T.E. LAWRENCE (Grande-Bretagne)
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T.E. LAWRENCE (Grande-Bretagne)
géromino Dim 02 Mai 2021, 21:49
Thomas Edward Lawrence est né au Pays de Galles le 16 aout 1888. Son père (Chapman), d'origine irlandaise, abandonne sa femme et ses quatre filles et s'installe avec sa gouvernante avec qui il aura cinq fils (Thomas Edward sera le deuxième). Les Lawrence finissent par se poser à Oxford en 1896. A l'école, Thomas Edward est un brillant élève; il se passionne pour le Moyen-Age, voyage en France et en Syrie. En 1910, et pendant quatre ans, il va participer à un chantier de fouilles archéologiques en Mésopotamie, où il acquerra de solides connaissances de la langue arabe. Lorsque la guerre éclate, il est incorporé (octobre 1914) comme sous-lieutenant au service cartographique, puis muté au Caire au service des Renseignements militaires.
En 1916 il produit un rapport sur la possibilité de s'appuyer sur les tribus arabes, afin de combattre l'Empire Ottoman (qui occupe alors toute la contrée arabe). Son initiative est prise au sérieux. Dans un premier temps, il lui sera confié le statut d'officier de liaison auprès de l'Emir Fayçal. Puis ayant gagné la confiance de ce dernier, Lawrence devient une sorte d'instructeur militaire qui va oeuvrer à rallier les multiples (et souvent ennemies) tribus arabes. Le but étant d'apporter, par des opérations de harcèlement ou de sabotage, une aide significative aux offensives alliées -principalement anglaises- dans leur lutte contre la Turquie.
Lawrence a raconté cette épopée guerrière dans son livre Les sept piliers de la sagesse, qui lui-même a donné lieu en 1962 au célèbre film de David Lean: Lawrence d'Arabie.
Il décède le 19 mai 1935 des suites d'un accident de moto.
Présentation inspirée du site très documenté Jesuismort.com
En 1916 il produit un rapport sur la possibilité de s'appuyer sur les tribus arabes, afin de combattre l'Empire Ottoman (qui occupe alors toute la contrée arabe). Son initiative est prise au sérieux. Dans un premier temps, il lui sera confié le statut d'officier de liaison auprès de l'Emir Fayçal. Puis ayant gagné la confiance de ce dernier, Lawrence devient une sorte d'instructeur militaire qui va oeuvrer à rallier les multiples (et souvent ennemies) tribus arabes. Le but étant d'apporter, par des opérations de harcèlement ou de sabotage, une aide significative aux offensives alliées -principalement anglaises- dans leur lutte contre la Turquie.
Lawrence a raconté cette épopée guerrière dans son livre Les sept piliers de la sagesse, qui lui-même a donné lieu en 1962 au célèbre film de David Lean: Lawrence d'Arabie.
Il décède le 19 mai 1935 des suites d'un accident de moto.
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Re: T.E. LAWRENCE (Grande-Bretagne)
géromino Jeu 06 Mai 2021, 00:25
"Les sept piliers de la sagesse" Petite Bibliothèque Payot 2002 900 pages
Le cadre historique: la Turquie alliée de l'Allemagne exerce son autorité sur l'ensemble des territoires arabes, de l'actuelle Syrie jusqu'au Yémen, incluant la Palestine, la Mésopotamie et toute la péninsule arabe. Les anglais tiennent des forces en Egypte et attendent le moment propice pour menacer l'Empire ottoman par le Sinaï. Stratégiquement, les anglais (et les français, qui ne sont pas très loin) ont besoin de l'appui de forces arabes pour les aider de l'intérieur de l'Arabie. Le capitaine T.E. Lawrence est désigné comme officier de liaison auprès d'Hussein, Chérif de la Mecque, afin de coordonner la révolte arabe naissante. Ce sera finalement avec Fayçal, le fils d'Hussein, que Lawrence parviendra à s'entendre. Leur association va donner des résultats inespérés. Leur premier exploit militaire est celui de la prise d'Akaba, le verrou sur la Mer Rouge, qui ouvre les portes de l'offensive anglaise sur la péninsule arabe. A partir de ce moment, les troupes turques ne cesseront de reculer.
