Nahal TAJADOD (Iran)
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Nahal TAJADOD (Iran)
Nahal Tajadod est une femme de lettres iranienne d’expression française.
Née le 25 février 1960 à Téhéran, Nahal Tajadod est issue d’une famille d’érudits iraniens. En 1977, elle vient en France et étudie le chinois à l’Institut national des langues et civilisations orientales et rédige une thèse sur Mani, fondateur du manichéisme. Elle est une spécialiste du bouddhisme, du christianisme en Iran, et du poète perse Rûmî.
Elle a publié, entre autres, Mani, le Bouddha de lumière en 1990, Légende de la Perse ancienne et Les porteurs de Lumière en 1993, Le dernier album des miracles - Chroniques d’une famille persane en 1995, A l’est du Christ. Vie et mort des chrétiens dans la Chine des Tang, VIIème-IXème siècle en 2000, Roumi le brûlé en 2004, Sur les pas de Rûmi en 2006, Passeport à l’iranienne en 2007, Debout sur la terre en 2010 et a traduit du persan les recueils de poèmes suivants : Le livre de Chams de Tabriz de Mawlânâ Djalal al-Din Rumi en 1993, Avec le vent en 2002 et Un loup aux aguets en 2008 d’Abbas Kiarostami. De culture française, docteur en chinois, elle pratique les trois systèmes d’écriture lui permettant de travailler notamment aux rapports historiques entre la Perse et la Chine.
Elle a reçu la Grande médaille de la Francophonie en 2007.
Source : Demandez le programmeNée le 25 février 1960 à Téhéran, Nahal Tajadod est issue d’une famille d’érudits iraniens. En 1977, elle vient en France et étudie le chinois à l’Institut national des langues et civilisations orientales et rédige une thèse sur Mani, fondateur du manichéisme. Elle est une spécialiste du bouddhisme, du christianisme en Iran, et du poète perse Rûmî.
Elle a publié, entre autres, Mani, le Bouddha de lumière en 1990, Légende de la Perse ancienne et Les porteurs de Lumière en 1993, Le dernier album des miracles - Chroniques d’une famille persane en 1995, A l’est du Christ. Vie et mort des chrétiens dans la Chine des Tang, VIIème-IXème siècle en 2000, Roumi le brûlé en 2004, Sur les pas de Rûmi en 2006, Passeport à l’iranienne en 2007, Debout sur la terre en 2010 et a traduit du persan les recueils de poèmes suivants : Le livre de Chams de Tabriz de Mawlânâ Djalal al-Din Rumi en 1993, Avec le vent en 2002 et Un loup aux aguets en 2008 d’Abbas Kiarostami. De culture française, docteur en chinois, elle pratique les trois systèmes d’écriture lui permettant de travailler notamment aux rapports historiques entre la Perse et la Chine.
Elle a reçu la Grande médaille de la Francophonie en 2007.
Re: Nahal TAJADOD (Iran)
Elle joue - Nahal Tajadod
(Albin Michel, 2012, 375 p.)
(Albin Michel, 2012, 375 p.)
Ce roman est le récit d'un dialogue, celui de deux Iraniennes, deux femmes ayant vécu deux expériences très différentes. La première est une actrice qui n'a vécu que sous le régime de la République islamique. La seconde, qui recueille les propos est écrivain et n'a plus de lien avec l'Iran depuis trente ans, période où elle a quitté le pays. Elle s'est installée en France et n'a pour seul souvenir que ceux de ses parents et grands-parents qui vivaient en pays libre, celui d'avant le régime.
Sheyda Shayan, elle, vit sous contrainte, entourée de parents libertaires mais dont le régime dicte la loi. Elle apprend le piano, côtoie les garçons - pour cela elle se coupe les cheveux et se travestit en Amir -, et s'essaie au cinéma, en tournant en Iran. Plus tard un producteur hollywoodien souhaite l'avoir pour son prochain film et c'est un choix terrible que celui qu'elle a à faire. Doit-elle filer vers cette terre "dépravée" ou doit-elle rester fidèle au régime et ne pas franchir les frontières?
Il y a beaucoup de choses intéressantes dans le roman notamment du fait de la forme qui permet la confidence mais aussi un échange fructueux plein d'empathie de part et d'autre. Il y a l'histoire dans l'histoire avec des personnages féminins extrêmement indépendants et conscients de leur époque. Sheyda, l'actrice, est un personnage inspiré d'une personne réelle. Quant à son interlocutrice, écrivain, c'est l'auteur elle-même qui se met en scène à travers sa propre expérience, elle si éloignée géographiquement et chronologiquement à sa patrie de naissance.
