Larry WATSON (Etats-Unis)

De : cuné (Message d'origine) Envoyé : 2006-01-04 08:55
Montana 1948
10-18 Domaine Etranger 210 p.
Traduit de l'anglais (USA) par Bertrand Péguillan

David, 52 ans, nous raconte l'été de ses 12 ans, à Mercer County, Montana. Sa nurse indienne tombe malade, et refuse obstinément d'être soignée par l'oncle Franck. En découvrant pourquoi, David perdra ses illusions sur la nature humaine, mais sera aussi perdu quant à savoir qu'en penser, et surtout, que faire ?...

C'est une parfaite histoire que nous conte Larry Watson; sans excès, avec pudeur mais précision, on partage les pensées d'un petit solitaire de 12 ans, qui découvre les perversions adultes, les relations familiales compliquées, le racisme envers les Indiens, la douleur de l'exil...
Chaque mot est pesé, chaque image évoquée est aussi nette qu'un film derrière l'écran de nos yeux de lecteur, c'est bluffant de talent, c'est simple, et ciselé.
Une découverte !

5/5


De : Sahkti1 Envoyé : 2007-03-10 16:54
Larry WATSON, Montana 1948

Un coup de foudre, une révélation que ce "Montana 1948" de Larry Watson.
Une sombre histoire de famille, des faits de harcèlement et d'attouchements sexuels sur des femmes indiennes, un scandale à étouffer car dans la famille Hayden, on est shérif de père en fils. Mais voilà, la conscience est là et à un moment, on ne peut plus lutter contre elle. Déchirement entre deux frères, menaces, fin des illusions, tout le récit se déroule entre quelques protagonistes et nous est livré à travers le regard d'un jeune garçon, David, qui observe son monde et le voit s'écrouler. Ses parents prennent un autre visage et l'étonnent (beaucoup de finesse et de justesse chez Larry Watson pour écrire les impressions d'un jeune garçon face à sa famille et ses propres envies de liberté), il découvre avec froideur le véritable visage de la perversité humaine, il apprend ce qu'est le poids d'une famille puissante et celui du silence des victimes.

C'est un récit assez dur mais le mode narratif employé par l'auteur le rend fluide, passionnant, jamais étouffant. Il y a de l'espace derrière tout cela, que ce soit dans la tête du jeune David ou dans les horizons qu'il décrit. La beauté du décor cotoie la gravité du propos, les deux se mêlent pour aborder le racisme, le viol, le meurtre, les classes sociales, la vie dans des coins paumés, la tradition familiale... Au milieu de l'universalité du propos se dégage une intimité assez troublante, envoûtante, qui s'empare du lecteur et ne le lâche pas, même en refermant le livre. (4,5/5)


De : lalyre7032 Envoyé : 2007-05-12 14:36
Montana 1948 Larry Watson 10/18
Challenge 209 P.

David nous raconte l'été 1948 à Montana,à cette époque,il avait 12 ans mais il se rappelle très bien ce qu'il a vécu avec sa famille.Son père est shérif,son oncle Franck est médecin et chacun sait qu'il passe ses fantasmes sur les petites indiennes qui viennent à ses consultations.Lorsque la nurse indienne de David tombe malade,elle refuse la visite de Franck,personne ne comprend mais elle devra se soumettre allant très mal.et c'est à partir de là que des événements dramatiques vont se déclencher.Marie qui étaient presque guérie meurt soudainement et voila le shérif contraint d'enquêter et de suspecter son frère Franck et c'est un choix terrible qui s'impose à lui,partagé entre la justice et l'amour fraternelle.Et pour David ce sera la découverte des perversions des adultes avec des relations familiales compliquées.
C'est encore une découverte pour moi que cet auteur,il traite avec simplicité des thèmes tels que le racisme,la douleur de l'exil,les relations familiales et la justice. 4,5/5

Lalyre


De : Chantal5500 Envoyé : 2008-01-24 13:31
MONTANA 1948 :
Editions JC Lattes - 210 pages.

