Pierre JOURDE (France)

De : lalyre7032 Envoyé : 23/02/2008 18:58
Pierre Jourde - Le Thibet sans peine Gallimard 2008
118 P.

En réalité,il ne s'agit pas tout à fait du Thibet,mais du Zanskar qui fait partie de ces pays ou il y a plus de montées que de descentes.Ainsi commence le récit,le narrateur qui va entreprendre un long périple qui sera le troisième de ce genre,accompagné de Thierry et de deux compagnons de rencontre vont souffrir du froid car ils ne sont guère équipés.Ayant fait un premier voyage au mois de juillet,il faisait beau mais fin mai est encore la période des neiges à 5.000 m d'altitude,lorsque le ciel est noir ,que la neige est là,qu'ils ont peiné toute la journée,qu'on n'aperçoit de toutes parts que des pentes verticales,la montée est rude.Ils arrivent à Bohu située sur les bords du Bagrax,un lac qui occupe le centre du Tukestan oriental,ce lac qu'on imagine noirâtre et fangeux,c'est un trou noir planètaire.Mais nous dit le narrateur,il ne sait si ils sont là à cause du goût de l'exploit,de la vantardise puisqu'il vient dans les parages pour la troisième fois,cela doit être une attirance profonde pour les hauteurs.Ils prennent le train à New-Delhi ,après le train,à Jammu,il faut encore prendre un autocar qui gravit difficilement les contreforts de l'Himalaya,enfin à 2000 m.voici le Cachemire et prendre la route de Ladakh,ou certaines rues sont parcourues par d'impressionnants soldats Sikh.la terre ferme autour du lac est occupée par des parcs remplis de roses odorantes,tandis que des hommes vêtus de tuniques immaculéesmurmurent des madrigaux à des beautés en saris.Difficile de quitter ce paradis,ils embarquent dans un camion,ils rencontrent des pélerins hindouistes qui se rendent au sanctuaire des grottes d'Amarnath.Et partout la débauche des montagnes,de toutes les couleurs,une orgie spectaculaire,à ne plus savoir ou regarder.Au pied de la passe de Rohtang à 4.000 m,ils devront se débrouiller,des routes aux pentes hallucinantes.pour atteindre la lamaserie,il doivent traverser un torrent ,une passerelle sans main courante avec des branches qui la soutiennent mais ils réussiront à passer,non sans angoisse.Ils vont faire un sejour à la lamaserie,dans un décor grandiose qui donne une idée de ce que pourrait être une version du paradis..

Mon avis : Un livre à faire frémir,qui donne le vertige,qui donne envie de se trouver dans ces montagnes si bien décrites.Mon résumé est inspiré par certains passages du récit ,il va de soi que certaines expressions ne sont pas de moi.Mais j'ai eu très envie de vous faire partager ce voyage que je termine avec un grand coup de coeur....5/5
Lalyre

Le Tibet sans peine


Présentation de l'éditeur



À trois reprises, Pierre Jourde est allé parcourir les pistes du
Zanskar, vallée désertique de l'Himalaya, à quatre mille mètres
d'altitude. Le Tibet sans peine raconte ces longs périples sous forme
d'une épopée cocasse, décrivant les tourments, les émerveillements et
les ridicules de jeunes banlieusards occidentaux livrés à une nature
démesurée. Traverser des glaciers avec un équipement de promeneur
estival nécessite autant d'inconscience que de ténacité. À la
description des paysages sublimes et de l'hospitalité des Tibétains
répond celle du progressif délabrement du voyageur et de ses compagnons
dans la dureté de l'épreuve. Un régal de lecture, une introduction
espiègle à ces pays qui comportent " plus de montées que de descentes,
contrairement par exemple à l'île de Ré ".

Mon avis :
Voici les récits de voyage de Pierre Jourde dans les années 80 lors de sa jeunesse dans le Zanskar où il séjourna à trois reprises.
Que l'on soit ou non féru de cette région du monde, le style de l'auteur est un régal. Il sait nous faire partager sans ennui, les moments de joies, les moments d'angoisses, les rencontres, les paysages splendides traversés, les conditions extrêmes, la gentillesse des tibétains qui leur offrent gite et couvert alors qu'eux même n'ont rien... Bref ce récit est passionnant, Pierre Jourde reste très humble. Je suis très admirative de ses voyages, de son courage, de son inconscience aussi ! Il utilise l'humour, il ponctue son récit d'anecdotes amusantes, cocasses, de souvenirs d'enfance aussi.
Par exemple, la traversée du Zoji La en camion jaune est impressionnante, j'ai adoré ce moment. Il y a plus de 1000m à la verticale entre le lieu où ils se trouvent et le fond du ravin ponctué de petites taches jaunes...( des camions tombés...), les virages en épingle, les pneus qui patinent, le camion qui n'en peut plus, ils reculent... les panneaux routiers qui ponctuent la route sont " ralentissez: il reste des places au ciel" , " mieux vaut tard que jamais", "la mort pose ses mains glacées sur les rois de la vitesse".

Le récit est ponctué de quelques photos prises lors de son dernier voyage.

Comme le dit Lalyre, un livre qui donne envie de partir avec eux pour un nouveau voyage inoubliable.
Merci à Louvaluna pour ce swap

ma note : 5/5

Petitemartine, je suis très contente d'apprendre que tu as apprécié le style de Pierre Jourde. Merci pour cette critique pleine d'enthousiasme !

La cantatrice avariée de Pierre Jourde
(L'esprit des péninsules, 260 pages)




Note : 1.5/5

Louvaluna, même si je n'ai pas aimé celui-ci, j'ai quand même bien envie de lire Le tibet sans peine. Je lui laisse une deuxième chance !

Shan_Ze, tu peux aussi essayer un tout petit livre édité tout récemment chez Les Allusifs : La Présence (86 pages). Mais Le Tibet sans peine, que je n'ai pas encore lu, semble avoir l'avantage d'être drôle. La Présence est plutôt une bonne introduction au ton que l'on retrouve dans Pays perdu. Et puis, c'est un bon entraînement avant de s'attaquer à ce qui devrait sortir en septembre de l'année prochaine, un gros pavé de 800 pages paraît-il !

Je dois absolument découvrir concrètement l'oeuvre de Pierre Jourde ! Objectif pour 2012 !!

Ysla, ton enthousiasme me fait plaisir !

Et puis, au pire, je peux soutenir moralement les lecteurs s'asseyant à Pierre Jourde.

Ce n'est pas un auteur facile, j'en conviens, mais le contenu est si intéressant qu'il vaut vraiment la peine de tenter de dépasser cette difficulté.

Quant à moi, je ferais bien de m'atteler à criquer ce que j'ai déjà lu de lui... voilà ma difficulté.