Muriel BARBERY (France)

De : doriane99 Envoyé : 2008-03-16 12:18

Une gourmandise
Folio, 166p

Le plus grand critique du monde va mourir, avant tout, il veut retrouver UNE saveur, celle qui évoque son enfance. Il se remémore chaque expérience gustative forte de sa vie. Entre chaque chapitre s'intercalent les sentiments de son entourage : sa femme, ses enfants, sa concierge...

Un livre "sensuel" !!! (= relatif aux sens), à chaque description d'une saveur (sardine, tomate, whisky), j'ai ressenti les impressions de l'auteur Une écriture très évocatrice. Etrange de voir cet homme qui sait si bien ressentir tous les plaisirs liés à la gastronomie et qui, dans sa vie quotidienne, est incapable de ressentir de sentiment d'attachement. On a l'impression que toute sa sensibilité s'est retournée sur lui-même et sa quête incessante de satisfactions liées au goût.

Le seul moment où il peut s'ouvrir aux autres est auprès d'étrangers :
"La chère était simple et délicieuse mais ce que j'ai dévoré ainsi, jusqu'à reléguer huîtres, jambon, asperges et poularde au rang d'accessoires secondaires, c'est la truculence de leur parler, brutal en sa syntaxe,débraillée mais chaleureux en son authenticité juvénile. Je me suis régalé de ces mots qui, parfois, l'emportent en délectation sur les choses de la chair."

J'ai dévoré ce livre, un gros coup de coeur pour l'écriture et le style de Barbery.

5/5

From: Pilou (Original Message) Sent: 7/12/2007 5:08 AM

Née en 1969 à Casablanca et vivant en Normandie, elle publie un second roman, après Gourmandise, l'Elégance du hérisson, prix des libraires.

Un vrai régal que cette Elégance du Hérisson. Un lieu unique, un immeuble chic de Paris. Deux narratrices, une toute jeune fille, adolescente et surdouée qui a décidé, à l’occasion de son anniversaire de mettre le feu à l’immeuble et de se suicider ensuite ; une concierge de cinquante ans, véritable puits de culture, passionnée de peinture hollandaise et de littérature russe. Et puis les familles qui habitent l’immeuble, toutes différentes, les biens et les moins bien. Un camélia bienfaisant. Un nouvel habitant, un monsieur japonais mystérieux, séduisant, et cultivé qui va faire découvrir le raffinement de l’empire du soleil levant et très vite se lier avec la concierge et l’adolescente. Des quantités de références littéraires, musicales et cinématographiques. J’ai adoré ce livre que j’ai lu dans les deux heures qui suivirent l’achat et que je relis, et relis.

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From: Sahkti1 Sent: 7/13/2007 8:06 AM
Muriel BARBERY, L'élégance du hérisson

Quel savoureux roman que celui-ci! J'ai passé un très bon moment. Renée est une concierge croustillante, la cinquantaine bien faite, qui tient un immeuble bourgeois néo-conservateur et se fait passer pour une inculte qui se gave de télé aux yeux de ses locataires, snobinards bon teint qui la considèrent comme un objet de fonction et non comme une personne. Or Renée est quelqu'un de très intelligent, de super cultivé qui pourrait en apprendre à tous ces hautains qui la méprisent et ignorent que son chat se prénomme Léon en hommage à Tolstoï et non pas à cause d'une pub télé.
A Renée, il convient d'ajouter Paloma, adolescente tout aussi intelligente qui en marre de ce monde creux et voudrait bien le quitter. Et aussi l'arrivée de Kakuro Ozu, japonais malin qui a tôt fait de comprendre qui est réellement qui. Ozu (suivez le lien avec le cinéaste du même nom, une des idôles de Renée) va bouleverser le fonctionnement de l'immeuble, ignorant le statut social des uns et des autres pour privilégier la mise en valeur des gens beaux de l'intérieur.

Magnifique roman, drôle, cruel, cynique, bien écrit, qui ébranle les certitudes sociales et pointe du doigt un certain cliché de la concierge qui ne peut être qu'idiote. Muriel Barbery teinte son récit de beaucoup d'humour mais ne tombe cependant pas dans la légèreté facile, le ton peut être grave et les réflexions qu'elle fait naître de sa plume sont profondes. J'ai beaucoup aimé le personnage de Renée, ses manières de faire semblant d'être bécasse tout en jetant un regard caustique (et réaliste) sur ses contemporains. Il y a beaucoup à apprendre de cette personne, de l'humilité et de la tolérance. Le roman démarre réellement avec l'arrivée de Ozu. Avant, c'est plutôt un apéritif ou un hors-d'oeuvre, ça se déguste avec plaisir, en attendant la suite, savoureuse. Je vous le conseille vivement! (4,5/5)

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From: Chantal5500 Sent: 7/18/2007 11:27 AM
L'ELEGANCE DU HERISSON :
Gallimard - 356 pages.
Prix des libraires 2007.

Trois personnages principaux dans ce roman, habitant tous un immeuble bourgeois au 7, rue de Grenelle à Paris : La concierge, Renée, 54 ans, veuve, pas jolie et qui se fait passer pour sotte alors qu'elle est intelligente et surtout très cultivée ; une petite fille de 12 ans, Paloma, habitant le cinquième étage avec sa famille aisée, surdouée qui ne trouve rien de positif à la vie et s'est promis de se suicider, le jour de ses 13 ans ; et Mr Ozu, le nouvel habitant du 4è, veuf, japonais et riche. Le récit alterne entre la vie de Renée qui nous relate ses journées et le journal intime de Paloma.