1948 : l'été des douze ans de David Hayden, fils du shériff de Brenton, une bourgade du Nord Montana, été où la maladie puis la mort de sa nounou indienne, va "casser" son enfance, et où il va entrer dans le monde des adultes : son père et sa mère, droits et loyaux, qui vont essayer de le tenir loin du drame sans y parvenir (un enfant curieux peut tout entendre quand il le veut et tout comprendre), son oncle Franck le héros de guerre devenu médecin (et quel médecin !), le grand-père propriétaire terrien et ex-shériff au caractère trempé et aux idées archaïques et racistes....

A travers un récit sans temps mort où le lecteur est happé par une histoire riche servie par une écriture simple mais percutante, de multiples thèmes sont traités : la vie dans une petite bourgade perdue du Montana, les tensions familiales, le racisme envers les indiens et la domination brutale d'un peuple sur un autre acculé au silence, la difficulté de faire un choix entre une vérité cruelle qui détruit une famille et un mensonge qui cautionne la violence et le racisme mais apporte la tranquillité.

J'ai lu ce livre très vite sans pouvoir le lâcher. Une belle réussite !

4,5/5


De : zeta-b Envoyé : 2008-02-22 09:33
Montana 1948 - 10/18 - 4/5

David Hayden a douze ans en 1948. Il vit dans une petite ville du Montana entourée d’une famille exemplaire qu’il aime et qu’il respecte.

Exemplaire en apparence tout du moins puisqu’au cours de cette fin d’été David va apprendre sur son entourage tout ce qu’il n’aurait jamais voulu savoir.

Je me suis indignée de plus en plus fort (silencieusement, puisque je n’avais personne pour partager ce sentiment de révolte) au cours de cette lecture. Après quelques pages consacrées à cet enfant, à son existence préservée et choyée on apprend peu à peu qui sont vraiment les Hayden et ce n’est pas joli, joli.

Ils sont assez imbuvables ces Hayden, le grand-père qui a magouillé pour être shérif presque à vie, son fils préféré Franck, médecin « dévoué » auprès de la communauté indienne, l’autre fils Wesley, père de David, qui a repris la charge de faire régner la loi, leurs épouses, belles, effacées, confinées en bigoterie. C’est l’Amérique où le Far-West a laissé son empreinte : le port d’armes est de rigueur, même chez les enfants, les indiens parqués dans des réserves sont encore considérés comme des sous-hommes, si on est blanc riche, influent, on peut en toute impunité y transgresser les lois.

Il faut que soit enfreint le commandement suprême pour que, enfin, la conscience d’un des membres de cette famille s’éveille. Au milieu du drame David, partagé entre l’amour et la haine. Quarante ans plus tard il se souvient de l’ambivalence de ses sentiments.

Je pense que je vais acheter la suite « justice ». Parce que dans "Montana 1948", la justice est ce qui manque le plus.


De : zeta-b Envoyé : 2008-05-29 16:37
Sonja à la fenêtre - 10/18 domaine étranger

Le malheur a frappé chez Henry et Sonja House, le malheur le plus atroce qui soit : la mort de leur petit garçon. Pour ce couple qui s’aimait et à qui la vie souriait c’est l’arrêt brutal de l’espérance et de ce qui le soudait. Par la brèche ainsi créée, la malchance va continuer à s’engouffrer. Sonja accepte alors de poser nue pour un peintre, leur voisin, pour l’argent que cela rapporte principalement mais aussi pour être regardée avec une passion infaillible, comme son mari ne la regarde plus.

Il y avait dans ce roman tout pour qu’il me déplaise : une histoire dramatique, des héros dont certains sont assez antipathiques (la personnalité du peintre m’a hérissée tout au long de ma lecture), pourtant je l’ai lu sans que mon intérêt se relâche.

Il y a une grande subtilité dans l’analyse des événements et des caractères, de l’empathie pour le drame que vivent ces jeunes gens. Il y a aussi de l’humour et une description parfaite de la société rurale dans les années 50/60.

Des situations drôles malgré elles, des dialogues ironiques, font que l’on sourit parfois au détour d’une page dépeignant un moment tragique. C’est aussi tellement représentatif du peu de droit qu’avaient les femmes à disposer d’elles-mêmes comme elles l’entendaient.

