Philip K. DICK (Etats-Unis)

Je note RR, j'aime beaucoup les biographies d'auteurs, et particulièrement celles d'auteurs de S-F. Ils ont souvent une vie très intéressante. Je suis au 3/4 de l'autobiographie d'Asimov et je m'amuse beaucoup.

DKOIS avec les conseils de RR tu ne te trompes pas aussi, il est très fort en S-F!

"Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques? -Blade runner-"  J'ai lu 2021   283 pages
                       
                                      
                               J'ai volontairement inversé le titre phare et le sous-titre de l'édition présentée, afin de rétablir une cohérence chronologique de parution; Blade runner étant l'adaptation cinématographique du roman originel de P.K.Dick Les androïdes... J'ai cru comprendre quelque part qu'il existerait plusieurs traductions de ce roman, dans le but de mieux "correspondre" au film. Qu'en est-il exactement? Je ne saurais en juger; mon édition est récente et je n'ai pas vu le film. 
                              C'est une lecture qui fait suite au livre Des larmes sous la pluie de Rosa Montero, inspiré de Blade runner.


                                 Dans les années 1990 (le livre a été rédigé en 1966), la Terre, dévastée par plusieurs conflits nucléaires, est à peine vivable. Incités à l'exil, de nombreux terriens ont accepté d'aller vivre sur Mars, en cours de colonisation. Pour leur faciliter une âpre existence, les autorités leur ont fourni des androïdes capables de les seconder dans leurs tâches quotidiennes. De plus en plus sophistiqués, ces "andros" acquièrent des caractéristiques proches des humains, jusqu'à les confondre. Certains modèles des plus récents, techniquement très aboutis, tentent en toute illégalité de regagner la Terre.
                                Rick Deckard est un chasseur de prime au sein de la Police de San Francisco. Ses missions consistent à intercepter les androïdes clandestins, puis à les neutraliser (pudiquement on parle de les "retirer"). Sans guère d'états d'âme, Deckard voit dans son activité professionnelle le moyen financier de s'offrir un animal -un vrai, pas une de ces vulgaires copies robotisées- Quelques androïdes ayant été détectés Deckard se lance à leurs trousses.


                                Quand l'Homme a tout dévasté autour de lui, il éprouve encore une forme naturelle d'émotion envers son prochain, ou en présence par exemple d'animaux "vivants". Les androïdes dernière génération -les fameux Nexus-6!- ont beau ressembler en tout point à une personne humaine, il leur manque ça: des sentiments, de la chaleur humaine. Isidore, un humain partiellement décérébré, mis à l'écart parce que devenu simple d'esprit, illustre cette aptitude à la bienveillance, allant jusqu'à aider les andros pourchassés. Cette réflexion sur l'"empathie" est le thème central de ce roman post apocalyptique, mais d'autres sujets gravitent autour et questionnent le lecteur; idéologies religieuses, modèles de société, libertés individuelles, etc... C'est globalement sur un avenir de l'Homme bien incertain que P.K.Dick. s'interroge dans ce roman.
                                 Il ne me reste plus qu'à regarder le film; pour comparer.


Note: 4,5/5

Intéressant Géromino, je croyais que ce n'était qu'une courte nouvelle. Je vais essayer de mettre la main dessus. Il semble y avoir assez de différences avec le film que que tu apprécies aussi celui-ci. C'est un classique de la SF, mais tournée en 1982, donc qu'il y aura des anachronisme à rebours...en autre parce que l'action se déroule en 2019. Il est dans la ville de ce que je qualifie de futur sale et glauque, comme les employés cols bleus du vaisseau Nostromos dans Alien le huitième passager (le film de 1979), Soleil vert, et Brazil, à l'opposé du futur esthétiquement propre (THX1138, 2001 Odyssée de l'espace, Equals...)

"Le bal des schizos"  Titres SF 1979   315 pages
                                    
                                Louis Rosen et Maury Rock sont associés dans une société qui fabrique et vend des pianos et orgues électroniques. Mais l'affaire périclite. Maury et sa fille Pris (soignée pour schizophrénie) sont à l'origine d'un projet de créations de "simulacres", des robots très élaborés et dotés de réflexion, à l'effigie de personnalités datant de la Guerre de Sécession. Ils ont mis au point un prototype, le simulacre de Edwin M. Stanton (un homme politique américain du XIXe siècle). Bientôt, un Abraham Lincoln est créé, avec autant de réussite. Il s'agit maintenant d'intéresser un homme d'affaire sérieux à un projet grandiose (recréer en spectacle la Guerre de Sécession avec des simulacres de soldats), afin de lancer une production en série. Un riche homme d'affaire -Sam Barrows- est approché. Mais Louis Rosen s'oppose à ce projet qu'il juge complètement insensé. 


                                 Ce résumé succinct installe le premier tiers du roman, et ça tient à peu près la route. Ensuite, on a plus de mal à suivre. ... Avant de comprendre que Louis Rosen est en train de sombrer petit à petit, rejoignant dans la folie psychotique la déjà bien malade Pris, dont il est tombé amoureux. 
                                 C'est un roman où on peut se rendre compte du génie perturbé qu'était Philip K. Dick: une imagination complètement délirante (dont il faut quand même suivre les méandres!); une écriture hallucinatoire spontanée (on a l'impression que c'est écrit d'un seul jet) qui explore les failles névrotiques de ses personnages -et certainement les siennes-; une forte dose d'humour décalé qui contribue à noyer toute forme de compréhension de premier degré!
                                 Je n'ai lu que quelques romans de P.K.Dick, mais c'est peut-être avec celui-ci que j'ai le plus approché son univers halluciné.


Note: 4/5