Théodore MONOD - Méharées et Le chercheur d'absolu
2 participants
Le club des rats de biblio-net :: Lectures communes à la une :: Auteurs du quadrimestre :: Mai 2014 - Théodore MONOD
Page 1 sur 1
Théodore MONOD - Méharées et Le chercheur d'absolu
Tout d'abord merci pour cette excellente idée d'avoir choisi Théodore Monod. J'avais ces deux livres dans ma pal depuis un moment et je ne connaissais pas du tout cet homme.
Une très belle rencontre d'écrivain et d'être humain.
J'ai commencé par "Méharées" que j'ai trouvé un peu décousu et dans lequel j'ai eu du mal à me glisser malgré une écriture profonde, poétique et une belle découverte du désert du Sahara. Il faut dire que Monod m'était inconnu.
Avec la première partie de "Le chercheur d'absolu" j'ai fait la connaissance d'un grand humaniste. A travers ses voyages dans le désert, Monod découvre l'essentiel matériel qui lui ouvre la porte sur l'essentiel tout court. Cette lecture m'a perturbée aussi car les comportements actuels de l'homme vis à vis de la planète ne poussent pas à l'optimisme. Pourtant, il ne sert à rien de pratiquer la politique de l'autruche et seul un véritable retournement de chacun de nous peut éviter la catastrophe écologique et humaine.
La deuxième partie du livre s'intitule "Textes de combats". Il s'agit de conférences données par Monod à Radio Dakar pendant la deuxième guerre mondiale. Outre son regard aiguisé et juste sur la situation de l'époque, ces textes sonnent aussi comme une prophétie de notre propre époque.
L'une des choses les plus importantes pour Monod est l'éducation des enfants au respect de soi et des autres, source de leurs comportements d'adultes en charge du monde de demain.
Je vous cite un extrait :
" ..........pourquoi ne pas imaginer que tous les enfants trouveront un jour, encarté dans leur manuel d'histoire nationale, un fascicule identique d'un bout à l'autre du monde et qui leur dirait que leur pays n'est pas seul au monde, que s'il a son rôle spécial à jouer et des qualités particulières à faire valoir au bénéfice de l'ensemble, il n'est pas fatalement le peuple supérieur à tous les autres, et ne possède pas nécessairement la prééminence dans tous les domaines ? Ces pages salutaires et neuves rappelleraient au petit Hollandais l'existence d'un art polynésien, au petit Sénégalais celle d'une grande civilisation au Pérou précolombien, au petit Français celle de saints bouddhistes ou musulmans pouvant sans peine supporter la comparaison avec ceux de sa propre Eglise, au petit Arabe celle de beaucoup d'autres livres sacrés, au petit Allemand celle de toute une série de Juifs illustres, au petit Anglais celle de bien des hommes de couleur ayant, sur la voie du progrès spirituel, largement distancé la plupart de ses compatriotes. Il y aurait, naturellement, des images, de belles images. Et au contact de ce fascicule, contrepoids nécessaire aux fanatismes si vivaces du clan ou de la secte, l'enfant, le Jaune, le Noir ou le Blanc, apprendrait peut-être un peu de tolérance, d'esprit de justice, de lucidité, d'idéal fraternel."
La différence reconnue mais reconnue comme une richesse. Antidote bienvenu au discours ambiant......
Une très belle rencontre d'écrivain et d'être humain.
J'ai commencé par "Méharées" que j'ai trouvé un peu décousu et dans lequel j'ai eu du mal à me glisser malgré une écriture profonde, poétique et une belle découverte du désert du Sahara. Il faut dire que Monod m'était inconnu.
Avec la première partie de "Le chercheur d'absolu" j'ai fait la connaissance d'un grand humaniste. A travers ses voyages dans le désert, Monod découvre l'essentiel matériel qui lui ouvre la porte sur l'essentiel tout court. Cette lecture m'a perturbée aussi car les comportements actuels de l'homme vis à vis de la planète ne poussent pas à l'optimisme. Pourtant, il ne sert à rien de pratiquer la politique de l'autruche et seul un véritable retournement de chacun de nous peut éviter la catastrophe écologique et humaine.
