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Xavier GRALL (France)

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Xavier GRALL (France) Empty Xavier GRALL (France)

Message  Invité Dim 26 Oct 2008 - 23:07

De : Eireann561 --- Envoyé : 2006-05-31 02:54

Genèse & Derniers poèmes
Editions Calligrammes

Poésie inachevée, la mort ayant fait son œuvre. Le projet était une suite de «Chants». Trois seulement furent achevés. Dans ces chants la vie est présente, avec ses joies, ses rapports avec la nature et le monde. Il y parle des fleuves, des ports, des mers et des océans. Il parle aussi des marins et des pêcheurs et des navires qui font rêver les terriens.

-« Il y avait les ouragans
Il y avait la peur humaine »

Les derniers poèmes sont des œuvres sur le temps qui passe, sur la mort et la désertification de le Bretagne intérieure dans « Les déments »

-« Par les chemins noirs de L’Arrée
où vont-ils les déments
A quel orme
Pour quel suicide? »

Nous avons tous, je crois, quelque part en mémoire le souvenir d’une maison, grande ou petite qui nous serre le cœur, dans le poème «Supplique des maisons anciennes » :

-« Demeure des fêtes et des mœurs anciennes
J’ai souvenir de ta rurale noblesse ».

Suit l’émouvant «Tombeau pour Bobby Sands»
-Briques et cendres Belfast
Ne revit Bobby que mort et blanc….

-Cromwell peut cracher ses dents
pourries dans le sang de l’Irlande».

Le dernier :
-Ne me parlez pas de moi
Sur ma tête mettez une pierre
D’argile blanche
Et parlez-moi de la terre

Note 3,5/5


Dernière édition par Calepin le Mer 4 Mar 2009 - 11:41, édité 1 fois

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Message  Invité Dim 26 Oct 2008 - 23:09

De : Eireann561 --- Envoyé : 2006-05-18 07:59

L’inconnu me dévore

Un des derniers textes de Grall, l’Ankou (la charrette avec son squelette et sa faux)est en marche. Grall va mourir, il le sait. Une inscription en breton « an dianav a rog a c’hanoun » donne le titre de ce livre. Le bilan d’une vie d’un homme en avance sur son temps et curieusement un peu passéiste. Un court livre pour vous faire découvrir un de mes écrivains bretons favoris. Pas son œuvre la plus forte, mais certainement la plus poignante. J’ai passé le plus grande partie de ma vie avec les livres de Grall dans mes différents bagages, peut-être, en final les ouvrages les plus lus de ma vie de nomade, le lien culturel entre moi et la Bretagne. Long texte pour ses filles, sorte de testament spirituel et familial analysant les faits et méfaits de la religion dans l’éducation d’un jeune breton, la vie simple des campagnes d’une jeunesse « austère » dans le premier chapitre. Puis la découverte ensuite d’une religiosité différente, et d’une Bretagne à reconstruire. La vie à Paris, la fête et le retour au pays. La troisième partie du livre « Requiem pour un frère prophétique » est un très grand moment de cette œuvre. C’est aussi avec la disparition d’un homme, la fin d’un idéal et d’un mode de vie.

Les personnages sont Grall, ses filles, les copains de «bordées», les alcools, mais plus secrètement, les églises du pays bigouden, ces chef-d’œuvres anonymes. Il nous livre ses pensées, ses doutes, mais aussi ses certitudes. Mais les excès, tabac et alcool font leur travail, cette œuvre sera posthume.