Succulent ! Je me suis régalée avec ce récit, plein de profondeur sous une apparence légère, pétri d'humour, de tendresse, d'intelligence et d'émotion. Les références à Tolstoï que j'admire et à son livre Anna Karénine que j'avais tellement aimé, m'ont énormément plu, l'approche de la culture japonaise m'a charmée. Je l'ai lu très vite, captivée ; un très grand plaisir de lecture.

5/5

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From: calicoco Sent: 8/7/2007 5:10 PM
les pages philosophiques ne vous ont pas barbées ? moi j'ai été enthousiasmée par l'écriture (elle donne envie d'écrire et on se dit "purée, elle est vachement plus intelligente que moi !")mais j'avoue avoir largement sauté les digressions philosophiques qui m'ont semblé un peu prétentieuses.
D'autre part, le côté les riches ne sont que des cons forcément et les pauvres des gens bien m'a agacé. C'est déjà vu et un peu simpliste.
J'ai rencontré l'auteur lors d'une dédicace, elle est charmante de simplicité et dit avoir écrit sans effort, au fil de la plume. rageant !!
A part ça, ce qui vous etonnera vu ce que je viens de dire, j'ai beaucoup aimé.(4/5)

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From: lalyre7032 Sent: 8/19/2007 12:55 PM
Une gourmandise Muriel Barbery Folio
165 P.

C'est un homme âgé qui est à l'article de la mort,cet homme fut le plus prestigieux critique gastronomique du monde,c'est lui qui a fait ou défait la réputation des plus grands chefs de la restauration.Il sait qu'il va mourir, ça lui est égal mais quelque chose le tourmente,une saveur qu'il voudrait retrouver alors il vogue dans les méandres de sa mémoire,errant dans ses souvenirs,ses saveurs d'enfance ou d'adolescence,il ressent les odeurs de la cuisine de sa grand-mère,les plats qui mijotent répandant un fumet dans toute la maison,ses festins de gourmet accompli,il cherche ,le voici dans le potager de grand-mère ou il retrouve la saveur de la tomate cueillie,dégustée,le jus coulant sur le menton,il erre d'odeurs en saveurs ,de fumets,de parfums,de ses premiers alcools,il se souvient de tout,sauf cette saveur qu'il cherche,retrouvera au dernier moment.Ce pape de la cuisine semble être haï par ses enfants,cet homme tellement sympa par ses souvenirs qu'il nous décrit ne s'est pas occupé de sa femme et de ses enfants,a eu une vie assez dissolue,on apprend cela parce que ce roman nous est conté à plusieurs voix mais toujours à la première personne.
Ha!!!! Que je me suis amusée avec ce livre qui m'a fait retrouver des sensations,la saveur de la tomate coupée dans le jardin,j'adore cela....L'auteur doit être gastronome pour si bien nous décrire toutes ses sensations qui touchent les cinq sens,tout cela elle nous en parle avec des mots parfumés et savoureux.j'ai beaucoup aimé ce livre qui se termine de façon amusante. 5/5

Lalyre

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From: Chantal5500 Sent: 8/27/2007 1:04 PM
UNE GOURMANDISE :
Folio - 166 pages.

Un grand critique gastronomique va mourir. Couché dans son lit, il voudrait désespérement retrouver la saveur qui aura marqué sa vie. Petit à petit, il va retrouver un à un certains souvenirs d'expériences gourmandes de sa vie et nous en faire une restitution délicieuse et "salivante". Mais à chaque fois, ce n'est pas cette saveur-là qu'il cherche....

Ah! J'ai retrouvé, amusée, plusieurs personnages de "L'élégance du hérisson". Et surtout j'ai retrouvé cette écriture que j'aime beaucoup. Muriel Barbery a un réel talent pour raconter une histoire avec de l'intelligence, de l'émotion et de l'humour. Roman court, moins dense que "L'élégance...", mais encore beaucoup de plaisir à le lire, surtout que je craque littéralement pour la gourmandise recherchée ! (mais pas celle de supermarché )

3,8/5

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From: Cryssilda_ Sent: 8/29/2007 4:42 AM
Une gourmandise de Muriel Barbery
Editions Folio, 166 pages

L'histoire : Un critique gastronomique détestable va mourir dans deux jours, il est alité et se remémore les jouissances gastronomiques dont il a fait l'expérience durant sa vie. Entremêlé aux émerveillements du vieux bougre, son entourage nous donne son avis sur cet homme.

Bon, le problème c'est que la bouffe c'est pas trop mon thème préféré, alors lire un bouquin qui ne se base que là-dessus... bref, j'ai eu du mal à suivre ses "délires", à m'enthousiasmer avec lui.
En plus, le personnage principal est vraiment détestable, du coup, j'ai pas eu grande joie à le lire...
Du point de vue de l'écriture, oui Muriel Barbery écrit bien, elle a un style... dommage que l'histoire ne suive pas, "à mon goût" ...

2/5

Cryssilda

From: zeta-b Sent: 8/30/2007 4:48 AM
"L'élégance du Hérisson"



Il y a des livres que l’on a envie d’aimer, on les aborde avec un fort à priori positif. Parce qu’ils ont été adorés sans restriction par des rats sympathiques avec qui il est agréable de communiquer et de partager ce plaisir de lecture qui nous réunit tous.

