Nkem NWANKWO (Nigeria)

De : Ysla (Message d'origine) Envoyé : 2008-05-18 12:04

Note biographique
Nkem Nwankwo est né en 1936 en pays Ibo au Nigeria. D'abord enseignant, puis journaliste au Daily Times of Nigeria, il a publié son premier roman, "Danda", en 1964. "Ma Mercedes est plus grosse que la tienne", paru en 1975, est son deuxième roman.



Ma Mercedes est plus grosse que la tienne
1998 pour la traduction française, Le serpent à plumes, 212 pages

C'est l'histoire d'Onuma, le fils du chef du village d'Aliocha au Nigeria, qui revient voir sa famille après 15 années passées à Lagos : école huppée, université puis emploi de chargé des relations publiques dans une société européenne basée à Lagos. Et c'est dans une jaguar dorée (achetée à crédit) qu'Onuma arrive à Aliocha où l'attend toute sa famille pleine de fierté. Mais où l'attendent aussi tout un tas d'ennuis inextricables ! Car ce n'est pas par son travail et son mérite qu'Onuma a gravi les marches de la réussite sociale, mais plutôt en usant à outrance de son charisme et de son bagout, avec un code de vie basé sur un individualisme total et sans vergogne.

Ce livre a deux niveaux de lecture : l'un comique, l'autre tragique. Le comique, ce sont toutes les frasques d'Onuma et ce qui lui arrive à cause de sa voiture. On rit beaucoup. L'épisode avec les policiers est mon préféré, un bijou d'humour absurde. Le tragique, c'est ce que cette histoire dénonce : la soif de pouvoir, de puissance, de luxe qui anime les personnages dès qu'ils acquièrent le moindre statut, la corruption qui en découle, l'idéal de sexe et d'argent d'Onuma, le fait que la communauté s'émeuve plus d'une voiture brûlée que de 7 hommes morts, la pauvreté, la misère, la faim...Quelques traditions subsistent mais elles ont perdu tout leur sens.Cependant la force du livre, c'est de dénoncer tout cela avec une bonne dose d'ironie et d'absurde, ce qui en fait une lecture agréable, drôle, caricaturale et révoltée tout à la fois !

Ma note : 4.5/5



De : liza_lou55 Envoyé : 2008-06-24 10:39

Ma mercedes est plus grosse que la tienne
Le serpent à plumes, 212 pages

Après quinze ans passés à Lagos, Onuma revient dans son village natal au volant d'une superbe Jaguar. Mais ce retour triomphal va rapidement tourner au désastre, au détriment d'Onuma qui va tout perdre...

Un roman mi absurde mi tragique où l'auteur nous entraîne dans le Nigéria des années 70 alors en plein boom économique mais où un vrai fossé sépare les grandes villes des campagnes, aussi bien d'un point de vue richesse que social... C'est rempli de gloire qu'Onuma revient au pays, à la plus grande fierté de sa famille mais ce retour fait aussi des envieux... Il suffira d'une soirée un peu arrosée pour qu'Onuma perde tour, à l'instar de sa superbe Jaguar détruite, et pour que tous se jettent sur lui pour le dépouiller, le dénigrer et l'exploiter.

Un roman intéressant où le lecteur ne sait pas toujours s'il doit rire ou pleurer face aux différentes situations qui frappent Onuma au fil des pages. C'est à un véritable inquisitoire que se livre Nkem Nwankwo qui critique les politiciens avec leur quête absurde et effrénée du pouvoir, les grands capitalistes blancs mais aussi africains qui magouillent et usent de pots de vin, sans oublier la montée grandissante de l'individualisme dans la société africaine encore en proie aux charlatans qui proposent moults supposés gri-gri miraculeux.

Un petit roman somme toute sympathique mais qui ne m'a cependant pas plus emballée que cela. Certaines pages m'ont semblée longuettes (notamment au début) même si je salue le style de l'auteur avec son humour et son sens de la dérision incontestable.

Ma note : 3/5

Ma Mercedes est plus grosse que la tienne



Quatrième de couverture : Onuma, fils d'Udemezue Okudo, premier ozo du pays, gravit avec aisance les marches de la société nigériane des années 70. Après de brillantes études à l'université de Lagos, Onuma décroche un poste de chargé de relations publiques dans une société européenne, et quinze ans plus tard, il fait un retour triomphal à Aniocha, son village natal, au volant d'une Jaguar dorée. Mais la success story tourne bientôt au cauchemar et la Jaguar, symbole de son éclatante réussite, devient la source d'ennuis inextricables pour Onuma.

Mon avis : petit roman qui explore de façon incisive et avec humour la vision de la réussite dans les années 70 au Nigeria. Onuma, le personnage principal, n'a de cesse de vouloir posséder une voiture, comble de la réussite sociale selon lui, et fera tout pour y parvenir, quitte à se perdre lui-même dans sa quête. Réflexion sur la politique, la vanité, le paraître, ce petit roman l'air de rien traite un bon nombre de sujets.
Pourtant, il m'a semblé avoir un peu vieilli. Mes dernières lectures sur le Nigeria faisant étant d'un autre type de société où les valeurs ne semblent plus être vraiment les mêmes (je pense notamment aux écrits de Chimamanda Ngozi Adichie)

Ma note : 2,5/5