Certaines phrases fortes mais désabusées : « J’ai rêvé d’impossibles fraternités, l’on ne m’y reprendra plus »
-« J’ai aimé le soleil, les chiens humiliés, j’ai aimé mon pays, je me suis battu, j’ai admiré ».
« Ont veut toujours aller plus loin, trop loin »

Note : 4/5

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Message  Invité Dim 26 Oct 2008 - 23:11

De : Eireann561 --- Envoyé : 2006-05-31 03:03

La Fête de nuit, Barde imaginé

Un jour de 1972 ou 1973 j’ai fait 2 achats : un 33 tours, «La blanche hermine » de Servat et «La fête de nuit » de Grall. Plus de 30 ans après le disque est devenu CD, le livre maintes fois prêté mais pas toujours rendu est une édition des années 1980, j’écoute toujours l’un et relis toujours l’autre. Je suis arrivé à Paris, j’avais 7 ans et les vacances, c’était une vieille maison sur la côte, mais la vie de tous les jours c’était Montreuil et la famille dispersée dans toute la périphérie. La culture bretonne n’avait pas encore conquis ses lettres de noblesse. La fête, l’alcool, la banlieue, le retour en Bretagne, la misère qui y règne, tous les clichés sont là. Les matins d’après boisson quand le tabac fait aussi son œuvre, nous suivons Arzel, sa gêne vis-à-vis de sa mère, les questions qu’il se pose. Mais le regard est celui d’un barde, son point de vue n’est pas parisien et les images deviennent la vie de tous les jours, l’exil, la mère veuve de guerre. Arzel rentre au pays après une dernière fête, sa santé décline, il est mourrant, les idées lui manquent. La notoriété le fuit, l’écriture devient difficile. Glenmore, chanteur paysan et païen est à l’opposé d’Arzel, il commence à être connu. Kerouac est là pour s’enivrer encore une fois. Il a du succès mais il le payera au prix fort. Ce sont trois figures différentes de la Bretagne. Les femmes sont Mona, belle inconnue énigmatique : son père a t-il réellement gagné l’Irlande à la fin de la guerre, était-il un de ces bretons fourvoyés dans les promesse nazies, est-elle depuis victime d’un chantage? Maria, la mère, c’est l’ancienne école, silencieuse, toujours en retrait, mais fière de son fils. Mais c’est surtout la Bretagne qui est omniprésente, comme dans toute l’œuvre de Grall.

Dans l’édition de 1979, trois courts textes sont rajoutés. Histoire de voyages intérieurs mais avec la Bretagne comme décor dans «Si loin de toi, Tristan » ou dans «Entendras-tu le vent chanter dans le grand chêne ?» Le dernier «Barde imaginé»,plus mystique, est le plus étrange également.

L’écriture est simple et belle, mais dans ce livre (et cela risque de choquer) elle est très partisane. Mais c’était l’époque, malgré cela cette œuvre n’a pas pris une ride. « Ils étaient l’un et l’autre frères de ces paysans intellectuels que sont les Irlandais. Mais ils communiaient à la même terre et c’était une communion âpre et éblouissante ».

La note : 5/5

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Message  Invité Dim 26 Oct 2008 - 23:13

De : Eireann561 --- Envoyé : 2006-06-20 03:45

Solo et autres poèmes
Éditions Calligramme

Recueil de poésie datant de 1981, illustré par un de ses amis Marcel Gonzalez, peintre de Pont-Aven.
«Solo» est le poème le plus long, environ cinquante pages. Grall se présente à Dieu :
«Seigneur me voici c’est moi
je viens de petite Bretagne»

Il y parle de sa santé déjà déficiente
-«Seigneur mettez vos doigts
Dans mes poumons pourris»

Il y invoque ses démons, l’alcool et la fête :
-«Les bars roulaient comme des rivières
j’ai prié comme jamais dans les ivresses»

Il énumère les poètes, ses frères de miséricorde, François Villon et Rimbaud, Verlaine, Georges Perros et Guillaume de Machaud. La musique n’est pas oubliée, la classique avec Benjamin Britten et Beethoven, et la bretonne avec son frère de rébellion, Glenmor ou Dan ar Braz, qui lui consacrera un disque. La fin du poème :
«Mais Seigneur Dieu
Comme la vie était jolie
En ma Bretagne Bleue»

Dans «Ex-Voto»
Il salue la mémoire de Max Jacob son voisin quimpérois :

-«A Georges Perros cancérisé
A Max Jacob l’étouffé de Drancy
Donnez au paradis les jolies roses»

Plusieurs autres poèmes complètent ce recueil où Grall semble attendre la mort en renouant avec Dieu.
Une phrase qui m’émeut toujours autant dans «La mort si lente à venir»

-Et c’est seulement au chevet des mères mourantes
Que les fils des hommes accèdent à la connaissance !
Car il faut les ténèbres à l’illumination du cierge.

