August Van KAGENEK (Allemagne)

Fils de famille noble, il est officier de panzer pendant la seconde guerre mondiale. En 1995, il devient correspondant pour Die Welt. Il publiera plusieurs livres sur son expérience de la guerre.

Examen de conscience : nous étions vaincus mais nous nous croyons innocents

L’auteur a été soldat dans la Wermacht pendant la Seconde guerre mondiale. Longtemps en Allemagne on considérait que la Wermacht était innocente des crimes nazis, que l’armée était totalement distincte des forces SS. L’auteur part de son expérience : à trois occasions sur le front de l’est, il a été témoin de scènes qui pouvaient lui faire comprendre l’horreur commise par les SS. Il extrapole alors que parmi tous les soldats, au nombre d’exactions commises, très peu de soldats peuvent vraiment avoir la conscience blanche, mais défini aussi le contexte de la guerre et de la société sous les Nazis. Il cite aussi des travaux d’historiens des dernières décennies qui montrent que le haut commandement était au moins en partie au courant du génocide.
 
J’ai aimé que le livre parte d’une expérience personnelle. Mais l’auteur raconte l’évolution de sa perception du rôle de la Wermacht dans la guerre comme la mentalité de son pays a évolué. Ceci n’est toutefois pas révolutionnaire, car les études qu’il cite datent de plusieurs décennies, ces faits et réflexions m’étaient déjà connus. De plus, dans l’avant dernier chapitre, il discute des racines du mal : il revient sur les faits qui ont conduit Hitler au pouvoir, à partir du traité de Versailles. Nous sommes alors loin de l’expérience personnelle…et de l’originalité, car ceci a déjà été écrit maintes et maintes fois. Ce livre date de quelques années, ce qui peut expliquer cela, mais personnellement il n’a aujourd’hui pas rajouté grand chose à ma compréhension ou connaissance du sujet.
 
2,5/5

RR