Las ! quand on s’aperçoit que ça ne marche pas, on est bien embêté. Si encore on pouvait en discuter devant une tasse de thé et des pâtisseries, échanger nos points de vue, défendre âprement son ressenti, rigoler ensemble de nos divergences, s’entendre dire « mais tu n’as rien compris ma vieille ! », ce serait nettement plus convivial, mais quand il faut asséner ses vérités et rejeter ainsi celles des autres, c’est pas cool.

Seulement avec la lecture, quand elle nous passionne, il n’y a pas de compromis, si on n’aime pas, on n’aime pas et travestir ce que l’on ressent c’est un crève-cœur. Je me vois mal dire :

- « L’élégance du Hérisson, oui c’est pas mal, j’aime bien », sans pouvoir expliquer plus.

Alors je dois le dire : je n’ai pas aimé ce livre. L’histoire que Pilou, Chantal et Sahkti avaient résumée, je la trouvais très attirante et j’avais hâte de me plonger dedans.

Humour, tendresse, originalité, cela me paraissait un cocktail fort et doux apte à me plaire.

Il y a de jolis passages dans ce livre et l’idée de départ est attrayante, mais alors quel assemblage de clichés !

Madame Renée c’est dommage nous l’étale un peu trop son intelligence et elle en devient pédante, ses monologues philosophiques sont une démonstration écrasante de sa supériorité intellectuelle vraiment trop ostentatoire. Elle se la pète la concierge !

Ce roman fustigeant la « gauche caviar », la prétendue supériorité des nantis, le dédain des petites gens par ceux qui ont tout, on pouvait s’attendre à plus de simplicité de la part de l’héroïne, et moins d’élitisme dans le propos. Jusqu’à la japonaise attitude, summum de la branchitude. Ah les mérites philosophiques comparés entre les portes battantes et coulissantes, outre que je n’y ai rien compris (je suis, il faut le dire, beaucoup moins intelligente que Madame Renée), frisent le ridicule.

Le succès de ce livre est pour moi un phénomène de mode typiquement BOBO.

Mais il y avait dans ce roman tout pour faire une excellente histoire, celle que nous ont racontée les rats qui l’ont ressenti de cette façon-là. Et, si il et elles passent par le sud Ouest, cela tient toujours, la tasse de thé et les pâtisseries, elle pourront peut-être me convaincre que je suis dans l’erreur.

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From: mieldorado Sent: 2/12/2008 6:00 AM
L'Elégance du hérisson

Tout comme Zeta, j'ai entendu beaucoup de bien de ce livre. A en lire certaines critiques ce livre a plu a une majorité de gens et je n'irai pas à contre-courant. Le charme a opéré pendant la lecture du livre. La quatrième de couverture a eu le don de me mettre tout de suite l'eau à la bouche.

Rapide résumé : deux personnages principaux : Madame Michel (Renée) la concierge, et Paloma Josse, petite fille de l'immeuble du 7 rue Grenelle. Une quarantaine d'années séparent ces deux personnes et pourtant leurs témoignages et leurs destins sont intimement liés. Témignages qui apparaissent à travers deux écritures distinctes du point de vue du style mais aussi du point de vue de la police de texte. Renée s'efforce de ressembler à l'idée que tous les gens se font d'une concierge et Paloma souhaite mener à bien son projet de suicide.

Un petit extrait qui justifie le titre du roman :
c'est Paloma qui écrit :
" Mme Michel....Comment dire ? Elle respire l'intelligence. Et pourtant, elle s'efforce, hein, ça se voit qu'elle fait tout son possible pour jouer à la concierge et pour paraître débile (....) Mme Michel, elle a l'élégance du hérisson : à l'extérieur, elle est bardée de piquants, une vraie forteresse, mais j'ai l'intuition qu'à l'intérieur, elle est aussi simplement raffinée que les hérissons, qui sont des petites bêtes faussement indolentes, farouchement solitaires et terriblement élégantes"

Qui peut voir l'élégance chez un hérisson ? Qui peut voir l'élégance chez une concierge ? Qui peut voir le projet suicidaire d'une enfant très intelligente ?
Ce roman nous invite à VOIR tout simplement : à voir la richesse intérieure des gens et des choses, à voir la beauté du monde dans la trivialité du quotidien, à voir l'éternité dans l'éphémère de l'instant.
Tous les sujets y passent : philosophie, littérature (Tolstoï), musique, cinéma. Le Japon est aussi très présent dans le roman, notamment à travers le personnage de Kakuro Ozu. Et puis, il y a le thé, les camélias et l'Art.

Il est vrai qu'à la lecture de ce livre, on a l'impression de voir se dérouler une liste de clichés : les pauvres d'esprit ne sont pas ceux qu'on croit, il faut aller au-delà des apparences, .....La bourgeoisie des beaux quartiers en prend pour son grade, et la voilà rhabillée chaudement pour l'hiver. Mais tous ces clichés sont balayés à la fin du récit quand la concierge lâche prise et accepte de ranger ses piquants de défense contre les "riches". La fin du roman est magnifique et m'a beaucoup émue. Je n'en dirais pas plus.

Quelqu'un m'a dit une fois : "les livres sont des miroirs et l'on n'y voit que ce que l'on porte en soi-même". Peut-être que le succès du livre ne tient qu'à ça, il a les ingrédients nécessaires pour toucher un maximum de personnes. Simple supposition ......