Note : 4/5

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Message  Invité Dim 26 Oct 2008 - 23:15

De : Eireann561 --- Envoyé : 2006-07-22 13:39

Et parlez moi de la terre
Editions Calligrammes

Ce livre regroupe une partie des chroniques de Xavier Grall publiées dans le journal «Le Monde » à partir de 1974. Certaines chroniques, surtout les politiques, ne vont plus intéresser grand monde, mais c’est ma jeunesse que je relis à travers ces lignes. Un retour sur la prise de conscience de la Bretagne pour la centrale nucléaire de Plogoff dans «De la légende à l’atome». L’antenne de Trédudon, plastiqué une nuit privant le Bretagne de télévision. Y a t’il eu plus de naissances en Bretagne neufs mois après ? Mais aussi un Grall rapporteur des faits et méfaits d’une Bretagne hors saison, la vraie dit-il ! Un Grall moqueur dans «L’éloge de la pluie» avec quelques regrets aussi dans «La ballade des recteurs» dans «Le pardon des hameau» ou dans «Les maisons mortes» Un Grall indigné par la pendaison d’un chien près de chez lui, et par les battues organisées pour tuer les rares renards survivants ou par l’empoisonnement de son propre chien.
«Il n’y a pas d’homme idéal. Il n’y a pas de campagne idyllique »

Clamant sa colère contre les marées noires dans «Le cri d’Ouessant » ou il constate «nous avons un gouvernement de terriens». Il rend également hommage (comme dans chaque ouvrage) aux écrivains et poètes, Rimbaud, Bernanos, Perros et aussi à Lamennais, prophète maudit auquel il consacrera un livre. Le Baron, marin retraité, qui un vendredi soir dit à ses amis, «Cette nuit, je vais me jeter dans l’Aven» et que l’on retrouva noyé le matin.

Ces personnages, marins ou paysans, hommes pudiques, ces gens de bon sens pour qui la mer n’est pas un jeu. Les brumes, qui d’après les paysans, mouillent bien la terre mais gênent les marins, le vent bref les saisons et leurs cortèges de contraintes mais aussi de court bonheur.
Mais vient le temps des fêtes «Si nous avons inventé, nous autres les querelles et la mélancolie, nous n’avons jamais oublié de créer les fêtes»
Pour moi tant d’années après la magie agit toujours !

Extraits
-Voilà la Bretagne rendue au Bretons. Et aux vents et aux pluies. Et au labeur. Et à la vérité.
-Et le rêve, le rêve d’outre terre
-Oui, cette année comme les Pâques seront tristes sur nos mers.
-Aller à Port-Manech l’hiver, c’est voir le Désert des Tartares, relire Dino Buzatti !
-Par quelle aberration, par quelle injustice, la langue française a-t-elle donné le nom de maquereau au type d’homme le plus détestable ? Langue ingrate, ignorante des choses de la mer.
-Adieu Maël ! Les bois sont pleins de geôliers et d’assassins !
-Je peux envisager ma propre fin avec moins de colère que celle de mes amis.

Note : 4,5/5

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Message  Invité Dim 26 Oct 2008 - 23:17