Le livre est ponctué d'anecdotes, de références et met en lumière ce qu'a changé la révolution de 1979 en Iran. Bien loin d'avoir été une avancée, le nouvel Iran a été beaucoup plus restrictif notamment concernant les femmes qui ont dû mettre le voile, qui n'ont plus pu aller au stade ou sortir tout à fait librement. Un vrai bond en arrière qui paraît être un lieu commun pour Sheyda, elle qui n'a connu que l'Iran du Shah. Pour Nahal c'est bien différent puisque la confrontation met en lumière un pays qu'elle ne reconnait plus.
Voilà un livre en miroir qui permet, grâce aux deux voix, de construire l'histoire d'un pays tout à la fois dur, lointain et plein de contrastes. Le titre quant à lui renvoie non seulement au métier de Sheyda mais aussi à son obligation de "jouer" au quotidien, c'est-à-dire de (dis)simuler ce qui a lieu aussi, au sein même du foyer. Ça a été une réelle prise de conscience pour moi !
Elle continue : "Une femme et un homme ne doivent pas se toucher et, bien évidemment, pas se caresser. Se frapper, oui. Ça, c'est permis. Dans une scène de bagarre, mes bras se frottaient au corps de mon partenaire. Ils n'y ont vu aucun inconvénient. Mais ils ont interdit le film à cause du manteau que portait le personnage principal et qui rappelait trop la tenue des religieux. "
Retenons bien : les hommes et les femmes ne doivent pas se toucher. En Iran, tout le monde connaît cette loi.
Mais en Occident, un des soucis majeurs des cinéastes iraniens est de veiller à ne pas se faire embrasser sur les tapis rouges par une actrice ou une quelconque responsable. (p. 235)
Sheyda Shayan, elle, vit sous contrainte, entourée de parents libertaires mais dont le régime dicte la loi. Elle apprend le piano, côtoie les garçons - pour cela elle se coupe les cheveux et se travestit en Amir -, et s'essaie au cinéma, en tournant en Iran. Plus tard un producteur hollywoodien souhaite l'avoir pour son prochain film et c'est un choix terrible que celui qu'elle a à faire. Doit-elle filer vers cette terre "dépravée" ou doit-elle rester fidèle au régime et ne pas franchir les frontières?
Il y a beaucoup de choses intéressantes dans le roman notamment du fait de la forme qui permet la confidence mais aussi un échange fructueux plein d'empathie de part et d'autre. Il y a l'histoire dans l'histoire avec des personnages féminins extrêmement indépendants et conscients de leur époque. Sheyda, l'actrice, est un personnage inspiré d'une personne réelle. Quant à son interlocutrice, écrivain, c'est l'auteur elle-même qui se met en scène à travers sa propre expérience, elle si éloignée géographiquement et chronologiquement à sa patrie de naissance.
Le livre est ponctué d'anecdotes, de références et met en lumière ce qu'a changé la révolution de 1979 en Iran. Bien loin d'avoir été une avancée, le nouvel Iran a été beaucoup plus restrictif notamment concernant les femmes qui ont dû mettre le voile, qui n'ont plus pu aller au stade ou sortir tout à fait librement. Un vrai bond en arrière qui paraît être un lieu commun pour Sheyda, elle qui n'a connu que l'Iran du Shah. Pour Nahal c'est bien différent puisque la confrontation met en lumière un pays qu'elle ne reconnait plus.
Voilà un livre en miroir qui permet, grâce aux deux voix, de construire l'histoire d'un pays tout à la fois dur, lointain et plein de contrastes. Le titre quant à lui renvoie non seulement au métier de Sheyda mais aussi à son obligation de "jouer" au quotidien, c'est-à-dire de (dis)simuler ce qui a lieu aussi, au sein même du foyer. Ça a été une réelle prise de conscience pour moi !
Elle continue : "Une femme et un homme ne doivent pas se toucher et, bien évidemment, pas se caresser. Se frapper, oui. Ça, c'est permis. Dans une scène de bagarre, mes bras se frottaient au corps de mon partenaire. Ils n'y ont vu aucun inconvénient. Mais ils ont interdit le film à cause du manteau que portait le personnage principal et qui rappelait trop la tenue des religieux. "
Retenons bien : les hommes et les femmes ne doivent pas se toucher. En Iran, tout le monde connaît cette loi.
Mais en Occident, un des soucis majeurs des cinéastes iraniens est de veiller à ne pas se faire embrasser sur les tapis rouges par une actrice ou une quelconque responsable. (p. 235)
4/5
Re: Nahal TAJADOD (Iran)
Ce livre semble fort intéressant, Aurore. Je le note!