Néanmoins, Zeta, je retiens ton invitation à discuter autour d'une tasse de thé, j'amènerais un de mes délices estivaux : la tarte à la rhubarbe, je te laisse le choix du thé!

Ne soyons pas avares de citations : "traquer les toujours dans le jamais". A méditer !

Ma note : 5/5

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From: zeta-b Sent: 2/12/2008 8:28 AM
Ok pour la tarte à la rhubarbe, moi je te propose des canelés (spécialité de la région) et un fondant au chocolat qui n'a pour seul défaut que de tomber directement sur les hanches (grace à ses 250 g de beurre et ses 500 g de crème fraiche).
J'ai souvent réfléchi à ce livre qui plait si fort à tant et qui moi m'a tant énervée que j'ai commis ce billet de (mauvaise) humeur.
J'ai trouvé que Madame René en cachant son intelligence à tous, en jouant à la "vraie" concierge avec la panoplie que les gens prêtent à cette fonction (la télé, l'ignorance, etc...), montre en fait un véritable mépris pour ses congénères. Une concierge intelligente ça n'a rien de si extraordinaire qu'il faille se cacher et laisser croire qu'on est "comme les autres concierges" bête à manger du foin. Vous voyez ce que je veux dire ? En fait pour moi ce livre est atrocement snob.
Mais bon on pourrait en parler des heures, je comprends qu'on puisse aimer ce roman, je voulais juste expliquer pourquoi pour moi ça ne l'a pas fait. Et puis je suis une grosse bavarde et j'aime bien discutailler sur les livres (sans animosité aucune), et je suis attentive à tous vos arguments.

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From: Laïze Sent: 3/3/2008 9:11 AM
L'élégance du hérisson

Les résumés précédents expliquent bien l'histoire, les deux protagonistes, l'immeuble chic etc.

Pour ma part, je suis assez partagée. Au début j'ai vraiment bien accroché et beaucoup aimé. L'idée de cette concierge qui prend des apparences simpletttes pour qu'on lui fiche la paix m'a bien fait rire. Du coup, je regardais un peu autour de moi en me disant, tiens, si ça se trouve cette personne-là, c'est une Mme Michel. Bref ne pas se fier aux apparences c'est une chose, mais imaginer que l'autre sous son apparence trompeuse se moque bien de vous, c'en est une autre.

Le récit est plutôt bien écrit. Mais en effet les passages pseudo-philosophiques étaient plutôt indigestes. De plus au final, j'ai réalisé que ces phrases à rallonge et ces termes complexes n'étaient utilisés que pour décrire des réalités hyper simples (ne pas avoir deux objets similaires dans une maison etc.). Ce sont des parties un peu pédantes qui ne servent pas à grand chose. Mais parmi celles-ci on en trouve qui valent la peine : la réflexion sur l'éternité m'a semblé très belle.

Deux sujets ont été abordés de manière récurrente et cela m'a quelque peu agaçée : les riches sont forcémment tous pourris et l'homme n'est qu'une bête parmi les autres. Ce sont des points de vue que je ne partage pas inconditionnellement et qui n'apportent pas grand chose dans cet univers intellectuel raffiné qu'est censé être celui de la concierge. C'est vrai, une fois passée la surprise de savoir qui est vraiment notre concierge, on la retrouve à faire des choses très raffinées comme préparer du café juste pour profiter de la bonne odeur et ne pas le boire. Et quelques pages plus loin, elle nous décrit avec moult détails les aventures du chat qui a une cystite, ou le visiteur qui a le nez qui coule... Ce n'était pas toujours très cohérent.

Et un autre point gênant est la seconde protagoniste, Paloma, 12 ans. Ce n'est pas du tout crédible surdouée ou pas, à 12 ans on ne peut pas s'exprimer de la sorte. A la limite, 16 ans, j'aurais dit pourquoi pas mais 12, ce n'est pas vrai. De plus ce personnage ressemble tellement à Mme Michel que ce n'est pas vraiment un personnage à part entière. Elle pimente le récit, mais n'existe pas vraiment, manque de profondeur.

La partie "romantique" de la fin ne manquait d'originalité, surtout après avoir martelé que les riches sont stupides. Et la vraie fin était plutôt abrupte, même si elle permet de bien clore le récit.

Je liste pas mal de points négatifs. Mais au final je l'ai quand même bien dévoré ce bouquin. J'ai bien aimé la compagnie de ces personnages, aussi imparfaits soient-ils. Ce sont peut-être même ces imperfections qui rendent ce récit émouvant.

Ma note : 3/5

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From: zeta-b Sent: 3/5/2008 6:12 PM
Il me semble utile de rajouter que je n'ai jugé que le livre. En aucun cas je n'ai voulu être offensante pour les lecteurs qui apprécient ce roman. Mon premier message je l'ai fait à la fin de ma lecture, à chaud, il était à la hauteur de ma déception, mais je reconnais que la phrase sur les bobos étaient certainement malvenue car beaucoup de très bons lecteurs, non bobos, ont apprécié ce roman et n'y ont pas vu la même chose que moi.
Je ne pense nullement que mon opinion vaut mieux que celle d'autres lecteurs.

L'élégance du hérisson de Muriel Barbery
Gallimard, édition Blanche / 360 pages



Un avis partagé ...