Un fossé sépare le soldat anglais, militairement structuré, mais hautain et arrogant; et le bédouin arabe, rebelle à toute discipline, traditionnellement sujet aux règlements de compte sanguinaires, méfiant envers les étrangers et possédant par dessus tout un orgueil démesuré! Mais Lawrence saura gagner la confiance des chefs et des combattants arabes. Il adopte leur tenue, s'entretient avec eux dans leur langue et sait se faire respecter. De plus il partage avec eux la dure existence de guérilla à travers le désert, subissant le froid, la faim et la soif et le danger des coups de force contre l'ennemi. La prise d'Akaba (juillet 1917) le désigne devant ses supérieurs comme le meneur de la révolte arabe. Sous ses conseils, les troupes rebelles vont exercer des actions de harcèlement, des sabotages de voies ferrées, des attaques de gares, de garnisons, etc... mettant à mal les défenses militaires turques et permettant aux troupes alliées de remporter des batailles importantes sur les armées ottomanes bientôt complètement submergées.
Les succès s'enchaînent et la victoire des alliés ne fait plus guère de doute. Pourtant Lawrence remâche son amertume. Lui qui s'est dévoué de toute son âme au succès de la cause arabe, sait pertinemment que les anglais ont leurré les chefs arabes. Des accords secrets sur la répartition de territoires entre les grandes et ambitieuses puissances ont été signés bien avant les premiers soubresauts de la révolte arabe: à la fin de la guerre, la France et l'Angleterre en tête se partageront le Moyen-Orient. Lawrence savait, mais n'avait pas le choix que de jouer ce double jeu... Le sentiment détestable d'avoir trahi ses amis arabes ne le quitte pas.
J'avais en tête les images grandioses du film de David Lean (avec Peter O'Toole et Omar Sharif), Lawrence d'Arabie. Un film qui me paraît avoir pris quelques libertés par rapport au récit de T.E. Lawrence. Sans doute pour les besoins du scénario, mais je ne m'y suis pas complètement retrouvé (quel est ce personnage joué par Omar Sharif, par exemple? La prise d'Akaba ne reflète pas du tout la réalité du récit! Et plusieurs autres approximations du même ordre).
Lawrence raconte avec une infinité de détails son épopée autant guerrière qu'aventureuse. Il y met un lyrisme époustouflant digne des plus grands romanciers, raconte avec comme souci principal une narration haletante et minutieuse des événements, nous en met plein la vue avec ses images de désert envoûtantes (et parfois lassantes, à force!). Il sait très bien mettre en relief les caractères de chaque tribu arabe, ce qui permet de nous faire une idée de la multiplicité des familles, des clans, des ethnies, de leurs différences culturelles ou traditionnelles, de leurs conflits internes issus de la nuit des temps, et de la complexité qu'il y a à vouloir les rassembler sous une même bannière.
Un point important est le sérieux avec lequel Lawrence explique le passé complexe de cette partie du monde. Cela permet de beaucoup mieux comprendre les enchevêtrements historiques et leurs conséquences, jusqu'aux répercussions actuelles sur la situation politique de ces pays.
C'est un bien long récit, il faut avouer. Mais un récit magnifique.
