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Félix-Antoine SAVARD (Canada/Québec)

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Félix-Antoine SAVARD (Canada/Québec) Empty Félix-Antoine SAVARD (Canada/Québec)

Message  Invité Mar 2 Déc 2008 - 18:46

De : carabosse1964 (Message d'origine) Envoyé : 2003-04-09 18:28

Menaud maître-draveur
Ce roman a été écrit par l'abbé Savard en 1937.

Comment résumer ce livre! Si je vous disais : patriotisme, nationalisme....En fait, C'est l'histoire de Menaud ( Canadien-Français ) qui n'accepte pas que les terres de ses ancêtres soient vendues à des Anglais...( cela se passe dans les années 30, même si l'année n'est jamais mentionnée dans le roman )...Il y a donc deux clans dans cette histoire: Menaud et les siens contre les traîtes ou plutôt le traîte et les Anglais. Ces derniers ne sont jamais présents dans le roman sinon dans l'esprit de Menaud... l'auteur cite souvent des extraits du roman de Maria Chapedeleine dans ses écrits...

" Nous somme venus il y a trois cents ans et nous sommes restés...Autour de nous des étrangers sont venus qu'il nous plait d'appeler des barbares !Ils ont pris presque tout le pouvoir! Ils ont acquis presque tout l'argent..."( p.31 )

la première partie m'a terriblement ennuyée...nationalisme, drave...drave...à chaque phrase, il y avait une double interligne... J'ai apprécié davantage la deuxième partie, où le noyau familial était plus présent. Recueillement, tristesse, révolte...deuil...Il y avait plus de romance... La troisième partie est faite de défaites, de renonciements...de perte...de bataille perdue...triste à mourir ...surtout quand on sait que ce n'est pas de la fiction...snif..

Pour terminer, je crois tout d'abord qu'être nationaliste est un atout pour lire ce livre. Une connaissance de l'histoire du Québec est requise pour apprécier davantage.

Tant qu'à moi, il y a eu des moments où cette quête de possession me tapait sur les nerfs...J'avais l'impression qu'il y avait des miettes de racisme et ça m'agaçait! Pourtant, à d'autres moments, je comprenais ce peuple ( qui est le mien ) de se sentir bafoué de la sorte par des étrangers voulant le pourvoir! En fait, j'étais continuellement entre deux pôles...

Note : 3\5



De: Polo

Félix-Antoine Savard - Menaud, maître-draveur

Cette oeuvre exige une connaissance de notre histoire pour qu'elle soit appréciée à sa juste valeur. Il faut être capable de situer ce roman dans le temps pour qu'il revête toute sa valeur. Notre littérature est née vers les années 1930. Au 19e siècle, elle n'existait pas. Il était même interdit par l'Église d'écrire une oeuvre d'imagination. Il a fallu attendre Louis Hémon, un Français, avec son célèbre Maria Chapdelaine pour que s'organise une vraie littérature. Avant 1930, les romanciers ne savaient pas comment traiter la réalité québécoise. On faisait dans le terroir. On croyait bien faire avec des histoires d'attachement à la ferme en utilisant tous les québécismes de chez nous. C'est Félix-Antoine Savard et quelques autres qui ont donné à notre littérature son premier envol. Elle n'a donc pas cent ans.

Ce Savard, qui est un prêtre, s'est inspiré de Louis Hémon. Ce dernier a réussi à montrer aux nôtres comment se servir de notre matériel pour aspirer à l'universel. C'est ainsi que notre bon prêtre a écrit Menaud, maître-draveur en imitant Maria Chapdelaine. Il a choisi comme sujet un cas de dépossession: le vol pur et simple de notre forêt par les Américains. Comme nous venions d'accéder à l'indépendance, nos voisins du Sud se sont empressés d'accéder à toutes nos richesses naturelles pour s'enrichir à nos dépens. L'impérialisme américain ne date pas de la guerre en Irak. Nous avons été leur première victime. Ils se sont même emparés de nos rivières pour produire de l'électricité. Et ils nous ont même interdits de pêcher. Il a fallu attendre Jean Lesage en 1960 pour que l'on se débarrasse des Américains qui nous dirigeaient parce qu'ils avaient la main mise sur tous les leviers de notre économie. Son slogan «Maître chez nous» signifiait cela. Il a fallu attendre Daniel Johnson père en 1967 pour que l'on retrouve nos lacs et nos rivières de pêche, dont plusieurs étaient d'exclusivité uniquement américaine. Et ce n'est qu'en 2000 que Richard Desjardins a montré tous les dommages causés par la déforestation entreprise par les Américains qui ont signé des baux de cent ans avec les gouvernements du début du 20e siècle.

C'est cette situation que Félix-Antoine Savard dénonce dans Menaud, maître-draveur. Son oeuvre est immensément politique et reste d'actualité si l'on est sensible à l'impérialisme américain.

Note : 5/5
(Polo)

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