Miriam VAN HEE (Belgique)
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Miriam VAN HEE (Belgique)
De : 5859Chouette Envoyé : 2003-06-09 04:22
Miriam Van Hee est née à Gand (Belgique) en 1952. Traductrice, elle enseigne le russe. Ele est l'une des voix les plus subtiles de la nouvelle poésie néerlandaise.
Le lien entre les jours
Voici quelques extraits d'un recueil Le lien entre les jours paru au Castor Astral, éditions Escales du Nord. Je peux comprendre parfaitement que l'on apprécie pas ce style de poésie décalée, contemporaine. Pour ma part, je l'aime beaucoup car elle est simple, non alambiquée et sait faire émerger des sensations pures et belles. Ne soyez pas déroutés par ce style, il suffit de prendre un peu de recul par rapport à la poésie que nous avons coutume de lire et de se laisser apprivoiser. Ensuite, ce n'est que ... bonheur !
En voyage
Nos corps vieillissants
que nous habitons
avec mécontentement mais aussi
parfois remplis de courage
nous tentons d'en dépasser les limites
et tranquillement, silencieusement,
comme un vélo dans le bois,
nous nous glissons entre les draps
et nous nous apercevons
que nous changeons.
Printemps dans la rue du peintre
je te voyais de l'autre côté
de la rue comme si tu sortais
d'un abri: prudent et étonné
par la lumière qui brillait sur les maisons
tu portais encore ton long manteau d'hiver
j'aurais pe te faire signe
j'aurais pu te poser des questions
la rue nous séparait comme de l'eau
derrière moi des mères étaient assises
dans le parc près du musée, leurs enfants
recevaient des claques et puis en pleuraient
moi, c'est le temps qui m'a sauvée, la distance, ce poème
Samedi
on écrit comme on boit
on ne sent pas le froid
le temps ou la faim
on veut saisir toute la lumière
qui entre par la fenêtre, sentir
le printemps avant qu'il soit là,
découvrir les secrets
lire dans les lignes de la main
ouvrir, diviser
on écrit comme on boit
pour ne pas être seul
Au Danemark
le chemin le plus court passait par un champ
de chaume qui me rappelait tes cheveux
et m'éblouissait comme de la neige
au soleil
et je me rappelle que tu n'aimais pas
ce mot, blond était facile
trop explicite et imprécis à la fois
cela posait des bornes
que toi tu déplaçais
tu revenais ainsi dans mes pensées
et je n'éprouvais plus de regret, ni
ce mélange d'angoisse et de bonheur
tu venais, je te laissais entrer
comme tu rentres dans mes rêves
en me fatiguant, tu choisis
toujours le chemin le plus long
Miriam Van Hee est née à Gand (Belgique) en 1952. Traductrice, elle enseigne le russe. Ele est l'une des voix les plus subtiles de la nouvelle poésie néerlandaise.
Le lien entre les jours
Voici quelques extraits d'un recueil Le lien entre les jours paru au Castor Astral, éditions Escales du Nord. Je peux comprendre parfaitement que l'on apprécie pas ce style de poésie décalée, contemporaine. Pour ma part, je l'aime beaucoup car elle est simple, non alambiquée et sait faire émerger des sensations pures et belles. Ne soyez pas déroutés par ce style, il suffit de prendre un peu de recul par rapport à la poésie que nous avons coutume de lire et de se laisser apprivoiser. Ensuite, ce n'est que ... bonheur !
En voyage
Nos corps vieillissants
que nous habitons
avec mécontentement mais aussi
parfois remplis de courage
nous tentons d'en dépasser les limites
et tranquillement, silencieusement,
comme un vélo dans le bois,
nous nous glissons entre les draps
et nous nous apercevons
que nous changeons.
Printemps dans la rue du peintre
je te voyais de l'autre côté
de la rue comme si tu sortais
d'un abri: prudent et étonné
par la lumière qui brillait sur les maisons
tu portais encore ton long manteau d'hiver
j'aurais pe te faire signe
j'aurais pu te poser des questions
la rue nous séparait comme de l'eau
derrière moi des mères étaient assises
dans le parc près du musée, leurs enfants
recevaient des claques et puis en pleuraient
moi, c'est le temps qui m'a sauvée, la distance, ce poème
Samedi
on écrit comme on boit
on ne sent pas le froid
le temps ou la faim
on veut saisir toute la lumière
qui entre par la fenêtre, sentir
le printemps avant qu'il soit là,
découvrir les secrets
lire dans les lignes de la main
ouvrir, diviser
on écrit comme on boit
pour ne pas être seul
Au Danemark
le chemin le plus court passait par un champ
de chaume qui me rappelait tes cheveux
et m'éblouissait comme de la neige
au soleil
et je me rappelle que tu n'aimais pas
ce mot, blond était facile
trop explicite et imprécis à la fois
cela posait des bornes
que toi tu déplaçais
tu revenais ainsi dans mes pensées
et je n'éprouvais plus de regret, ni
ce mélange d'angoisse et de bonheur
tu venais, je te laissais entrer
comme tu rentres dans mes rêves
en me fatiguant, tu choisis
toujours le chemin le plus long
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