Jules VALLES (France)

De : cuné (Message d'origine) Envoyé : 2005-05-22 14:19
L'enfant
Petits classiques Larousse 300 p.

L'enfant fait partie d'une trilogie, avec Le Bachelier et L'insurgé. Dans celle-ci, Jules Vallès a choisi de se raconter, en négligeant la forme d'autobiographie pure au profit du récit avec évènements authentiques, mais néanmoins romancé.

Nous sommes dans les années 1830-40, et le narrateur, Jacques Vingtras, est l'enfant unique d'un couple malheureux. Le père est pion, puis professeur, la mère est de souche paysanne, et sera inadaptée toute sa vie. Les deux parents traitent avec une grande cruauté leur enfant, mais sans gratuité, sans réelle méchanceté en fait, sous couvert de lui donner une bonne éducation, et en espérant de lui qu'il les élèvent eux-mêmes dans la société. C'est en cela toute l'horreur du traitement de Jacques, ses parents l'aiment sincèrement, mais ils subissent tellement l'injustice de leur vie, qu'ils reportent sur lui leurs erreurs, leur hargne et leur bêtise. La fin de ce premier tome en est d'ailleurs poignante, tant Jules Vallès sait nous placer en empathie avec cet enfant meurtri, mais tout autant avec ses parents si à côté de la plaque jusque dans leur psychisme. Grande est la difficulté du petit Jacques pour se contruire, aimant et détestant ses parents, les jugeant pour ce qu'il sont mais ne pouvant supporter d'en avoir honte.

J'ai du mal à en parler parce que ce roman ne laisse pas indifférent, le talent de Jules Vallès réussissant à faire passer énormément de choses à travers une écriture pleine d'ironie et de distance.
Voilà la force des classiques, ils sont intemporels, et outre de témoigner du climat social d'une époque, ils évoquent des sentiments et situations qui ne sont pas obsolètes, presque 200 ans après....

4/5

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De : Chantal5500 Envoyé : 2007-10-14 14:14
L'ENFANT :
Pocket Classiques - 338 pages.

De 1832 à 1851, c'est le récit autobiographique de l'enfance de l'auteur : enfance malheureuse où il fut très souvent battu et humilié, mais éclairée par des moments joyeux ou libres (quand il échappe à ses parents lors de vacances ou séjours dans la famille), enfance malheureuse également car un fils de professeur ne doit surtout pas être favorisé donc c'est encore lui qu'on punit ou humilie. Un livre de révolte contre la famille, contre le collège ou le lycée, contre les institutions qui nous dépeint la vie des milieux populaires et petit-bourgeois sous la monarchie de Juillet. Ce pourrait être dur, mais l'auteur sait manier l'humour et l'ironie pour faire glisser la dureté, la cruauté de son éducation. Par contre, je n'ai guère trouvé l'écriture "transcendante"...

3,5/5

Jules VALLES « L’enfant »



Ce livre traite d’un enfant malheureux, mal aimé de ces parents, maltraités par ces derniers ; mais qui fait tout pour y arriver, pour échapper à cette existence incertaine. J’ai bien aimé comment l’auteur nous montre la souffrance d’un enfant dans un milieu populaire au 19^ème siècle.

4,5/5

L'enfant (Trilogie Jacques Vintgras n°1)



Roman largement autobiographique d'un petit garçon qui vit au milieu du XIX° siècle d'abord au Puy, puis à St-Etienne et enfin à Nantes, au gré des affectations de son père, pion puis Professeur. Le ton est très humoristique et ironique pour cette enfance malheureuse : sa mère, ancienne paysanne le bat quotidiennement et lui fait honte en société. Son père, petit prof sans grande personnalité.

Découverte agréable de ce premier volet de la trilogie Jacques Vingtras. Bien qu'écrit au XIX° siècle, le style de ce classique est assez simple et il se lit facilement. C'est une succession joyeuse de scènes de l'enfance. Il y a un peu plus de réflexion dans la dernière partie du roman, ce qui annonce peut-être 2 volumes suivants plus "sérieux". En tout cas, je lirai sûrement le 2° volume d'ici quelques mois.

Note: 4/5

Me concernant, j'ai lu la trilogie au lycée. Lecture imposée dont je garde un lointain mais toutefois bon souvenir. Ce qui est étonnant, car à l'époque il était difficile de m'imposer quoique ce soit. 

Le Bachelier (Trilogie Jacques Vingtras ,n°2)



Jacques Vingtras, 17 ans, enfin bachelier, file à Paris pour fuir ses parents et lancer sa carrière. Mais lui qui se rêve paysan ou ouvrier, près du peuple, ne trouve pas de travail avec son beau diplôme de Baccalauréat. Ecrivain, journaliste, secrétaire, commercial, Jacques tente tout ce qui se présente à lui, mais échoue à chaque fois. Révolté dans l'âme, Républicain convaincu, Jacques Vingtras manifeste contre le petit Napoléon qui vient de prendre le pouvoir par la force et échafaude plusieurs projets révolutionnaires. 

Second volet des aventures de Jacques Vintgras. On y découvre un jeune homme plein de colère contre les injustices sociales, contre le régime politique en place, et qui n'arrive pas à trouver sa place dans le société. Jacques vit une Bohème misérable à Paris, dans des logis plus petits les uns que les autres, portant des vêtements qui lui font honte, avec les nombreuses rencontres avec d'autres jeunes hommes parfois aussi misérables que lui. Malgré Un récit discontinu, passant d'un évènement à un autre, selon les désirs du narrateur et de l'auteur, j'ai bien aimé cette lecture et j'essaierai de finir la trilogie avant la fin de l'année. 

Note: 4/5

L'insurgé (Trilogie Jacques Vingtras n°3) 



Après quelques mois tranquilles comme pion dans un lycée, Jacques Vingtras se retrouve à nouveau à battre le pavé parisien, la faim au ventre. Mais ses talents d'écrivain lui permettent de placer ici et là quelques articles de journaux et de devenir journaliste. Mais ses positions trop radicales le font exclure de nombreux journaux et lui valent même deux séjours en prison. Arrive la terrible année 1870, la défaite humiliante contre la Prussie puis le siège de Paris par les armées prussiennes. A Paris, la Commune se met en place. Jacques Vingtras y jouera un rôle important.

J'ai été assez déçu par ce troisième et dernier volet de la Trilogie Jacque Vingtras. Avec la Commune de 1870-1871 je m'attendais à un témoignage historique passionnant de la part d'un des révoltés qui a pris part à cette révolution manquée. Mais le récit est tellement obscur, le lecteur moderne est complètement perdu dans ce texte hyper politique qui n'explique rien. C'est écrit pour des gens qui ont connu cette époque. D'un point de vue littéraire il me semble aussi que ce volume soit inférieur aux deux précédents. On a ici l'impression d'un assemblage de notes qui mises bout à bout finissent par faire un roman.

Note: 3/5