Amy LIPTROT (Royaume Uni)

Amy Liptrot est née en 1986 dans les îles Orcades, un archipel situé au nord de l’Ecosse, à la même latitude qu’Oslo et St Petersbourg. Elle est la lauréate du Pen Ackerley Prize et du Wainwright Prize. L’Ecart, son premier roman, a paru aux éditions Globe en 2018.

L’ÉCART :
POCKET - 394 pages.

    Dans l’oubli hypnotique des nuits londoniennes, une jeune femme noie sa solitude grâce à l’alcool. Mais au bout de dix ans de fêtes tristes, dix ans d’excès, dix ans perdus, elle est épuisée. Après un cure de désintoxication plus réussie, elle retourne sur son île natale, au sein de l’archipel des Orcades isolé au nord de l’Ecosse. Elle échange la bouteille assassine pour la Thermos de café, la contemplation de la faune interlope pour celle des étoiles et des nuages. Elle se découvre assoiffée de grand large, de grand air, de grande beauté...

    Elle voulait quitter son pays natal pour vivre la « vraie vie », elle y est revenue pour guérir et revivre : c’est autobiographique et c’est le récit de son combat contre l’alcoolisme et de sa résurrection par une fusion avec la nature écossaise.

    Les cent premières pages finissent par devenir un peu longues mais elles semblent essentielles pour comprendre toute la suite du livre qui pour moi a été un régal. Abandonnant Londres et ses excès qui la tentent trop et la tuent à petit feu, Amy rentre chez elle dans la ferme familiale : dans un premier temps, elle reconstruit tout un mur de pierres, puis engagée par la société royale des oiseaux, elle s’installe dans l’île de Papay (70 habitants) pour recenser le « roi caille », un oiseau en voie d’extinction. Et sa vie est désormais une vie de contemplation et d’ immersion dans la nature : longues promenades, bains de mer, observation des nuages, des étoiles, des aurores boréales,de la flore, de la faune.... L’auteure a choisi l’écart pour échapper à la tentation de l’alcool,  l’écart c’est aussi cette bande de terres aux confins des terres cultivables, laissée plus ou moins en friches, où vivent les animaux domestiques et sauvages de l’ïle : s’éloigner de la civilisation pour guérir.

  C’est bien écrit, c’est lumineux, j’ai beaucoup aimé.

5/5