Quelle pression de lire un livre si plébiscité par tous, surtout lorsqu'au bout d'une centaine de page on n'a pas vraiment accroché. Alors on se questionne, comment se fait-il que je n'apprécie pas, suis-je en train de passer à côté de quelque chose ? Et puis j'ai changé peu à peu m'a façon de lire, j'ai fait fi de mes premières impression. Je suis passé à autre chose avant d'y revenir avec cette fois nettement plus de plaisir.
Il y a donc du pour et du contre... Mine de rien c'est un livre qui pique un peu au début, j'ai caressé le hérisson à rebourse piquants.
Plus sérieusement, ah bien y réfléchir je pense que mon opinion a commencé à changer à partir du moment ou j'ai accepté ces personnages décalés et leur monde quasi irréel tel qu'ils sont. Ne dit-on pas qu'il faut de tout pour faire un monde ? Alors une concierge philosophe et sur cultivé, une petite surdoué à tendance suicidaire, un japonnais après tout, pourquoi pas.

Comme les points négatifs sont souvent les premiers à nous venir spontanément en mémoire et qu'ils ont déjà été si bien recensé et exprimé dans les différentes critiques. Je vais m'atteler à rassembler les points positifs, ces tout petits plus qui ont fait que malgré tout, je peux dire de ce livre qu'il est pas si mal, une façon justifier la note que j'ai l'intention de lui attribué.

Très rare sont les livres qui passe pour moi d'insipide, d'agaçant, d'irritant, à savoureux, émouvant, presque amusant, voici donc une mention spéciale pour avoir réussi à condenser en 360 pages autant d'émotion si différente. L'écriture est recherché, elle soutient formidablement ce récit ; c'est un exercice de style plutôt bien mené avec des articulations entre les différents personnages et narrateurs discrètes. On passe de l'un à l'autre sans difficulté... Voilà pour un livre qui s'avère au final pas si mal que cela, bilan mitigé … 3,75/5

Titre: l'élégance du hérisson

Alors... comment commencer?
Je ne peux même pas vous résumer le roman car je me suis arrêter très rapidement... de peur de perdre le goût de la lecture...
Et cela contre toute attente, étant donné le bouche à oreille plus que positif qui avait poussé une amie à me l'offrir... pour me faire plaisir...
J'ai bloquè...J'ai culpabilisé... J'ai pensè que le problème venait de moi... pas d'humeur en ce moment peut être... Et puis j'ai osé, j'ai assumé... J'en ai parlé autour de moi et je me suis apperçu que je n'étais pas seule!

Bref, je rejoint complètement l'avis de Philcabzi. Et je me demande même si le succès de ce livre n'est pas porté par certains bobo qui disent aimé ce livre car cela fait intéllo!! Avec toutes les références philosophiques. (Je parle en générale dans les média et tout et tout pas des lecteurs qui ont simplement aimé le livre parce qu'ils ont aimé c'est tout!).
C'est dans ce genre de cas où je pense, la culture moins on en a plus on l'étale!

Ma note vous l'imaginez déjà... 0 / 5.

Une gourmandise
folio, 166p.

Résumé:
Très rapide à faire. Un critique gastronomique réputé se meurt et les personnes qui ont partagé quelques moments de sa vie repensent... et jugent.

Avis:
Bof. Je n'ai pas du tout été embalée par l'histoire (vu qu'il n'y en a pas vraiment). Mais, car il y a quand même un mais, j'ai apprécié le style (roman en "je") dans lequel chaque personnage prend tour à tour la parole mais toujours dans sa tête. Il n'y a pas d'événements qui se passent au présent, que des souvenirs et des émotions. J'ai aussi bien aimé la poésie de l'écriture, qui décrit avec finesse les sensations gustatives des événements marquants de la vie du mourant. Heureusement le livre est court, je n'aurait pas pu en lire plus (on tourne un peu en rond au bout d'un moment).
ma note: 3/5, quand même pour le style et le thème traité, original.

Moi j'avais adoré l'élégance du hérisson (au cas pour comparer les avis).

L’élégance du hérisson
Muriel Barbery

2006

Une concierge qui cache sa culture et une jeune fille surdouée, toute deux occupantes d’un immeuble très luxueux de Paris, en viennent à se fréquenter grâce à l’arrivée d’un nouvel habitant : monsieur Ozu, un Japonais.

De prime abord, je n’aimais pas se livre. La critique continue et sans subtilité de la haute bourgeoisie, ainsi que les « réflexions profondes », plutôt prêchi-prêcha, de la jeune fille de 12 ans, m’irritaient quelque peu. Toutefois, l’apparition de monsieur Ozu modifie le ton de l’histoire, et je me suis amusé dès ce moment, j'ai dévoré le reste. Le récit n’est pas réaliste, il faut y voir une fable avec des personnages typés (presque stéréo).

4,5/5

le réaliste-romantique

Une gourmandise - Muriel Barbery
Folio - 165 pages

Le héros de ce court roman est critique gastronomique, l'un des plus grands critiques de son époque. Il est passionné par son métier au point de négliger femme et enfants, tellement passionné que même maintenant, alors qu'il va mourir, sa seule préoccupation est de trouver LA saveur. Pour cela, il égrène ses souvenirs gustatifs, qui sont autant d'occasions pour l'auteure de dresser le portrait de cet homme hors du commum.

