Paulo LINS (Brésil)

De : Cryssilda_ (Message d'origine) Envoyé : 2006-07-31 03:58

La cité de Dieu de Paulo Lins
Editions Folio, 572 pages

- Brésil –

« Ce roman est basé sur des faits réels. Une partie des éléments utilisés proviennent des interviews réalisées pour le projet « Crime et criminalité dans les classes populaires » » (extraits des remerciements du livre).

Ce livre présente la vie dans la favela de la Cité de Dieu, près de Rio au Brésil. « Paulo Lins raconte l’évolution, sur trois décennies, d’une favela gangrenée par les trafics de drogue et la guerre des gangs » (extrait 4ème page de couv’)

Je pense que si ce livre n’était pas tiré de faits réels, je ne seraiS pas allée jusqu’à la fin. Plusieurs fois j’ai dû faire des pauses dans ma lecture tellement ce que Paulo Lins racontait était violent (par exemple un bébé écartelé vivant par simple vengeance…). Mais le côté sociologique de ce livre m’a beaucoup intéressée et touchée. A travers les pages, on découvre ce qu’est vraiment la vie dans la favela, la violence, la corruption de la police, les viols, la drogue, la mort qui peut s’emparer de n’importe qui sous n’importe quel prétexte… Bref, ce n’est pas une lecture bien joyeuse, pas agréable du tout, mais d’une grande richesse du point de vue des découvertes culturelles.

Note : 4/5

La cité de Dieu - Paulo Lins

La résumé présenté par Calepin présente très bien ce qu'est ce livre. J'ajouterais quelques détails sur les protagonistes, qui sont affublés de surnoms divers (Zé Rikiki, Piaf, Dam, le Canard, Beau-José, Chenille etc.). Ce sont des bandits, des truands, qui tuent, volent, violent sans pitié et avec très peu d'états d'âme. Et ce qui très choquant (entre autres choses), c'est leur jeune âge; Zé Rikiki qui devient chef de la favela à 17 ou 18 ans, on nous dit parfois que le plus âgé dans un bande est âgée de 20 ans. Des enfants de 8-9 et 10 ans sont utilisés par les bandits comme messagers, comme vendeurs de drogue, comme porteur d'armes et il n'est pas rare de les voir tuer pour prouver qu'ils sont des vrais hommes aux bandits plus âgés

Comme le mentionne également Calepin, certaines scènes sont tout simplement horribles, comme ce bébé découpés en morceau par un homme fait cocu, ou celui qui enterre vivants sa femme et son amant. La violence est là à chaque page, presque à chaque phrase. Mais pourtant à aucun moment je n'ai eu l'impression que cette violence était gratuite. Certains personnages ont réussi à devenir attachant à mes yeux, malgré leur nombreux crimes terribles, et je crois que c'est fortement dû à la qualité de l'écriture de Paulo Lins. Il sait nous décrire des êtres qui a priori pourraient nous sembler abjects et les rendre humains, car il ne faut pas oublier que c'est ce qu'ils sont, et qu'ils ont des conditions de vie d'une rare pauvreté, autant au niveau économique que émotionnel. Il y a une grande poésie dans l'écriture de Paulo Lins, ce qui paraît peut-être étrange étant donné la natures des faits qui sont traités dans ce roman, mais non, c'est tout à fait à sa place.

Donc, oui, je recommande la lecture de ce livre, mais évidemment il faut être dans le bon état d'esprit pour le faire.

4/5

Pardon, c'est Cryssilda et non Calepin qui a fait la critique de ce livre, mais c'est Calepin qui l'a mise en place, de là mon erreur.

J'ai toujours été tenté de le lire mais j'avais peur que a soit trop violent, je verrai si je me lance un jour!

Pareil, il est dans ma LAL, j'espère le lire bientôt même s'il a pas l'air très tendre !