De : Eireann561 --- Envoyé : 2006-08-11 15:42

Mémoires de ronces et de galets
Editions An Here

Recueil de textes parus dans la revue "Sav Breizh" aux environs des premières années de 1970. Ces textes sont très hétéroclites dans la forme et sur le fond. Ce livre commence par un résumé de la collaboration de Grall avec la revue "Sav Breizh" qui permet de mettre tous ses écrits à leur place dans l’œuvre de Grall. De la prose avec quelques textes comme celui qui donne son titre au recueil où Grall nous explique ses relations avec la Bretagne. Dans "Kerdruc September", il nous raconte la genèse de ce texte et la journée où une équipe de la télévision devait faire un reportage à Pont Aven ; or ce jour-là il fit une pluie effroyable même pour des Bretons ! Ce texte comme certains autres figure dans "La sône des pluies et des tombes" dans une version légèrement différente. Quelques chroniques littéraires où Grall règle ses comptes avec certains auteurs bretons ou autres. Une question "Qu’est ce que la Bretagne?" et un "Manifeste" pour la culture bretonne nous amène à une série de textes groupés sous le titre "Colères" où il dénonce l’utilisation par les mouvements d’extrêmes droites de la croix celtique. A signaler "Placard pour un mur de prison", court texte sur le séparatisme intellectuel et politique. Suivent quelques poèmes (dont certains sont inédits) pour clore ce livre, un peu fourre tout, ce qui est dommage pour l’intérêt du lecteur. Par contre une très intéressante rubrique "Notes Biographiques" est vraiment la bienvenue en fin d’ouvrage. Comme en début de livre les notes sur Grall et "Sav Breizh"

Extraits :
-On avait pris pour des trous de taupes ce qui étaient des habitats de seigneurs.
-Un aveu : mon hameau se nomme Tréhubert et se trouve dans la paroisse de Saint-Philibert, elle-même incluse dans la commune de Trégunc.
-La nuit est celtique comme la raison est romaine.
-Le témoin, le sabot pendu au cou des gamins, la fin du "Gwerz" et le début de Verchuren.
-La Bretagne, cette folie qui me fait être.

Note : 3,5/5

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Message  Invité Dim 26 Oct 2008 - 23:19

De : Eireann561 --- Envoyé : 2006-09-09 11:58

La fête de nuit
(Illustrations de Gérard Ducos)

Blanc et noir, ce sont les couleurs de ce livre et du drapeau breton. Une petite couche de sépia quand même, mais uniquement dans la couverture et le quatrième de couverture ; tout cela donne le ton de cet album. Je ne reparlerai pas du roman ici (du moins pas trop), juste pour dire qu’il me frappe toujours et me rajeunis de plusieurs décennies. Résumons-nous : un soir de fête (la fête de trop ?), il y a là Arzel (Grall), Glenmor et Kerouac. Arzel veut rentrer au pays, au «Menec :

-Mamm, il faut que je retourne au Menec, ma santé fout le camp. L’idée d’un grand poème me tente…. « La sone des pluies et des tombes ». Une ultime chanson.
Une femme mystérieuse, Mona, l’accompagnera.

-Arzel malade pensait à Glen et à Mona. Il toussait comme un vieillard fini. Il acheva «La sone des pluies et des tombes» en une nuit.
Fallait-il en faire une bande dessinée ? Ce n’est pas à moi de le dire ? Ce que je peux juger, c’est le résultat et c’est excellent.
Il n’y a pas de numéros de page, mais les adieux à Maria, la mère, sont très bien rendus «Il l’étreignit et s’arracha brusquement à ses bras afin de ne pas montrer son trouble » Ne rien montrer, mélange d’orgueil et de timidité. Le dessin, une silhouette noire, grande et maigre, un paysage sous la pluie. Puis le noir s’éclaircit, avec un ajout d’eau je pense, style aquarelle, mais avec du noir uniquement, comme si l’encre de Chine venait à manquer. Cette technique donne l’impression de taches du noir profond au gris le plus délavé. Une réussite picturale.
Mais pour Arzel, l’Ankou est là, un dernier pied de nez à l’ordre établi et :

«Le jour éclatant menait son deuil, il était Arzel Barde»
Kénavo Xavier.
Et merci aux éditions «Arthemus», mes voisines de Pont-Scorff.
Et pour finir un grand bravo à Gérard Ducos pour avoir réussi cette gageure. Je pense que cette technique demande beaucoup d’attention et de soins. Et aussi merci pour les hommages à Magritte et autres Munch.

Note : 5/5

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