Grande gourmande et amatrice de romans évoquant la nourriture, je me réjouissais de lire ce livre. Mais j'ai été plutôt déçue. L'écriture est trop alambiquée pour moi qui préfère amplement la simplicité et la fluidité. Quant au personnage, difficile de lui témoigner de la sympathie. Certes on peut être passionné mais delà à être si égocentrique!
J'ai par contre bien aimé la construction du récit à plusieurs voix avec l'intervention des différents personnages qui gravitent autour du critique. J'ai aussi beaucoup ri de la fin du roman, malgré l'issue fatale, mais il faut avouer que la dernière phrase est assez irrésistible.
Bilan mitigé donc, mais je garde tout de même une certaine curiosité à lire L'élégance du hérisson de cette même auteure.

3/5

Muriel Barbery - Une gourmandise

Sur son lit de mort, le critique gastronomique le plus célèbre du monde recherche une saveur qui lui échappe, un souvenir gustatif qu’il ne retrouve pas. Il voyagera parmi son passé à sa recherche. Ces chapitres délicieux sont entrecoupés de réflexions de son entourage : sa fille, sa bonne, sa concierge, son chien, qui nous en apprennent sur l’homme.

Les chapitres gustatifs sont savoureux, et les autres montrent qu’un connaisseur de plaisirs fins peut aussi être un monstre pour son entourage. Cette construction, à la longue, m’a toutefois lassée, et le tout devient répétitif : exercice de style autour d’un plaisir de la table qui alterne avec un commentaire bilieux sur l’homme.

3/5

le réaliste-romantique

L'élégance du hérisson de Muriel Barbery

Pour le résumé voir au-dessus.

Mon avis est assez partagé. Je dois dire que j'ai mis longtemps à entrer dans l'histoire, à vrai dire jusqu'à l'arrivée de monsieur Ozu. A partir de là, l'histoire commence à être interressante car j'ai beaucoup aimé le personnage de Kakuro. Quant à Paloma je n'ai pas vraiment aimé ses "pensées profondes" que je trouvais trop longues.

3.25/5

L'élégance du hérisson


Je le crie haut et fort, ce roman est pour moi un véritable coup de coeur! Un petit bijou de finesse et de poésie. Je l'ai littéralement dévoré, je ne pouvais le lacher. J'ai adoré les personnages, leur profondeur, leur part caché, leurs réflexions sur la vie et surtout leur humour. Oui je l'avoue je me suis laissée charmer et tant pis s'il y a des incohérences, j'aime ce genre de romans. Je ne regrette qu'une chose: ne pas l'avoir lu plus tôt.



Ma note: 5/5

L'élégance du hérisson

Pic et pic et colegram

On devrait toujours se méfier des apparences. Si cette phrase est valable pour l'animal qu'est le hérisson, sympathique mammifère au poil plus que rugueux, amateur de lait et de vers de terre, elle l'est également pour la forme qu'a ce roman. L'auteur couve avec tendresse ses personnages mais n'hésite pas à montrer des piques acérées pour toutes les hypocrisies de la Terre. N'est-ce d'ailleurs pas un récit qui met à bas les hypocrisies : la beauté, la vanité, le pouvoir ? De lecture facile bien que présentant des longueurs dans certains paragraphes, ce récit bien mené et bien écrit aborde des genres divers : cours de philosophie et d'art, journal de bord, roman bien sûr. C'est un objet littéraire un peu particulier qui est au croisement des livres savants et de la culture populaire, un peu comme le fait Bernard Werber avec ses fourmis (on reste dans l'animal) ou Amélie Poulain dans le registre cinématographique. Il y a dans le style de Muriel Barbery beaucoup de talent. L'écriture est virtuose, cela se voit. Un peu trop même, au risque d'emmener parfois ses lecteurs dans des digressions qui éloignent du sujet central mais c'est un parti pris que je respecte même s'il n'est pas ma tasse de thé. L'auteur prend même un malin plaisir à avoir deux styles différents selon le protagoniste qui écrit.

Sur le fond, on peut reprocher à l'auteur d'avoir une vision caricaturale de la société, de voir un peu trop la vie en tout rose ou tout noir. C'est le registre de la fable, du conte moral qui est abordé, moins celui du réalisme. Faut-il s'en plaindre ? Je regrette que trop souvent le roman français ne donne pas le goût du large et de l'évasion. Nous voici avec le "hérisson" dans le registre modernisé de Gulliver chez les Lilliputiens, de Zadig et Micromégas. C'est une fable qui a le mérite de la fable : celle de faire entendre des réalités sociales différentes au moyens de paraboles imagées.

Le succès de ce livre est mérité bien que je ne le classerai pas dans mon propre Panthéon littéraire.

L'élégance du hérisson, Muriel Barbery



À ce que je vois les avis sont partagés. Il m'est difficile de donner mon avis sur ce livre sans avoir le sentiment de ne pas être à la hauteur de son auteur (pardonnez moi le jeu de mots). Car, il est compliqué de ne pas penser que cet auteur est très érudit. Pourtant, certains voient dans ce roman (oserai-je dire cette fable) une critique hautaine et remplie de clichés de la bourgeoisie. Ce n'est pas ce que j'ai vu. D'autres y voient un symbole du phénomène bobo. Je n'ai pas vu cela non plus. J'ai vu un récit subtil, des explications lucides sur la société, des personages variés, et une intrigue originale. J'ai préféré les écrits de Paloma aux pensées de Renée (que j'ai appréciées également). Ce livre m'est apparu comme très attachant, le style est parfait (en particulier celui de Paloma, je trouve que l'auteur a bien retranscrit la manière dont pouvait écrire une jeune surdouée, surdouée certes mais jeune quand même). Je me suis retrouvé dans la description des pratiques culturelles que fait Renée, c'est à dire la variété des pratiques aujourd'hui, entre celles qui sont légitimes et celles qui sont illégitimes. La preuve, j'ai regardé South Park entre les lectures de ce livre . Bref, j'ai adoré.