La deuxième partie du livre s'intitule "Textes de combats". Il s'agit de conférences données par Monod à Radio Dakar pendant la deuxième guerre mondiale. Outre son regard aiguisé et juste sur la situation de l'époque, ces textes sonnent aussi comme une prophétie de notre propre époque.
L'une des choses les plus importantes pour Monod est l'éducation des enfants au respect de soi et des autres, source de leurs comportements d'adultes en charge du monde de demain.
Je vous cite un extrait :
" ..........pourquoi ne pas imaginer que tous les enfants trouveront un jour, encarté dans leur manuel d'histoire nationale, un fascicule identique d'un bout à l'autre du monde et qui leur dirait que leur pays n'est pas seul au monde, que s'il a son rôle spécial à jouer et des qualités particulières à faire valoir au bénéfice de l'ensemble, il n'est pas fatalement le peuple supérieur à tous les autres, et ne possède pas nécessairement la prééminence dans tous les domaines ? Ces pages salutaires et neuves rappelleraient au petit Hollandais l'existence d'un art polynésien, au petit Sénégalais celle d'une grande civilisation au Pérou précolombien, au petit Français celle de saints bouddhistes ou musulmans pouvant sans peine supporter la comparaison avec ceux de sa propre Eglise, au petit Arabe celle de beaucoup d'autres livres sacrés, au petit Allemand celle de toute une série de Juifs illustres, au petit Anglais celle de bien des hommes de couleur ayant, sur la voie du progrès spirituel, largement distancé la plupart de ses compatriotes. Il y aurait, naturellement, des images, de belles images. Et au contact de ce fascicule, contrepoids nécessaire aux fanatismes si vivaces du clan ou de la secte, l'enfant, le Jaune, le Noir ou le Blanc, apprendrait peut-être un peu de tolérance, d'esprit de justice, de lucidité, d'idéal fraternel."
La différence reconnue mais reconnue comme une richesse. Antidote bienvenu au discours ambiant......
majeanne- Nombre de messages : 276
Age : 63
Location : le Grand Sud
Date d'inscription : 02/11/2009
Re : Méharées et Le chercheur d'absolu
Très belle citation, Majeanne. Oui, si un jour un tel fascicule était inséré dans les livres, la vie serait plus belle pour tout le monde.
Franillon- Nombre de messages : 1676
Age : 89
Location : MONTMARTIN-SUR-MER (Manche)
Date d'inscription : 09/03/2009
Re: Théodore MONOD - Méharées et Le chercheur d'absolu
C'est sûr Franillon !
En attendant, on peut en parler autour de nous et remplacer le discours ambiant par de belles espérances
En attendant, on peut en parler autour de nous et remplacer le discours ambiant par de belles espérances
majeanne- Nombre de messages : 276
Age : 63
Location : le Grand Sud
Date d'inscription : 02/11/2009
Sujets similaires
» Théodore MONOD - Méharées, Explorations au vrai Sahara
» Théodore MONOD - "Maxence au désert"
» Théodore MONOD - "Le fer de Dieu"
» Théodore MONOD -"L'hippopotame et le philosophe"
» Théodore MONOD - MAJABAT AL-KOUBRA
» Théodore MONOD - "Maxence au désert"
» Théodore MONOD - "Le fer de Dieu"
» Théodore MONOD -"L'hippopotame et le philosophe"
» Théodore MONOD - MAJABAT AL-KOUBRA
Le club des rats de biblio-net :: Lectures communes à la une :: Auteurs du quadrimestre :: Mai 2014 - Théodore MONOD
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous pouvez répondre aux sujets dans ce forum
|
|