KIM Yu-kyeong (Corée du Nord)
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KIM Yu-kyeong (Corée du Nord)
géromino Sam 12 Mar 2022 - 21:51
Kim Yu-kyeong est une romancière nord-coréenne, membre du Comité central de la Fédération des auteurs de Chosun avant de fuir le pays pour la Corée du Sud dans les années 2000. Elle garde aujourd’hui encore sa véritable identité secrète, par crainte de nuire aux membres de sa famille restés au Nord.
En avril 2012, elle publie son premier roman, Cheongchun Yeonga (non traduit), en Corée du Sud. Le Camp de l’Humiliation, paru en février 2016, est son deuxième roman.
Puisé aux éditions Picquier
En avril 2012, elle publie son premier roman, Cheongchun Yeonga (non traduit), en Corée du Sud. Le Camp de l’Humiliation, paru en février 2016, est son deuxième roman.
Puisé aux éditions Picquier
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Re: KIM Yu-kyeong (Corée du Nord)
géromino Mer 16 Mar 2022 - 12:30
"Le camp de l'humiliation" Picquier poche 2021 471 pages
Les premières lignes du 4e de couverture: "Quelque part en Corée du Nord, un camion roule dans la nuit. Son chargement: un jeune journaliste et sa famille, jetés à l'arrière sans ménagement. Leur destination: un camp de prisonniers politiques enserré dans les montagnes...
Wonho et sa femme Su-ryeon (ainsi que la mère de Wonho) ne sauront jamais exactement la raison de leur arrestation et leur internement en camp. Ils vont connaître la faim, les coups, l'épuisement physique, mais peut-être plus encore, ils souffriront du mépris et de l'humiliation au quotidien. Ils sont ennemis du peuple et comme tels, n'ont plus de droits citoyens ni même de valeur humaine.
Min-kyu, un des officiers du camp, tombe des nues en reconnaissant Su-ryeon; il en était secrètement amoureux quand elle jouait dans l'Orchestre Symphonique de Pyongyang. Il va user de son statut de chef du camp pour lui obtenir un poste de comptable et ainsi la protéger le plus discètement possible. Bien malgré elle, elle doit néanmoins se plier à la volonté de son "admirateur" qui lui impose des rencontres nocturnes; c'est à ce prix que, elle, son mari et sa belle-mère se voient bénéficier de substantiels apports en nourriture. Su-ryeon tombe enceinte...
Ce livre est une plongée aux enfers. Je passe sur les atrocités, les brutalités, le lot d'horreurs au quotidien infligés aux détenus: ce qui se passe dans le camp est à vous retourner le coeur. C'est aussi un témoignage sur l'état d'un pays au bord de l'effondrement, qui ne tient que par la terreur pyramidale de son organisation. On s'en rend très bien compte, dans la partie consacrée à l'évasion (là, j'en dis trop...), de l'état de survie dans lequel doit faire face la population: le plus gros de l'activité des gens est consacré à chercher de quoi se nourrir: on ne cherche pas du travail, on cherche de quoi manger!
Sur ce qui se passe dans un pays aussi hermétiquement fermé que l'est celui de la Corée du Nord, ce témoignage est d'une grande importance. Personne n'est dupe des agissements d'une dictature qui broie effroyablement son peuple. Mais le découvrir par une lecture comme celle-ci est absolument sidérant!
Bémol: le ton général du livre est assez linéaire, sans grand relief. On ressent nettement que l'autrice a voulu romancer son témoignage. On oscille donc entre les deux: la froide réalité du témoignage, sans l'agrément du roman. Vous me direz, le propos n'est de toute façon pas à l'amusement.
Note: 3,5/5
Les premières lignes du 4e de couverture: "Quelque part en Corée du Nord, un camion roule dans la nuit. Son chargement: un jeune journaliste et sa famille, jetés à l'arrière sans ménagement. Leur destination: un camp de prisonniers politiques enserré dans les montagnes...
Wonho et sa femme Su-ryeon (ainsi que la mère de Wonho) ne sauront jamais exactement la raison de leur arrestation et leur internement en camp. Ils vont connaître la faim, les coups, l'épuisement physique, mais peut-être plus encore, ils souffriront du mépris et de l'humiliation au quotidien. Ils sont ennemis du peuple et comme tels, n'ont plus de droits citoyens ni même de valeur humaine.
Min-kyu, un des officiers du camp, tombe des nues en reconnaissant Su-ryeon; il en était secrètement amoureux quand elle jouait dans l'Orchestre Symphonique de Pyongyang. Il va user de son statut de chef du camp pour lui obtenir un poste de comptable et ainsi la protéger le plus discètement possible. Bien malgré elle, elle doit néanmoins se plier à la volonté de son "admirateur" qui lui impose des rencontres nocturnes; c'est à ce prix que, elle, son mari et sa belle-mère se voient bénéficier de substantiels apports en nourriture. Su-ryeon tombe enceinte...
Ce livre est une plongée aux enfers. Je passe sur les atrocités, les brutalités, le lot d'horreurs au quotidien infligés aux détenus: ce qui se passe dans le camp est à vous retourner le coeur. C'est aussi un témoignage sur l'état d'un pays au bord de l'effondrement, qui ne tient que par la terreur pyramidale de son organisation. On s'en rend très bien compte, dans la partie consacrée à l'évasion (là, j'en dis trop...), de l'état de survie dans lequel doit faire face la population: le plus gros de l'activité des gens est consacré à chercher de quoi se nourrir: on ne cherche pas du travail, on cherche de quoi manger!
Sur ce qui se passe dans un pays aussi hermétiquement fermé que l'est celui de la Corée du Nord, ce témoignage est d'une grande importance. Personne n'est dupe des agissements d'une dictature qui broie effroyablement son peuple. Mais le découvrir par une lecture comme celle-ci est absolument sidérant!
Bémol: le ton général du livre est assez linéaire, sans grand relief. On ressent nettement que l'autrice a voulu romancer son témoignage. On oscille donc entre les deux: la froide réalité du témoignage, sans l'agrément du roman. Vous me direz, le propos n'est de toute façon pas à l'amusement.
Note: 3,5/5
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