Kevin LAMBERT (Canada)

Kevin LAMBERT



Bibliographie (source Babelio) :

Kevin Lambert est un écrivain québécois, né en 1992 à Chicoutimi, Québec.

Il est diplômé au département de Littératures de langue française de l'Université de Montréal avec une maîtrise en création littéraire et il y poursuit son doctorat en création littéraire. Il a travaillé notamment sur le processus créateur dans l’œuvre de Victor-Lévy Beaulieu.
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En mars 2017, il publie son premier roman, Tu aimeras ce que as tué. En 2018, lors de la rentrée littéraire québécoise, Kevin Lambert publie son deuxième roman, Querelle de Roberval aux éditions Héliotrope. Ce roman est publié en France en août 2019 sous le titre Querelle aux éditions Le Nouvel Attila.

En France, Querelle obtient le Prix Sade 2019 (ex-æquo avec Christophe Siébert) ; le roman est également finaliste pour le prix littéraire du Monde, finaliste pour le Grand prix du livre de Montréal et a été sélectionné pour le prix Wepler et pour le prix Médicis.

Kevin Lambert est également impliqué dans la scène littéraire québécoise et est libraire à la librairie "Le Port de tête" à Montréal.

Querelle



Quatrième de couverture : Une grève éclate dans une scierie du Lac St Jean, dans le nord canadien. Derrière une apparente solidarité ouvrière, l’ennui et la dureté de la lutte, que seules rompent les nuits dans les bowlings et karaokés, révèlent les intérêts plus personnels de chacun.
Parmi ces ouvriers, il y a Querelle, magnifique colosse venu de la capitale, et Jézabel, issue d’une lignée rebelle de mère en fille. Doux et charnels, ces héros incarnent la liberté, la jouissance et la joie sauvages, hors des lois du marché et de l’aliénation familiale ou sexuelle.
Au gré des sabotages, des duels et des ivresses, la colère s’empare des grévistes et les événements se conjuguent dans un conflit généralisé aux allures de vengeance sociale.

Mon avis : il m'est bien difficile de rédiger un avis sur ce roman. Pour tout dire, je ne sais pas si j'ai aimé ou non ce livre. La lecture m'a été difficile car elle m'a rendue très mal à l'aise (beaucoup de violence, de sexe, et une montée en puissance de l'horreur quasiment insoutenable sur la fin), alors même que j'étais incapable de lâcher le roman...

J'ai été happée par cette histoire de combat syndical, teintée de questions sociales et identitaires. En revanche, je n'ai pas réussi à comprendre s'il y avait un parallèle à faire entre cette histoire et celle de Querelle, jeune homme gay fraîchement débarqué dans cette petite ville québécoise et qui réveille par sa seule aura les instincts les plus primaires. Ne pas saisir les intentions de l'auteur est peut-être ce qui m'a le plus dérangée finalement à la lecture de ce roman.

Un texte inclassable, une écriture brute et violente. Je conseille vraiment aux âmes sensibles de s'abstenir.
Un OVNI littéraire qui ne s'oublie pas, alors même qu'on aimerait l'oublier.

Ma note : 2,75/5

Salut Pistoufle, ce livre est dans ma LAL, et ton commentaire mitigé me fascine et va le faire remonter. Mme RR l'avait lu et aussi recommandé...avec un bémol. (Tu vas peut-être aimer).

Au Québec, le titre est plutôt Querelle de Roberval (le nom de la ville du Lac-St-Jean qui est ici très connue). Et il y aurait eu quelques autres adaptations, mais ça semble léger. Voici un extrait d'un article


Outre l’adaptation du titre, quelques références trop québécoises et potentiellement confondantes pour le lecteur français ont été gommées ou remplacées par des équivalences. Un « scab » devient ici un « jaune ». Un « compte conjoint », un « compte commun ».
Ces légers compromis n’ont pas choqué l’auteur, qui a d’ailleurs pleinement collaboré, du moment que les ajustements « ne trahissaient pas le texte ». Pour le reste, que les inquiets se rassurent : Querelle n’a rien perdu de sa québécitude. Et encore moins de ses indiscutables qualités littéraires.
Article de La Presse

Querelle de Roberval

Querelle est un beau jeune homme homosexuel de Montréal qui monte au Lac-St-Jean (à Roberval) et décroche un employé dans une petite scierie. Le travail y est bientôt interrompu par une grève, mais qui profite aux patrons car ils peuvent écouler leurs stocks tout en économisant les salaires. Mais Querelle a aussi un aura de sexualité forte, il attire tous les jeunes du coin et même ses vieux collègues hétéros sont excités lorsqu’il raconte ses aventures. Le conflit s’envenime et devient violent : café à l’eau de javel, vandalisme, bombes incendiaires et agressions physiques. Les tensions sexuelles et de classes montent en parallèle.
 
C’est une lecture « fascin-horreur ». Comme Pistoufle, j’étais d’abord fasciné par le récit et le personnage christique comme dans le film Théorème, mais ce n’est pas tant la sexualité brute que la violence qui m’a fait décrocher en cours de lecture et j’avais hâte de lâcher le livre. La violence devient tel qu’on tombe plutôt dans un film de genre qu’un récit crédible, en particulier au Québec où les conflits sociaux sont rarement violents. (Par exemple je suivais les nouvelles de France il y a quelques années et j’étais surpris que des grévistes occupent souvent illégalement leurs entreprises et retiennent prisonniers la haute direction…sans que l’unité tactique intervienne et sans qu’il en semble y avoir trop de conséquences. Ici la police interviendrait rapidement et les accusations de méfaits criminels et séquestration entraineraient beaucoup de prison). Le style reflète aussi beaucoup le « parlé québécois » des classes ouvrières, des mots anglais intégrés. Je devais parfois répéter certains à haute voix pour trouver ce qu’il voulait écrire. Les étrangers pourront être décontenancé par certaines tournures ou expressions. Par exemple un « souite de skidoo », c’est un ensemble de neige. Souite vient de suit en anglais, et skidoo est la principale marque de motoneige, mot presque devenu un nom commun.
 
Ce livre a beaucoup fait parler de lui ici. Peut-être qu’on était content de retrouver un genre et style souvent américain mais dans une réalité québécoise, et surtout en région. Moi je ne suis pas convaincu que je vais m’essayer avec un autre de ses livres. Ma note est donc une moyenne entre l’enthousiasme du début et le décrochage de la fin.
 
3/5

RR

Nos avis se rejoignent RR !
Et ce livre continue de me hanter...