Hakan GÜNDAY (Turquie)

Né à Rhodes en 1976, Hakan Günday a trente-huit ans.
Il vit à Istanbul.

Francophone pour avoir suivi son père diplomate à Bruxelles et y avoir fait ses études, il s’est passionné pour Voyage au bout de la nuit de Céline, qui a beaucoup influencé son écriture et son regard sur le monde.

Hakan Günday est l’auteur de huit romans. Son livre Kinyas et Kayra, publié en 2000, est considéré comme le premier roman underground en Turquie. Son premier livre traduit en français, D’un extrême l’autre (Galaade, 2013) a reçu le prix du meilleur roman de l’année 2011 en Turquie. Finaliste du Prix Lorientales 2015, Ziyan (Galaade, 2014) a reçu le Prix France-Turquie 2014. Auteur de best-sellers en Turquie, Hakan Günday représente désormais la littérature turque à l’international.

Présentation et photographie des Éditions Galaade

Encore de Hakan Günday
Galaade Éditions / 384 pages


Encore est l’ histoire d’ un jeune garçon turque vivant sur les rives de la mer Égée, Gazâ, il a 9 ans à peine lorsque débute ce roman.
C’est encore un enfant et pourtant il va commencer à aider son père dans son travail, son boulot à lui passeur ou plutôt gardien, « gardien de marchandise » comme ils en parlent.
C’est chez eux qu’aboutissent ces hommes, ses femmes et ses enfants en transitent vers une vie meilleur. Pour quelques jours ou quelques heures Gazâ est chargé des repas, de la distribution d’eau, des médicaments, de la surveillance.
Un jour il sera, involontairement, à l’ origine du décès de Cuma un jeune homme afghan, le seul à lui avoir accordé un peu d’attention.
Cette mort va le hanter, il conservera toujours sur lui la petite grenouille en papier qu’ il lui avait offert.
En grandissant, il s’ennuie et se met à étudier les relations dominants/ dominés qui régissent les rapports entre ses êtres humains « parqués dans la grande cuve ». Peu à peu il se mu en tortionnaire.

C’est un roman coup de poing, extrêmement fort, Hakan Günday pousse jusqu’ au bout sa réflexion et bouscule sans cesse le lecteur.
On regarde sidéré, écoeuré ce petit garçon, drôle, vif, brillant, seul, en un mot attachant grandir et se transformer en un individu abjecte, hanté par les horreurs qu’ il a vécu et  celles qu’ il a fait subir à d’autres.  
Tout est noir dans cette histoire, l’espoir est très peu présent quand finalement il apparaît  ce n’est que pour faire sombrer un peu plus Gazâ vers la folie.
C’est une lecture ardue, certaines parties sont un peu longues et moins intéressantes, inégales. L' histoire est par moment passionnante à d'autres il devient bien plus difficile de la trouver crédible
Malgré tout elle demeure une lecture marquante qui me restera très longtemps en mémoire.

Vidéo de l'auteur présentant son ouvrage pour la Librairie Mollat