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Neal SEINPUR (?)

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Message  Invité Dim 7 Déc 2008 - 16:36

De : louve-épine (Message d'origine) Envoyé : 2006-01-24 11:07

Un silence de Neal Seinpur
2002

On parlait récemment de l'édition à compte d'auteur, et il se trouve que le hasard (mais existe-t-il vraiment ?) m'a placé entre les mains un livre édité de cette façon. C'est un cas un peu spécial, puisque je vais vous critiquer un livre introuvable, mais sa lecture a été tellement... enfin, il mérite qu'on en parle. Je tiens à préciser une dernière chose, je ne connais pas l'auteur, donc je ne peux même pas vous dire "Il vit actuellement en Gironde où il s'adonne à sa passion pour le jardinage". Je sais, c'est frustrant.

"Les gens ne savent pas, ne soupçonnent pas que ce qui m'est arrivé peut exister."

Le narrateur du roman est un homme et il vient de subir la pire des horreurs (ne comptez pas sur moi pour écrire le mot, il a de toute façon été tellement galvaudé qu'il ne vous dirait presque plus rien).
La scène n'est pas racontée ici, et ça a un double avantage : faire croire au lecteur qu'il n'est pas un voyeur, et éviter un certain sentiment de misérabilisme.

On oublie parfois que les femmes ne devraient pas être les seules à avoir peur, le soir. On oublie parfois que le contraire existe aussi, et que tout le monde peut être victime d'un être complètement inhumain.

Que dire... il m'est arrivé, sur un autre forum, d'écrire une lettre ouverte à S. Beckett, là, j'ai presque envie de faire pareil, et de parler directement à l'auteur. Envie de lui dire que son livre a des accents terribles de réalité, et que c'est difficile à lire. Lui dire que son écriture est belle, et qu'elle m'a touchée. Profondément. J'ai envie de lui demander ce qui est vrai, ce qui est faux, non, finalement, je ne veux pas savoir.

Il y a une différence entre un témoignage, pur, simple, et un roman, la différence, ça doit s'appeler le style. L'écriture. Le talent...

"Ma douleur a envahi les lignes, étouffé les mots, imprimé les phrases. Elle ponctue mon discours, cisèle mes formules, hante chaque virgule. Elle vit."

Le narrateur nous parle de sa vie, comment elle s'organise, deux mois seulement après le drame. Il n'est pas seul, il a une Charlotte. Sa Charlotte. Et moi, en lisant ça, j'étais presque heureuse, c'est peut-être stupide, mais savoir que ce personnage, réel ou fictif, n'est pas seul, et qu'il a à ses côtés quelqu'un qui peut le soutenir et l'aider à avancer encore... ça m'a presque soulagée. Charlotte est un drôle de personnage. Le seul point de vue de l'histoire est celui du narrateur (désolée de répéter sans cesse ce mot, mais ce n'est pas de ma faute, il n'a pas de prénom), alors on ne sait jamais ce que pense cette fille. Une fille forte, vivante... une béquille. Mais un personnage double, ambivalent, on sent une rage féroce en elle, mais pourquoi ? qui est-elle ? On n'aura pas de réponse... il ne manquerait plus qu'on nous mâche tout le travail ! Non... au lecteur de supposer, d'imaginer.

C'est une douloureuse lecture, mais je l'ai dit, il n'y a pas l'envie de faire pleurer la ménagère de moins de 50 ans, c'est beau, pudique, bourré de sensibilité, touchant, affreusement touchant. Un genre de lecture qui laisse un arrière-goût dans la bouche, mais l'auteur a eu l'intelligence de terminer son roman sur une lueur... Comme le bout d'un tunnel... Même si, on le sait, on ne guérit pas comme ça, pas aussi vite - de toute façon, guérit-on réellement un jour ? On le sait, ce sera encore douloureux pour le personnage, tout n'est pas cicatrisé, mais l'espoir est là, une petite flamme, presque rien, mais tellement tout.

Je voudrais en dire encore plus, mais je ne suis pas moi-même écrivain, alors, pour trouver les mots...

Une lecture douloureuse et nécessaire. Ce que je pourrais résumer en deux mots : un merci pour avoir osé écrire sur le sujet et surtout pour l'avoir fait aussi bien et un pardon, pour le narrateur, et pour toutes les autres victimes.

"C'est juste que je souffre et je ne veux pas être compris, je veux être aimé".

Envie de prendre le narrateur par la main, et lui dire que - ...

Note : 5 / 5



De : 2550Chimère Envoyé : 2006-02-26 04:30

Un silence de Neal Seinpur

Disons que par des moyens détournés et vicieux, j'ai enfin pu lire le texte si bien critiqué par Louve-épine (et ne me demandez rien, je suis tenue à la plus stricte confidentialité).

Que dire de plus, si ce n'est que j'ai pris une claque. Les phrases sont assez chocs et soit vous refuser de dépasser le premier paragraphe (ce qui peut se comprendre vu la violence verbale par moment), soit vous faites confiance et vous découvrez un texte très éprouvant pour les nerfs, très juste aussi sur le plan drame psychologique et physique et avec beaucoup d'émotion sur sa fin (j'y ai même versé une petite larme). C'est un récit plutôt intimiste, très recentré sur le vécu du narrateur (c'est ce qui me gêne un peu, j'aurai aimé le point de vue de son entourage) et sur un sujet vraiment très sensible. J'ai beaucoup aimé donc et je souhaite bonne chance à l'auteur pour une publication future.

Ma note : 4,5/5

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