A la fin, il est étonnant de constater combien Larry Watson arrive à nous faire aimer et comprendre ses personnages malheureux, pitoyables dans leurs actions, égarés par une douleur palpable.

Un bon livre, tout simplement - 4,5/5


De : Mousseliine Envoyé : 2008-08-30 10:21
Montana 1948
(10/18, 1998, 209 pages)

L'été 1948 à Bentrock dans le Nord Est du Montana. Loin de tout. Une région hostile, des herbes, du sable. La famille Hayden est respectée dans la région. Le grand-père a beaucoup d'argent. Frank, le premier fils, est médecin. Wesley le second est shérif comme son père avant lui. Cet été David, le fils de Wesley, a 12 ans.

L'auteur traite de la perte de l'innocence, de ses illusions... pour David. Sa famille n'est pas ce qu'il croyait être. C'est la vie dans une région si reculée, si sauvage et Larry Watson nous fait très bien ressentir cette vie. Mépris, préjugés, racisme finalement envers les Indiens. Et surtout les relations familiales... père-fils, entre frères.

Et le dilemne... la justice ou la famille?

On est tenu par le suspense et on pourrait très bien lire ce petit roman d'un bout à l'autre sans s'arrêter mais je me suis sentie souvent mal à l'aise et je devais alors sortir de mon bouquin. Chapeau à Larry Watson, car son écriture simple mais percutante, sa façon de raconter les choses ne peut être mieux approprié à l'histoire.

Extraits :

"Il m'arrivait de pouvoir rester assis pendant une heure sur un rocher, au bord de la rivière, sans souhaiter d'autre conversation que le murmure régulier de l'eau. J'étais sans aucun doute un enfant introverti, mais plus encore, j'éprouvais hors de la société une plénitude qu'il m'était absolument impossible de ressentir en son sein."

"Cependant, ce que j'entendis annonçait une telle rupture dans nos existences, un tel abîme séparant désormais ce que nous étions de ce que nous ne serions plus jamais, qu'il faudrait, semble-t-il, mesurer le temps à cette aune."

Un très bon roman!

Note : 4,5/5
(Mousseline)
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Larry Watson est un écrivain américain, né en 1948, à Rugby dans le Dakota du Nord. Il enseigne la littérature à l'Université du Wisconsin et publie son premier roman en 1993. Il vit actuellement à Milwaukee, dans le Wisconsin.

je suis moins emballée que les autres lectrices par ce roman,
je ne sais pas vraiment pourquoi mais je suis presque frustrée je pense, pas ou très peu de descriptions de cette magnifique région, cette histoire aurait pu se passer n'importe où.
et histoire très courte, trop courte qui laisse un peu sur sa faim...
il en reste néanmoins une trame intéressante, triste témoignage de la duplicité des hommes et de la naïveté de l'enfance...
ma note : 3/5

Je vois que Zeta a trouvé une suite, cela vaudrait la peine de la lire, je la note

Montana 1948, éd. Gallmeister, 163 pages

Quatrième de couverture

" De l'été de mes douze ans, je garde les images les plus saisissantes et les plus tenaces de toute mon enfance, que le temps passant n'a pu chasser ni même estomper." Ainsi s'ouvre le récit du jeune David Hayden. Cet été 1948, une jeuen femme sioux porte de lourdes accusations à l'encontre de l'oncle du garçon, charismatique héros de guerre et médecin respecté. Le père de David, shérif d'une petite ville du Montana, doit alors affronter son frère aîné. Impuissant, David assistera au déchirement des deux frères et découvrira la difficulté d'avoir à choisir entre la justice et la loyauté à sa famille. Montana 1948 raconte la perte des illusions de l'enfance et la découverte du monde adulte dans une écriture superbe, digne des plus grands classiques américains.