4,5/5

L'ELEGANCE DU HERISSON

Mon avis :
Ce livre était dans ma pal depuis plus d'un an lorsque je me suis enfin décidée à le lire. Entre-temps j'avais d'ailleurs complétement oublié les critiques dont il avait fait l'objet. Le début ne m'a pas franchement enthousiasmé, puis tout comme l'une d'entre vous, c'est surtout l'apparition de Kakuro Ozu qui m'a donné un regain d' intérêt. Même Paloma, surdouée un peu agaçante au début du récit, devient attachante. Tout est idyllique, et aussi incroyable que celà puisse paraître, Renée, la terne concierge, se retrouve métamorphosée en une séduisante femme. Mais hélas tout celà était trop beau, et malheureusement le conte de fées se termine tristement... Tant pis, j'aurai quand même passé un très bon moment avec cette charmante histoire !

Note : 4,75/5

Sue : Je suis comme toi, je n'ai pas aimé ce livre. Par contre, je voulais te préciser qu'il s'agit bel et bien d'un succès de librairie, donc que ce sont les lecteurs qui ont aimé ce livre et qui lui ont donné sa notoriété. Ce n'est pas un coup de pub au départ.
Et tu ne dois pas penser que tu ne "vas pas bien" parce que tu n'as pas aimé un livre alors que d'autres l'ont aimé, nous avons chacun nos gouts et c'est normal de ne pas tous aimer la meme chose .

Ysla et Sue, je n'ai pas lu L'élégance du hérisson. Comme tout le monde j'en avais entendu dire beaucoup de bien et plusieurs fois j'ai pris ce livre entre les mains en différentes librairies. Après avoir lu (et relu) la quatrième de couverture, je me demandais toujours ce qu'il pouvait y avoir d'intéressant dans ce livre, avec quand même une certaine curiosité. Mais chaque fois je le reposais en me disant qu'il n'était pas fait pour moi. Après vos critiques, je pense que j'ai bien fait de ne pas l'acheter, il ne ferait qu'encombrer mes rayonnages après deux ou trois tentatives de lecture. Moralité : ne pas s'emballer pour acheter des livres dont tout le monde parle, attendre d'autres avis...

Ysla a écrit:Par contre, je voulais te préciser qu'il s'agit bel et bien d'un succès de librairie, donc que ce sont les lecteurs qui ont aimé ce livre et qui lui ont donné sa notoriété. Ce n'est pas un coup de pub au départ.
Et tu ne dois pas penser que tu ne "vas pas bien" parce que tu n'as pas aimé un livre alors que d'autres l'ont aimé, nous avons chacun nos gouts et c'est normal de ne pas tous aimer la meme chose .

Merci Ysla, je m'en doutais bien et ne t'inquiète pas je m'en suis remise depuis.

L'élégance du hérisson Muriel Barbery Folio Gallimard 410 pages


Résumé:
Renée Michel a 54 ans et est concierge au 7, rue de Grenelle, dans un
hôtel à appartement de riche. Elle fait tout pour entretenir d'elle
l'image que les gens se font d'une concierge. Et pourtant, en cachette,
c'est une amoureuse des arts et des lettres, lectrice de Tolstoï, Kant
et Descartes. Paloma vit aussi au 7, rue de Grenelle. Enfant très
intelligente, mais solitaire, elle observe le monde avec une attention
infinie. Et du haut de ses 12 ans, elle a déjà pris sa décision: le
jour de ses 13 ans, pour ne pas sombrer dans l'imbécillité du monde des
adultes, elle se suicidera. Ce qu'aucune des deux n'avait prévu, c'est
l'arrivée dans l'immeuble de M. Ozu, un riche japonais érudit qui les
verra toute deux dans leur vérité intime, sans se fier aux apparences.

Critique:
Oulàlà, quelle lecture! Que j'ai trouvé assez difficile par moment, je
dois bien l'avouer! La part faite à la philosophie et à l'Art dans ce
livre, truffé de concepts et de tournures de phrases qui y sont liés m'a
fait à certains moments survoler des paragraphes entiers. D'ailleurs, à
ce titre, les 100 premières pages sont un peu pénibles. Il ne s'y
passe pas grand-chose, on ne fait que découvrir Renée et Paloma. Par
contre, dès l'arrivée de M. Ozu, tout change. On tombe alors dans
l'histoire à pieds joint tellement c'est bien écrit. Il y a quelques
retours sur la philosophie assez lourd (ouf!), mais pour le reste,
chaque des interventions dans le récit de ce messieur à l'exquise
politesse est merveilleuse. J,ai beaucoup rit à certains moments des
monologues intérieurs de René, qui se demande quoi répondre en évaluant
chaque choix de réponses selon qu'il est convenable ou non, dans des
situations parfois aussi banales que de demander où sont les toilettes!
Le personnage de Renée est d'un charmant pathétisme par moment:
pourquoi tant d'énergie à vouloir se cacher des riches qui habitent son
immeuble, pourquoi vouloir à tout prix passer pour une concierge sans
importance? On finira par le comprendre à la fin du récit, par
l'intermédiaire de Paloma, Paloma qui réussira elle aussi à découvrir
grâce à Renée et à M. Ozu des choses qu'elle n'aurait sans doute jamais
pu comprendre autrement. Un livre beaucoup, mais beaucoup plus complexe
que ce à quoi je m'attendais, surtout du côté des références à la
philosophie. Pour le reste, une magnifique histoire, bien racontée,
bien ficelée, avec une fin qui malgré ses accents tragiques, est belle,
belle parce que malgré tout ce qui s'y passe, on y fait le choix de la
vie. Et ça, c'est la plus belle chose que l'on peut choisir.

