Paco Ignacio TAIBO II (Mexique/Espagne)

De : Mousseliine (Message d'origine) Envoyé : 2003-08-27 08:13


Paco Ignacio TAIBO II - A quatre mains
(éd. Rivages, 1992, 429 p.)

C'est un roman avec plein de personnages... D'abord il y a les deux journalistes pigistes, un mexicain et un américain qui travaillent ensemble, ils font des reportages à travers le monde mais s'intéressent surtout aux révolutions en Amérique du Sud. Ensuite il y a Alex, le directeur d'une organisation secrète de la CIA, organisation qui fait des coups par arrière... tels que l'assassinat d'un poète sandiniste Nicaraguyen (j'ai pensé que l'auteur parlait sans doûte de Rubén Dario). Ensuite il y a Stoyan, un vieux bulgare qui a fait la guerre en Espagne dans le milieu des années 30 et qui a participé à plein de révolutions dans le monde. Longoria, un vieil espagnol, qui à 81 ans continue a se battre contre les injustices de ce monde. Rolando, un gros dealer de drogue mexicain. On passe même quelques chapitres en compagnie de Houdini et de Stan Laurel.

Ça prend beaucoup de temps pour savoir quels sont les liens entre les différents personnages et quelle est la teneur de l'intrigue mais ce n'est pas du tout dérangeant. C'est une histoire d'une grande envergure et très passionnante, Paco Ignacio Taibo nous emmène partout: New York, Langley et la CIA, le Mexique et les dealers de drogue, la révolution au Nicaragua, la guerre en Espagne, les Balkans, Singapour et on passe même un chapitre à l'aéroport Dorval de Montréal. L'auteur insiste sur le rôle joué par le gouvernement américain dans les pays de l'Amérique latine, tout est très plausible et il n'y a rien de surprenant, y'a qu'à lire l'essayiste Noam Choamsky. Vraiment passionnant tout ça!

Par contre je trouve que pour un thriller ça manque un peu, juste un peu, de suspense. C'est davantage un roman descriptif plutôt que d'action. Aussi le livre est formé de courts chapitres de trois ou quatre pages. A chaque chapitre on change de personnages. C'est un procédé que j'aime beaucoup habituellement mais ici ça m'a fatiguée parfois car il y a beaucoup de personnages et ça casse quelque peu le rythme.

Mais bref, c'est un très très bon livre. Je vais relire cet auteur ça c'est certain.

note:4.25/5
(Mousseline)

---

De : melodie74 Envoyé : 2003-08-27 10:07

Ça a l'air intéressant tout ça. Ça me fait penser un petit peu à ce que je suis en train de lire (Julio Cortazar, Le livre de Manuel). Je vais probablement le lire et en plus, la couverture est attirante!!

---

De : Mousseliine Envoyé : 2003-08-27 21:26

J'ai repensé plusieurs fois à ce livre durant la journée et plus j'y pense plus je trouve ça bon... Voici une courte biographie de l'auteur.

Paco Ignacio Taibo II est né en 1949 à Gijon, Espagne. Sa famille, jusqu'aux grands-parents est composée essentiellement de figures socialo-anarchisantes dans la plus grande tradition espagnole. Tous ces personnages engagés, militants, à forte fibre sociale se sont vite sentis à l'étroit dans l'Espagne franquiste et la famille émigre naturellement au Mexique alors que Paco avait 8 ans.

Professeur, syndicaliste, journaliste, historien de l'amérique latine, Paco Taibo, pour ses premières publications, ajoute un II à son nom pour le distinguer de son père, poète et auteur de pièces de théâtre. Le rejeton, personnage aux multiples talents s'avère capable d'écrire avec un égal bonheur éditos, articles journalistiques, nouvelles et romans noirs populaires.

Sous sa plume s'étirent, sur fond d'enquêtes policières, des histoires peuplées d'improbables rencontres entre personnages contemporains et historiques (le Che, Trotsky, Léonard de Vinci...) et teintées de poésie et références historiques.

Pour la bibliographie vous pouvez aller voir sur Amazon il a écrit plein de romans policiers ou de suspense.

---

De : Mousseliine Envoyé : 2006-10-07 15:50



Paco Ignacio TAIBO II : Quelques nuages
(Rivages, 1994, 142 pages)

Eliza tire son frère, Hector, de sa retraite lequel avait besoin de recul après une histoire qui s'est mal terminée voilà six mois. Hector est détective privé à Mexico. Le mari d'Anita (une copine d'enfance d'Eliza), s'est fait tuer ainsi que son frère. Le père est mort d'une crise cardiaque, l'autre frère est maintenant muet...

Il y a un certain humour dans ce roman, le genre ressemble aux vieux romans noirs américains. L'intrigue est simple finalement. Les personnages sont sympas, surtout Hector qui est un grand lecteur. J'ai souri quand il a rendu visite à l'Écrivain... il n'a pu s'empêcher de jeter un oeil dans sa bibliothèque.

Paco Ignacio Taibo II en profite pour dénoncer la corruption policière au Mexique. Mais même si le roman est complet en soi-même, je suis restée sur ma faim car j'avais très envie d'en savoir davantage sur le milieu criminel de Mexico - en plus que c'est la première fois que je lis un polar qui se déroule dans cette ville. Aussi la fin arrive trop vite.

Cet auteur me plaît beaucoup et le fait qu'il soit mexicain n'y est pas pour rien. Je compte bien découvrir davantage son oeuvre. "Quelques nuages" est certes un bon roman pour avoir un avant-goût, court, se lit donc rapidement, et donne l'envie d'aller plus loin...

Note : 3,75/5