J.G. BALLARD (Royaume-Uni)

De : Venusia (Message d'origine) Envoyé : 2005-05-21 18:05

L'empire du soleil

Ce roman autofictif est en grande partie basé sur les expériences de l'auteur, James Graham Ballard, qui est né à Shanghaï de parents britanniques en 1930, et qui a été interné dans un camp japonais entre 1942 et 1945.

Résumé: Raconté à la troisième personne, mais du point de vue de Jim, le jeune protagoniste, il est divisé en trois parties. La première décrit la vie du jeune Jim dans une Shanghaï surréelle, un monde dans lequel l'opulence et la splendeur cotoient la déchéance et pauvreté totales, dans les jours avant et suivant l'attaque de Pearl Harbor. Dans la panique suivant la montée des aggressions japonaises, il sera accidentellement séparé de ses parents et interné dans un camp différent du leur.

Dans la deuxième partie, on le revoit, 3 ans plus tard, alors qu'il est encore interné dans le camp de Lunghua. Il a maintenant 14 ans, et malgré la faim ommiprésente, le froid, les mouches, les plaies corporelles, le désespoir des autres, il se sent en sécurité, et même heureux dans le camp. Son opportunisme, né d'un fort instinct de survie, d'une curiosité et d'un sens de l'invulnérabilité typiquement adolescents, l'a aidé à se débrouiller dans les conditions difficiles du camp. Mais la guerre se termine et le camp est abandonné.

Dans la troisième partie, Jim cherche à retourner à son domicile familial à Shanghaï afin d'y rejoindre ses parents. Les conditions sont dangereuses: dans le vide d'autorité crée par le retrait des Japonais, les Kuomintang et Communistes chinois s'affrontent pour la suprématie du pays, et les derniers soldats japonais abandonnés, les paysans affamés et les brigands errent ci et là en quête de nourriture et de butin de guerre.

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Mon avis: Superbe! Excellent! C'est un chef-d'oeuvre de la littérature de guerre. J'ai dévoré ce roman, que j'avais commencé pourtant sans grand enthousiasme. L'écriture est limpide et fluide. L'intrigue est palpitante, et dans les grandes lignes de l'action, et dans les petits détails du camp, des gestes posés pour assurer la survie, de l'attitude des uns et des autres face à une situation de désespoir sans fin en vue.

Mais c'est surtout la caractérisation remarquable de Jim, pour laquelle J.G. Ballard a probablement puisé dans ses souvenirs, qui rend ce roman mémorable et puissant. Jim pose un regard lucide sur le monde qui l'entoure. Plongé dans un monde fermé et réducteur, il comprend mieux que la plupart des adultes qui l'entourent que la survie passe par la volonté d'agir, de saisir toute les opportunités d'améliorer son sort. Ainsi, il est très sévère envers les Britanniques, qu'il juge trop nostalgiques et apathiques; il admire les Américains, débrouillards, manipulateurs; il fait ses devoirs de latin, il multiplie les services rendus en échange de vieilles revues du Readers' Digest. Il est fasciné par les Japonais qu'il juge brave malgré leurs penchants violents.

Dans ce roman, Jim est beaucoup plus sympathique que dans le film qu'en a tiré Spielberg. Essentiellement un orphelin de guerre, il manque de repères pour comprendre son univers, et s'invente un monde imaginaire apocalyptique afin de rationaliser les évènements quasi-irréels qui l'entourent.

À noter qu'il y a une suite, La bonté des femmes, où J.G. Ballard reprend ce récit, d'un point de vue légèrement différent, et relate la suite de sa vie en Grande-Bretagne.

Note: 4.75 sur 5. Une lecture passionate et complètement satisfaisante.

Présentation de l'éditeur
Pangbourne Village est un enclos
résidentiel de luxe près de Londres, où une dizaine de familles aisées
- directeurs généraux, financiers, magnats de la télé - vivent en
parfaite harmonie et sécurité. Jusqu'au jour où l'on découvre que tous
les enfants viennent d'être kidnappés et leurs parents sauvagement
massacrés. Deux mois après les faits, les enlèvements ne sont toujours
pas revendiqués. Les enquêteurs sont dans l'impasse. Impuissants, ils
se repassent avec effarement la vidéo tournée sur la scène du crime. La
froideur méticuleuse des assassinats ajoute à l'impression d'être en
présence d'une tuerie hors norme. La police décide de faire appel à un
psychiatre, le docteur Richard Greville, pour reprendre l'enquête. Dans
ce bref roman magistral - qui rappelle le formidable auteur de
nouvelles qu'il est par ailleurs - J.G. Ballard explore les
conséquences extrêmes de la logique ultra-sécuritaire.

Mon avis :
un très court roman terrible, à lire ! Dés qu'on le commence, impossible de le lâcher !
J'ai beaucoup aimé l'ambiance pesante et froide du roman, la narration : c'est le
psychiatre qui relate les faits et mène l'enquête. Je me demandais
même s'il s'agissait d'un roman ou d'un fait divers : ça fait froid
dans le dos ; c'est très objectif , on nous décrit les faits tout en
prenant du recul. Il n'y a pas de scènes pleine d'hémoglobine ou
invraisemblables !
Ce livre me fait plutôt penser à Virgin Suicides ( le livre ) dans l'ambiance ( et à
cause de ces ados dépréssifs ou déprimés ?? ) ou bien à Elephant le
film de Gus Van Sant qui relatait le massacre sur le campus américain
de Colombine : la façon de filmer ou d'écrire se ressemble d'après moi
!
Bref, j'ai beaucoup aimé ce petit roman que m'a rapporté le père Noël :
si vous tombez dessus n'hésiter pas ! Foncez ! En plus c'est très ( trop
) vite lu !

ma note : 4,5 /5