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Awara- Nombre de messages : 7159
Age : 79
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Date d'inscription : 03/01/2011
Re: Nahal TAJADOD (Iran)
Elle joue
Ce roman bien construit permet au lecteur de mieux comprendre l’Iran. Avec habilité Nahal Tajadod avec deux voix, la sienne et celle d’une jeune actrice exilée pour son refus de porter le voile pendant le tournage d’un film, l’une l’Iran d’autrefois et l’autre n’ayant connu d’autre régime que celui de la République Islamique. Dans ce roman on imagine les changements survenus dans ce pays depuis la Révolution de 1979, telle que l’application stricte de la soi-disant règle religieuse qui s’applique surtout aux femmes. et aux arts quels qu’ils soient.. On peut aussi imaginer que c’est tout un monde qui sépare les deux femmes. J’ai apprécié le passage ou Sheyda prend l’allure d’un garçon en se rasant les cheveux, s’habillant comme eux pour pouvoir jouer au foot, courir ou se promener en toute liberté, faisant l’effrontée sans que jamais personne ne la persécute, car ce qu’on lit est principalement la vie de cette jeune fille née sous le pouvoir des mollahs. L’auteur prend souvent la parole, ce roman n’étant pas une biographie mais comme elle dit si bien : C’est en fréquentant Zheyda qu’elle a pu, avec des mots, mettre une vie sur sa perception de l’Iran d’aujourd’hui. Un roman complexe ou l’on perçoit l’évolution des personnages secondaires, le Bahaïnisme dont je ne connaissais rien et dont le code moral est basé sur les dix Commandements. Que dire encore ? Que j’aurais aimé en apprendre davantage, bien que roman soit déjà complet mais à notre époque tous ces interdits m’ont laissée mal à l’aise pour toutes ces femmes qui subissent encore de tels restrictions punissables de prisons ou de tortures. Un gros coup de cœur bien mérité. 5/5
Ce roman bien construit permet au lecteur de mieux comprendre l’Iran. Avec habilité Nahal Tajadod avec deux voix, la sienne et celle d’une jeune actrice exilée pour son refus de porter le voile pendant le tournage d’un film, l’une l’Iran d’autrefois et l’autre n’ayant connu d’autre régime que celui de la République Islamique. Dans ce roman on imagine les changements survenus dans ce pays depuis la Révolution de 1979, telle que l’application stricte de la soi-disant règle religieuse qui s’applique surtout aux femmes. et aux arts quels qu’ils soient.. On peut aussi imaginer que c’est tout un monde qui sépare les deux femmes. J’ai apprécié le passage ou Sheyda prend l’allure d’un garçon en se rasant les cheveux, s’habillant comme eux pour pouvoir jouer au foot, courir ou se promener en toute liberté, faisant l’effrontée sans que jamais personne ne la persécute, car ce qu’on lit est principalement la vie de cette jeune fille née sous le pouvoir des mollahs. L’auteur prend souvent la parole, ce roman n’étant pas une biographie mais comme elle dit si bien : C’est en fréquentant Zheyda qu’elle a pu, avec des mots, mettre une vie sur sa perception de l’Iran d’aujourd’hui. Un roman complexe ou l’on perçoit l’évolution des personnages secondaires, le Bahaïnisme dont je ne connaissais rien et dont le code moral est basé sur les dix Commandements. Que dire encore ? Que j’aurais aimé en apprendre davantage, bien que roman soit déjà complet mais à notre époque tous ces interdits m’ont laissée mal à l’aise pour toutes ces femmes qui subissent encore de tels restrictions punissables de prisons ou de tortures. Un gros coup de cœur bien mérité. 5/5
lalyre- Nombre de messages : 5806
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Location : Belgique
Date d'inscription : 01/03/2009
Re: Nahal TAJADOD (Iran)
J' ai vue Nahal Tajadod présenter son livre à la T.V. et ce que vous dites, Aurore et Lalyre, donne vraiment envie de lire Elle joue
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Awara- Nombre de messages : 7159
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Date d'inscription : 03/01/2011
Re: Nahal TAJADOD (Iran)
Oui, moi aussi!
De plus, je pense que je n'ai jamais rien lu de ce pays... Ce sera certainement une découverte très intéressante!
De plus, je pense que je n'ai jamais rien lu de ce pays... Ce sera certainement une découverte très intéressante!
Mandarine- Nombre de messages : 3347
Age : 38
Date d'inscription : 10/03/2010
Re: Nahal TAJADOD (Iran)
Lisez-le, je pense que vous ne serai pas déçus
Moi aussi, je l'ai vue à la télé, c'est ce qui m'a donné l'envie de " Elle joue
Moi aussi, je l'ai vue à la télé, c'est ce qui m'a donné l'envie de " Elle joue
lalyre- Nombre de messages : 5806
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Date d'inscription : 01/03/2009
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