi. Jusqu'où peut on aller pour son idéal, pour ses convictions ?
Un très beau roman plein d'intensité.

Ma note : 4.5/5

Pour qui sonne le glas

Note : 4/5

Le résumé a déjà été fait ci-dessus

Critique : j'ai beaucoup aimé cette lecture. Hemingway nous emmène en pleine guerre d'Espagne, du coté des républicains, guerre dont je ne savais pas grand chose avant ça. Ayant lui même rejoint les républicains en tant que journaliste de guerre, le propos n'en est que plus marquant. Le style d'Hemingway est parfait. Il décrit parfaitement les horreurs de cette guerre civile, notamment à travers le personnage de Maria. Comme pour l'Adieu aux armes, c'est surtout un réquisitoire contre l’absurdité et les horreurs de la guerre. C'est aussi une histoire d'individus, qui vont au bout d'eux mêmes et également, une belle histoire d'amour passionnelle entre deux âmes tourmentées prises dans un engrenage. Chaque personnage, même les moins importants, est développé comme il se doit. Il y a tout de même quelques longueurs dans l'histoire, les vrais moments d'action n'arrivant que dans la dernière partie du livre, le reste étant consacré essentiellement à la préparation de Robert. Malgré tout, on se laisse emporter dans l'histoire et cela m'a permis d'apprendre pleins de choses sur ce conflit. Un très beau moment de littérature.

Le résumé a déjà été fait donc je ne vais pas le reprendre. Pour ce qui est de la critique, ce roman est un gros coup de coeur. D'habitude les romans concernant la guerre ne sont pas mes lectures préférées, loin de là, mais dans celui-ci Hemingway montre des aspects de la guerre dont les romanciers ne parlent pas forcément. Ici en effet pas de bataille permanente ni de grande stratégie mais juste la description des hommes qui font la guerre sans forcément être des soldats mais parce-qu'ils croient en la cause et qui se retrouvent pendant des jours et des jours à préparer une action précise (ici un pont à détruire). Ce "travail" est celui de Robert Jordan, et pour le préparer et le réaliser il doit collaborer avec d'autres guerriers, des hommes, des femmes, des gitans, tous d'horizons différents et qui se retrouvent chacun unis par la même cause mais lourds de leurs histoires personnelles et de leurs cultures différentes. Face à ce mélange et à la guerre, chaque homme se trouve ramené à sa condition de simple être humain avec, certes, son sens du devoir et ses idées, mais aussi ses peurs, ses doutes et ses superstitions. Un très beau roman!

5/5