Note: 4/5
Le cadre historique: la Turquie alliée de l'Allemagne exerce son autorité sur l'ensemble des territoires arabes, de l'actuelle Syrie jusqu'au Yémen, incluant la Palestine, la Mésopotamie et toute la péninsule arabe. Les anglais tiennent des forces en Egypte et attendent le moment propice pour menacer l'Empire ottoman par le Sinaï. Stratégiquement, les anglais (et les français, qui ne sont pas très loin) ont besoin de l'appui de forces arabes pour les aider de l'intérieur de l'Arabie. Le capitaine T.E. Lawrence est désigné comme officier de liaison auprès d'Hussein, Chérif de la Mecque, afin de coordonner la révolte arabe naissante. Ce sera finalement avec Fayçal, le fils d'Hussein, que Lawrence parviendra à s'entendre. Leur association va donner des résultats inespérés. Leur premier exploit militaire est celui de la prise d'Akaba, le verrou sur la Mer Rouge, qui ouvre les portes de l'offensive anglaise sur la péninsule arabe. A partir de ce moment, les troupes turques ne cesseront de reculer.
Un fossé sépare le soldat anglais, militairement structuré, mais hautain et arrogant; et le bédouin arabe, rebelle à toute discipline, traditionnellement sujet aux règlements de compte sanguinaires, méfiant envers les étrangers et possédant par dessus tout un orgueil démesuré! Mais Lawrence saura gagner la confiance des chefs et des combattants arabes. Il adopte leur tenue, s'entretient avec eux dans leur langue et sait se faire respecter. De plus il partage avec eux la dure existence de guérilla à travers le désert, subissant le froid, la faim et la soif et le danger des coups de force contre l'ennemi. La prise d'Akaba (juillet 1917) le désigne devant ses supérieurs comme le meneur de la révolte arabe. Sous ses conseils, les troupes rebelles vont exercer des actions de harcèlement, des sabotages de voies ferrées, des attaques de gares, de garnisons, etc... mettant à mal les défenses militaires turques et permettant aux troupes alliées de remporter des batailles importantes sur les armées ottomanes bientôt complètement submergées.
Les succès s'enchaînent et la victoire des alliés ne fait plus guère de doute. Pourtant Lawrence remâche son amertume. Lui qui s'est dévoué de toute son âme au succès de la cause arabe, sait pertinemment que les anglais ont leurré les chefs arabes. Des accords secrets sur la répartition de territoires entre les grandes et ambitieuses puissances ont été signés bien avant les premiers soubresauts de la révolte arabe: à la fin de la guerre, la France et l'Angleterre en tête se partageront le Moyen-Orient. Lawrence savait, mais n'avait pas le choix que de jouer ce double jeu... Le sentiment détestable d'avoir trahi ses amis arabes ne le quitte pas.
J'avais en tête les images grandioses du film de David Lean (avec Peter O'Toole et Omar Sharif), Lawrence d'Arabie. Un film qui me paraît avoir pris quelques libertés par rapport au récit de T.E. Lawrence. Sans doute pour les besoins du scénario, mais je ne m'y suis pas complètement retrouvé (quel est ce personnage joué par Omar Sharif, par exemple? La prise d'Akaba ne reflète pas du tout la réalité du récit! Et plusieurs autres approximations du même ordre).
Lawrence raconte avec une infinité de détails son épopée autant guerrière qu'aventureuse. Il y met un lyrisme époustouflant digne des plus grands romanciers, raconte avec comme souci principal une narration haletante et minutieuse des événements, nous en met plein la vue avec ses images de désert envoûtantes (et parfois lassantes, à force!). Il sait très bien mettre en relief les caractères de chaque tribu arabe, ce qui permet de nous faire une idée de la multiplicité des familles, des clans, des ethnies, de leurs différences culturelles ou traditionnelles, de leurs conflits internes issus de la nuit des temps, et de la complexité qu'il y a à vouloir les rassembler sous une même bannière.
Un point important est le sérieux avec lequel Lawrence explique le passé complexe de cette partie du monde. Cela permet de beaucoup mieux comprendre les enchevêtrements historiques et leurs conséquences, jusqu'aux répercussions actuelles sur la situation politique de ces pays.
C'est un bien long récit, il faut avouer. Mais un récit magnifique.
Note: 4/5
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