Avis

Un véritable coup de coeur : le récit est prenant, le fait que le narrateur soit impliqué malgré lui dans l'intrigue ajoute beaucoup d'intérêt et de suspense, il ne voit pas tout, on découvre tout avec lui et c'est ça qui fait toute la magie du texte. De plus ce livre aborde un des problème des Etats-Unis, la considération et la place des Amérindiens dans leur propre pays ; ce thème agit comme une trame de fond : les accusation de Marie la jeune sioux, qui est la nourrice de David, le mépris du grand-père envers les " peux rouges ", la précarité dans laquelle la plupart vivent... comme cela est un sujet qui m'intéresse beaucoup, c'est vrai que j'ai appris pas mal de choses. Les tensions entre les personnages sont très bien retranscrites, il n'y a aucun détails sanguinolent ou trop outrancier au vu des accusation. Je l'ai trouvé très bien écrit.

5/5

Par contre j'aimerais bien le mettre en LV, mais j'ai beau chercher, je ne sais toujours pas comment faire et dans quelle rubrique m'adresser. Si tu peux me renseigner, ça m'arrangerai beaucoup ^^

si tu le mets en LV je m'inscris car je voudrais vraiment le lire et ta critique me donne encore plus envie

Je suis allée à la section autour du livre, et il n'y a pas cette rubrique, il y a seulement les challenges, jeux, adaptations cinématographiques, actualité littéraire etc.... C'est peut-être parce que je ne suis pas encore un membre actif ?

Comme pour les chez moi il faut être membre actif pour voir la rubrique des LV.

D'accord, merci Zozinette, et ben on va devoir patienter jusqu'au 17 juin ^^

Ca va le 17 juin n'est pas très loin !

"Montana 1948" éd 10/18 1998 210 pages
 
Un drame familial vu par les yeux d'un enfant. Le texte est simple mais l'écriture est suffisamment précise pour bien faire ressurgir la gravité du sujet. La lecture est sereine, à la limite de la platitude, comme si l'auteur se gardait de trop s'épancher; mais malgré cela, on vit avec réalisme les bouleversements ou plutôt le séisme qui s'abat sur la famille.

Note 3.5/5

Montana 1948 - Larry Watson
Le grand livre du mois - 210 pages

Résumé

Âgé maintenant d’une cinquantaine d’années, David raconte l’été de ses douze, en 1948, dans le Montana.
Jusque là son enfance avait été heureuse.
Son père, avocat de métier, a renoncé à exercer pour perpétuer la tradition familiale qui veut que l’on soit shérif de père en fils. Quand sa mère, secrétaire, est au travail, c’est une jeune fille indienne, Marie Little Soldier, qui s’occupe de David et des taches ménagères.
Mais, un jour, Marie tombe malade et refuse obstinément de se laisser examiner par Franck, l’oncle de David qui est médecin. Elle avoue à la mère de David que Franck a la réputation de se laisser aller à des gestes plus que déplacés lorsqu’il soigne des jeunes filles indiennes.

Mon avis

Globalement, ce fut une bonne lecture.
L’ambiance de la petite ville du Montana est bien rendue. Des blancs, des indiens et des armes à feu, pas de doute on est dans l’ouest!
Le récit est prenant et émouvant. On y voit un shérif devant un cas de conscience : faire son devoir et arrêter son frère ou protéger sa famille, respectée de tous, en fermant les yeux. Tout cela sous les yeux d’un enfant qui va perdre petit à petit ses illusions sur sa famille.
Le roman aborde des thèmes classiques des romans de l’Ouest tel que le racisme et l’injustice, mais aussi la loyauté, le sens du devoir et la fin de l’innocence.

Dommage que ce soit si court, mais apparemment il y a une suite : Justice, j’irais peut-être y jeter un œil à l’occasion.

4/5

Montana 1948
 
Note : 4.5/5
 
Résumé : le résumé a déjà été fait plusieurs fois ci-dessus.
 

