Pierre BOILEAU (France)

kalainka Ven 4 Mar 2022 - 15:33

AUTEUR

Pierre Boileau est un auteur de roman policier né à Paris en 1906. Féru de bandes dessinées durant son adolescence, il consacrera une partie de ses loisirs, une fois atteint l’âge adulte, à écrire des contes et des nouvelles policières qui paraitront dans différents magazines.

Ses deux premiers romans « La pierre qui tremble » et « La promenade de minuit » sont édités en 1934. En 1938 il obtient le Prix du roman d’aventures (Attribué par un jury qui comprend entre autres : Pierre Mac Orlan, Francis Carco, Joseph Kessel…) pour « Le repos de Bacchus » sur le thème policier de la chambre close et où apparaît pour la troisième fois son détective privé André Brunel.

D’autres romans suivront dont l’époustouflant « Six crimes sans assassin » qui accumule les mystères autour du thème de la chambre close.
En 1948 au cours du dîner de remise du Prix du Roman d’Aventures, qu’il avait lui-même obtenu dix ans auparavant, Boileau fait la connaissance du nouveau lauréat Pierre Ayraud dit Thomas Narcejac. De cette rencontre débutera leur association, d’abord sous le pseudonyme d’Alain Bouccarèje puis sous le patronyme de Boileau-Narcejac. En principe c’est Boileau qui invente l’histoire et Narcejac qui écrit.

Cette coopération verra naître une quarantaine de romans dont la plupart seront portés à l’écran : « Maléfices » d’Henri Decoin, « Sueurs froides » d’Alfred Hitchcock, « Les Diaboliques » d’Henri-Georges Clouzot dont une nouvelle version « Diabolique » sera tournée en 1996 avec Sharon Stone et Isabelle Adjani, etc.

Le duo contribuera à de nombreux scénarios de films, tant au cinéma qu’à la télévision, tirés de leurs propres romans et nouvelles ou d’après d’autres auteurs. Ils élaboreront également des scénarios originaux comme « Pleins feux sur l’assassin » de Georges Franju.

Pour les adolescents ils créeront un jeune détective de 15 ans nommé « Sans Atout » qui s’illustrera dans une dizaine de récits et reprendront dans cinq romans les aventures d’Arsène Lupin. Outre leurs romans, ils publieront plusieurs essais théoriques et historiques sur le genre policier dont, en 1986, « Tandem ou 35 ans de suspense » dans lequel ils analyseront leur propre travail d’écriture.

Pierre Boileau décèdera en 1989, Thomas Narcejac, né en 1908, disparaitra en 1998.

"LE REPOS DE BACCHUS"
Librairie des Champs-Elysées (Le Masque)
157 pages

4/5

RÉSUMÉ

Le gardien qui accompagnait l’unique visiteur de la galerie de peintures dans le château du comte de Moncelles est assommé par cet inconnu. Surpris alors qu’il vient de commettre son forfait le bandit est bientôt maîtrisé après une brève course poursuite. On constate que le tableau « Le repos de Bacchus » de Léonard de Vinci a disparu de la galerie. Pourtant le malfaiteur avait les mains vides. Les recherches demeurent vaines et l’inconnu reste muet. Premier mystère.

Quelques jours plus tard, un autre inconnu est aperçu dans le parc, s’enfuyant les bras chargés d’un paquet correspondant aux dimensions du tableau. Sur le point d’être rejoint il disparaît pour se retrouver comme par enchantement de l’autre côté des grilles infranchissables du château et se fond dans la nuit. Deuxième mystère.

Pour couronner le tout, le véhicule de police qui transportait le meurtrier, du Palais de Justice à la prison, s’évapore alors que des témoins ont vu le fourgon se diriger vers l’établissement pénitentiaire et que le véhicule a même klaxonné pour que le portier lui ouvre les portes. Troisième mystère.

La police comme la Justice y perdent leur latin. Le détective André Brunel, appelé en renfort, parviendra-t-il à résoudre ces trois énigmes ?

MON AVIS

Les apparences de crimes ou de situations impossibles ont beaucoup varié au fils des ans et de l’imagination fertile de leurs concepteurs. Un des premiers d’entre eux, Edgar Poe, confrontait déjà en 1841 son détective, Dupin, à un mystère de chambre close dans « Double assassinat dans la rue Morgue ». D’autres après lui ont fait assaut d’imagination pour séduire leurs lecteurs à l’image de Gaston Leroux et de son héros Rouletabille dans « Le mystère de la chambre jaune ».

Certes, le cadre du mystère peut varier, la chambre close n’est pas l’unique lieu du drame, ce peut être une voiture, un avion, un train, un scaphandre, un téléphérique, sur une plage déserte ou une étendue couverte de neige immaculée. L’énigme peut même atteindre à l’invraisemblable comme, par exemple, dans la nouvelle « Une chute qui n’en finit pas » d’Edward Hoch dans laquelle un homme se suicide en se jetant du vingt et unième étage d’un immeuble pour ne s’écraser au sol que quatre heures plus tard. Le tour de force des écrivains est cependant d’apporter toujours une solution cohérente à leurs énigmes.

De nombreux auteurs ont touché à ce genre et fait preuve d’inventivité dans l’exposé et la résolution des problèmes posés aux lecteurs. Pour n’en citer que quelques-uns : John Dickson Carr (un des plus prolifique), Edward Hoch, Arthur Porges, Van Dine, Noël Vindry, Ellery Queen, Bill Pronzini, John Suter, Clayton Rawson, Martin Méroy, Christiana Brand, Paul Halter, etc.

Bien qu’écrit il y a plus de quatre-vingt ans « Le repos de Bacchus » de Pierre Boileau se laisse lire encore avec plaisir. Le déroulé des énigmes et leurs explications finales passionnent par leur force et leur simplicité. Bravo l’artiste !

Dkois Ven 4 Mar 2022 - 17:36

Jolie présentation Kalainka. Cela donne envie d'en savoir plus sur cet auteur et son univers, bien particulier semble-t-il ?

Pierre BOILEAU (France)

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Re: Pierre BOILEAU (France)