Ma note: 3.75/5

L'élégance du hérisson - Muriel Barbery
Gallimard - 359 pages

Renée Michel, 54 ans, veuve au physique peu avantageux est concierge dans un immeuble chic à Paris. Si extérieurement elle correspond exactement au prototype de la concierge, intérieurement elle est plus intelligente et cultivée que les habitants de son immeuble. Mais elle le cache bien!

Globalement, j'ai bien aimé ce roman qui met en scène des personnages atypiques et attachants. Renée, bien sur, mais aussi Paloma et Mr Ozu.
Beaucoup de passages très drôles mais aussi de l'émotion parfois.
Par contre, comme beaucoup, j'ai été barbée par les réflexions philosophiques auxquelles je n'ai rien compris. Renée et Paloma ont des cotés agaçants quand elles se croient tellement plus intelligentes que les autres.
Mais dans l'ensemble, j'ai bien accroché à l'histoire et il y a malgré tout quelques belles réflexions sur la vie.

4/5

Barbery Muriel
Une rose seule
Actes Sud 19 août 2020
158 pages

Quatrième de couverture
Rose arrive au Japon pour la première fois. Son père, qu’elle n’a jamais connu, est mort en laissant une lettre à son intention, et l’idée lui semble assez improbable pour qu’elle entreprenne, à l’appel d’un notaire, un si lointain voyage.
Accueillie à Kyōto, elle est conduite dans la demeure de celui qui fut, lui dit-on, un marchand d’art contemporain. Et dans cette proximité soudaine avec un passé confisqué, la jeune femme ressent tout d’abord amertume et colère. Mais Kyōto l’apprivoise et, chaque jour, guidée par Paul, l’assistant de son père, elle est invitée à découvrir une étrange cartographie, un itinéraire imaginé par le défunt, semé de temples et de jardins, d’émotions et de rencontres qui vont l’amener aux confi ns d’elle-même.
Ce livre est celui de la métamorphose d’une femme placée au cœur du paysage des origines, dans un voyage qui l’emporte jusqu’à cet endroit unique où se produisent parfois les véritables histoires d’amour.
Mon avis

Alors qu’elle a traversé la planète pour rejoindre le Japon, Rose s’éveille et regarde autour d’elle, ne comprenant pas ou elle se trouve, elle voit une pivoine rouge aux pétales renfrognés. Quelque chose se passe en elle dans un parfum de regrets enfouis. C’est ce qu’éprouva Rose , ce matin-là , dans le face à face avec la pivoine qui, de son vase exquis, dévoilait ses étamines dorées. Ceci est le début du roman que j’ai partiellement recopié, cependant l’envie m’a souvent prise d’en recopier d’autres lors de ma lecture, mais il faut en laisser pour les prochains lecteurs . J’ai beaucoup aimé les descriptions de l’agencement esthétique et spirituel des jardins et des temples de Kiôto. Jour après jour, Rose guidée par Paul qui fut l’assistant de son père l’emmène vers des lieux mystiques, dans un cimetière ou son père l’appelait, des salons de thé, ces promenades sont pour elle autant de motifs à résonances et des révélations minuscules de sa personnalité. Ce beau roman des origines est un voyage qui va métamorphosé Rose et en même temps va connaître l’énigme du sentiment amoureux. Ce roman écrit avec poésie est entrecoupé par de beaux textes faisant penser à des légendes, une lecture qui, m’a emmenée dans un autre monde...4,5/5

Une rose seule.

Je ne vais pas reprendre la présentation du roman, Lalyre l'a très bien fait juste avant.

Ce roman court est très touchant, chaque mot est pesé, ciselé, les descriptions du Japon nous en font ressentir au plus profond de nous -mêmes les odeurs, les couleurs, les ambiances, ce récit est une intense évasion vers le pays du soleil levant. Pour nous aider à suivre son récit, l'auteur fait en plus commencer chaque chapitre par une légende japonaise, un court récit percutant et lourd de sens qui nous permet de mieux comprendre l'évolution de Rose dans ce Japon qu'elle ne connaît pas et qui est pourtant son pays d'origine, tout autant que la France. Au travers d'un parcours initiatique voulu par son défunt père et guidée par Paul, son assistant, Rose découvre le Japon au travers de ses temples bouddhistes. Botaniste de métier, la jeune femme s'imprègne des fleurs mais peu à peu elle se laisse aussi gagner par les minéraux et les végétaux du Japon. Au fil de la découverte des temples choisis par son père, la jeune femme qui a grandi dans la colère, la rancoeur et la dépression de sa mère, va progressivement baisser sa garde et comprendre que sa vie n'a de sens qu'ici. Ces visites des temples lui font découvrir son père, son pays, mais c'est finalement à la rencontre d'elle-même que va chaque jour la jeune femme, sans s'en rendre compte.

5/5