Critique : J’ai beaucoup aimé ce livre. C’est l’histoire de la perte des illusions d’un enfant qui entre bien malgré lui dans le monde des adultes, bien sombre mais où tout n’est jamais ni tout blanc ni tout noir. David, du haut de ses 12 ans est un personnage très attachant. Toute l’histoire nous est racontée de son point de vue. Le récit est dur et incisif mais il est écrit avec beaucoup de finesse et de subtilité. Ce n’est pas lourd ni étouffant.  On rentre très rapidement dans l’histoire et on suit sans aucun problème. Les pages défilent rapidement. Le rythme grandit au fur et à mesure et on arrive à l’épilogue incroyablement rapidement, on ne peut pas lâcher le livre (il faut dire aussi qu’il est assez court). Par contre, je rejoins le point de vue d’Odilette et de Cyrielle qui disaient que le roman manquait cruellement de descriptions de la région du Montana. C’est vrai qu’un peu plus de « Nature Writing » n’aurait pas été désagréable. La fin est un peu trop rapide. Peut-être parce que je n’avais pas envie de quitter David. Mais ça a tout de même été un très bon moment de lecture. 

MONTANA 1948
Larry WATSON
Traduit de l’américain par Bertrand Peguillan
GALLMEISTER, coll. Totem - 2017 - 163 pages


Nous sommes au lendemain de la seconde guerre mondiale, en 1948. David Hayden a 12 ans et vit à Bentrock, une petite ville du Montana située dans le Comté de Mercer et ce lieu lui semble proche du paradis. Son père, Wesley, en est le shérif, après que son grand-père, Julian, le tout puissant propriétaire terrien, en ait été lui-même le shérif. Julian a pris cette charge, un peu contre son désir — et surtout celui de sa femme qui aurait préféré le voir exercer son métier d’avocat —mais pour respecter la volonté du patriarche qui non seulement représentait la loi, mais était la loi elle-même… L’oncle de David, Frank, médecin de cette petite ville, est revenu de la guerre en héros, alors que Wesley, blessé à la première heure pâtit d’avoir dû rester à l’arrière. Son oncle n’est pas le seul à s’être battu, mais c’est lui que la ville acclame dans une cérémonie orchestrée par son père. La petite ville fictive de Bentrock a pour particularité d’être en bordure de la réserve indienne de Fort Warren « terre la plus caillouteuse, la plus sablonneuse et la moins fertile de tout le coin ».

David raconte sa vie au quotidien. Il pointe, ça et là, les différences qui sont appliquées entre les indiens et les blancs, mais elles semblent normales. Il ne se demande pas pourquoi le petit ami de sa nourrice qui termine ses études au lycée, athlète hors pair et avait servi dans l’infanterie pendant la guerre, n’a pas été recruté par l’université. « Je savais sans qu’on ait eu besoin de me le dire, comme l’air qu’on respire, que l’université n’était pas faite pour les indiens… assez bon pour l’armée mais pas assez pour l’université ». La vie semble douce à David jusqu’à ce que Marie, sa chère nourrice indienne, aimée et appréciée de ses parents, tombe malade. Ces derniers découvrent sa peur d’être soignée par l’oncle Frank et là tout s’enchaîne… David et ses parents comprennent que l’oncle Frank abuse des jeunes indiennes qu’il doit soigner… et David a surpris son oncle sortant de la maison juste avant qu’on découvre Marie morte. Son père est confronté à un cas de conscience. C’est un homme intègre qui est en plus poussé par sa rigoureuse femme, qui doit mener une enquête sur son frère dont chacun connait le gout pour les jeunes femmes de la réserve. Et il est partagé avec la solidarité familiale et le souci de préserver l’intégrité de celle-ci. Pour avoir voulu faire respecter la loi, il paiera le prix fort et devra quitter sa ville.

La fin du roman est désabusée. Pour David, c’est la fin de l’enfance et la perte de ses illusions. Le suicide de l’oncle Frank évite un bain de sang entre les deux communautés, blanches et indiennes, et la vie reprend son cours. Mais David et ses parents quitteront le Montana. Son père reprendra son métier d’avocat et David n’y retournera jamais. Une peinture de l’Amérique profonde dont le racisme flagrant et ordinaire marque cette société où couve la violence sous la couverture d’une vie sociale bien organisée et de secrets bien protégés. Avec une écriture simple Larry Watson livre une analyse subtile de la vie dans la région sauvage du Montana. « C’était vraiment le Far-West! » dira la femme de David quand il lui contera son enfance.

Note: 5 / 5