Henri TROYAT: L'araigne

De : gallomaniac (Message d'origine) Envoyé : 2007-12-25 12:00
L'araigne, de Henri TROYAT. Prix Goncourt 1938. Ma note 4/5
Plon 1938, Presses Pocket 1976, 310 pg.

L'araigne, (vieux français pour araignée, en l'occasion un mâle), c'est un jeune homme intellectuel, un peu écrivain, qui gagne sa vie avec des traductions, tandis que, féru de Nietsche, il travaille sur un essai du Mal. Grandi gâte, choyé par sa mère et trois soeurs, il vit toujours à la maison, où il exerce un pouvoir tyranniquement douce sur ces femmes. Il voit d'un mauvais oeil venir les mariages de ses soeurs. Plein d'un sentiment de supériorité, il s'imagine d'élever ses soeurs vers une vie intellectuelle au-dessus d'un amour trop simplement animalier. Mais dans son for intérieur il sait que c'est de la jalousie et qu'il veut l'amour de ses soeurs en toute exclusivité pour lui-même. Il essaye de façon presque machiavellique, avec des ruses malsaines et des menteries frisant le chantage intellectuel, de pousser ses soeurs à rompre avec le fiancé, le marié, l'amoureux. Mais dans son coeur, l'homme est seul, encore plus seul après la mort de la mère, survenu entre deux mariages. Il réussit de rendre ses soeurs malheureuses pour un moment, mais elles choisissent l'une après l'autre quand même pour leur coeur. Quand, à la fin, la cadette annonce son mariage avec son meilleur ami, l'homme prépare contre la torture qu'il sent devant un tel "retrait d'affection" un acte de chantage de suicide.

Troyat a 27 ans, quand il reçoit le Prix Goncourt pour ce livre, un roman psychologique en milieu bourgeois français d'entre deux guerres. Il n'y a pas de références à l'histoire de cet époque, tout est vécu à l'intérieur de la famille, et on ne s'imagine pas que Troyat devienne par la suite l'auteur de grands cycles romanesques historiques et d'un nombre de biographies. L'histoire se présente presque en dehors du temps et est toujours très lisible.


De : lalyre7032 Envoyé : 2008-01-05 10:13
L'araigne Henri Troyat Poche 1969
255 P.
En 1938 à Paris,Gèrard Fonsèque vit dans un appartement bourgeois avec sa mère et ses trois soeurs.C'est un homme tyrannique et égoïste avec les femmes qui partagent sa vie,maladif dans sa tête,il ne supporte pas que ses soeurs le quittent lorsqu'elles rencontrent l'homme de leur vie.Perdu dans sa jalousie et son égoïsme ,il imagine mille stratagèmes pour empêcher leur mariage,il reste confiné dans sa chambre pour écrire un essai de philosophie,laissant entendre que ce sera le chef-d'oeuvre de sa vie.Son imagination destructrice à l'égard de ses soeurs pour les garder auprès de lui va le conduire a être la victime de la toile qu'il a tissée avec l'exaltation de son délire.
Un petit roman oppressant ,un homme à l'imagination destructrice et sa vie monotone,la violence des sentiments,que ce soit amour ou jalousie ,tout cela est décrit avec une certaine subtilité par l'auteur.Un grand roman qui sans doute ne vieillira jamais.
5/5
Lalyre